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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 12:51
Ken Loach : punir les pauvres, quelle indignité !

 

 

 

Le Festival de Cannes, ses paillettes, son luxe éhonté me hérissent souvent, mais cette nouvelle Palme d'or qui récompense le cinéma engagé de Ken Loach me réconcilie quelque peu avec cette fête du cinéma qui nous montre toute l'importance des messages délivrés, parfois, par le septième art.

 

Ken Loach vit dans un pays où sévit l'ultra-libéralisme : la Grande Bretagne, et il fustige ce système injuste qui punit les pauvres, les rejette, dès lors qu'ils ont à affronter des problèmes de santé...

 

"Moi, Daniel Blake" évoque le parcours d'un menuisier de 59 ans, qui, après des problèmes cardiaques, doit faire appel à l'aide sociale, puisque son médecin lui interdit de reprendre son activité...

 

Un véritable parcours du combattant au cours duquel ce modeste artisan, Daniel Blake doit affronter les incohérences du système administratif de son pays.

 

La Grande Bretagne, on le sait, c'est le pays des petits boulots mal rémunérés, le pays où les salariés sont souvent contraints de cumuler deux ou trois emplois pour survivre, le pays où le prix des loyers explose.

 

Et certains auraient tendance à faire l'éloge de ce système ultra-libéral, dans lequel le chômage serait en voie d'extinction...

Mais à quel prix ?

 

En sacrifiant des millions de travailleurs, en sacrifiant des pauvres, en enrichissant les plus riches... le système ultra-libéral qui nous gouverne nous conduit au pire.

Le message de Ken Loach devrait être un avertissement pour ces puissants qui dirigent le monde, qui ne voient même plus les souffrances des peuples, qui les ignorent.

 

Ken Loach met bien en évidence les aberrations d'une telle politique, il déclare notamment :

"En Grande Bretagne, l'état fait pression pour que les gens trouvent du travail, et s'ils n'ont pas de travail, c'est leur faute. Les personnes malades sont les plus vulnérables... La manière dont l'état fonctionne qui consiste à punir les pauvres est une histoire spécifique à la Grande Bretagne, mais elle existe, aussi, dans le reste de l'Europe."

 

"Avec le désespoir, c'est l'extrême droite qui en profite, il faut rapporter l'espoir, dire qu'un autre monde est possible".  Tel est le message engagé qu'a délivré, aussi, Ken Loach, lors de la remise de la palme d'or à Cannes.

Un message fort, empli de conviction, un message essentiel, une mise en garde que beaucoup devraient méditer.

 

Et, hélas, l'actualité récente lui donne raison : on assiste partout à une montée dangereuse des populismes en Europe, aux Etats-Unis.

 

En Autriche, c'est l'extrême-droite qui bat des records pour les élections présidentielles, aux Etats Unis, c'est Donald Trump qui donne au monde entier des sueurs froides, avec des déclarations débridées et dangereuses.

 

Certains dénoncent, déjà, cette palme d'or, criant à l'hypocrisie, à la bonne conscience : des gens fortunés applaudissent Ken Loach, mais ils sont bien éloignés du monde des chômeurs, des salariés et de leurs difficultés.

 

C'est vrai, mais Ken Loach emporte la conviction, par sa simplicité, la sincérité de son film et le message qu'il délivre...

 

 

 

 

 

 

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