Nous vivons une course incessante à la technologie : les progrès techniques connaissent une accélération jamais égalée.
De plus en plus, les machines supplantent l'homme, le libérant de certaines contraintes mais lui enlevant aussi une part de sa liberté en raison de la surveillance permanente qu'implique internet.
Est-ce là un projet de société suffisant ?
"Il ne saurait tenir lieu de morale, ni de politique, ni de spiritualité, ni donc de civilisation...", comme l'écrit justement André Comte-Sponville, dans son ouvrage intitulé L'inconsolable et autres impromptus.
Et, pourtant, nous fonçons tête baissée dans un univers où la technologie est triomphante, sans nous soucier vraiment de préserver notre environnement.
Et même les énergies "vertes" dont on nous vante les mérites sont sources de pollution puisqu'elles font appel à l'exploitation des terres rares dans des pays où on ne se soucie guère d'écologie.
Les hommes politiques tracent-ils des voies nouvelles, des perspectives différentes ? Aucun projet civilisationnel ne se dessine si ce n'est la foi dans le progrès.
Le progrès est utile, bien sûr, mais il ne peut constituer le seul objectif d'une société...
La politique elle-même devient une technique : elle n'a d'autre but que le fait de vouloir s'emparer du pouvoir...
Il nous faut, sans doute, définir un projet fondé sur le respect de la nature, soulignant ainsi l'importance de la pensée, de la réflexion et de la culture si souvent mise à mal dans le monde moderne.
La philosophie des lumières a bien souligné l'importance de cette libre pensée dégagée de la religion, elle a dénoncé de nombreux préjugés, elle a fustigé les nombreuses inégalités présentes dans la société.
C'est cet esprit qui doit nous guider : les progrès doivent s'accompagner d'une prise de conscience et la fuite en avant à laquelle on assiste ne peut être que néfaste.
Il convient, sans doute, de fixer des limites, poser des garde-fous.
Mais qui s'en soucie ?
Nous sommes, sans cesse, à la recherche de la croissance, l'objectif économique surpassant tous les autres.
Et nous oublions le sens de la mesure, nous nous laissons emporter par l'orgueil, l'hybris, négligeant la nature, détruisant son harmonie.
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