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10 juillet 2024 3 10 /07 /juillet /2024 09:32
Les petites mains de l'IA : une exploitation de la misère humaine...

 

"L’intelligence artificielle, c'est la promesse que l’ordinateur pourrait reproduire le raisonnement humain. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est déjà notre quotidien. Quand vous déverrouillez votre téléphone, quand vous jouez avec des filtres ou essayez virtuellement vos nouvelles lunettes. Et vous allez voir que cette IA fait travailler des humains en chair et en os… très loin de la Silicon Valley, dans un des pays les plus pauvres du monde.

 

A Madagascar, dans les faubourgs de la capitale, des journalistes ont rendez-vous avec Andy. Il les reçoit chez lui. C’est là qu’il travaille… au rythme des sonneries incessantes de son ordinateur : "Ce sont des tâches qui arrivent !", dit Andy. 

Des tâches : autrement dit, des micro offres d’emploi proposées sur une plateforme d’Amazon dédiée à l’entraînement des algorithmes. Toute la journée, Andy compare des images pour entraîner des sites de commerce en ligne à trier les produits et ainsi mieux les suggérer aux consommateurs : "Ces deux images ne sont pas pareilles. Donc on clique sur 'non' simplement", explique Andy en faisant défiler sur son écran des images de chaussures, de rouge à lèvres, de fond de teint.

Autre tâche : cette fois, il doit qualifier des photos d’applications de rencontres : "On me demande si cette personne est acceptable. Je réponds 'ok'. Je peux choisir différentes options : est-ce qu'il est beau, est-ce qu'il a un beau sourire ?". Vous cherchez un partenaire souriant, amusant?… C’est un peu grâce au travail d’Andy que vous trouverez peut-être chaussure à votre pied.

 

Un travail répétitif… pour une somme dérisoire. Il gagne 6 centimes de dollar par tâche. Il lui faut en réaliser plus de 300 pour espérer gagner 20 euros par jour. Contacté, Amazon reconnaît que ces micro ouvriers indépendants sont une force de travail pour le développement de l'économie digitale.

Lorsqu'on lui demande s'il s'imaginait travailler un jour pour Amazon, Andy explique: "Non pas du tout, j'avais d'autres ambitions. Mais vous savez, la vie n'est pas un long fleuve tranquille".

 

Andy est devenu ce qu’on appelle un travailleur du clic. De quoi améliorer l’ordinaire à Madagascar, l’un des pays les plus pauvres du monde. 75% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

 

En développant l'intelligence artificielle, le pays espère ainsi attirer de nombreux investisseurs. Et l’activité se structure. Pierre-Paul Ardile est Français, il a fondé Beepeeoo, une entreprise qui emploie 100 personnes à plein temps. Leur travail : entraîner l’IA pour le compte de clients issus de tous les secteurs.

 

"Nous travaillons pour le secteur agricole, la distribution, l'industrie, les services financiers, tous les secteurs sont touchés, décrypte Pierre-Paul Ardile. L'IA est une vague qui est irréversible. Ce qui attire nos clients français ici c'est le niveau de salaire et la qualité de la ressource humaine. Ici, on a des jeunes impliqués dans ce qu'ils font, qui parlent et écrivent très bien le français, ne font pas de fautes. Cela permet une très bonne qualité en termes de service rendu", poursuit-il. 

Les opérateurs gagnent une centaine d’euros par mois environ, c’est 3 fois le salaire moyen à Madagascar. "Pour nous les Malgaches, l'IA est vraiment une opportunité de création d'emplois. Bien sûr, il y a le robot, mais il y aura toujours un opérateur derrière pour assurer le côté humain", analyse Rova Rabetoviana, chef de projet chez Beepeeoo. 

 

Mais il n'y a pas que les entreprises qui entraînent leur IA à Madagascar... l'Etat français lui-même a indirectement recours aux travailleurs malgaches, par exemple pour entraîner l'algorithme à traquer les contribuables qui ne déclareraient pas leur piscine. Une pratique qui n'aurait plus cours depuis deux ans, dit Bercy...

Les impôts, mais aussi le ministère des armées, via un logiciel d'analyse d'images satellites, l'armée n'a pas répondu aux journalistes. Mais son sous traitant affirme qu'aucune donnée sensible n'est analysée hors de France...

