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16 juin 2025 1 16 /06 /juin /2025 12:01
Toujours plus de pubs...

 

Les publicités envahissent nos écrans : elles sont abondantes, intrusives, invasives... elles contribuent au morcellement et à l'érosion de l'attention...

Google Chrome a récemment commencé à désactiver automatiquement certaines extensions, dont le populaire bloqueur de publicités uBlock Origin. Le navigateur affiche des messages indiquant que ces extensions "ne sont plus compatibles" car elles utilisent l’ancienne infrastructure Manifest V2, remplacée par Manifest V3.

 

Un changement évoqué depuis des années par Google qui prive de nombreux utilisateurs de l’une de leurs extensions préférées.

Et pour cause : avec uBlock Origin, plus aucune publicité pour polluer nos écrans...

 

Le marketing, la publicité, les images sont présents partout : on nous vend du rêve...

Nos écrans déversent sous nos yeux des flots de publicités : elles ont pour but de nous inciter à acheter, à consommer toujours plus.

 

Les images défilent, attrayantes, séduisantes : voitures de luxe, vêtements clinquants, médicaments miracle...

Il s'agit de nous vendre des faux-semblants, des illusions, des chimères : il faut que les gens achètent et recommencent !

"Jette-achète", telle est la devise de nos sociétés : peu importe la qualité de ce que l'on nous propose, ce qui importe, ce sont les apparences...

 

Les voitures doivent être imposantes, clinquantes pour susciter l'envie de les acquérir...

Les vêtements doivent se parer de couleurs vives, de paillettes, de dentelles, de volants, mais on oublie la qualité de la confection.

 

Et sur internet, la publicité est particulièrement intrusive : des fenêtres s'ouvrent pour nous vanter toutes sortes de produits : un oreiller miraculeux, des chaussures qui suppriment les douleurs, des tisanes pour perdre la graisse du ventre, etc.

Et même avec une application comme Adblock Plus, les publicités sont présentes partout ou presque sur nos écrans d'ordinateur, notamment sur les sites d'information...

Nous sommes ainsi voués à la consommation et nous perdons en qualité de l'attention...

 

Il nous faut de plus en plus contrôler notre temps passé devant des écrans afin d'éviter ces intrusions publicitaires.

 

Toujours plus de pubs...
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26 mai 2025 1 26 /05 /mai /2025 12:11
Ils sont morts dans la rue...

 

Ils sont morts dans la rue, dans la solitude, la douleur, le dénuement, l'indifférence... Ils sont morts démunis de tout, alors que nous vivons dans une société d'abondance.

"L'an dernier, 855 personnes sans domicile fixe sont mortes dans la rue, un chiffre en hausse par rapport à 2023 selon le décompte du Collectif des morts de la rue qui se charge de ce recensement.

En 2024, six personnes de plus de 80 ans sont mortes dans la rue, en raison des expulsions de plus en plus nombreuses. Du jamais vu !

Adèle Lenormand du Collectif des morts de la rue témoigne :

"C'est quelque chose qui alerte de plus en plus nos partenaires :  le nombre croissant de personnes qui vont être expulsées et qui sont assez âgées, n'ont jamais eu d'expérience de la rue, ou du fait d'être en hébergement et qui peuvent se retrouver particulièrement démunies face à cette situation.

Comme le met bien en valeur la Fondation pour le logement des défavorisés, il y a une augmentation du nombre de personnes sans abri, en France, significative aussi.

 

Cela induit aussi une hausse de la mortalité des personnes qui sont sans abri.

On suit les préconisations des autres associations qui travaillent avec les personnes vivantes, c'est d'avoir un logement pérenne pour toutes et tous, et ensuite, il y a d'autres demandes qui vont être affinées, c'est donc d'avoir un accès aux soins, des garanties pour tout le monde de la même manière, puisqu'on voit que ce n'est pas toujours le cas, que les personnes ne sont pas toujours très bien reçues, ou alors qu'elles vont avoir un accès aux soins qui est plus dégradé.

Mais le coeur du plaidoyer du Collectif, c'est vraiment sur l'accès au logement."

 

Un hommage aux morts de la rue s'est déroulé le 20 mai au Parc de Belleville à Paris.

 

Il est difficile de connaître précisément le nombre de personnes sans domicile en France : elles seraient environ 330.000 selon la Fondation pour le Logement, quand la dernière évaluation officielle de l'Insee, en 2012, estimait leur nombre à 143.000. 

Il y a de plus en plus de personnes isolées, c'est un triste fait de société. La pauvreté, les licenciements, le manque de liens sociaux, cela se ressent depuis le Covid. 

Il est important d'apporter du soutien à ces gens de plus en plus nombreux qui se retrouvent à la rue : un sourire, un bonjour, cela fait du bien au cœur. C'est leur donner une existence, et c'est très important. Ils ont tous des souffrances, un divorce, un problème d'alcool, ou une rupture avec leur famille… 

 

Sources :

11 minutes, 30

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mardi-20-mai-2025-2341494

 

https://www.bfmtv.com/societe/un-hommage-rendu-aux-855-morts-de-la-rue-en-france-en-2024-un-chiffre-au-plus-haut_AD-202505200184.html

Ils sont morts dans la rue...
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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 09:44
Le cauchemar de l'IA...

 

Eric Sadin, philosophe, spécialiste du monde numérique était l'invité d'Alain Finkielkraut, lors de l'émission Répliques du samedi 22 mars 2025, il nous met en garde contre l'avènement de l'intelligence artificielle : 

"Nous vivons un moment de gravité, d'une extrême gravité : peut-être commençons nous à le voir, et nous le verrons de plus en plus... et je dois relever que les premiers jours de décembre 2022, au lieu de nous interroger sur ce qui se jouait, c'est à dire ce tournant intellectuel et créatif, selon lequel des systèmes vont désormais assurer des tâches qui mobilisent jusque là nos facultés les plus fondamentales, au lieu de nous interroger sur la gravité, et de faire toute une série de séminaires, de chantiers de travail à toutes les échelles de la société, qu'est ce qui s'est passé ?

