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5 juin 2023 1 05 /06 /juin /2023 12:24
Guerre en Ukraine : c'est aussi une catastrophe écologique...

 

Eh oui, la guerre a aussi des conséquences écologiques terribles... Elle fait des victimes et elle pollue des terres agricoles, de nombreux territoires, l'eau, les sols, l'air...

"La pluie d’obus qui s’abat chaque jour sur l’Ukraine a pollué une grande partie des sols, mais aussi des lacs, dont les poissons meurent. Dans un pays où l’agriculture pèse si lourd, de nombreux champs sont devenus inexploitables.

Chaque semaine, en moyenne, 105 000 obus russes et ukrainiens s'écrasent sur le territoire, des munitions qui déciment les hommes et mutilent les paysages.

Des carcasses de chars, des mines, des tonnes de polluants : une catastrophe écologique...

Serguei Chaparenko, membre de l’association Petcheniguy, vient voir dans quel état on appelait le joyau d’Oskile, un immense lac artificiel. Il traque les conséquences de la guerre sur l’environnement. " Avant tout le paysage était immergé, l'air, l'eau, les sols sont pollués à cause des bombardements russes, car les obus contiennent des métaux lourds... La pollution au nitrate ou au phosphate, elle a vraiment beaucoup augmenté", se désole-t-il. 

Les Russes ont fait exploser le barrage au printemps dernier.

 C’était le plus grand réservoir pour le Donbass. L’eau s’est déversée, inondant les plaines. Conséquence : deux millions de poissons sont morts et des oiseaux ont déserté. Quelques pêcheurs tentent leur chance malgré la pollution et le manque de poissons...

Un pêcheur remonte rapidement un petit poisson... "Avant je pêchais 3 à 5 kg de poissons par jour..."

Toute région polluée, défigurée par la guerre.

 

Oubliées, les photos des cartes postales qui vantaient la douceur de vivre pour les touristes. Aujourd’hui, selon le maire, sur sa commune de l’est de l’Ukraine, 85 000 hectares sont devenus des champs de mines, et les forêts sont désormais interdites d’accès.

"Avant, ici, tout le monde pêchait et allait à la chasse, c'est fini pour au moins 5 ans. La population ne peut même plus aller faire la traditionnelle cueillette de champignons.", déplore le maire de Borova.

Au nord, à moins de 20 km de la Russie, une région qui a connu d'intenses bombardements, avant d'être occupée plusieurs mois par les Russes.

Oleg est le propriétaire d'une exploitation agricole biologique. Le 28 août, une pluie d'obus s'est abattue sur le bâtiment principal et sur ses terres, contaminant la récolte et les sols.

"Je ne peux pas m'apitoyer sur mon sort, si je me laisse aller j'aurais plus qu'à baisser les bras, et pleurer et mourir.", déclare cet agriculteur.

Oleg cultivait des framboises et des fraises sur un petit bout de terre de 6 hectares. Il exportait aussi des noix vers l'Europe. La récolte s'annonçait excellente. Le jour des bombardements russes, une épaisse couche de paille recouvrait ses plantations. 50 obus se sont écrasés sur ses terres, dont un missile de fabrication soviétique.

"A l'intérieur de ce missile, il y avait plein de fragments incendiaires qui ont été projetés un peu partout. Ils ont explosé en hauteur et ont volé dans tous les sens. C'est ça qui a enflammé tout de champ. ça va polluer la terre en profondeur.", explique Oleg.

Oleg veut attendre la fin de la guerre pour tout reconstruire.

 

L’ensemble du coût de cette catastrophe écologique s’élève à 40 milliards d’euros. Une somme que l’Ukraine veut réclamer, à terme, à la Russie, pour réparation de guerre."  

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-les-consequences-desastreuses-du-conflit-sur-l-environnement_5776706.html

 

 

Guerre en Ukraine : c'est aussi une catastrophe écologique...
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commentaires