 

Face à ce phénomène d'externalisation de l'IA, des chercheurs s'inquiètent de la précarité des travailleurs en bout de chaîne :

"Ces travailleurs sont les rouages invisibles de nos vies numériques. Ces tâches chronophages, et peu valorisées sont généralement externalisées par les entreprises technologiques à une foule de travailleurs précaires."

 

Et à Madagascar, certaines entreprises françaises préfèrent se faire discrètes : il faut dire que les données traitées sont parfois sensibles.

Un opérateur malgache qui souhaite rester anonyme affirme travailler pour le compte d’une société qui équipe nos supermarchés de caméras intelligentes censées détecter les comportements suspects et limiter les vols. Mais c’est bien à Madagascar que les vidéos sont visionnées. "Notre objectif c'est de trouver les vols. Ce sont eux qui envoient les vidéos, nous on les traite juste. En direct, en temps réel. Nous on envoie juste l'alerte et eux ils font l'arrestation des suspects". 

De la surveillance en temps réel, selon lui… L’entreprise française pour laquelle il travaille n’a pas souhaité  répondre aux journalistes, mais un concurrent, un autre fabricant de caméras intelligentes, Veesion, qui sous traite lui aussi à Madagascar réfute totalement cette existence de surveillance en temps réel. Il affirme  que les Malgaches ne font que qualifier les gestes suspects pour entraîner l’algorithme à les reconnaître: “Les personnes qui effectuent l'annotation sur des vidéos floutées et déjà pré-qualifiées par l’IA, le font à posteriori, à bref délai, et se contentent de transmettre les informations à notre intelligence artificielle dans le but de l’améliorer”, écrit la direction de Veesion.

Pourtant sur un document de formation destiné aux opérateurs malgaches, il est question de : “signaler des vols ou des tentatives de vols dans les magasins le plus rapidement possible” ou encore “d’avertir le magasin d’un comportement douteux”. 

L'entreprise Veesion précise qu'il s'agit d'un document rédigé par son prestataire malgache qui mérite une clarification. Veesion réaffirme qu'aucune surveillance en temps réel n'a lieu depuis Madagascar...

 

Contactée, la CNIL, la commission informatique et liberté dit avoir entamé des contrôles dans les magasins équipés de caméras intelligentes. Elle rendra ses conclusions dans les prochains mois..."

 

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/internet/intelligence-artificielle/video-a-madagascar-les-petites-mains-bien-reelles-de-l-intelligence-artificielle_6515243.html

 

 

 

 

Les petites mains de l'IA : une exploitation de la misère humaine...
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27 septembre 2023 3 27 /09 /septembre /2023 09:33
Des taxis sans chauffeur : une bonne idée ?

 

Un chauffeur invisible au volant : non, ce n'est pas un film de science fiction !

"Des capteurs par dizaines autour de la voiture : à San Francisco, on les appelle les robots cars, 500 taxis autonomes qui ont fait de la ville un laboratoire à ciel ouvert...

Des véhicules régulièrement mis en cause pour leur dysfonctionnement : un carrefour bloqué en raison d'un bug, un feu rouge grillé sans raison ou une queue de poisson...

Alors, faut-il avoir peur des robots taxis ? Font-ils plus d'erreurs que les humains ? Des journalistes ont tenté l'expérience dans les rues de la ville.

Tout commence par une application, la course est commandée et le taxi arrive quelques minutes plus tard.

16 caméras, toutes sortes de capteurs sur le toit. Pour ouvrir la portière, il y a de nouvelles habitudes à prendre : il faut utiliser son portable. Il faut déjà savoir comment rentrer, depuis son portable.

"Je ne sais pas s'il faut dire bonjour", déclare le journaliste...

“Musique d’ascenseur, atmosphère très  apaisée”, note Frank Génauzeau, journaliste.  

Et quand on est prêt, un petit écran est placé devant le client pour commencer la course.

C'est parti ! L'expérience commence par des consignes de sécurité : "Avec cette course, vous êtes projeté dans le futur, mais cela ne vous dispense pas de boucler votre ceinture."

Il est également rappelé de ne toucher ni le volant ni les pédales.

 La voiture respecte les limitations, met toujours son clignotant et peut détecter les passants. 

Sur l'écran, des blocs blancs représentent tous les véhicules ou piétons qui entrent dans le champ de vision des capteurs.