Les jours qui ont suivi, les semaines qui ont suivi, j'ai observé cela... Les gens ont sauté sur ces outils à pieds joints en disant : "Mais, c'est cool ! C'est cool, ChatGPT !"

Mais la première question : plutôt que de les utiliser comme ça de manière si impulsive et très irresponsable... la première question que nous aurions dû nous poser, la question la plus fondamentale, c'est la question qui va venir d'ici deux, trois ans. Et on commence à me dire qu'elle est déjà posée, cette question...

C'est celle qui va être posée par nos enfants et petits enfants, la voit-on cette question de nos enfants qui vont nous dire : "Papa, maman, mais pourquoi moi je vais à l'école ? Si des systèmes, sur une simple instruction de ma part, vont écrire, pourquoi ai-je besoin d'apprendre la grammaire, l'orthographe, les grands textes ?"

Déjà ils sont sur des écrans et sur TikTok du matin au soir, alors vous pensez que déjà si on est dans cet environnement, si des systèmes écrivent à notre place, ils ne vont pas se gêner...

Mais non ! Cette question, nous ne nous la sommes pas posée. Et pourquoi ?

Parce que l'utilitarisme qui est à l'oeuvre depuis un siècle et demi dans nos sociétés est tellement devenu la norme qu'il a fini par infiltrer nos cervelles très malades et très paresseuses... c'est à dire que chacun n'a vu que le midi de ses intérêts à sa porte sans voir l'étendue des conséquences civilisationnelles.

Et ces conséquences civilisationnelles sont gigantesques, et on le verra semaine après semaine, mois après mois et année après année...

Il y a une inertie. Nous n'arrivons pas à travailler à une bonne administration de la vitesse, parce qu'il y a une telle vitesse des développements technologiques qui sont mus par qui ? On en arrive à une représentation générale qui voudrait que les développements technologiques, en gros, c'est un projet de société. Mais nullement ! un projet de société, c'est contradictoire, c'est pluriel... A quoi a-t-on affaire ? A des personnes qui, au seul nom du profit, d'une vision du monde extrêmement réductionniste qui veut que les systèmes, à terme, vont mieux réaliser toute une série de tâches que nous réalisons tellement mal, vous et moi, n'est-ce pas, depuis la nuit des temps... ce monde de la tech, ce monde de l'industrie, il ne s'agit pas de dénoncer seulement leurs attitudes, il s'agit de voir l'éthos qui les anime : des ambitions et des intérêts privés. Cela s'impose, et que fait la société ?

La société est bien trop passive ou alors elle entérine les choses comme relevant de phénomènes quasi naturels.

Avec l'IA, c'est un pseudo langage, un langage nécrosé de la mort, un langage schématisé, statistique, mathématisé qui produit ce qui doit avoir lieu, c'est à dire l'opposé absolu de la façon dont nous, nous utilisons le langage, fondé sur l'association et l'indétermination alors que là c'est un langage probabiliste, c'est un langage de la mort qui advient ! Et il va devenir majoritaire et des gamins et des foules d'individus vont utiliser ces outils de la mort ! des outils du renoncement à nous-mêmes."

Eric Sadin dénonce aussi les usages d'encadrement de l' action humaine :" Il suffit d'aller dans un entrepôt Amazon de logistique, le e-commerce, voir comment il y a des modalités de management totalement inhumaines qui sont à l'oeuvre... des capteurs sous forme de smartphones et de tablettes dont sont équipés les manufacturiers et des systèmes d'IA qui interprètent leur localisation, leur niveau de performance et qui leur envoient des signaux pour aller chercher tel article dans telle armoire, pour les déposer à telle vitesse dans telle palette, réduisant ainsi des humains à des robots."

Pourtant, bien sûr, pour certains usages, Eric Sadin dit qu'il faut reconnaître les bienfaits de l'IA dans les domaines de la médecine, de la pharmacie, surtout, car remplacer des médecins par des machines c'est courir le risque de couper les liens sociaux, les contacts humains qui sont déjà détériorés.

 

 

 

Source :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/reves-et-cauchemars-de-l-intelligence-artificielle-8319338

 

 

 

Le cauchemar de l'IA...
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5 mars 2025 3 05 /03 /mars /2025 10:35
Faire deux choses en même temps...

 

Notre monde moderne est trépidant : il nous entraîne dans un flux d'activités incessant...

Il n'est pas rare de voir dans la rue des gens manger en marchant, consulter leur smartphone en marchant, ou encore téléphoner en marchant...

Il y aussi ceux qui vapotent en marchant ou pire encore, ceux qui fument ou téléphonent en conduisant...

Ceux qui lisent avec la télévision ou la radio allumée... Il m'arrive à moi aussi de manger en regardant la télévision...

STOP !

 

Il est temps de se concentrer sur ce que l'on fait... Souvenons-nous de la sagesse des anciens, de ce proverbe latin : "Age quod agis" "Fais ce que tu fais".

 

Comme l'écrit Frédéric Lenoir, "la seule condition pour que notre cerveau produise les principales substances à notre bien-être et à notre équilibre émotionnel, c'est d'être pleinement attentif à ce que l'on fait. Une personne qui effectue une tâche en pensant à autre chose, ou qui fait plusieurs choses à la fois, sera en déficit de dopamine ou de sérotonine.

 

En revanche, un individu concentré sur son travail ou sur une activité quelconque, attentif à ce qu'il regarde ou écoute, aura un bon équilibre en neuromédiateurs, ce qui augmentera son plaisir et son sentiment de bien-être.

 

Force est pourtant de constater que notre attention est souvent dispersée...

Cette dispersion d'attention est certainement une des causes de la prolifération de l'anxiété, du stress, des burn-out et des dépressions puisqu'elle entraîne un déséquilibre biochimique qui perturbe notre humeur et nos émotions.

Plutôt que de prendre des antidépresseurs, il serait tellement plus efficace de changer notre manière de vivre, de prendre le temps de faire les choses, de savourer chaque menu plaisir du quotidien, de redevenir présent et attentif à soi, aux autres et à tout ce que nous faisons."