A
L'actualité du jour ne fait que confirmer les pires craintes, entre autres environnementales,....Les russes viennent de faire sauter un barrage de Khakova...les images vue sur instagram sont terribles.<br /> Tout le mal qui est faisable sera fait...quand hier je te parlais de l'enfant qui casse un jouet plutot que de le rendre...<br /> https://www.lemonde.fr/international/live/2023/06/06/guerre-en-ukraine-en-direct-destruction-partielle-du-barrage-de-nova-kakhovka-pres-de-kherson-dans-le-sud_6176339_3210.html
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C
A Rosemar :<br /> <br /> Je poste la traduction d'un article absolument remarquable qui me semble autrement plus sérieusx et documenté que les allégations de M. Joly :<br /> <br /> NB : cet article contient de nombreuses illustrations et vidéos qu'il faut consulter en VO.<br /> <br /> <br /> <br /> ANALYSE POST-MORTEM DE LA RUPTURE DU BARRAGE DE KAKHOVKA<br /> <br /> Maintenant que près d'un jour s'est écoulé et que l'événement s'est stabilisé, nous pouvons tirer quelques conclusions ou au moins poser quelques questions éclairées sur les qui et les pourquoi, les cui bonos.<br /> <br /> La plus grande question que tout le monde se pose est de savoir qui est responsable de la destruction du barrage de Kakhovka et, en corollaire, à qui cela profite le plus.<br /> <br /> Pour répondre à cette question, permettez-moi d'énumérer les meilleures preuves de l'implication potentielle de chaque partie, et ce qu'elle a à y gagner :<br /> <br /> L'Ukraine<br /> Tout d'abord, nous devons mentionner la prépondérance des preuves montrant que les responsables ukrainiens se sont déjà vantés dans le passé d'avoir bombardé le barrage de Kakhovka et d'avoir l'intention de le détruire.<br /> <br /> Nombreux sont ceux qui partagent cet article du WashPost, par exemple, dans lequel le major général ukrainien Andrey Kovalchuk admet avoir frappé le barrage avec des HIMAR pour tester leur capacité à l'atteindre afin de se réserver la possibilité de couper la retraite des forces russes :<br /> <br /> Intitulé "Inside the Ukrainian counteroffensive that shockin and reshaped the war", cet article cite l'ancien commandant de la contre-offensive de Kherson de novembre, le général de division Andrey Kovalchuk, qui a admis de manière choquante avoir planifié ce crime de guerre :<br /> <br /> Cet article contient également des vidéos montrant les dégâts subis par le pont-barrage de Nova Kakhovka après les frappes des HIMARs ukrainiens :<br /> <br /> https://meduza.io/en/news/2022/08/11/ukraine-strikes-crucial-bridge-in-nova-kakhovka<br /> <br /> Aujourd'hui, les responsables ukrainiens ont été surpris sur les principaux canaux Telegram en train de supprimer leurs messages de l'année dernière dans lesquels ils se réjouissaient et se vantaient d'avoir frappé le barrage à plusieurs reprises :<br /> <br /> Ici, ils se sont même vantés d'avoir touché le "verrou" du barrage, ce que je considère comme signifiant les vannes du barrage lui-même plutôt que la chaussée/le pont adjacent au barrage :<br /> <br /> En outre, il faut tenir compte des "experts" occidentaux et ukrainiens qui ont été surpris à admettre que la Russie se tirerait une "balle dans le pied" en détruisant le barrage, et qu'elle n'avait rien à y gagner. Voici le point de vue du fameux Michael Kofman dans une interview accordée au Moscow Times en novembre de l'année dernière :<br /> <br /> <br /> Ensuite, comment cette destruction peut-elle favoriser l'Ukraine ?<br /> <br /> - Le plus évident est qu'elle emporte un grand nombre de positions russes dans la région de Kherson, d'autant plus que l'inondation touche davantage la rive gauche (est) que la rive droite. Le point le plus important à cet égard est que la Russie avait miné toute la région afin d'empêcher l'énorme tentative de débarquement ukrainienne attendue. On s'attend maintenant à ce que l'inondation emporte toutes les mines russes, ce qui permettrait à l'Ukraine de se frayer un chemin une fois que l'eau se sera retirée.<br /> <br /> - Cela permet à l'Ukraine, avec l'aide des médias mondiaux, de remporter une autre victoire psychologique majeure sous la forme d'une pression internationale contre la Russie au moment clé du lancement de son offensive. Elle peut tenter d'utiliser cette pression internationale contre la Russie comme une force aggravante pour d'autres falseflags et opérations psychologiques à venir, qui atteindront un pic critique au moment où elle accélérera au moment critique de ses activités offensives.<br /> <br /> - Si cela finit par affecter réellement la centrale nucléaire de ZNPP (bien que pour l'instant le consensus semble être que ZNPP va bien), alors cela leur permettra de l'intégrer dans un falseflag plus important plus tard, en fonction du type de dommages que ZNPP pourrait potentiellement subir.<br /> <br /> - De même, si elle finit par nuire au canal de Crimée, mettant une fois de plus en péril l'approvisionnement en eau de la Crimée, cela pourrait ajouter une pression supplémentaire sur le gouvernement russe.<br /> <br /> - Selon certaines théories, une fois le niveau d'eau atteint, l'Ukraine pourrait en profiter pour traverser le Dniepr lors des assauts amphibies prévus, car la Russie n'aurait plus la possibilité de déclencher le barrage (que ce soit en ouvrant les vannes ou en le faisant exploser) pour emporter ses forces de débarquement.<br /> <br /> - Étant donné que le barrage était une centrale hydroélectrique et que la Russie était le bénéficiaire de l'électricité produite, cela signifie que la perte de cette production d'électricité, associée à la perte de la production de la centrale ZNPP - qui aurait été forcée de s'arrêter en raison des escalades - pourrait constituer un lourd passif net pour le territoire contrôlé par la Russie dans cette région, et pourrait donner à la Russie des difficultés potentielles pour fournir une énergie adéquate à la région, ce qui aigrirait encore plus la population contre Moscou.<br /> <br /> <br /> LA RUSSIE<br /> Tout d'abord, la question se pose de savoir quelles sont les preuves que la Russie serait à l'origine de la destruction du barrage ?<br /> <br /> Rappelons que la Russie contrôlait le barrage. D'un côté, cela lui donnait la possibilité de le "détruire" de la manière la plus propre possible si elle le souhaitait.<br /> <br /> MAIS :<br /> <br /> La plus grande preuve contre cette affirmation est le fait que la Russie, ayant contrôlé le barrage, aurait pu tout simplement ouvrir les vannes à n'importe quel moment, si elle avait voulu provoquer une énorme inondation en aval et vider le réservoir. Il s'agit du même argument que celui utilisé dans l'affaire Nordstream. Si la Russie voulait fermer le Nordstream à l'Europe, pourquoi l’aurait-elle détruit alors qu’elle pouvait simplement le fermer les vannes de son côté ?<br /> <br /> L'Ukraine affirme que la Russie a détruit le barrage de provoquer une inondation et d'empêcher l'Ukraine de traverser le fleuve. Alors pourquoi la Russie aurait-elle besoin de le détruire si, comme indiqué ci-dessus, elle pouvait inonder la zone en ouvrant les vannes du barrage ? Cela n'a aucun sens logique.<br /> <br /> Le seul élément de preuve que la Russie pourrait vraisemblablement le faire est la fameuse frappe de novembre dernier quand les forces russes ont été accusées d’avoir fait sauter le pont routier à côté du barrage après s'être retirées de la région de Kherson, afin que l'Ukraine ne puisse pas franchir le fleuve avec des chars, etc.