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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 15:43

guitare-Pierre-Auguste_Renoir_-_Jeune_Espagnole_jouant_de_l.jpg

 

 

"Deux tziganes sans répit
Grattent leur guitare,
Ranimant du fond des nuits
Toute ma mémoire
Sans savoir que roule en moi
Un flot de détresse,
Font renaître, sous leurs doigts,
Ma folle jeunesse."


Dans cette chanson, aux accents mélancoliques, intitulée Les deux guitares, Charles Aznavour rend hommage à cet instrument, la guitare qui lui rappelle sa jeunesse.

Le mot "guitare" nous éblouit de ses sonorités de gutturale "gu" et "r", de sa dentale "t", de ses voyelles variées, un "i" aigu, un "a" plus ouvert et épanoui...

 

La guitare, l'Espagne, la Perse, la Grèce réunies ! Ce mot venu d'ailleurs a probablement des origines très lointaines : la cithare, instrument de la Grèce antique, lui a donné son nom... mais il est, aussi, issu de l'espagnol "guitarra" et de l'arabe...

Etonnant mariage pour ce nom aux sonorités évocatrices !

 

Ce mot de trois syllabes nous fait entendre des airs de fandangos, de villanelle...

Ce nom chante de ses éclats de consonnes et de voyelles.

 

La guitare suggère tant d'images ! Le bois travaillé, sculpté, vernis, des formes élégantes, des arrondis, une envolée de cordes, des gestes précis, des mains souples et agiles sur les cordes...

 

La virtuosité des doigts qui forment, dans une harmonie, les notes, la dextérité, la limpidité de la musique.

La précision, l'attention du musicien qui tient en mains son instrument, qui le caresse, le fait vibrer de mille harmonies.

 

La beauté du geste ! Les sons qui s'envolent, comme par magie, de la guitare, des trilles, des éclats de soie, des murmures qui s'emportent soudain.

L'émotion provoquée par un simple instrument, la tristesse, la joie, la mélancolie, la révolte, le désarroi, le bonheur.

 

La musique même suggère des paysages proches ou lointains, elle nous fait rêver, nous emporte vers d'autres univers...

 

Elle sublime le monde, nous transporte, nous exalte, elle nous fait vivre tant d'émotions !

La guitare ! Tant de clartés, de pureté, d'élégance, de délicatesse, de force !

Que de sensibilité, que de finesse dans cet instrument !

 

Des noms illustres viennent à l'esprit : Joaquin Rodrigo, Francisco Corbetta, Gaspar Sanz, Vivaldi, Bach ! Des oeuvres que l'on n'a pas fini de découvrir ! Des musiques de tous les temps qui nous touchent et nous transportent !

 

La guitare associée à l'Espagne nous fait entendre des airs de flamencos, on entrevoit des danses rythmées, des costumes somptueux, des mantilles espagnoles, des volutes, des tourbillons de robes qui s'envolent...

La guitare évoque des images de liberté, des parfums du sud, la lumière, des envols soudains d'oiseaux dans les arbres, une douceur et une force, des larmes, et une joie infinie.

 

La guitare nous fait ressentir des sanglots, des accords, des harmonies, des ruptures, des élans : elle réunit et rassemble le monde dans ses formes, ses éclats, ses douceurs...

 

 

 

http://youtu.be/zuQ1Hfy_DNA

 

http://youtu.be/JNEnzNHTkd8

 

http://youtu.be/OG-c2bvMO68

 

http://youtu.be/WedDZ7pL-Qg

 

http://youtu.be/MKyMKzGzXjE

 

http://youtu.be/oX2yBGyNQa4

 

http://youtu.be/vgt4jVbd8SI

 

http://youtu.be/pbxxyUSAuoM

 

http://youtu.be/v8p2C8ELAHs

http://youtu.be/xTDtWP0BThg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

guitare-Carolingian_Psalter-_9th_century_manuscript-_108r_p.jpg

 

 

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guitare--Joseph_DeCamp_The_Guitar_Player_1908.jpg

 

 

guitare Pierre-Auguste Renoir jean pierre Dalbéra creat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Photos : tableaux de Renoir /Vermeer/ Joseph de Camp / Renoir (dernière photo de ce tableau : auteur : Jean Pierre Dalbéra  creative commons )



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14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 16:51

 

baiser Francesco Hayez libre

 

                  

Dans un de ses poèmes les plus célèbres, Catulle, auteur latin du premier siècle avant J. C., fait l'éloge du baiser et de l'amour : "Donne-moi mille baisers" écrit-il, en s'adressant à sa jeune maîtresse...