"Carpe diem, Cueille le jour", écrivait le poète Horace...

Et n'oublions pas la sagesse de Montaigne qui dans les Essais nous conseillait aussi de savourer les moments de bonheur : "Quand je danse, je danse ; quand je dors, je dors..."

 

Plus que jamais, nous sommes entraînés dans un flux de distractions, d'activités, d'informations, il nous faut retrouver le bonheur de nous concentrer sur ce que nous faisons... c'est essentiel ! Pour ce faire, la lecture peut nous aider à rester attentifs et concentrés : elle aiguise l'esprit, enrichit le vocabulaire et l'imagination...

 

 

 

 

 

Faire deux choses en même temps...
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12 février 2025 3 12 /02 /février /2025 10:42
La liberté de tout dire selon Elon Musk...

 

Pour Elon Musk, la liberté d'expression est sacrée : on peut tout dire, absolument tout et même n'importe quoi !

Plus aucune censure sur les réseaux sociaux : on peut alors insulter, injurier, diffamer, tenir des propos ouvertement racistes, ou encore refaire l'histoire, par exemple nier l'existence de la Shoah ?

Les réseaux sociaux sont souvent des déversoirs de haine, mais selon Elon Musk, aucune limite n'est nécessaire... On connaît maintenant les dangers des réseaux sociaux : addictions, manipulations, harcèlement, suicides... et les victimes sont le plus souvent des jeunes, des adolescents...

Or, les limites sont indispensables dans de nombreux domaines : c'est la thèse que défendent Monique Atlan et Roger-Pol Droit dans leur ouvrage intitulé Le sens des limites...

 

Il est bon de rappeler à cette occasion cette maxime fondamentale de la sagesse grecque antique : "Méden agan, rien de trop"
Cette formule grecque ΜΗΔΕΝ ΑΓΑΝ (Méden Agan) était l’une des maximes inscrites sur le fronton du temple de Delphes.

Ce sens de la mesure condamnant l’excès que les Grecs appelaient hybris (démesure), est une attitude que nous avons souvent tendance à oublier complètement, comme le démontrent Monique Atlan et Roger-Pol Droit.

 

Dans nos sociétés de consommation débridée, nous n'avons plus de limites, nous sommes constamment dans la démesure.

Plus de limite à la consommation, à la vitesse, plus de limite à la production, plus de limite aux gaspillages, aux innovations, etc.

"Il faut faire l'éloge de l'interdit. Nous avons tant pris l'habitude de croire que "vivre sans temps mort et jouir sans entraves" était un but suprême, le pli s'est tellement pris de considérer les interdits comme arbitraires, conventionnels, voire absurdes... que nous avons fini par oublier complètement combien la limite -celle qui dit non, exclut et ne transige pas- possède une indispensable fonction de structuration." écrivent Monique Atlan et Roger-Pol Droit.

Et ils rajoutent : "En séparant permis et interdit, licite et illicite, faisable et infaisable, la limite interdictrice organise le monde. Elle élabore la vie, la pensée et les gestes. Elle aménage selon sa règle la sexualité, l'alimentation, l'hygiène, les travaux et les jours, les relations entre sexes, entre puissants et démunis, parents et enfants... La maxime "Tout n'est pas permis" est la condition première pour qu'un système fonctionne- qu'il s'agisse des relations de parenté, des fondements de la morale, des règles de la vie commune."

 

"Nous avons tenté de mettre en relief la nécessité vitale de la limite, sa fonction décisive pour le fonctionnement d'une société, d'une civilisation. Une nécessité à laquelle nous devons nous soumettre, pour faire société, pour entrer en relation avec les autres... La limite appartient au monde adulte, et devrait en être la marque. C'est à ce titre qu'elle devrait être reconnue." précisent encore les deux auteurs.

Et ils rajoutent encore : "Bien entendu, on peut et doit abolir des censures, laisser dire, laisser faire. Mais à la condition impérative, que des limites soient posées... Sans limites, pas d'autres, pas d'éthique, pas de tolérance."

 

Alors, le règne de l'insulte, le règne de la force, de la puissance de l'argent, la quête de performance, de profits, de domination : ce sont là des constantes qui caractérisent Donald Trump et Elon Musk... ils n'ont pas de limite et c'est dangereux.

 

Sources :

 

https://www.babelio.com/livres/Droit-Le-sens-des-limites/1304724

 

https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20220426-elon-musk-et-twitter-la-libert%C3%A9-d-expression-absolue-%C3%A0-g%C3%A9om%C3%A9trie-variable

 

https://www.tiktok.com/@chloe.ridel/video/7458272225825688854

 

 

La liberté de tout dire selon Elon Musk...
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10 février 2025 1 10 /02 /février /2025 13:19
Les Etats-Unis, une superpuissance face à l'Europe...

Hélène Harter est une historienne française spécialiste de l'Amérique du Nord. Elle est professeur des universités en histoire contemporaine à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, et directrice du Centre de recherches d'histoire nord-américaine (CRHNA) et du Centre de recherches d'études canadiennes.

Elle était invitée lors du Festival de la Biographie, à Nîmes où elle a présenté un de ses ouvrages : Très brève histoire des Etats-Unis, chez Calype. Elle était interrogée par le journaliste Patrice Zehr.

Résumé :
"En 250 ans d'existence, les États-Unis ont dépassé les 330 millions d'habitants, conquis un territoire presque vingt fois plus étendu que la France, inventé un régime démocratique d'une exceptionnelle stabilité et se sont imposés comme une superpuissance incontournable dans le monde. Leurs adversaires dénoncent une civilisation basée sur la violence, l'oppression des Noirs et des Indiens, le messianisme et le matérialisme. Les divisions plus importantes que jamais qui traversent le pays aujourd'hui sont l'occasion pour cette exceptionnelle synthèse d'interroger deux points cruciaux de l'histoire américaine : le rapport du pays à la démocratie et à l'État; son positionnement international et son rapport à la puissance. Aujourd'hui, entre isolationnisme et impérialisme, attachement à leurs valeurs et remise en cause de leurs institutions, les États-Unis sont à la croisée des chemins."