<br /> <br /> En réalité, personne ne sait avec certitude qui est responsable de cette explosion (du pont). Mais il est plausible que ce soit la Russie, simplement parce que c'était au moment où elle s'était retirée de Kherson et qu'elle venait de faire sauter le pont de Kherson au début du mois de novembre. Celui-ci a été détruit, semble-t-il, le lendemain. Si j'ai bien compris, la vidéo ci-dessus date du 12 novembre 2022 et le pont Antonovsky de Kherson a été détruit le 11 novembre. Toutefois, pour mémoire, certains pro-russes affirment qu'il s'agissait en fait d'une frappe HIMARs.<br /> <br /> Il est donc tout à fait plausible que la Russie ait fait sauter les deux ponts. Cela signifie-t-il pour autant que la Russie a fait sauter le barrage ? Non. Mais c'est la seule preuve qui suggère simplement que si la Russie était capable de faire sauter le pont à côté du barrage, peut-être qu'elle aurait également pu faire sauter le barrage.<br /> <br /> Le fait est que, si ce qui précède est vrai, la Russie et l'Ukraine ont toutes deux prouvé qu'elles avaient touché le pont. Cependant, l'Ukraine l'a touché à de nombreuses reprises et, en outre, elle avait prévu d'y envoyer des mines navales pour détruire le barrage lui-même, selon des renseignements datant de l'année dernière.<br /> <br /> Ce qui est étrange, c'est que nous disposons d'images de surveillance montrant le pont en train de sauter lorsque la Russie l'a prétendument fait sauter après avoir battu en retraite. Aujourd'hui, la Russie affirme que c'est l'Ukraine qui l'a fait sauter, mais elle n'a diffusé aucune image de surveillance pour étayer ses dires.<br /> <br /> Par ailleurs, il y a cet article de Tass, qui citant Shoigu dans ses accusations contre Kiev pour l'attaque, utilise le terme "minage" du barrage. Certains interprètent ce terme comme signifiant littéralement que le point de vue de la Russie est que l'Ukraine a "miné" le barrage, c'est-à-dire que des plongeurs de la marine ont posé des explosifs.<br /> <br /> Cependant, d'autres responsables russes ont publié des déclarations affirmant qu'un MLRS Alder-M ukrainien, dérivé du BM-30 Smerch russe, a été utilisé pour détruire le barrage. Quoi qu'il en soit, le barrage était sûrement équipé de caméras de surveillance, comme la dernière fois, non ? Si c'est le cas, pourquoi la Russie n'a-t-elle pas diffusé les images de ce qui serait manifestement des frappes de MLRS ? Il s'agit là d'un point qui va à l'encontre du point de vue russe.<br /> <br /> En quoi la destruction du barrage pourrait-elle profiter à la Russie ?<br /> <br /> En corollaire de ce qui a été dit précédemment au sujet des positions russes inondées, on peut dire que les positions ukrainiennes situées sur les îles du Dniepr, près de Kherson, seront aussi noyées.<br /> <br /> - Voyez-vous, la Russie avait beaucoup de mal à faire face aux forces armées ukrainiennes qui se retranchait constamment sur les îles marécageuses entre Kherson et la rive russe du Dniepr :<br /> Cette inondation permet à la Russie de noyer toutes leurs positions avancées, leurs retranchements, etc.<br /> <br /> L'une des principales activités de l'Ukraine dans ces îles consistait à y installer relais de communication pour ses drones. Il s'agit de petites antennes qui permettent à leurs drones de doubler ou de tripler leur portée, de sorte qu'ils peuvent être pilotés de Kherson jusqu'aux positions russes à 5-10 km en amplifiant le signal des contrôleurs.<br /> <br /> Voici l'un des arguments les plus convaincants que j'ai vus pour expliquer pourquoi la situation profite grandement à la Russie :<br /> <br /> « Si la Russie veut traverser le Dniepr et libérer des endroits comme Odessa, il faut faire sauter ce barrage. Surovikin l'a immédiatement compris : il ne peut pas avancer avec ce barrage dans le dos qui, s'il explose, peut priver ses forces de ravitaillement pendant des semaines. Il a donc quitté la rive ouest de Kherson alors que le niveau de l'eau n'était pas encore élevé.<br /> <br /> Les pluies du printemps l'ont rempli.<br /> <br /> Mais pour que les troupes russes puissent retraverser le fleuve et se diriger vers la ville russe d'Odessa, pour libérer l'est et rejoindre les troupes russes isolées en Transnistrie, il fallait que le barrage disparaisse...<br /> <br /> De plus, lorsqu'il explose, il présente d'autres avantages. Il inonde tous les dépôts de munitions que les Ukrainiens avaient construits. Tout le travail qu'ils ont accompli au cours des derniers mois va se retrouver sous l'eau. Comme des abeilles, ils se préparaient à faire avancer leurs groupes de sabotage et maintenant... l'eau inonde leurs bases avancées à partir desquelles ils avaient l'intention de lancer et de soutenir des groupes de commandos pour attaquer la Russie "à l'arrière" afin de soutenir leur offensive.<br /> <br /> L'eau constitue également une barrière protectrice pour quelques semaines au moins sur le côté ouest de la Russie, de sorte que la Russie peut se concentrer sur le nord, où la principale contre-offensive ukrainienne est en train de se développer. Le flanc de la Russie est désormais protégé. Dans le cas contraire, la Russie devrait maintenir beaucoup plus de troupes ici, pour contrer les raids ukrainiens, en gardant les hommes attachés car s'ils les laissent passer, ces groupes se déplaceront entre l'armée du nord et la Crimée.<br /> <br /> Enfin, le fait de le faire sauter maintenant permet de rejeter la responsabilité sur l'Ukraine, comme s'il s'agissait d'une initiative de la contre-offensive. C'est donc le bon moment pour le faire, car la population inondée blâmera l'Ukraine.<br /> <br /> Les deux parties auraient pu le faire, mais il y a des raisons pour lesquelles les services de renseignements militaires russes ont mené cette opération. On ne peut pas l'exclure. Les choses semblent mal engagées aujourd'hui, mais imaginez dans quelques mois lorsque la contre-offensive ukrainienne sera anéantie et que leurs réserves auront été englouties. Wagner sera de retour, avançant dans le Donbass, tout comme d'autres unités russes. Les Ukrainiens seront durement pressés et, tout à coup, les troupes aéroportées et les marines russes débarquent à Kershon, et c'est reparti ! Les Ukrainiens ont peu de réserves pour les affronter, leur armée ukrainienne principale sera fortement pressée dans le Donbass et ils ne pourront plus faire exploser le barrage..... »<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Cet argument est très convaincant et j'y souscris. Cela dit, je ne suis pas certain qu'il soit possible pour la Russie de franchir le Dniepr, barrage ou non. J'ai toujours pensé que, sur le plan militaire, il serait pratiquement impossible que de mener autre chose que des attaques de harcèlement ou de sabotage avec des forces amphibies légères. Mais qu'un groupe d'armées entier avec plusieurs corps traverse le fleuve semble très douteux. Mais, si c'est possible, alors ce serait certainement la méthode, et vous devriez certainement vous occuper du barrage d'abord pour vous assurer qu'il ne soit pas une menace dans votre dos à tout moment menaçant de couper vos forces de leur logistique/approvisionnement.<br /> <br /> Rappelons que nous avons assisté récemment à de nombreuses "premières", dans la mesure où la Russie a commencé à tenir ses promesses après avoir franchi diverses lignes rouges. Elle a commencé à frapper certains ponts, certains centres de commandement comme le bâtiment du GUR (Budanov, où es-tu ?), l'explosion du barrage pourrait-elle être une nouvelle action d'escalade ?<br /> <br /> D'une part, cela ne semble pas du tout être le style de Poutine, car cela nuit à beaucoup trop de civils et va à l'encontre de tout le credo de l’Opération Militaire Spéciale OMS, qui était la préservation des civils à tout prix et une guerre uniquement contre les forces du régime. Mais si Poutine a finalement confié l’OMS à des généraux et des commandants aguerris, comme Souvorikine, qui savent que des décisions difficiles doivent être prises pour gagner une guerre, alors tout est possible.