 

"Vivons, ma Lesbie, aimons-nous et, à tous les commérages des vieillards trop sévères, donnons la valeur d'un sou.
Les rayons du soleil peuvent mourir et renaître ; pour nous, une fois que la brève lumière s'est éteinte, c'est une seule nuit éternelle qu'il faut dormir.
Donne-moi mille baisers, et puis cent, et puis mille autres, puis une seconde fois cent, puis encore mille autres, puis cent.
Ensuite, lorsque nous nous serons embrassés des milliers de fois, nous brouillerons les comptes pour ne plus les reconnaître, de peur qu'un esprit malin ne puisse nous jeter le mauvais oeil, lorsqu'il connaîtra le nombre de nos baisers."

 
"Vivamus, mea Lesbia, atque amemus,
rumoresque senum severiorum
omnes unius aestimemus assis.
Soles occidere et redire possunt ;
nobis cum semel occidit brevis lux,
Nox est perpetua una dormienda.
Da mi basia mille, deinde centum,
dein mille altera, dein secunda centum,
deinde usque altera mille, deinde centum.
Dein, cum milia multa fecerimus,
conturbabimus illa, ne sciamus,
aut ne quis malus invidere possit,
cum tantum sciat esse basiorum.

 

On retrouve un éloge du baiser, empli de poésie, dans le Cantique des Cantiques :

 

"Qu'il me baise des baisers de sa bouche !

Car ton amour vaut mieux que le vin,

 Tes parfums ont une odeur suave ;

Ton nom est un parfum qui se répand..."

"Que de charmes dans ton amour, ma sœur, ma fiancée !

Comme ton amour vaut mieux que le vin,

Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates !

 Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée ;

Il y a sous ta langue du miel et du lait,

Et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban."

 

Issu du verbe latin "basiare", et du nom "basium", le mot "baiser" résonne de sonorités éclatantes : la labiale "b" qui se prononce avec les lèvres rapprochées semble être l'image même du baiser, la sifflante sonore "s" apporte une note de douceur, et les voyelles forment comme un écho...

Il existe quelques variantes de ce mot : "bise, bisou, bécot", jolis mots avec des suffixes de diminutif à valeur affective : le "bécot" est un dérivé du nom "bec".

 

Le terme "bécot" est plus particulièrement familier et sympathique : il nous rappelle une célèbre chanson de Georges Brassens...

Et chaque fois, on retrouve la labiale "b" à l'initiale de ces mots qui dessinent, ainsi, l'image du baiser amoureux.

En latin, le nom "osculum" qui signifie "petite bouche" était employé, aussi, pour désigner le baiser... Le suffixe de diminutif -culum comporte, à nouveau, une valeur et une nuance affectives.

 

En Grec ancien, le mot "φίλημα, le baiser"est associé à l'amour et vient du verbe φιλώ, philo, "aimer".

 

On peut utiliser, aussi, le verbe "embrasser", "enlacer de ses bras", geste plein d'affection qui implique une intimité.

 

Le baiser associé à l'amour, à l'affectivité, à la sociabilité, marque une familiarité, un rapprochement.

Le baiser permet une proximité, il peut être discret ou plus appuyé : il peut s'accompagner d'un claquement des lèvres qui suggère le bruit du baiser.

Le baiser peut être amical, amoureux : il signe une ambiance chaleureuse.

 

Le mot "bise" désigne, aussi, curieusement un vent glacial : on est loin de la douceur du baiser ! On perçoit, là, une homonymie étrange et étonnante ! Un même mot peut évoquer, ainsi, en français, des réalités très différentes ! 

Le mot "baiser" empoyé comme substantif, lui, ne laisse place à aucune ambiguité !

 

N'oublions pas l'usage du baiser qui a tendance à se perdre dans le monde moderne... tout juste si on serre la main des gens !

 

Le baiser amoureux aurait, en plus, des vertus inégalables : il offre un bien-être, une détente, il a des effets relaxants inouis.

 

Le baiser peut se multiplier à l'infini : une façon de décupler ses effets bénéfiques, comme le suggère Catulle dans son poème !