Hélène Harter présente d'abord la collection Calype qui est très originale : "L'idée, c'est d'avoir des ouvrages d'un format resserré, un peu comme les Que Sais-je ? mais qui soient en même temps abordables. Sur chaque volume, on fait appel à un spécialiste, donc ce n'est pas de la vulgarisation tout venant... deux approches : une approche biographique sur les premiers volumes, et puis, depuis cet automne, de nouveaux titres qui tournant autour de l'histoire d'un pays... le but, c'est de faire court, d'essayer de dire des choses originales sans être dans la simplification.

La première idée, c'est d'avoir une question qui va structurer le propos, moi, ce qui m'a intéressée, c'est de me dire : quelle est la culture politique américaine ? Parce que finalement, c'est une démocratie, il y a des parallèles avec la France, il y a des différences. Et donc, qu'est-ce qui fait l'originalité propre du système politiqua américain, qui fait que ce n'est pas la France ?

Autre question que je me suis posée, c'est de me dire : finalement, les Etats-Unis d'aujourd'hui, ils nous interrogent, ils nous surprennent, parfois, ils nous choquent, parfois, ils nous enthousiasment, ils ne nous laissent pas indifférents, en tout état de cause. Comment on va essayer de comprendre, à partir de l'histoire, le monde où on est aujourd'hui... et donc essayer de voir ce qu'il y a de particulièrement original aujourd'hui, mais surtout qu'est ce qui explique dans le passé la situation qu'on connaît aujourd'hui. Donc se dire : l'histoire est intéressante en soi, mais elle nous parle aussi du présent..."

"Les Etats-Unis se sont créés par une vague de migrations assez religieuses venues d'Europe, ça a toujours été une démocratie ? parce qu'on aurait pu penser que cela devienne très vite une théocratie ?", interroge le journaliste.

"Aujourd'hui, de plus en plus, on considère qu'aux Etats-Unis dans l'histoire, il y a des influences différentes, c'est à dire que, vous le disiez très justement, on a tous en tête les puritains, ces hommes qui arrivent au début du 17ème siècle et qui vont colorer la société américaine, mais on se rend compte qu'il y a aussi d'autres influences, par exemple, l'influence des New-Yorkais, le New-Yorkais, lui, n'est pas puritain, il est très cosmopolite, il est porté sur le commerce, sur l'international... Vous avez l'influence des gens de Virginie qui, eux, sont plutôt les héritiers de la gentry britannique, et puis, vous avez ce phénomène qu'on voit de plus en plus, c'est l'importance des hispaniques. Aujourd'hui, ils sont à peu près 20% de la population, et en fait, les premiers à avoir peuplé les Etats-Unis, chez les Européens, ce sont les Espagnols. Cette migration est intrinsèque de cette histoire américaine, elle en fait l'originalité.

Quand vous regardez aujourd'hui : le président des Etats-Unis a une épouse qui finalement a obtenu la nationalité américaine, il y a très peu de temps. L'épouse du vice-président a des parents qui sont nés en Inde. Et donc on voit bien combien cette question migratoire fait partie de cette histoire...

"Il y a eu une partie des Etats-Unis qui a été très française, pas longuement, mais ce qu'on appelle La Louisiane, c'était gigantesque quand ça été vendu par Napoléon.", intervient le journaliste.

"C'est aussi une autre dimension de la culture politique, cette région de la Nouvelle Orléans, dit Hélène Harter... l'empreinte française est allée très loin jusqu'au Dakota, jusqu'en Arkansas, donc, il y a eu une empreinte très importante de la culture française dans certaines régions des Etats-Unis... alors, cela va sur des choses assez anecdotiques : vous allez à Saint-Louis, vous le savez bien, c'est un hommage à un souverain français, Chicago a été fondée par des Français, et puis toujours cette prégnance de cette langue française dans une partie de la Louisiane où ces Américains d'origine française très lointaine sont toujours très attachés au français et notamment à l'enseignement du français à l'école."

"Est-ce que les Etats-Unis, dès le départ, étaient un pays de commerçants ou plutôt un pays isolationniste ?" interroge le journaliste.

Réponse : "Quand j'étais jeune au 20ème siècle, j'ai appris que les Etats-Unis avaient une forte empreinte puritaine, ces puritains étaient préoccupés de religion quasi exclusivement, ce qui est vrai, mais ce qu'on sait aujourd'hui, c'est qu'à côté d'un projet religieux, dès le départ, il y avait un projet économique, une ambition économique... notamment, ces puritains vont investir dans la pêche à la morue, les bénéfices qu'ils vont tirer, ils vont les réinvestir notamment dans la construction, dans le commerce. Et on pourrait généraliser à l'ensemble des colonies américaines qui pensent l'économie et qui la mettent au centre de leur développement, avec là aussi des visions assez différentes qu'on retrouve aujourd'hui encore... une partie de ces Américains considèrent que pour prospérer il faut commercer avec tout le monde... et puis, il y a toute une partie des Etats-Unis qui pense que les produits qui viennent de l'étranger menacent l'économie américaine et qu'il faut protéger cette économie par des droits de douane. Il y a une partition entre les partisans du protectionnisme et ceux qui disent : mais non, il faut être mondialisé et il faut, au contraire, baisser les droits de douane.

Au sud, on veut un commerce mondial qui soit ouvert, on vend du coton et on veut qu'il soit acheté par le plus de pays possible, et avec l'argent que l'on gagne, on va acheter des produits notamment en Europe, donc il faut que le commerce soit ouvert.

Et les gens du nord, eux à l'inverse, sont en train de développer leur industrie, et ils considèrent qu'ils vont protéger cette industrie... il y a alors un débat très vif au congrès pour savoir quelle voie choisir et la voie qui va triompher, c'est celle d'un protectionnisme, et c'est une défaite de ceux qui sont pour l'ouverture.....