<br /> <br /> D'autant plus que nous ne savons pas quels sont les renseignements dont dispose la Russie concernant les plans ukrainiens d'assaut amphibie à travers le fleuve. Pour autant que nous le sachions, le ministère russe de la défense a reçu récemment des informations selon lesquelles un assaut final de grande envergure visant à s'emparer de la centrale nucléaire était sur le point d'être lancé, et il a mené une action décisive pour l'arrêter.<br /> <br /> Voici un autre point de vue qui donne à réfléchir sur la question de savoir qui gagne :<br /> <br /> « Resident UA channel<br /> Notre source au sein de l'OP a déclaré qu'au quartier général, ils ont discuté des formats de la contre-offensive après l'explosion<br /> Kakhovskaya HPP, bouscule les plans des forces armées ukrainiennes. Alors que tout le monde discute de la situation en aval du barrage et de l'inondation de la région de Kherson, le vrai problème se pose autour de l'opération de prise d'assaut de la centrale nucléaire ZNPP. Le réservoir de Kakovskoye baisse rapidement, ce qui signifie qu'il sera extrêmement difficile de mener une opération de débarquement. Il y aura des eaux peu profondes sur plusieurs kilomètres, ce qui ne permettra pas l'utilisation de bateaux, et nos parachutistes devront se déplacer sur du sable mouillé, devenant ainsi des cibles commodes pour l'ennemi. »<br /> <br /> En bref, cela signifie que le commandement ukrainien est maintenant mécontent parce que cela complique grandement ou contrecarre carrément ses plans pour s'emparer de la centrale nucléaire de Zaporojie, ce qui serait bien sûr en faveur de la Russie.<br /> <br /> LA THÉORIE "NATURELLE »<br /> Les preuves de la théorie naturelle, selon laquelle le barrage s'est effondré de lui-même, sont les suivantes.<br /> <br /> Tout d'abord, des photos satellites ont été publiées, montrant que le barrage présentait déjà des fuites massives au centre dans les jours précédant la rupture :<br /> <br /> Vous remarquerez que le pont routier au-dessus de la fuite se serait même effondré, bien qu'il ne soit pas certain qu'il s'agisse de la partie que la "Russie" a fait exploser précédemment et dont j'ai parlé plus haut.<br /> <br /> Dans cette vidéo, vous pouvez voir la fuite du 4 juin juxtaposée avec la brèche, du 6 juin qui semble se situer à l'endroit précis où se trouvait la première fuite :<br /> <br /> La question est de savoir si quelqu'un a confirmé que cette "fuite", comme je l'appelle, était bien une "fuite" due à des dégâts accidentels. Je n'ai pas encore vu cette confirmation, mais c'est ce que la plupart des gens supposent jusqu'à présent.<br /> <br /> Voici un rapport :<br /> <br /> « Les nouvelles de la centrale de Kakhovskaya sont décourageantes.<br /> <br /> Tout d'abord, des images satellite ont montré que le barrage a commencé à céder il y a quelques jours, lorsque le débit du déversoir près du pont dit en forme de S a augmenté de façon spectaculaire et que le pont lui-même s'est finalement effondré les 1er et 2 juin (1). C'est cet endroit que les militaires ukrainiens ont méthodiquement martelé l'année dernière, en essayant de perturber le fonctionnement de notre point de passage. C'est là que se trouve la plus grande brèche (2).<br /> <br /> Deuxièmement, et c'est le plus désagréable, la partie du barrage située entre le bâtiment de la centrale électrique et l'écluse (3) a été emportée par les eaux. Ici, le barrage est fait de sable, ce qui signifie qu'il est probable qu'il soit emporté jusqu'au sol, sur toute sa profondeur, et que le réservoir soit complètement vidé. En d'autres termes, c'est à cet endroit que le nouveau canal du Dniepr pourra éventuellement passer.<br /> <br /> Bonne nouvelle : au moment de la prise de la photo satellite, les vannes des conduites d'eau des hydroturbines (4) tenaient encore. Mais si la partie sableuse du barrage est emportée, ce sera une consolation du genre l"le patient a transpiré avant de mourir". »<br /> <br /> Cette vidéo semble avoir été tournée quelques instants seulement après la rupture totale du barrage, et elle peut peut-être donner des indications sur l'utilisation d'un explosif ou sur la détérioration naturelle du barrage :<br /> <br /> Ce que vous remarquerez dans cette vidéo, c'est que la partie centrale est rompue mais que la partie sur le côté droit ne s'est pas encore effondrée. Plus tard, une brèche entièrement séparée s'est formée sur la rive droite, comme on peut le voir ici :<br /> <br /> <br /> Beaucoup ont remarqué que la brèche au centre serait exactement là où la pression de l'eau serait la plus élevée, ce qui indique une cause naturelle. Toutefois, si vous deviez poser des explosifs, vous le feriez probablement également en ce point, n'est-ce pas ? Pourquoi les placer sur les bords ? Eh bien, dans l'idéal, vous voudriez probablement en placer partout, en fonction de l'effet que vous essayez d'obtenir. Peut-être seriez-vous enclin à donner l'impression d'une cause naturelle.<br /> <br /> Par ailleurs, il n'y a pas de traces de frappes de MLRS visibles. Si un système MLRS de type Smerch a été utilisé (des roquettes massives de 300 mm extrêmement puissantes, bien plus que les HIMAR de 227 mm), on peut penser que les roquettes auraient un champ de dispersion où elles frapperaient d'autres parties du barrage qui pourraient être visibles sur certaines de ces vues sous forme de cratères dans le sol. Mais il semble que la rupture soit nette.<br /> <br /> Il y a un point étrange concernant les explosions qui ont été observées pendant longtemps après la rupture. Rappelez-vous, hier, j'ai posté deux vidéos de ce qui semblait être des tirs de mortier tout autour du barrage détruit. J'avais émis l'hypothèse qu'il s'agissait de mines navales envoyées pour détruire le barrage.<br /> <br /> Cependant, après avoir vu deux nouvelles vidéos de ce type, ma nouvelle théorie, qui est beaucoup plus probable, est qu'il s'agit de mines de plage russes qui ont été emportées par les eaux en crue et qui explosent tout autour du barrage lorsqu'elles heurtent un obstacle. Il a déjà été confirmé il y a plusieurs semaines que la Russie minait massivement la rive, en particulier autour de la centrale nucléaire d'Energodar, afin d'empêcher les assauts amphibies ukrainiens de s'emparer de la centrale. J'en avais déjà fait état dans quelques articles. Pour moi, c'est l'explication la plus naturelle : les mines ont été emportées par le courant et ont continué à exploser longtemps après.<br /> <br /> Voici deux nouvelles vidéos de ces mines :<br /> <br /> La personne dans la vidéo pense qu'il s'agit d'un bombardement aérien, mais je ne le crois pas.<br /> <br /> Pour les regrouper en un seul endroit, je vais également réafficher les explosions d'hier, et je précise à nouveau qu'elles n'ont pas le bruit caractéristique d'un sifflement comme les mortiers ou l'artillerie, et qu'on ne voit rien arriver :<br /> <br /> L'autre grand sujet qui fâche que les Ukrainiens feignent commodément d’ignorer et qui entre en quelque sorte dans la catégorie "naturel" mais non naturel, est le fait connu que depuis un mois ou deux, l'Ukraine avait commencé à remplir le réservoir de Kakhovka, exerçant une pression immense sur le barrage.<br /> <br /> En effet, l'Ukraine contrôle plusieurs autres barrages en amont, tels qu'une centrale hydroélectrique dans la ville de Zaporozhye et dans la ville de Dnipro, et en jouant sur leurs niveaux d'eau, elle peut faire passer plus ou moins d'eau en aval du fleuve vers le barrage de Kakhovka. J'avais publié ce même tweet et la vidéo correspondante il y a un mois dans un article.