On vit dans une société du déni, déni des réalités, déni des évidences, déni du passé... Je suis enseignante et je connais cette habitude du déni, adoptée par les élèves : il suffit de leur reprocher des bavardages pour qu'ils répondent : "Moi ? mais je ne bavarde pas !"
Les hommes politiques donnent, eux-mêmes, l'exemple de ce déni permanent : ils sont exemplaires, disent-ils, même quand on les prend en défaut !
Ils en viennent à nier des réalités, à refuser leurs erreurs, ils vivent dans leur bulle, loin des salariés, des travailleurs de l'ombre que nous sommes tous.
Ainsi, Nicolas Sarkozy annonce son retour en politique, il va briguer la présidence de l'UMP et il justifie longuement sa décision sur sa page facebook : "On ne fait rien de grand, sans l'unité de la nation. On ne fait rien de grand, sans espérance, sans perspective", ose-t-il déclarer...
De telles affirmations en étonneront plus d'un : Nicolas Sarkozy ne s'est-il pas appliqué, lors de son quinquennat, à diviser et opposer les français les uns aux autres ? Les fonctionnaires et les salariés du privé, les chômeurs et les travailleurs, les retraités et les actifs... Ce fut la division permanente...
Comment Nicolas Sarkozy ose-t-il, aussi, parler d'espérance, alors qu'il a désespéré nombre de français ?
Quelles perspectives proposait-il, sinon un ultra-libéralisme, des réformes qui ont visé et atteint tous les salariés ? Allongement des durées de cotisation, recul de l'âge de la retraite, destruction de l'éducation nationale par des suppressions massives de postes, disparition de l'année de stages pour les nouveaux enseignants...
Après son échec aux dernières présidentielles, et son renoncement annoncé à la vie politique, le voilà qui revient et qui balaie, d'un revers de main, tout son passé politique et toute son action, lors de sa gouvernance.
Comment pourrait-on oublier le fiasco de sa présidence ?
Nicolas Sarkozy parle même de fonder une nouvelle équipe ! Mais qui fera donc partie de cette équipe, sinon les membres de l'UMP, Nadine Morano, Nathalie Kosciusko-Morizet, Eric Woerth, Brice Hortefeux, Luc Chatel et compagnie ?
Après avoir détruit son propre parti par des dépenses inconsidérées, après avoir initié le sarkoton, Nicolas Sarkozy voudrait construire un autre parti !!
On croit rêver en entendant de tels propos !
Il semble, d'ailleurs, que les hommes politiques jouent, sans arrêt, sur l'oubli, le refus des évidences.
Les adolescents ont, sous les yeux, ces exemples de déni : quelle société leur propose-t-on, avec ce refus de la réalité ? Une société du mensonge, de la tromperie, des faux semblants, des apparences qui doivent être sauves, dans tous les cas...
Une société, où les grands de ce monde peuvent affirmer de bonnes intentions, alors qu'ils ont mené une poltique de désespérance, de désarroi !
Qui souhaite le retour de Nicolas Sarkozy ? Ce retour signerait, à l'évidence, une politique d'austérité aggravée, le recul des droits sociaux, le mépris des plus pauvres.
Le président des riches, c'est bien, ainsi, que s'est présenté Nicolas Sarkozy, lui qui fréquentait des cercles privilégiés de gens richissimes...
Empêtré dans de nombreuses "affaires", l'ancien président peut-il, décemment, envisager un retour en politique ?