Les Etats-Unis sont un état fédéral et cet état fédéral se pose la question : Comment on perçoit Washington ? Est-ce que c'est un lieu où on va prendre les politiques publiques qui vont concourir au bien commun, des politiques sociales, par exemple, ou est-ce qu'à l'inverse c'est un lieu où des politiciens déconnectés vont prendre des décisions qui vont à l'encontre des libertés individuelles et des droits des états ?

Et voyez que c'est une question qui se rejoue périodiquement : on voit très bien aujourd'hui, entre les démocrates qui disent : il faut un gouvernement central, il faut des politiques sociales, on a besoin d'état, il faut investir dans de grands équipements financés par l'état, il faut une politique commune autour du Covid, et puis ceux qui disent : non, l'état central est une menace pour ma liberté, moi je crois à l'initiative individuelle, je crois à mon libre arbitre et je dois me débrouiller tout seul, donc, je ne veux pas de Sécurité Sociale, je ne veux pas que l'état me dise ce que j'ai à faire et je crois plus à la libre entreprise, au rôle des hommes d'affaires...

Donald Trump n'a pas oublié un président : il a décidé de renommer une montagne américaine, la plus élevée du nom de Mc Kinley, un nom qui évoque peu de choses en France, mais aux Etats-Unis, c'est un président qui a marqué l'histoire : il a été élu en 1896 et il porte une politique d'internationalisation, de puissance, de grandeur, il veut que son pays soit une grande puissance économique et que son pays compte dans le concert des nations. C'est lui qui va dire : On abandonne la politique de l'isolationnisme, et on fait une politique de la puissance. Il va ainsi entraîner son pays dans la guerre contre l'Espagne, à propos de Cuba, et c'est de cette guerre que les Américains vont gagner le contrôle de Cuba, des Philippines, et qu'ils vont devenir une puissance des Caraïbes et qu'ils vont aussi devenir une puissance du Pacifique.

Beaucoup d'Américains considèrent qu'il y a une sorte d'exceptionnalisme de leur pays, et que cet exceptionnalisme fait qu'en fait ils se suffisent à eux-mêmes.

André Kaspi a une phrase qui résume tout : "Les Etats-Unis, c'est grand !" Une façon de dire qu'il y a tellement de richesses à l'intérieur qu'on n'a pas besoin des autres, le contact avec les autres, cela dénature, d'une certaine manière, l'expérience américaine qui serait faite d'une pureté, d'une différence, cette idée très américaine qu'on ne veut pas être les Européens.

Et donc, vous avez de manière récurrente, des Américains qui vont se retrouver derrière l'isolationnisme et considérer qu'on n'a pas besoin des autres, qu'on n'a pas besoin de se lier avec les Européens, notamment. Je précise et je nuance : politiquement et militairement, c'est à dire, ils ne disent pas : je ne veux pas faire de commerce mais ils disent qu'ils ne peuvent pas être liés par des alliances politiques contraignantes, par des alliances militaires, je pense évidemment à l'OTAN, ils ne veulent pas être membres de l'OMS, des accords sur le climat, parce qu'ils estiment que ces accords limitent leur liberté d'action.

Trump est donc là dans la continuité d'une certaine vision américaine...

"Est-ce que vous avez été surprise par la victoire de Trump ?" interroge le journaliste.

"Non" répond Hélène Harter, car l'Amérique est très diverse et on la connaît mal.

Autre question : "Est-ce que vous avez été surprise par le ralliement de la Tech ?"

"Marc Zuckerberg, lui, est un rallié de la dernière heure, par intérêt. Ce qui est très intéressant, c'est quand même le ralliement d'Elon Musk. Je laisse de côté son côté libertarien qui explique son ralliement, mais je crois fondamentalement que cela renvoie à cette question qui est le rôle et la centralité des hommes d'affaires dans la société et la culture américaine... en France, un homme ou une femme d'affaires, surtout s'il réussit, s'il gagne de l'argent, c'est toujours un peu suspect... l'argent, on n'en parle pas, on n'étale pas sa richesse...

Aux Etats-Unis, c'est l'inverse : c'est vraiment un modèle sociétal et cette réussite, c'est quelque chose qui parle à beaucoup d'Américains : la plupart des entreprises américaines sont des TPE, c'est à dire très souvent un homme ou une femme qui a fondé une petite entreprise, qui a un employé, parfois c'est le conjoint et cela ne va pas plus loin.

Lui, c'est un homme d'affaires, il n'est pas dans le salariat, et il rêve de réussir. Et les réussites à la Elon Musk, c'est cela qui est extrêmement porteur, de se dire : aujourd'hui, je gagne peut-être 3000 dollars, mais demain, je peux être millionnaire ou milliardaire.

Et c'est aussi la dimension de la recherche, de la technologie, cette croyance dans le progrès... le fait qu'on puisse aller sur Mars, la conquête spatiale : tout cela, ça parle à beaucoup d'Américains.

Pour un certain nombre d'Américains, qui peut d'ailleurs déplorer les outrances de ces deux personnages, on est dans le rêve américain.

"Alors, ce monde américain que vous connaissez bien, quel regard il a sur l'Europe ?" interroge encore le journaliste.

"Déjà , l'Asie et la Chine, c'est la priorité, dit Hélène Harter, l'Europe intéresse peu, elle intéresse de moins en moins parce qu'il faut reconnaître aussi : économiquement, nous sommes moins dynamiques que nous l'avons été, parce que l'immigration est de moins en moins européenne, aussi. Elle est surtout asiatique, je pense à l'Inde, c'est quand même remarquable : je l'ai citée, l'épouse du vice-président, mais aussi Kamala Harris a des origines indiennes... les grandes vagues migratoires, c'est aussi le monde latino américain.