<br /> <br /> Notez la date : 4 mai de cette année. Des vidéos ont commencé à montrer que le réservoir de Kakhovka montait dangereusement pour l’époque. Et plusieurs tableaux scientifiques le prouvent :<br /> <br /> Comme vous pouvez le voir, il indique que la Russie n'a pas été en mesure d'ouvrir le barrage pour relâcher la pression, les écluses du barrage ayant déjà été endommagées par des frappes ukrainiennes. Zoka a donc prédit il y a un mois que le barrage allait bientôt s'effondrer.<br /> <br /> Cependant, deux jours plus tard, il a posté une vidéo montrant que la Russie avait réussi à trouver un moyen d'ouvrir au moins une partie des vannes. Je n'ai pas vérifié la véracité de cette information, mais il est possible qu'elle n'ait pas été en mesure de les ouvrir cette fois-ci, ou que l'ouverture de quelques-unes seulement n'ait pas suffi à annuler la pression exercée par les petits jeux auxquels se livrait l'Ukraine en amont du fleuve.<br /> <br /> D'ailleurs, il a été rapporté aujourd'hui que l'Ukraine a de nouveau déversé de l'eau en aval pour, apparemment, aggraver les inondations elle a ouvert les vannes de ses barrages en amont, bien que je n'aie pas vu de preuve spécifique autre que des rapports.<br /> <br /> Par ailleurs, dans son rapport d'aujourd'hui, Shoigu a confirmé que l'Ukraine augmentait les niveaux d'eau à partir de la centrale hydroélectrique de Dnipropetrovsk en amont :<br /> <br /> ▪️ Selon les informations disponibles, la quantité d'eau déversée par la centrale hydroélectrique de Dnipropetrovsk a sensiblement augmenté, ce qui entraîne une inondation supplémentaire des territoires. Ce fait indique que le régime de Kiev a planifié à l'avance un sabotage à grande échelle.<br /> <br /> Le point de vue de Shoigu semble donc être que l'Ukraine a ouvert les vannes en amont pour augmenter considérablement la quantité d'eau (dans le réservoir), puis qu'elle a ensuite détruit la centrale de Kakhovka par le biais d'un sabotage. L'augmentation en amont visant simplement à rendre les destructions beaucoup plus graves en grossissant l'inondation.<br /> <br /> Ce qui est encore plus intéressant, c'est que la position de Shoigu sur la raison pour laquelle l'Ukraine a fait cela est qu'elle veut en fait transférer ses troupes de Kherson vers les principales directions offensives, c'est-à-dire Zaporojie, Donetsk, etc. Si je comprends bien, en suivant cette logique, l'AFU craignait de retirer ses troupes de Kherson car la Russie aurait une force supérieure dans cette région et pourrait sans doute lancer des opérations de débarquement pour s'emparer à nouveau de Kherson si l'Ukraine retirait toutes ses troupes de cette région. En inondant la région, la logique semble donc être de permettre à Kiev de retirer les troupes en toute tranquillité sans craindre que les Russes puissent traverser le fleuve.<br /> <br /> ▪️ Le sapement des structures faisait partie du plan de Kiev pour transférer des unités et du matériel de Kherson vers la zone des opérations offensives - l'ennemi se prépare à passer à la défensive sur la rive droite du Dniepr.<br /> <br /> La raison pour laquelle j'ai appelé cela la méthode "naturelle mais non naturelle" est que cela signifierait que le barrage s'est effondré de lui-même plutôt que par des tirs directs ou un sabotage à l'explosif, mais qu'il a quand même été poussé à s'effondrer par une action directe du régime de Kiev. L'AFU savait-elle que le barrage était en mauvais état et qu'il pourrait s'effondrer sous l'effet d'une plus grande pression de l'eau, et a-t-elle donc commencé à augmenter cette pression afin de le faire s'effondrer juste à temps pour coïncider avec sa campagne du printemps/de l'été ?<br /> <br /> Pour être honnête, compte tenu des éléments de preuve susmentionnés, il me semble que le coupable le plus probable est cette méthode "semi-naturelle", mais la responsabilité incomberait toujours à l'Ukraine pour l'avoir facilitée en remplissant le réservoir de Kakhovka à partir de l'amont. <br /> Par conséquent, si vous me demandiez de désigner le coupable le plus probable parmi les trois choix ci-dessus, je choisirais probablement celui-ci. En effet, non seulement Shoigu a publié une déclaration accusant l'Ukraine d'être responsable, mais l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vasily Nebenzya, a même pressé l'ONU de condamner l'Ukraine pour cette "action terroriste" :<br /> « Le régime de Kiev affiche ouvertement des tactiques terroristes et est responsable de l'explosion sur le pont de Crimée, des meurtres de Daria Dugina et de Vladlen Tatarsky, mais pas un mot de condamnation de l'Occident n'a été entendu - Nebenzya, diplomate russe de haut rang à l'ONU. »<br /> <br /> MISE À JOUR : l'Occident a l'habitude d'utiliser les mains de quelqu'un d'autre pour faire son sale boulot - Nebenzya.<br /> <br /> Et la déclaration officielle du ministère russe des affaires étrangères :<br /> <br /> D'autres analystes, comme le colonel McGregor, soupçonnent les SAS britanniques d'avoir été impliqués, ce que beaucoup approuvent, simplement parce qu'il est beaucoup plus difficile et sophistiqué de faire sauter un barrage qu'on ne le pense généralement.<br /> <br /> Voici également le pronostic officiel de la compagnie d'électricité :<br /> <br /> ❗️ Le pic de déversement de l'eau du réservoir de Kakhov est attendu dans la matinée du 7 juin, - Ukrhydroenergo<br /> <br /> "Ensuite, le niveau de l'eau se stabilisera. Dans 4 à 5 jours, l'eau commencera à baisser", a déclaré le responsable d'Ukrhydroenergo.<br /> <br /> Et ceci concernant les prévisions :<br /> <br /> 💥💥💥💥La destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka entraînera le fait que les champs du sud de l'Ukraine pourraient se transformer en déserts l'année prochaine.<br /> <br /> C'est ce que rapporte le ministère ukrainien de la politique agricole sur son site internet.<br /> <br /> Selon lui, la catastrophe de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaïa a effectivement privé de source d'eau 94 % des systèmes d'irrigation de Kherson, 74 % de ceux de Zaporojie et 30 % de ceux de la région de Dniepropetrovsk.<br /> <br /> La destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya aura également des conséquences négatives pour l'industrie de la pêche : des décès de poissons ont déjà été enregistrés.<br /> <br /> Ils créent eux-mêmes une catastrophe et en résolvent les conséquences. Tout se passe comme prévu...💥💥💥💥💥<br /> <br /> Le peuple ukrainien pourrait être confronté dans les années à venir a une famine hybride dans le pays. Rappelez-vous plus tard comment Zelensky a massivement exporté des céréales d'Ukraine.<br /> <br /> L'affaire de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya conduira au fait que les champs du sud de l'Ukraine pourraient se transformer en déserts l'année prochaine.<br /> <br /> Les systèmes d'irrigation ne fonctionneront pas à près de 90 % dans la région de Kherson, à 74 % dans celle de Zaporozhye et à 30 % dans celle de Dnipropetrovsk.<br /> <br /> La destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya aura également des conséquences négatives pour l'industrie piscicole : on enregistre déjà la mort de poissons.<br /> <br /> Cela affectera tout le pays. La guerre aura pour conséquence de transformer complètement l'Ukraine en "zone grise". Souvenez-vous de la récente pénurie d'oignons. L'Ukraine était autrefois le "grenier à blé de l'Europe".<br /> <br /> Les partenaires ont attribué à l'Ukraine le rôle de pays "kamikaze".<br /> <br /> Mais un rapport plus optimiste affirme ce qui suit :<br /> <br /> « Selon les données disponibles, seules les vannes de la partie du barrage adjacente au bâtiment hydroélectrique ont été démolies jusqu'à présent, et le corps du barrage n'a pas été endommagé. Ainsi, jusqu'à présent, sur les 16 mètres de remous prévus (UWB dans la section transversale), 3,3 mètres peuvent être perdus - c'est ce que l'on appelle la profondeur d'épuisement. Il restera 12,7 m de marée noire, ce qui correspond à la hauteur du corps du barrage.