"Si vous n'aimez pas être dérangés pendant votre course, c'est idéal, si vous aimez discuter avec le chauffeur, en revanche, on peut dire que le robot n'a pour l'instant pas le même niveau de conversation, mais il vous propose de choisir la musique et c'est déjà pas mal..." déclare le journaliste.

Mais dans une montée, ça se complique derrière des vélos... "On va voir s'il essaie de les doubler ou pas."

Le robot taxi n'interprète pas le signe de la main d'un des cyclistes qui l'invite à passer.

"On sent que le robot est un peu embêté quand même : beaucoup d'informations à gérer en même temps : des voitures qui arrivent en face, les vélos..."

Mais il finit tout de même par se décider : tant pis s'il faut couper la double ligne jaune...

Soyons honnêtes. Nous aurions peut-être fait pareil.

Un peu plus loin : autre situation complexe et gros coup de freins, en raison de motos en face et de piétons sur le bord de la route...

Le journaliste arrive enfin à destination. "Cela s'est très bien passé, mais ça n'est pas toujours le cas."

 

En effet, ces robots taxis font débat à San Francisco...

Sur les réseaux sociaux, pas un jour ou presque sans qu'un incident soit signalé.

"Encore une de ces satanées voitures qui bloque la rue : un robot taxi n'a pas détecté les travaux devant lui et s'est retrouvé les quatre roues dans le béton fraîchement coulé.

D'autres situations sont plus inquiétantes : par exemple, un accident avec un véhicule d'urgence, ce qui a provoqué la colère des pompiers.

Alors, des activistes ont lancé l'opération "Licorne", en inhibant les voitures à l'aide de simples plots placés sur les capots. D'autres expriment leur mécontentement de façon beaucoup plus radicale, en détruisant les capteurs à coups de marteau.

Malgré les dysfonctionnements, l'état de Californie vient d'autoriser les robots taxis à étendre leur activité, ce qui divise les habitants de la ville...

"Au début, je ne voyais pas le problème et puis je me suis retrouvée devant un taxi sans chauffeur, et là j'ai eu peur.", dit une jeune femme.

"Vous ne vous débarrasserez jamais des conducteurs qui font n'importe quoi sur la route : ceux qui conduisent en état d'ébriété ou qui conduisent mal, alors que la technologie, elle, va continuer à progresser.", déclare un autre Américain.

Ces robots sont moins chers qu'un VTC ou un taxi mais font-ils plus ou moins d'erreurs que les conducteurs humains ?

Le problème, disent les experts, c'est qu'il n'y a pour l'instant pas assez de données pour se prononcer.

"Les sociétés de robots taxis sont très réticentes à communiquer, personne ne veut laver son linge sale en public. Il faut les obliger à publier des données précises sur les incidents qui sont répertoriés." témoigne un ingénieur, spécialiste des voitures autonomes...

Les sociétés concernées soulignent en revanche qu'il n'y a eu aucun mort ni aucun blessé grave sur le premier million de kilomètres parcourus par leurs véhicules, la preuve, disent-elles, que les robots taxis sont plus sûrs au volant que vous et moi et qu'ils ont un avenir au coeur de nos grandes villes."

 

 Sauf que, selon un rapport des pompiers daté du 15 août, deux véhicules pourraient être responsables de la mort d'un homme victime d'un accident de la route. C'est en tout cas ce qu'affirment les pompiers de la ville. Dans un rapport obtenu par Forbes, les sapeurs-pompiers accusent deux taxis autonomes d'avoir bloqué une ambulance pendant plusieurs minutes, le 14 août dernier. 

Et que dire de tous les emplois supprimés ? Que dire de tous ces véhicules chargés de capteurs et des ingérences informatiques que cela suppose ? Que dire de la déshumanisation provoquée par ces robots ?

 De plus, ces robots taxis, avec tous leurs capteurs, consomment beaucoup d’énergie, est-ce vraiment bon pour la planète ? 

 

 

Sources :

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/etats-unis-les-taxis-sans-chauffeur-sement-la-pagaille-a-san-francisco_6067878.html

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/un-monde-connecte/a-san-francisco-les-taxis-autonomes-derapent-4445133

Des taxis sans chauffeur : une bonne idée ?
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31 mai 2023 3 31 /05 /mai /2023 09:45
La voiture électrique : elle agit et pense pour vous...