Mais il y a des Américains pour qui l'Europe, c'est toujours quelque chose d'inspirant, les élites, en particulier, les intellectuels. Faire un voyage en Europe, venir à Paris, c'est un fantasme, toujours... On voit bien l'intérêt que les Américains ont porté à Notre-Dame, au delà de la question religieuse... le fait que Donald Trump vienne pour la réouverture. Donc, on voit bien qu'il y a une séduction toujours de cette Europe, mais ce n'est pas forcément un partenaire qu'ils considèrent à égalité, économiquement et politiquement, et j'ai envie de dire, depuis fort longtemps. Déjà au temps d'Eisenhower, on voit bien qu'il y a une super puissance et puis une puissance secondaire. Au temps de Richard Nixon, c'est exactement pareil, donc finalement ce n'est pas quelque chose de nouveau, c'est une chose que nous autres Français nous découvrons avec retard mais pour un Américain, depuis 1945, il y a les super puissances et il y a les puissances secondaires."

"Quelle attitude il faudrait avoir pour les Européens avec Trump ?", telle est la dernière question posée par le journaliste.

"Comprendre la culture politique américaine, c'est à dire ne pas plaquer nos schémas français sur une réalité américaine et considérer que lui est dans une logique de la négociation commerciale permanente et que c'est son mode d'action. Il nous faut devenir une puissance..." répond Hélène Harter.

De fait, on le découvre tous les jours : Trump se livre à une guerre commerciale tous azimuts, il fait du chantage aux droits de douane... quels seront les résultats ? Trump ne court-il pas le risque de créer des instabilités économiques graves ?

 

 

 

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3 février 2025 1 03 /02 /février /2025 12:32
Les dangers du Coca-Cola...

 

On nous vend parfois vraiment n'importe quoi !

"Coca-Cola a annoncé un rappel massif de ses produits dans plusieurs pays d'Europe, le lundi 27 janvier. Ils contiendraient un taux important de chlorate.


Des milliers de bouteilles de Coca-Cola, de Fanta ou de Sprite sont rappelées dans plusieurs pays d’Europe. Toutes ont été produites dans une usine Coca-Cola de Gand en Belgique. L’entreprise a détecté un taux anormalement élevé de chlorate, un produit utilisé pour désinfecter l’eau.

 

"On a pris l'initiative d'alerter nous clients. Donc, les grandes surfaces, les supermarchés ont bloqué les stocks...", déclare Laura Brems, porte-parole de Coca-Cola Belgique.

C'est là la moindre des mesures de sécurité, tout de même...

 

Coca-Cola parle d’une quantité considérable de produits concernés. En France, seules certaines bouteilles en verre de Coca-Cola Zéro et des canettes Fuze Tea sont rappelées. Devant un supermarché, des consommateurs s’inquiètent.

"C'est assez inquiétant parce que des sociétés comme Coca-Cola qui sont censés maîtriser leurs produits et avoir une traçabilité, avoir des analyses régulières sur leurs produits, apparemment, ça n'a pas l'air d'être très bien maîtrisé.", témoigne un consommateur.

"Je me dis que peut-être, il y a un potentiel danger.", dit une jeune cliente.


Le chlorate est-il dangereux ? Oui, s’il est consommé à fortes doses, notamment chez les plus jeunes.

"Un enfant qui consommerait de façon abusive du Coca actuellement pourrait éventuellement, s'il a déjà une prédisposition à mal fixer l'iode, ou s'il a une carence, développer une pathologie thyroïdienne...", explique un docteur.

 

Le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas ont décidé d’un rappel sanitaire pour le Coca-Cola, le Fanta, le Sprite mais aussi pour des jus de fruit. En France, les autorités sanitaires n’ont pas encore procédé à un rappel. Mais Coca-Cola pourrait élargir la gamme des produits retirés."

 

Par ailleurs, je peux témoigner des méfaits du Coca-Cola sur l'émail dentaire : une personne de ma famille qui consommait souvent du Coca a vu ses dents érodées et a été contrainte de se faire poser des facettes dentaires... 

C'est un produit addictif délétère pour la santé... à éviter !

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/coca-cola-fanta-sprite-rappel-massif-de-boissons-en-europe_7040003.html

 

Et aussi :

 

https://digestion.pagesjaunes.fr/tips/voir/281355/6-raisons-urgentes-d-arreter-immediatement-le-coca-cola

Les dangers du Coca-Cola...
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27 janvier 2025 1 27 /01 /janvier /2025 12:40
Quand un système de sécurité devient un danger mortel...

 

Nos sociétés font de plus en plus appel à des systèmes de contrôle et de sécurité, mais il arrive parfois que ces systèmes défaillants deviennent dangereux, et même mortels... c'est un comble, tout de même : un système de sécurité qui en vient à tuer des gens.

"Les airbags défectueux installés sur des millions de véhicules constituent un problème majeur. Une enquête de la cellule d'investigation de Radio France révèle qu'au moins 15 personnes auraient été tuées à cause de cette anomalie en France. Les équipes de France Télévisions et d'"Envoyé spécial" se sont penchées sur le sujet.


Les familles de victimes leur ont donné un nom : les "airbags tueurs". Des airbags défectueux, installés dans des centaines de milliers de véhicules, qui au lieu de sauver des vies, sont parfois mortels. Selon Radio France, leur explosion a déjà tué 15 personnes en France depuis 2016, dont 14 en Outre-mer. En mai 2023, sur les routes de Basse-Terre, en Guadeloupe, Évelyne Saint-Louis, une mère de famille, a trouvé la mort à bord de sa Citroën C3 d'occasion. Son airbag a explosé sans raison apparente, projetant sur elle des débris métalliques. Un choc mortel. 


L'accident a laissé trois enfants orphelins, qui ont reçu, après le drame, un courrier du constructeur automobile.

"Votre véhicule est équipé d'un ou plusieurs airbags de l'équipementier Takata qui peuvent se rompre et projeter des débris susceptibles de provoquer des blessures graves voire mortelles."

Un courrier reçu un mois après le décès de la mère.

"Si on avait su ça avant, cela aurait pu être évité.", témoigne la fille de la victime.

Mais pourquoi un courrier d'avertissement aussi tardif ? Cela fait pourtant dix ans que les défaillances des airbags de l'équipementier japonais Takata font scandale.