<br /> <br /> Le barrage en béton de la centrale de Kakhovskaya est un barrage-poids et il est difficile de le démolir sauf par une explosion nucléaire. Nous ne pouvons pas juger de son état actuel, mais il semble que le corps du barrage ne soit pas menacé par quoi que ce soit, d'autant plus que l'eau s’ écoule actuellemnent par les déversoirs habituels, mais avec un débit accru et non régulé par les vannes.<br /> <br /> Le bâtiment de la centrale hydroélectrique emporté par les eaux est bien sûr impressionnant, mais il faut comprendre qu'il est séparé du barrage et qu'il n'y est aucunement relié. Il a été emporté dès les premières minutes par la vague qui s'est formée après l'effondrement des vannes. Si le barrage tient, lorsque le niveau d'eau dans le bassin en amont diminuera, le débit à travers le barrage diminuera, et l'eau en aval, y compris dans la Nouvelle Kakhovka inondée. Le délai est de quelques heures, voire de quelques jours. »<br /> <br /> Notez aussi à quel point les déclarations ukrainiennes sont absurdes. Dans cet article de CNN, un officier ukrainien affirme dans un même souffle que la Russie a fait sauter le barrage tout en se réjouissant du nombre de soldats russes qui ont été emportés (ce qui sous-entend qu'ils ont été tués) par l'inondation et des nombreuses positions russes détruites. Ne voit-il pas l'illogisme de cette déclaration ? La Russie aurait donc fait sauter son propre barrage sans en informer ses troupes et les aurait toutes tuées ? C'est grotesque.<br /> <br /> Cela couvre en grande partie la situation du barrage. Les seules choses à ajouter sont quelques considérations sur les conséquences. Il convient de noter que c'est la rive russe du fleuve qui a le plus souffert, en particulier la ville de Kakhovka, ce qui, comme je l'ai déjà dit, était connu depuis longtemps, car la géographie unique de cette région rend simplement la rive russe plus vulnérable aux inondations. Ce qui, une fois encore, va à l'encontre de la théorie selon laquelle c'est la Russie qui a fait le coup :<br /> <br /> Je serai bref, si ce n'est pour dire que la Russie a repris Novodonetsk aujourd'hui près de Velyka Novosilka, et que l'Ukraine ne l'a jamais tenue entièrement, juste une partie de la localité. Cela signifie donc que l'offensive d'hier et toutes les pertes qu'elle a entraînées n'ont servi à rien pour le régime de Kiev, qui a été repoussé sur sa ligne de départ. Mais j'aurai plus d'informations à ce sujet la prochaine fois.<br /> <br /> Voyons ce que demain nous réserve.<br /> <br /> <br /> https://simplicius76.substack.com/p/breaking-hell-breaks-loose-as-khakovka
R
A caius :<br /> <br /> "Les images du barrage détruit laissent penser à une action perpétrée par la Russie. “Cela n’a pu être causé que par une grande quantité d’explosifs (…) placés par l’armée russe qui contrôlait la zone”, précise Edouard Joly, expert des conflits contemporains. Ce sont les forces russes qui occupent le barrage. Elle aurait détruit cet ouvrage civil et juridique même si cela atteint aussi leur rive selon l’expert Edouard Joly. “Les cibles civiles et les infrastructures font partie des cibles normales”<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-qui-est-responsable-de-la-destruction-du-barrage-hydroelectrique-de-nova-kakhovka_5872187.html<br /> <br /> <br />
C
Quelques réflexions sur le barrage : <br /> <br /> Si ce sont les Ukrainiens qui l'ont détruit :<br /> - ils privent la Russie de l'électricité générée par le barrage et peut-être à terme de celle de la centrale de Zaparojie qui a besoin, comme toutes les centrales de beaucoup d'eau.<br /> - Ils privent aussi à nouveau la Crimée de l'eau du canal alimenté par le réservoir.<br /> - Vider le réservoir du barrage faciliterait pour les ukrainiens la traversée du Dniepr dans la zone de Zaparojie.<br /> <br /> Qu'y gagnent les Russes de leur côté ? Franchement j'ai du mal à trouver une justification rationnelle : il n'y avait pas d'offensive ukrainienne dans ce secteur, donc pas de raison de provoquer une inondation pour la bloquer. En outre, en aval de Kherson commence le delta du Dniepr, zone peu favorable au déploiement massif d'unités mécanisées et qu'il y a donc peu d'avantages à inonder.
A
Effectivement Caius...j'ecris trop vite et j'aurais dû parler pour l'instant d'accusations mutuelles (même si on a tout lieu de croire que ces inondations vont freiner à court terme une éventuelle contre offensive ukrainienne...malgré tout, et comme dans toute guerre, si les ukrainiens doivent se tirer une balle dans le pied pour en tirer un avantage quelconque ils le feraient...)...seule certitude: on a une catastrophe écologique de plus qui va affecter les populations locales...<br /> Poutine ne peut qu'être pris de vertige par l'ensemble de conséquences désastreuses provoquées par son initiative du 24 février.
C
Pour l'instant personne ne sait qui a détruit le barrage : les Ukrainiens affirment que ce sont les Russes, tandis que les Russes disent que ce sont les Ukrainiens.<br /> <br /> On ne sait pas encore non plus qui en profitera et qui en pâtira le plus, certains pensent que les défenses russes sur la rive est seront anéanties par l'inondation. Toutefois, l'élargissement des limites du fleuve et l'élévation du niveau de l'eau empêcheront les Ukrainiens de tenter de le franchir à cet endroit. Nous devrons attendre de voir comment la situation va se décanter (sans mauvais jeu de mot).
A
Hors-sujet. André Markowicz raconte sur son mur facebook un "accrochage" entre les Wagner et l'armée régulière russe qui est assez déroutant, plutôt surréaliste. Je n'en tire aucune conclusion hâtive, et je doute encore de certaines conclusions ou hypothèses de Markowicz, mais tout simplement les faits qu'il décrit sont en soi assez édifiants et accentuent encore plus l'absurdité de la guerre. Je te mets ci-dessous ce que raconte Markowicz et j'adjoins la vidéo dont il parle.<br /> « En état d’imprégnation éthylique »<br /> Au moment où l’offensive ukrainienne semble réellement commencer (mais, comme le dit Reznikov, le ministre de la défense ukrainien, « les mots ne font que du mal » — et il n’y a que des suppositions et pas de déclarations précises), le groupe Wagner publie, lui, officiellement, un communiqué. Il a fait, explique-t-il, prisonnier un lieutenant-colonel de l’armée russe, – et il y a une video de ce lieutenant-colonel, Roman Vinivitsinov. Oui, un groupe russe a fait prisonnier un officier supérieur de l’armée russe.<br /> *<br /> D’après, donc, Prigojine, le 17 mai, au moment où le groupe Wagner commençait à se retirer de Bakhmout, une escouade de ce groupe s’est rendue compte que la route qu’elle empruntait était minée. Les hommes se sont mis à déminer et, là, ils ont été pris sous le feu d’armes automatiques, ils ont retourné le feu ils ont fait prisonnier le chef de la 72eme brigade motorisée (excusez-moi si je ne traduis pas exactement le nom de l’unité). Mais, bref, un lieutenant-colonel – c’est-à-dire un officier supérieur, juste en dessous du grade de colonel. <br /> Et ils publient l’interrogatoire dudit lieutenant-colonel. L’homme a visiblement été sévèrement tabassé (pour le moins), il a les yeux glauques, il a le nez cassé, la voix sourde. Je transcris :<br /> « — Je suis le lieutenant-colonel Roman Vinivitsine, commandant la 72eme brigade motorisée.<br /> — Ensuite. Qu’est-ce que t’as fait ? (demande la voix off)<br /> – J’ai tiré sur un voiture du groupe Wagner, en état d’imprégnation éthylique.<br /> — Pourquoi tu as fait ça ?<br /> — Par inimitié personnelle.<br /> — Pourquoi tu as une inimitié personnelle envers le groupe Wagner ?<br /> — Je sais pas<br /> — Qu’est-ce que tu as fait hier avec tes subordonnés ?