 

Enfin, tous ne sont pas de cet avis : on connaît la célèbre chanson : un baiser, pas sur la bouche !

http://youtu.be/vNF8o2Bazzs

http://youtu.be/awcB2M4pfTA

 

 

 

Pour réhabiliter le baiser, la chanson de Brassens...

http://youtu.be/eztSYUFUe8I

 

 

 

 

Et celle de Souchon : 

http://youtu.be/ZYO0iSaB0q0

 

 

http://youtu.be/P5weqdVaChQ

 

 

 

 

 

baiser--William-Adolphe_Bouguereau_-1825-1905-libre.jpg

 

 

 

baiser tristan et iseult libre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 17:05

Photo1795.jpg

 

 

Branche lavée, roulée, emportée par les eaux, aux mille reliefs, aux aspérités qui dessinent des hachures, des brisures, des rectangles, des formes diverses : cercles, rainures, éclats...


On trouve, parfois, dans les lits des rivières, ces bois malmenés et polis par les eaux...

 

On voit, encore, les noeuds du bois, on voit des couleurs de roses qui laissent des traînées, des impressions multiples : ocres, bruns, roses, rouges vineux se mêlent sur la branche.

 

Le bois est, à la fois, rude et lisse : rude de brisures, de chocs, lisse de l'érosion de l'eau.

La branche suit une courbe et dessine comme des ruisseaux de roses, des courants de bruns, des enluminures d'ocres...

 

Le bois cassé, fracturé à certains endroits, laisse voir une rugosité, des cratères, fait songer à une pierre striée et meurtrie.

 

La branche devient objet d'art, comme sculptée par les eaux : couleurs, formes, motifs, impressions de lumières, la branche devient sculpture, oeuvre d'art.

 

Elle déroule des ruisseaux de couleurs, elle dessine des reliefs, des ombres, des éclats...

 

Elle devient, elle-même, rivière lumineuse, mimant le fleuve qui l'a portée.

On y décèle des emportements, des colères, des violences infinies, on y observe la transparence des ondes, leur limpidité...

 

On y voit tout un monde d'harmonie et de révoltes. Le bois cassé, brisé, emporté par les eaux nous laisse entrevoir un monde, à la fois, tourmenté et serein, un monde fait de contrastes inouis.

 

Le bois revêt des formes, des couleurs variées, il se pare des splendeurs du ruissellement de l'eau, devient fluidité, transparences...

 

http://youtu.be/ur_X4pn5tg0

 

http://youtu.be/vJgGs9WpGt0

http://youtu.be/L25hMOeXvg0

 

http://youtu.be/kdtoIUqZuC8

 

 

 

 

 

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Photos : rosemar



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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 16:22

 

icone

 

 

Le mot "icône" nous étonne par sa voyelle "o", surmontée d'un accent circonflexe, belle graphie qui fait songer à une interjection marquant l'admiration...

 

Comment ne pas admirer ces icônes religieuses aux teintes d'or, images pleines de sérénité, d'harmonie ?

 

Des auréoles d'or enserrent les visages, les magnifient, soleils éblouissants autour des personnages divins...

Divines et somptueuses images ! Icônes des églises orthodoxes aux teintes éblouissantes ou ténébreuses !

 

Le mot vient du grec ancien, "εἰκών, eikôn, l'image, le portrait, la ressemblance"... L'accent circonflexe est issu de la voyelle longue oméga "ώ", que l'on restitue par une prononciation prolongée.

Ce nom en acquiert une sorte de solennité qui correspond bien au sens qu'a pris ce terme religieux...

 

L'icône est sacrée, on la trouve à l'ombre des églises, dans des lieux de mystères et de ténèbres.

 

En même temps, l'icône est modeste, empreinte d'austérité et de sobriété, peinte sur un simple support en bois, de dimensions réduites. 

 

Le mot nous éblouit de ses voyelles contrastées, le "i", très aigu, le "o" tout en rondeur, de sa consonne gutturale éclatante.

 

On perçoit des contrastes de couleurs, des éclats d'or, des étincelles de lumières, on admire des oeuvres d'art...

 

Des images de paix nous bercent, des visages bienveillants, de grands yeux sombres, de légers sourires...

Ange Gabriel aux yeux lourds et sombres, aux cheveux d'or, tressés...

Icône de la vierge de Kazan, aux éclats d'or, aux lumières irisées...

Que de beautés sereines dans ces images ! Que d'harmonies !