D'abord aux Etats-Unis : un journaliste a pu mettre la main sur une étude du sénat américain... selon lui, les constructeurs connaissaient les dangers de ces airbags dès 2016.

"Il est clairement mentionné que la durée de vie des airbags varie de 6 à 9 ans dans les zones les plus chaudes et les plus humides, jusqu'à 25 ans dans les régions américaines très froides. Donc, dès 2016, et même avant, puisqu'il y a déjà eu des accidents, les constructeurs ont la certitude que les airbags Takata ne fonctionneront pas sur la durée.", dit Julien Duponchel, journaliste.

Pour éviter de nouveaux accidents, une vaste campagne de rappel cde voitures vient d'être lancée pour les véhicules construits entre 1998 et 2019. Cela concerne les marques des groupes Stellantis, Volkswagen, BMW, Nissan et Toyota.

500 000 automobilistes pourraient être concernés par ces défauts d'airbags sur le territoire. Le gouvernement appelle les automobilistes à vérifier sur les sites des constructeurs si leur véhicule est à risque.

Il suffit d'entrer le numéro de châssis présent sur la carte grise.

Si les airbags sont défectueux, il faut prendre rendez-vous chez le garagiste. Le remplacement est pris en charge à 100% par le constructeur."

Une mise en danger scandaleuse de la vie des gens... 

 

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/airbags-defectueux-au-moins-15-personnes-sont-mortes-enquete-sur-un-scandale_7002152.html

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/airbags-takata-defectueux-rappel-massif-de-vehicules-citroen_7030529.html

 

 

 

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4 décembre 2024 3 04 /12 /décembre /2024 10:44
Des agriculteurs victimes des pesticides...

 

On en entend peu parler mais un certain nombre d' agriculteurs tombent malades, victimes de pesticides : un sujet tabou ?

"C'est un service unique en France : chaque jour, le Dr Sylvain Chamot reçoit au CHU d'Amiens des agriculteurs, des jardiniers, ou encore des fleuristes rendus malades par l'exposition aux produits phytosanitaires.


"L'objectif de la consultation est de voir si l'on peut faire un lien entre votre activité professionnelle et la maladie", précise le Dr Sylvain Chamot du CHU d'Amiens à deux de ses patients.

Un agriculteur souffre d'une leucémie. Le Dr Chamot le questionne pendant une heure et demie sur ses pratiques agricoles, il liste les produits utilisés, la durée des traitements  et évalue le degré d'exposition des professionnels aux pesticides. Ses questions ébranlent parfois les patients.


Ainsi, une agricultrice à qui l'on a diagnostiqué un cancer : "C'est compliqué de se dire qu'on a quelque chose qui peut se déclarer d'un seul coup et que l'on a peut-être provoqué par des produits que l'on a manipulés alors qu'il n'aurait pas fallu. Et pourquoi on a tous ces produits-là maintenant et qu'on nous laisse travailler avec ça, pourquoi ?", confie-t-elle, très émue.

"A aucun moment, il faut que vous vous sentiez coupable de quoi que ce soit. C'est la problématique des pesticides. Elle vous dépasse très très largement." dit le médecin.

"Quand je pense à mes enfants qui sont exposés à tout ça, ça me fait peur... comme disait le docteur, faut pas culpabiliser, mais c'est compliqué.", explique l'agricultrice.

 

D'après le médecin, le lien entre sa maladie et l'utilisation de pesticides est avéré : "Il n'y a pas de doute, vous serez reconnue en maladie professionnelle, ça ne pose pas de problème." 

Mais son dossier doit encore être examiné par le Fonds des victimes de pesticides, qui décide si oui ou non  le malade peut être indemnisé et à quelle hauteur.

 

Le Dr Sylvain Chamot fait une cinquantaine de consultations d'agriculteurs par an, et sur ces 50, le CHU d'Amiens a transmis 40 dossiers de victimes de pesticides.

La Picardie n'est pas la seule région très touchée, il y aussi le Maine et Loire ou encore la Martinique avec 53 cas à cause du chlordécone, le traitement des bananeraies.

En 2023, 13 millions d'euros d'indemnités ont été versés, soit quatre demandes validées sur cinq.

Mais le chemin pour être reconnu comme victime s'apparente parfois à un parcours du combattant. C'est le cas d'Antoine Lambert atteint d'un cancer du sang diagnostiqué il y a trois ans.

"C'est difficile, dès le matin, c'est compliqué de démarrer... avant, des choses que je pouvais faire, repartir bosser le soir sur des périodes un peu serrées au niveau météo, ben là, c'est plus possible. Je serai sous traitement à vie, sous une chimio orale, c'est tous les jours. Je ressemble à une batterie d'un vieux téléphone portable. Je n'ai plus d'énergie.", témoigne cet agriculteur.

Il a fait une demande d'indemnisation en 2021, son cancer figure dans la liste des pathologies professionnelles du régime agricole. Pourtant, il reçoit un refus. Il attaque alors la décision en justice. Un an plus tard, quelques jours avant l'audience, le fonds d'indemnisation l'informe avoir changé d'avis.

"J'ai bien fait de contester, parce que si j'avais pas contesté, mon dossier, j'imagine même pas une seconde qu'ils seraient revenus dessus." dit l'agriculteur.

Le fonds lui propose 550 euros d'indemnités par mois mais pour l'agriculteur qui n'est plus en état de travailler, on est loin du compte. Sa bataille judiciaire se poursuit...

Son cas est loin d'être isolé : 48 demandes ont fait l'objet d'une contestation l'année dernière sur 639 décisions d'indemnisation. Une commission d'enquête parlementaire critique aussi un manque de communication :

"L'information des agriculteurs relative à l'existence du fonds semble largement perfectible. L'activité du fonds reste en deçà des estimations réalisées."

Le fils de Florence est né avec une malformation génitale pouvant être liée aux pesticides. Pourtant, à l'époque, Florence ne travaillait pas dans les champs. Les médecins étudient donc son exposition aux pesticides à travers l'activité de son père, horticulteur et de son beau-père, céréalier. A l'époque, ils ne portaient aucune protection.