<br /> — J’ai tiré sur un groupe de [miliciens] Wagner.<br /> — Vous étiez combien ? <br /> — DIx, douze hommes.<br /> — Combien d’hommes il y a eu hier, de tes subordonnés ?<br /> – Nous étions dix, douze hommes.<br /> — Et en dehors de ça, il y avait qui ?<br /> — C’était tout le groupe.<br /> Ici, s’arrête l’extrait que j’ai vu (et Michael Nacke diffuse le même extrait, hallucinant).<br /> Clairement, le type tabassé récite un texte qu’on lui fait apprendre par cœur, avec les formules administratives qui se retrouvent dans les aveux de tous les gens qui « avouent » quelque chose en Russie. Il parle, alors qu’il est complètement dans le brouillard, non pas, je ne sais pas, d’ivresse ou d’ébriété, mais — d’imprégnation éthylique. Quand on lui demande pourquoi il a fait, il explique que c’est par « inimitié personnelle » — et, là encore, c’est la même chose. On lui a tapé dessus, les types qui lui ont tapé dessus viennent des mêmes structures « de pouvoir » que les flics qui torturent les suspects dans toutes les prisons russes, ils ont la même langue, qui est une fusion de deux niveaux de langues atroces tous les deux : la vulgarité de la pègre et les formules administratives.<br /> Et, ce lieutenant-colonel (si ce type sur la video est réellement lieutenant-colonel), ils l’insultent, ils le tutoient. C’est-à-dire qu’il n’y a plus trace de respect hiérarchique.<br /> Et puis l’histoire est totalement invraisemblable :<br /> C’est un lieutenant-colonel qui commande personnellement un groupe de dix-douze hommes (ça devrait être, je ne sais pas, même pas un sergent), et ce lieutenant-colonel, en état d’ébriété (et l’avouant à la caméra), alors qu’il se trouve à Bakhmout, sur le front, donc, prend le temps de faire miner une route et fait tirer sur ceux qui essaient de la déminer ?...<br /> Que s’est-il passé ? — Personne ne sait, mais il est établi que, oui, les routes ont été minées, par les Russes, contre d’autres Russes, parce que l’armée a voulu couper tout retrait aux Wagner quand ils ont menacé, près le 10 mai, de quitter le front parce qu’on ne leur donnait pas assez, disait Prigojine, de munitions. C’était une façon de les contraindre à rester.<br /> Mais qu’un lieutenant-colonel, personnellement, commande un groupe de dix hommes ?... <br /> * <br /> Le fait est que la chose s’est passée le 17 mai, et que le communiqué officiel diffusé par les Wagner date ce jour-là. — Que sont devenus les « dix-douze » hommes ? Ils ont été tués ? Ils ont été fait prisonniers ? Qu’est devenu, aujourd’hui, ce lieutenant-colonel ? Je n’en sais rien, ce n’est pas dit. Ce qui est sûr, là encore, c’est qu’il n’y a eu aucune réaction officielle, ni le 17 mai, ni les jours suivants, ni, apparemment, aujourd’hui – il n’y a juste rien. Il y a un déferlement de réactions, indignées ou épouvantées, dans les chaînes telegram de ceux qu’on appelle les « turbo-patriotes » ou les « z-canaux », qui expliquent que ce sont là des signes de guerre civile, et qu’il faut faire quelque chose.<br /> L’État russe, censé être un État fort, n’a rien fait, ne fait rien. Depuis le 17 mai, Prigojine a continué d’occuper tout l’espace médiatique russe, il a reçu personnellement les louanges de Poutine pour sa prise de Bakhmout (donc, oui, après avoir fait prisonnier et torturé cet officier de sa propre armée). C’est-à-dire que, l’État russe, très objectivement, il n’existe juste plus du tout.<br /> *<br /> Ou alors, qu’est-ce que ça veut dire ? — Que Poutine a pris, lui, le parti de Prigojine, contre son armée régulière, et que cette armée régulière, pour se débarrasser des mercenaires, qui, je le rappelle, n’ont aucun statut officiel, en est réduite à dresser des embuscades, comme je ne sais quels partisans contre une armée d’occupation ?... Et que donc, la guerre à l’intérieur du Kremlin, elle n’est plus que verbale, mais militaire ? – Parce que, oui, le groupe Wagner est exsangue, et oui, il a été « moulu » par la prise de Bakhmout, et oui, comme je l’avais dit il y a quelque mois, il a été envoyé délibérément au massacre par l’armée régulière – « par initimité personnelle.. »... Mais d’où vient l’armement de Prigojine ? De l’armée. Et d’où vient l’argent de Prigojine ?... Qui paye ? Ce n’est pas Prigojine personnellement, je suppose. Je n’en sais rien.<br /> Je sais qu’au moment où le front va se remettre à bouger (et Bakhmout pourra finir par être reprise), les diverses unités russes, sans aucune coordination visible face aux Ukrainens, se déchirent entre elles. Les loups se tuent entre eux. Dans une espèce d’ivresse de haine.<br /> Et ça ne fait que commencer.<br /> https://www.youtube.com/watch?v=C-XFBB1SttI
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A
10 millions d’hectares de terres arables bombardées ou minées.<br /> <br /> https://reporterre.net/Ukraine-L-environnement-est-la-victime-silencieuse-de-cette-guerre<br /> <br /> En cas de futur jugement international les crimes commis par la Russie sont inexpiables et le gouvernement russe n'aurait pas les moyens de payer l'ensemble des dommages de guerre. <br /> Leur guerre est une guerre barbare contre les personnes, contre les biens et contre l'environnement.<br /> La planète paie très cher l'incompétence et la débilité mentale des stratèges militaires russes qui croyaient mener "une opération spéciale" qui va se traduire dans les faits, entre autres, par une catastrophe écologique qui nécessitera des dizaines d'années pour que les sols ukrainiens s'en remettent (si tant est qu'ils s'en remettent un jour).<br /> Cette guerre nous plonge dans un monde absurde et fou semblable à celui décrit par Kubrik dans Docteur Folamour. Notre Terre nourricière transformée en terrain de jeux pour militaires tarés, aveuglés, prêts à tout sacrifier. L'écologie est le cadet de leurs soucis.<br /> J'avais fait une comparaison disant que Poutine se comportait comme ces enfants qui préfèrent casser un jouet plutôt que de le rendre à leur propriétaire. Poutine c'est cette bêtise crasse et perverse appliquée par le dirigeant de la 2ème puissance militaire mondiale.<br /> En provoquant de telles destructions Poutine a réussi à se créer des adversaires éternels qui diront jusqu'à leur dernier souffle: " Plutôt mort que russe"...C'est ça qu'a réussi Poutine en 3 jours après l'attaque du 24 Février. Poutine affirmait que l'Ukraine c'est la Russie et il s'est chargé lui-même de démontrer le contraire de manière sanglante, ce qui le situe comme le dictateur à la fois le plus inhumain et le plus débile de son temps.<br /> Bonne journée à tous.<br /> <br /> PS: J'ai appris que Philippe Sands, l'avocat international auquel j'avais consacré un article pour son livre LA FILIERE, conseillait les ukrainiens pour préparer convenablement leur stratégie de défense en cas de futur jugement.<br /> <br /> https://www.europe1.fr/international/ukraine-la-france-est-le-pays-numero-1-contre-lidee-du-crime-dagression-pour-condamner-poutine-4116880
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R
Merci pour les liens : un extrait :<br /> <br /> "Des forêts décimées, des terres agricoles minées, des puits empoisonnés… L’hypothèse d’une catastrophe environnementale en Ukraine, anticipée par Reporterre au mois de mars, se confirme. Mercredi 30 novembre, lors d’une conférence de presse organisée par la députée insoumise Mathilde Panot, une délégation d’écologistes ukrainiens a sonné l’alerte sur « l’écocide » en cours dans leur pays depuis le début de l’invasion russe. Au-delà des souffrances extrêmes infligées à la population, l’armée de Vladimir Poutine se rend coupable « de la plus grande catastrophe anthropique de notre siècle », selon Yuliya Ovchynnykova, membre de la commission parlementaire sur la politique environnementale et la gestion de la nature."<br /> <br /> Et il est vrai qu'on en parle peu...<br /> <br /> Belle soirée, AJE