 

L'icône nous emmène vers l'orient, vers la Grèce, ses monastères perchés sur des hauteurs vertigineuses, ses églises.

On admire les escarpements des météores, on entre dans un monde mystique, plein de beautés.

Les météores touchent le ciel comme pour l'atteindre et nous élever vers des sommets...

 

Les icônes elles-mêmes subliment les visages, leur donnent un air divin, transmettent et disent toutes les beautés du monde...

 

Ces visages nous donnent des leçons de sérénité, de modération, d'élégance !

Mains jointes, visages harmonieux, les icônes restituent un mysticisme, une croyance faite de paix, de bonheur...

 

 

 

 

http://youtu.be/pqZanVXQ_H0

 

http://youtu.be/ut7-xO7S-w4

 

http://youtu.be/RwFYUJb03d0

 

http://youtu.be/Da9FeNoFIm0

 

 

 

 

 

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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 17:31

houx-Howaldt.jpg

 

 

Le houx aux baies de rouge pourpre répand des senteurs boisées : feuilles et branches rigides exhalent des parfums de bois étonnants...

Le houx nous fait voir une campagne verdoyante, aux feuilles glacées de lumières.

 

Un simple bouquet de houx nous emmène dans des bosquets, aux senteurs douces de miel et de fleurs légères...

 

Le bouquet exhale des effluves subtils, des embruns de couleurs vertes brillantes ou plus mates.

 

Les feuilles luisent de brillances, deviennent des éclats miroitants, des torsions de verdures aux replis généreux d'odeurs de forêts...

 

Les baies rutilantes explosent sur le vert, grappes rougeoyantes qui ornent les branches.

 

L'odeur du houx nous emmène dans des sous-bois, éclairés par quelques rayons de soleil, elle nous enivre de sa douceur, de ses brumes de mousse, de ses reflets de verts.

 

Le houx révèle une campagne hivernale aux parfums voilés, aux éclats tourmentés de vent, de tempêtes.

 

Le houx aux teintes contrastées de vert et de feu nous berce de légers frissons de senteurs, nous exalte de ses parfums doux comme le miel...

 

On entrevoit des parfums de pins, de chênes, de terre boisée, on perçoit des chemins de campagne remplis de mousse, de lichen, de petit houx, on est ébloui par des paysages d'hiver aux teintes douces et rayonnantes.

 

Les senteurs de houx, bonheurs de l'hiver exaltent les sens, avec douceur, harmonie...

 

Les couleurs s'entrelacent, se heurtent, vert-rouge flamboyant, les couleurs se superposent, s'exacerbent, s'illuminent au coeur de l'hiver...

 

 

 

http://youtu.be/fo1nzFWKYmU

 

 

 

 

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Houx rouge Semnoz créative

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

houx libre

 

Photos : en haut de l'article  auteur : Howaldt / deuxième photo sous l'article auteur : Semnoz     creative commons

 



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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 16:55

 

espagne-jose-carlos-diez.jpg

 

 

"Comment, disaient-ils,
Avec nos nacelles,
Fuir les alguazils ?
- Ramez, disaient-elles.

 

Comment, disaient-ils,
Oublier querelles.
Misère et périls ?
- Dormez, disaient-elles."

 

Dans ce poème, intitulé Autre guitare, extrait du recueil, Les rayons et les ombres, Victor Hugo évoque des "alguazils"... Ce mot nous intrigue et nous éblouit, aussitôt... Il attire notre attention et nous parle d'un autre monde...

 

Le nom "alguazil" révèle, dès qu'on l'entend, ses origines lointaines et exotiques : ce terme issu de l'arabe et de l'espagnol, à la fois, nous étonne de ses sonorités étranges... il rayonne, il impose sa présence.

 

La voyelle "a" dupliquée, la consonne "l" redondante, la gutturale, la sifflante sonore composent un ensemble surprenant.

Avec l'alguazil, l'Espagne et l'orient semblent réunis : ce mot rare, ancien suggère mystère et étrangeté...

 

 Quelle réalité se cache derrière ce mot ? Quelle énigme ?


Le mot résonne d'éclats : il est, en lui-même, tout un poème ! On y trouve une rime intérieure grâce à la reprise de la voyelle "a"... la consonne "z" lui confère une graphie d'exception.

 

J'aime ce mot venu d'ailleurs, aux sonorités lointaines : avec l'alguazil, il nous est permis de voyager vers des terres lointaines, des pays inconnus, des continents différents.