 

Une voiture dont les rétroviseurs et les poignées se déploient à l'ouverture, une voiture qui freine en cas d'obstacle, une voiture bardée de capteurs, de caméras, avec écrans, avec GPS.

C'est la nouvelle voiture électrique... un sommet de sophistications et d'électronique...

Mais quelle place pour l'humain ? C'est une voiture qui voit, qui pense, qui agit pour vous...

Et c'est là l'avenir de la voiture qu'on nous promet à grands renforts de publicités...

Bien sûr, avec tant d'équipements et de sophistications, elle coûte très cher à l'achat. Est-ce donc une voiture réservée aux riches ?

Tous ces équipements me semblent superflus : un luxe inutile qui chosifie l'être humain, lui enlève ses capacités d'agir, de penser, d'exister...

Quelle gabegie !

 

Que va devenir l'humain si les objets agissent et pensent à sa place ? C'est encore une étape vers la voiture autonome.

Une voiture connectée qui permettra une surveillance généralisée...

 

On imagine tout le réseau routier surveillé, quadrillé, tous les déplacements observés à la loupe... le règne de Big Brother est en train de se mettre en place.

En Chine, c'est déjà chose faite, et c'est terrifiant... les citoyens sont sous surveillance, ils sont fichés, notés, évalués en fonction de leur comportement.

La connectivité généralisée nous entraîne vers un monde inhumain, désincarné, triste.

On imagine tous nos déplacements répertoriés, toutes nos sorties en voiture filmées...

 

Quant à la sophistication extrême des voitures électriques, elle peut être source de pannes diverses : on perçoit toute la fragilité de ces équipements technologiques...

Et, lorsqu'on connaît la difficulté à dépanner un smartphone ou un ordinateur – on l'envoie en général au rebut –, il y a tout lieu de s'alarmer de cette fragilité.

La voiture électrique est devenue, dans l'esprit de certains dirigeants, une solution globale, ce qui traduit un excès manifeste de confiance.

 

De plus, on ne peut occulter  la problématique du recyclage des batteries, de leur composition, de leur provenance (la Chine) et de la pollution sur tout le cycle de vie des véhicules électriques.

La voiture électrique est elle vraiment écologique ?

 

 

Source :

 

.https://www.lepoint.fr/automobile/securite/la-voiture-electrique-moins-fiable-que-la-voiture-thermique-31-03-2022-2470409_657.php

La voiture électrique : elle agit et pense pour vous...
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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 11:03
Bidouillages au Baccalauréat...

 

 

"On connaîtra bientôt les résultats du Bac, le temps pour les professeurs de terminer de noter les copies et le temps d'harmoniser ces notes.

Cette harmonisation a toujours existé, la nouveauté, c'est que c'est un logiciel qui en est chargé aujourd'hui.

 

Est-ce donc Noël en plein été pour les bacheliers ? Certaines de leurs notes aux épreuves du Bac auraient été massivement relevées, d'un, deux, voire trois points, selon des correcteurs qui dénoncent un tripatouillage informatique.

 

Pour percer le secret des notes du Bac, il faut aller sur Santorin, non ! pas l'île grecque ! mais un logiciel de l'Education nationale : sur cette application réservée aux correcteurs, une prof de français découvre que les 35 copies de spécialité qu'elle avait corrigées ont toutes été relevées d'un point.

 

"J'ai des collègues qui avaient déjà des moyennes de 12, 5 /13 sur un paquet, ce qui est tout de même une grosse moyenne, qui ont vu remonter leurs copies de un à deux points, ça devient énorme, ça perd un peu son sens, je trouve cela méprisant pour notre travail. Cela veut dire qu'on considère que l'on n'a pas corrigé correctement nos copies..."

 

Mais d'où viennent tous ces points en plus ?

Ceux qui les accordent sont les inspecteurs d'académie... Leur objectif ? Rattraper les écarts de moyennes entre différents sujets ou différents correcteurs, en modifiant les notes.

 

L'Education nationale appelle cela l'harmonisation et la pratique depuis longtemps.

Mais la nouveauté, cette année, c'est que cette opération peut désormais se faire en deux clics, sur des dizaines de milliers de copies à la fois. Il peut y avoir 30 000 copies !

 

De quoi inquiéter un inspecteur syndicaliste.

"Cela va très loin, parce qu'il n'y a pas de contrôle. On pourrait très bien cibler une moyenne à l'avance, par exemple, de manière qu'une discipline soit affichée à telle ou telle hauteur de notes, pour être plus présentable."