A
Merci Caius pour m'informer de cette proposition indonésienne dont j'ignorais l'existence, et de m'informer également de ce qu'elle suppose aussi du rôle que veulent tenir les BRICS à l'avenir.<br /> Une petite remarque sur l'idée de référendums qui me semble impossible à mener à bien dans la mesure où les populations non-russophiles qui vivaient dans la partie actuellement occupée par les russes ont fui. Donc les ukrainiens n'accepteront jamais l'idée d'un référendum dans certains territoires dans de telles conditions.C'est comme jouer avec des dés complètement pipés...Ce serait très compliqué d'arbitrer un tel référendum. Qui aurait le droit de voter? Toute personne pouvant démontrer qu'elle vivait dans ces régions avant le conflit?...<br /> Le référendum c'est une idée de sortie de crise qui est à considérer même si à l'heure où j'écris ces lignes on en est très très loin....les armes vont parler encore longtemps avant que cette option soit envisagée...puisque là il est acquis qu'on est pour l'instant dans un autre scénario...
C
Bonsoir Alea Jacta Est, vous connaissez mon analyse : tout cela pouvait être évité par la diplomatie mais Washington voulait une guerre qui, croyait-on à la Maison blanche, entrainerait au mieux un rapide changement de régime à Moscou et au pire bloquerait le rapprochement économique entre la Russie et les vassaux européens des USA. <br /> <br /> De leur côté, les Russes, comme en atteste la modestie des effectifs engagés au début des hostilités, espéraient que Kiev aurait le bon sens de négocier (la guerre aurait pu se terminer à Istanbul sans les pressions des Anglo-saxons qui étaient encore persuadés qu'a défaut d'un changement de régime ils allaient saigner à blanc la Russie. C'est le contraire qui s'est passé puisque les Russes sont passé avec succès à une stratégie de guerre d'usure.<br /> <br /> <br /> A ce sujet voici un article tout à fait en rapport avec le désintérêt absolu du camp occidental pour un règlement diplomatique.<br /> <br /> "L’ AUDACIEUX PLAN DE PAIX DE L'INDONÉSIE POUR L'UKRAINE EST UN MESSAGE DU SUD GLOBAL<br /> <br /> <br /> Le plan de paix indonésien pour l'Ukraine, présenté par son ministre de la défense, Prabowo Subianto, lors du dialogue de Shangri La à Singapour, a été accueilli avec mépris et dérision en Europe. <br /> <br /> Son homologue ukrainien, Oleksii Reznikov, a déclaré qu'il s'agissait d'un "plan russe". Le haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, dans une référence apparente au plan, a appelé à une "paix juste" et non à une "paix de capitulation".<br /> <br /> Il n'y a pas de réaction officielle de Washington à l'heure où nous écrivons ces lignes, mais il est fort probable qu'elle soit négative. Il semble que les membres de la communauté atlantique, dans l'ensemble, n'arrivent pas à se défaire de l'idée que l'agresseur doit être entièrement expulsé avant que toute conversation de paix puisse être sérieusement engagée - même si une telle issue militaire peut ne jamais se produire, et que si elle se produit, elle comporte un risque élevé d'escalade.<br /> <br /> Mais ce n'est pas ainsi que l'Asie du Sud-Est, et une grande partie du Sud global, voient les choses. Si la plupart des États de l'ANASE ont clairement condamné l'invasion russe aux Nations unies et préfèreraient que Moscou se retire (et il ne fait aucun doute que l'action russe a constitué une violation flagrante du droit international), ils ne pensent pas que leur rôle consiste à complaisamment se ranger au fond de la classe. Ils savent très bien comment une guerre prolongée en Europe affecte leurs populations par l'inflation, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement et une polarisation mondiale encore plus profonde qui rend les solutions aux défis communs du monde encore plus difficiles à trouver. Et le risque d'escalade, dans le pire des cas, pourrait conduire à une issue bien plus terrible.<br /> <br /> Les détails du plan de Jakarta - un cessez-le-feu rapide, la création d'une zone tampon et un référendum supervisé par les Nations unies - sont moins importants. L'Indonésie, qui, ce qui n'est pas anodin, préside également l'ANASE cette année, sait probablement très bien que sa proposition a peu de chances d'être suivie d'effets, compte tenu de l'état d'esprit qui règne actuellement au sein de la communauté atlantique. <br /> <br /> Mais l'importance du discours de Subianto ne réside pas dans les actions et les solutions sur le terrain qui pourraient en découler. C'est le discours lui-même qui l'est. Il a le mérite de remettre en question l'affirmation selon laquelle il n'existe qu'un seul point de vue moralement correct sur la guerre en Ukraine - celui de Washington et de ses proches alliés.<br /> <br /> Au-delà de l'opinion généralement admise selon laquelle l'invasion constituait une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale et que les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées dans le conflit, il n'y a pas de consensus sur la manière d'arbitrer entre la paix et la justice pour mettre fin à cette guerre. Une grande partie des pays du Sud estime que la recherche d'une justice parfaite, de plus en plus impraticable et extrêmement coûteuse, risque en fin de compte de n'aboutir ni à la paix ni à la justice. Subianto a semblé y faire référence lorsqu'il a évoqué les horreurs vécues par la région avant la fin de la guerre froide et la montée en puissance de l'ANASE, qui a largement contribué à sa prospérité et à sa stabilité actuelles.<br /> <br /> Le jeu audacieux de l'Indonésie comporte également un autre message à l'intention de Washington : nous sommes là et nous ne nous effacerons pas. Amie bienveillante des États-Unis, Jakarta ose néanmoins suggérer, comme l'ont fait le Brésil et l'Inde, que les puissances moyennes du Sud comme elle ont un intérêt dans l'ordre mondial et n'hésiteront pas à faire entendre leur voix pour participer à la conversation et l’orienter. <br /> <br /> Et ils ont raison. Le pouvoir des États-Unis de façonner l'ordre mondial futur à eux seuls, ou même de concert avec leurs alliés les plus proches, est de moins en moins évident. Aucune autre puissance ou combinaison de puissances n'est susceptible de prendre sa place. Une approche axée sur les solutions, plutôt qu'une approche moraliste et messianique, exige un esprit de compromis rigoureux dans lequel les États du Sud devront être inclus au cœur de la conversation. La proposition de l'Indonésie doit être considérée sous cet angle." <br /> <br /> https://responsiblestatecraft.org/2023/06/05/indonesias-audacious-ukraine-play-is-a-message-from-the-global-south/?fbclid=IwAR0L2FTXlpirzQ_6uYA3Bx9c_AeihetT38LUNLFchDZbWhRuL0Ory0dOyRY<br /> <br /> PS : LA FILIERE m'a rappelé une de mes lectures
A
Rectification...je viens de me rendre compte que Caius avait réagi à mon post sur LA FILIERE....et donc mon commentaire anterieur est à coté de la plaque...sorry...
A
Pour Caius, juste au cas où il n'aurait pas lu LA FILIERE, voici le lien dans lequel je parle également du documentaire WHAT OUR FATHERS DID: A NAZI LEGACY dont une partie se passe en Ukraine.<br /> Mais je suppose que Caius doit probablement connaître tout ça.<br /> http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2022/07/la-filiere.html
L
Il faut un tribunal international qui existe déjà mais n'est pas reconnu par les grandes puissances...
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R
On en est loin, en fait...
C
Et pourtant Washington et Londres veulent la poursuite du conflit.
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C
Oui, les Russes disent depuis le début qu'ils sont ouverts à des négociations.
R
Et que veut Poutine ? La paix ?