Il nous est permis d'entendre des sonorités éblouissantes.

Avec l'alguazil, on peut imaginer, inventer des paysages, des lieux inondés de lumières et de soleils, des oasis, des jardins aux fruits rafraîchissants...

 

Ce mot nous fait rêver à d'autres mondes, celui de l'Espagne, de ses palais somptueux ! "Alcades, Andalousie, fandango, passacaille" !

Tant de termes venus d'ailleurs, empreints de charmes, de voluptés secrètes !

 

Que d'étrangetés dans ces mots, que de paysages à découvrir !

 

Le nom "alguazil" nous parle un langage nouveau, il nous apprend la beauté des langues, des mots, des messages si variés qu'ils contiennent, une harmonie de sonorités.

Il nous apprend l'autre, l'ailleurs, nous donne envie de le découvrir, d'en percer les mystères...

 

Ce mot chante une langue nouvelle, celle des poètes qui aiment les mots, s'en abreuvent, s'en emparent, les magnifient, les subliment !

 

"Carafe, écarlate, felouque, santal" ! D'autres mots surgissent et forment des éclats...

 

L'alguazil évoque l'Espagne d'autrefois : "romancéros, alcades, picaros" nous emmènent vers un passé mythique et lointain...

L'alguazil nous entraîne dans un tourbillon de poésie, d'exotisme et de mystères !

 

 

 

Le poème de Victor Hugo :

 

http://poesie.webnet.fr/lesgrandscl...

 

 

 

 

http://youtu.be/0QgJr5zvx0c

http://youtu.be/oEfFbuT3I6A

 

http://youtu.be/2oyhlad64-s

 

http://youtu.be/R05YtpRuWOU

 

 

 

 

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 Photos : creative commons  José Carlos Diez  / Florence Devouard / J C Georgio  / Ji-Elle  / David Corral Gadea

 

 



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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 16:26

 

pantoufle-Piccolo-Namek-creative.jpg

 

"Quoi ? Quand je dis : « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit » c'est de la prose ?" 

Tout le monde se souvient de ces propos amusants prononcés par Monsieur Jourdain, dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière, quand le personnage découvre la différence entre les vers et la prose...

La pantoufle ! Voilà un mot qui nous est familier ! Nous chaussons tous des pantoufles quand nous rentrons chez nous, et nous en éprouvons du réconfort.

 

De fait, le mot lui-même nous rassure : labiale initiale, dentale, au centre, fricative finale donnent à ce mot une certaine douceur... et n'oublions pas la voyelle nasalisée "an" et le son "ou" qui lui confèrent une allure nonchalante...

 

La pantoufle, chaussure d'intérieur que l'on met chez soi pour être plus à l'aise nous libère de contraintes, nous offre un bien-être très appréciable...

 

Mais d'où vient ce terme si expressif ? Selon certains, il serait issu du mot latin "pannus", "bout de tissu, pan, morceau" avec l'ajout d'un suffixe -oufle qui connoterait des objets gonflés comme la "moufle"...

 

Son origine pourrait même remonter au mot grec, 'péné", "trame, tissu, toile" et on pourrait, alors le rapprocher du nom de "Pénélope", celle qui défait la toile qu'elle a tissée pendant la nuit...

 

De fait, la pantoufle est souvent faite d'un tissu épais, pour protéger le pied du froid, elle enveloppe le pied d'un certain confort.

 

J'aime ce mot qui évoque le bonheur de se retrouver chez soi, dans une ambiance chaleureuse, sans contraintes, sans artifices...

 

J'aime ce mot aux sonorités diverses et langoureuses...

 

La pantoufle nous fait retrouver une liberté perdue, elle nous fait oublier le carcan des chaussures qui emprisonnent le pied, qui le compriment...

 

La pantoufle nous ouvre des horizons de liberté, elle nous promet repos, réconfort.

Elle se décline en "babouche, charentaise, savate, chausson, mule"... une variété de pantoufles nous est offerte.

 

Que de mots divers pour évoquer toutes sortes de pantoufles, avec des origines variées ! Mot persan, mot venu d'une région française, mot latin...

 

Dans tous les cas, le mot "pantoufle" est le plus couramment utilisé, il a donné naissance à un terme péjoratif : "pantouflard", avec le suffixe -ard, très productif qui a servi à former de nombreux termes dévalorisants.