Contacté, le Ministère de l'Education nationale conteste tout ciblage de résultats, et insiste sur la transparence du processus.

"Auparavant, les correcteurs n'étaient pas automatiquement prévenus sur leur lot de copies, lorsqu'il y avait une harmonisation des notes. Alors que, maintenant, via Santorin, ils ont la possibilité d'en voir le détail."

 

Le Ministère ajoute que l'harmonisation peut se faire autant en ajoutant des points qu'en en retirant aux candidats.

Pas tout à fait vrai, en pratique selon un syndicat d'enseignants : "En théorie, l'harmonisation peut se faire autant vers le haut que vers le bas. En pratique, elle se fait vers le haut, il s'agit d'éviter des redoublements massifs qui coûtent  très cher au système. Et aujourd’hui on est sur des taux du bac qu’il faut maintenir très haut."

L'an dernier, le bac général affichait un taux de réussite supérieur à 97 %. Soit 21 points de plus qu’il y a 25 ans."

 

Encore une fois, c'est l'économie qui prime ! Triste réalité ! Une économie qui s'impose à l'hôpital, à l'école, dans les EHPAD...

 

 

Sources :

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/reforme-du-bac/video-baccalaureat-polemique-sur-un-logiciel-pour-relever-les-notes_5229499.html

 

https://lagedefaire-lejournal.fr/le-logiciel-santorin-nest-pas-une-farce/

 

 

 

 

 

 

 

Bidouillages au Baccalauréat...
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17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 09:39
Et si nous avions enfin le droit de "buller" ?

 

Dans le cadre de la semaine de la langue française : Dix mots qui ne manquent pas d'air !

Le verbe "buller"...

Et si, pour une fois, on "bullait" ? Si nous avions enfin le droit de paresser, de ne rien faire, de laisser libre cours à notre imagination, de rêver...

Le droit à la paresse... Existe-t-il dans nos sociétés vouées à la vitesse et à la performance ?

 

"La paresse est le seul péché capital que le capital ne peut accepter", écrit Christian Godin dans son ouvrage intitulé Ce que sont devenus les péchés capitaux.

Il précise : "Ce que la société ne supporte pas chez le paresseux, c'est qu'il n'accomplit pas sa fonction de travailleur et de consommateur rapide qui fait tourner efficacement la machine économique."

"Travailler, produire, consommer", tel est le credo de nos sociétés...

 

C'est Paul Lafargue qui nous rappelle aussi que "la finalité des progrès de la civilisation ne peut être autre chose que la réduction du temps de travail. Le travail effréné est le plus terrible fléau qui ait frappé l'humanité..."

Hélas ! La tendance actuelle nous invite, à l'inverse, à travailler toujours plus, toujours plus longtemps. Heures supplémentaires imposées, recul de l'âge de la retraite, productivité, recherche de la performance...

Nous n'avons plus le temps de "buller" ou si peu... nous n'avons plus de temps pour rêver, pour développer notre imagination.

Et pourtant, c'est là une dimension essentielle de notre humanité.

L'imagination est source de création, et d'innovations. Et cette créativité est elle-même source de bonheur, d'épanouissement et d'émerveillement...

 

Cernés par des écrans de toutes sortes, nous engloutissons des quantités d'images, nous sommes submergés par des flots de publicités...

On nous conditionne pour travailler le plus possible, avoir du rendement... puis consommer à outrance.

 

De plus, "à mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l'homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissantes, écrit Lafargue, l'ouvrier, au lieu de prolonger son repos d'autant, redouble d'ardeur comme s'il voulait rivaliser avec la machine."

 

Et Christian Godin rajoute : "La révolution informatique, que d'aucuns appellent la troisième révolution industrielle , a confirmé amplement ce diagnostic : les machines qui devaient nous faire gagner du temps et nous mettre en repos, nous prennent en réalité de plus en plus de temps, et nous tiennent occupés de manière presque continue, chaque jour de l'année."

 

Dans ces conditions, "buller" devient quasiment impossible...  Ainsi se perd inexorablement le droit à la paresse !

 

 

 

http://www.dismoidixmots.culture.fr/ressources/la-thematique-dis-moi-dix-mots-qui-ne-manquent-pas-dair

 

 

Et si nous avions enfin le droit de "buller" ?
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17 février 2021 3 17 /02 /février /2021 09:11
Quand les hôpitaux deviennent les cibles de cyberattaques...