Au CHU d'Amiens, le docteur Chamot aide Florence à récupérer les preuves de son exposition aux produits phytosanitaires...

En un an, le docteur a reçu sept patientes seulement, pour des expositions prénatales aux pesticides, pourtant, les victimes ne manquent pas, selon lui, mais le sentiment de culpabilité l'emporte.

"Venir à ces consultations, c'est particulièrement compliqué : tumeurs cérébrales, leucémies...  des enfants meurent, et "c'est peut-être mon travail qui a causé ça". Donc les gens ont beaucoup de mal à venir en consultation." explique le docteur.

Il y aurait 10 000 maladies en lien avec les pesticides."

 

"Pourquoi on nous laisse travailler avec tous ces produits ?" interroge une agricultrice. Oui, pourquoi ?

Le besoin de rentabilité à tout prix de nos sociétés ? L'influence et les mensonges du lobby des pesticides ? Le règne de l'argent ?

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/pesticides-ces-agriculteurs-malades-de-leur-travail_6923153.html

Des agriculteurs victimes des pesticides...
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27 septembre 2024 5 27 /09 /septembre /2024 11:34
Allez, venez Milord...

 

Une chanson qui s'ouvre "in medias res" sur une invitation avec deux impératifs insistants : "Allez, venez", et une apostrophe "Milord"... c'est une invitation chaleureuse à venir s'installer à table... On perçoit le souci de la personne qui s'exprime à l'égard de cet homme riche qui porte ce titre "Milord", avec une majuscule.

Et les mots qui suivent viennent souligner ce souci de l'autre :

"Il fait si froid, dehors
Ici c'est confortable"

On perçoit là une empathie, une connivence, une générosité.

Et l'invitation se fait pressante avec des impératifs encore à valeur d'insistance :

"Laissez-vous faire, Milord
Et prenez bien vos aises"

Et ce sera aussi l'occasion d'une forme de consolation, comme le montre la belle expression "Vos peines sur mon coeur" qui évoque un partage avec l'alternance des adjectifs possessifs : "vos peines, mon coeur."

Et pourtant, les vers suivants soulignent la distance qui sépare les deux personnages... socialement très inférieure, la narratrice insiste elle-même sur cet écart :

"Je vous connais, Milord
Vous ne m'avez jamais vue
Je ne suis qu'une fille du port
Qu'une ombre de la rue..."

Lui est connu, reconnu de tous, alors qu'elle-même se définit comme une "ombre de la rue" et "une fille du port", des termes péjoratifs et dévalorisants. Notoriété de l'un, anonymat de l'autre, titre de noblesse de l'un, dénomination vulgaire de l'autre.... des contrastes très marqués...

Dès lors, l'invitation ne peut que surprendre avec une sorte d'inversion des rôles sociaux...  La narratrice, bien que socialement inférieure, prend le rôle de consolatrice.

Dans le couplet qui suit, la narratrice rappelle un épisode récent : Milord qu'elle a aperçu le jour précédent au bras d'une demoiselle... elle évoque son bonheur triomphant, avec un vocabulaire hyperbolique :

"Vous aviez le beau rôle
On aurait dit le roi...
Vous marchiez en vainqueur"

La narratrice met aussi en évidence la beauté extraordinaire de la demoiselle sur le mode exclamatif, traduisant une intense admiration : 

"Mon Dieu!... Qu'elle était belle...
J'en ai froid dans le coeur..."

C'est un tableau idyllique qui contraste avec le couplet suivant où  il est question du départ d'un navire qui emporte au loin la bien aimée. Le vocabulaire suggère alors la douleur de la séparation avec les verbes "déchirer, briser, pleurer".

Et la narratrice de donner cette leçon de vie :

"Comme quoi l'existence
Ça vous donne toutes les chances
Pour les reprendre après..."

Le refrain intervient alors avec la reprise des impératifs "Allez, venez, Milord ! Laissez-vous faire, Milord".

Milord est comparé à "un môme" et la narratrice par une belle inversion des rôles l'invite dans son "royaume", un royaume fait de chansons, de réconfort : 

"Je soigne les remords
Je chante la romance
Je chante les milords
Qui n'ont pas eu de chance!"

C'est alors que la narratrice lance un nouvel impératif :

"Regardez-moi, Milord
Vous ne m'avez jamais vue..."

Et ces deux vers soulignent encore l'écart social entre les deux personnages : la narratrice, fille des rues anonyme, sans importance qui n'a jamais été vue par Milord, implore un regard.

Et soudain, l'émotion jaillit des yeux de Milord, provoquant la surprise :
..."Mais vous pleurez, Milord?
Ça je l'aurais jamais cru!"

La fin de la chanson est une invite à retrouver le sourire, la joie de vivre, avec une cascade d'impératifs insistants : la chanson met alors en scène les réactions de Milord commentées par la narratrice. On le voit danser, on l'entend chanter...

"Eh bien, voyons, Milord!
Souriez-moi, Milord!
...Mieux que ça! Un petit effort...
Voilà, c'est ça!
Allez, riez, Milord!
Allez, chantez, Milord!
La-la-la
...

Mais oui, dansez, Milord!
La-la-la...
Bravo Milord!"

Voilà une magnifique chanson faite d'empathie, de générosité... et c'est une personne humble qui manifeste cette empathie, une façon de montrer que ce sont souvent les plus humbles qui font preuve de solidarité et de générosité.

La mélodie est enjouée, vive, dans le refrain et se ralentit dans les couplets pour raconter l'histoire de Milord...   elle alterne des passages vifs et des moments plus lents et introspectifs... elle oscille entre mélancolie et espoir...

Que dire de l'interprétation d'Edith Piaf ? Avec sa gouaille, elle nous fait vivre intensément la scène, comme si on l'avait sous les yeux...

 

Pour mémoire : 

 Sortie en 1959 cette chanson a été écrite par Georges Moustaki et composée par Marguerite Monnot.

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/edith-piaf/paroles-milord

 

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