 

J'aime la simpicité et la familiarité de ce mot "pantoufle"... J'aime ce terme sans fioriture qui évoque la vie quotidienne, une intimité.

 

En écrivant cet article, je suis chez moi, en pantoufles et j'en apprécie tout le confort !

 

Voilà un mot qui nous permet de remonter à ses lointaines origines grecques, un mot plein de résonances, de simplicité et d'éclats feutrés !

 

Le texte de Molière : http://www.site-moliere.com/pieces/...

 

 

 

http://youtu.be/m54SmVsQqgc

 

 

http://youtu.be/-2y14caU3sg

 

 

 

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 pantoufle -Gustave dore cendrillon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                   

 

 



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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 17:39

flocon serge melki

 

 

"La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers. Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu. Il porte un nom. Un nom d'une blancheur éclatante. Neige."

 

C'est ainsi que Maxence Fermine décrit la neige et ses flocons, dans un de ses romans, intitulé Neige.

Le flocon nous fait voir sa légèreté, son évanescence : sonorité de douce fricative au début, prolongée par la consonne "l", voyelle "o" dupliquée sous une forme nasalisée... les sonorités mêmes du mot nous font entrevoir la finesse et la délicatesse des flocons qui virevoltent.


Certains flocons sont plus compacts, plus épais et plus lourds, ils tombent en amas et on entend leur chute sur le sol : la consonne gutturale "c" au centre du mot nous fait percevoir cet éclat...

 

Des étoiles blanches apparaissent, des images de neiges en éclats dispersés, des embruns de blancs, des écumes étincelantes...

 

Un ballet incessant de plumetis couvre les paysages et les jardins... images soudain irréelles et mystérieuses de l'hiver.

 

L'horizon s'enlumine de teintes pâles, ouatées, feutrées....Un rideau de lumières envahit l'espace...

 

Léger, le flocon se multiplie à l'infini et peut former des écrans de candeurs, des entrelacs qui inondent le ciel, le transforment en un tissu ondoyant, satiné, perlé d'étoiles...

 

Le flocon nous montre toute la beauté de l'hiver : des éclats glacés, des couleurs atténuées, des contrastes de noirs et de blancs.... arbres sombres, ténébreux, entourés de lumières !

 

Les arbres se couvrent de ces amas de soie blanche, se parent de teintes nouvelles, et montrent toutes les harmonies de l'hiver.

 

Effet de clair-obscur produit par la neige !

 

Issu d'un mot latin "floccus" qui désignait une touffe de laine, le "flocon" a encore ce sens en français, mais le plus souvent ce terme est associé à la neige...

 

Flocons tourbillonnants dans l'air vif, pluie de l'hiver, les grains s'éparpillent et couvrent les paysages, de leurs embruns.

 

Les grains se rassemblent en couche compacte, sur le sol, les grains forment des tapis lumineux qui crissent sous nos pas...

 

Les flocons virevoltent dans l'air de l'hiver, rideaux de candeur, éclats de lumières.

 

Le mot nous éblouit de ses volutes lumineuses, de ses embruns de clartés...

 

 

http://youtu.be/ApwA8l8khhk

 

http://youtu.be/oXH4ihMfUKM

 

 

 

 

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Photos : auteurs : Serge Melki  / Stohrfoll / Wuhazet  creative commons

 



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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 10:37

 

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Aigues vertes ! Cristes marines ! Vagues ondoyantes !

 

Le mur du jardin s'illumine de mousse, à l'approche de l'hiver : ce tapis soyeux se répand en vagues de verts, en tourbillons variés...

 

La mousse semble s'écouler, en ruisseaux, sur la roche, elle dessine des archipels, des volutes harmonieuses, des formes étranges.

Des teintes nuancées apparaissent, des camaieux de verts, verts foncés, pâles, anisés ou terreux...

 

Ces cascades et cascatelles ruissellent sur les murs, on en perçoit la douceur infinie, sur la roche calcaire.

On touche, des yeux, la finesse de la mousse, ses embruns pleins d'éclats, un tissu velouté et ondoyant.

On admire des broderies, des festons, des nids d'abeilles... 


La mousse, parfois épaisse et lourde, parfois plus légère et dentelée, dévale le mur, le transforme en un tableau de l'hiver, plein de charme et de splendeurs.

 

Quelques brindilles se dispersent, en écheveaux plus clairs, sur le vert de la mousse... 

Le ruisseau semble emporter ces brindilles, dans un courant tempétueux... images de montagne, d'une nature intacte.

 

La mousse offre, aussi, de petits bouquets qui s'épanouissent, telles des fleurs de l'hiver.

Le mur se pare de friselis, de frémissements, d'ondes ruisselantes : il resplendit, sous les éclats de verts, il devient pierre de soie, pierre de lumières.

Le mur devient un paysage : on entrevoit des éclaboussements d'îles, des bouquets d'arbres, des reliefs, des terres verdoyantes...

Le mur s'éblouit de motifs étranges, d'ondoyances, de lacs, de champeaux, de clairières...

 

 

 

http://youtu.be/PuyYc0gINbU

 

http://youtu.be/L25hMOeXvg0

 

http://youtu.be/MvQROitrwuE

 

 

 

 

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Photos : rosemar



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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 16:18

 

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"Il flottait encore dans l'air un reste d'encens dont elle huma l'odeur une ou deux fois avec un plaisir mélancolique." C'est ainsi que Julien Green fait allusion à des parfums d'encens dans son roman intitulé Léviathan...

L'encens évoque des cérémonies religieuses, des parfums venus d'orient, aux effluves enivrantes...

 

Le mot fait penser aux Rois Mages qui offrirent de l'or, de la myrrhe et de l'encens à l'enfant Jésus... Venus d'orient, guidés par une étoile, les Mages étaient chargés de présents particulièrement précieux.

 

L'encens en fait partie, il est associé à l'or et, ainsi, on entrevoit sa rareté, et son prix... Melchior, Balthazar et Gaspard ont fait un choix de cadeaux recherchés et uniques.

 

De fait, l'encens est une substance produite à partir de la résine de certains arbres venus d'orient : l'arbre serait originaire du Dhofar, dans l'actuel sultanat d'Oman...On en trouve également en Somalie, au Yémen et en Inde.

 

Ces arbres orientaux deviennent, encore de nos jours, de plus en plus rares...

 

Le mot "encens" est, lui-même, un terme assez peu usité : on l'utilise de moins en moins, il a surtout une connotation religieuse, il se perpétue plutôt dans le sens de "louanges excessives, éloge"...

 

Ce terme ancien vient d'un verbe latin "incendere", "brûler, incendier". L'encens est, donc, fait pour être brûlé et pour dégager des substances odoriférantes...

 

Le mot lui-même semble danser, avec ses deux voyelles nasalisées qui se répondent, le mot nous fait voir des volutes de fumées qui virevoltent dans l'air et s'évaporent...

La consonne sifflante, au centre, lui confère douceur et élégance.

 

L'encens nous fait voir des lieux sacrés, des églises obscures aux décors majestueux, des autels, des cierges, des tableaux reproduisant des scènes religieuses, une atmosphère feutrée et mystique...

 

L'encens évoque également l'orient, ses mystères, ses arbres exotiques...

On songe, aussi, à la route de l'encens qui reliait l'Egypte au Yémen et à l'Inde. Aux environs de 1800 av. J.-C., les Indiens commencèrent à envoyer de l'encens vers les ports d'Arabie et de l'Égypte.

 

Les pharaons égyptiens pensaient que l'encens et sa fumée leur permettaient de s'attribuer les pouvoirs des dieux. On en brûlait dans tous les temples de l'Egypte ancienne. L'encens faisait partie des rituels d'offrande.

 

L'encens, aux origines si anciennes, a tendance à disparaître dans nos sociétés modernes : le mot a donné un dérivé plus courant : le verbe "encenser".

 

L'encens symbolise, dans l'antiquité, la divinité, il est associé à la fête de l'Epiphanie, qui trouve, en fait, son origine dans les célébrations paiennes de la lumière : c'est lors de cette fête, le 6 janvier, que les jours commencent à s'allonger de façon sensible....

Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la galette des rois symbolise, donc, anciennement, les éclats et le rayonnement du soleil.

 

L'encens, lui, était, surtout, un symbole de richesse et de ferveur religieuse...

 

 

 

http://youtu.be/6BEZ73O-yiU

http://youtu.be/OMBIWIATKzc

http://youtu.be/8woScNJRerU

http://youtu.be/olGkKtMxgFI

http://youtu.be/BQx7vH_6SQ0

 

 

 

 

 

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rois mages Albrecht Altdorfer libre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Photos : wikipédia  creative commons



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