 

 

Rien n'arrête plus les pirates du web : voilà qu'en période de pandémie, ils s'attaquent aux hôpitaux où le personnel est déjà débordé de travail.

Quel cynisme ! Peu importe si la vie de patients est ainsi menacée...

 

Evidemment, l'argent est le moteur de leurs actions : ces pirates exigent des rançons souvent exorbitantes pour que soit rétabli le bon fonctionnement des ordinateurs.

On imagine la panique créée par ces dysfonctionnements !

 

Désormais, tout est informatisé : dans les entreprises, dans les maisons, dans les administrations, les banques, dans les hôpitaux, les communications, l'énergie, l'ordinateur est un outil précieux dont on ne peut plus se passer.

Nos sociétés de technologie avancée deviennent, ainsi, de plus en plus vulnérables.

La révolution numérique est en marche et elle crée de nouveaux problèmes auxquels nous ne sommes pas bien préparés.

 

Ainsi, l'hôpital de Villefranche-sur-Saône dans le Rhône tourne au ralenti. Il est presque paralysé : plus aucun ordinateur ne fonctionne. Aux urgences comme dans tous les services, les équipes doivent travailler tant bien que mal à l'aide d'un stylo et de papier. Il faut reconstituer toutes les informations des patients. Lundi 15 février vers 4h du matin, un virus a été introduit dans le système informatique.

 

Les hackers ont exigé une somme d'argent dont on ne connaît pas le montant : on imagine que la somme doit être conséquente !

 

Reconstituer avec les moyens du bord toutes les informations des patients, récupérer les antécédents ! Un travail colossal qui mobilise le personnel hospitalier débordé par un afflux de malades en temps de pandémie.

 

Il y a une semaine c'était l'hôpital de Dax dans les Landes qui était visé par une attaque similaire.

 

Dans une période sanitaire difficile, les établissements de santé sont des cibles vulnérables. Les hackers ont repéré cette fragilité et ils n'hésitent pas à s'attaquer à des hôpitaux.

La consigne des autorités est de ne pas payer les rançons exigées.

 

Mais le retour à une situation normale prendra plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Les opérations non urgentes ont été déprogrammées.

Quelle sera la prochaine cible des hackers ? Quel sera le prochain hôpital visé ?

Et si ces attaques se multipliaient, notre système de santé pourrait-il faire face ?

 

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/internet/securite-sur-internet/cyberattaques/rhone-un-hopital-attaque-par-un-piratage-informatique_4299615.html

 

 

 

 

Quand les hôpitaux deviennent les cibles de cyberattaques...
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17 janvier 2018 3 17 /01 /janvier /2018 09:35
Amazon et Alexa à la conquête du monde...

 

 

Alexa : un doux nom qui fait rêver... On croirait qu'il s'agit là d'une héroïne de roman, mais non, c'est une des dernières inventions de la firme Amazon...

Il s'agit d'un IPA, ou Internet Personal Assistant, une solution de reconnaissance vocale matérialisée dans une enceinte ou sur un écran.

C'est de l'intelligence artificielle au service du commerce...

 

Cet assistant permet de choisir de la musique, de sélectionner un film, de moduler la température, et aussi de faire ses courses.

Déjà il est possible de faire des recherches vocales sur internet et cet usage va sans doute se développer dans les années qui viennent...

 

Alexa et d'autres assistants vocaux, comme Google Home, Siri de Apple, permettront à tout un chacun de passer commande pour toutes sortes de produits, et notamment dans le domaine alimentaire.

 

Amazon se charge même de livrer les commandes à domicile : et les produits peuvent être déposés chez le client, en son absence, grâce à un système de clé sécurisée...

 

La grande distribution traditionnelle est ainsi menacée par ce géant mondial du commerce qu'est devenu Amazon.

Plus besoin d'aller dans un magasin ou un supermarché pour s'approvisionner, plus besoin de pousser un caddie, plus besoin d'attendre aux caisses : c'est un gain de temps pour tous.

On imagine pourtant les conséquences de ce nouveau commerce en ligne...

Une certaine uniformisation, une déshumanisation aussi puisque les gens ne seront plus en contact avec des commerçants...

 

Les centres commerciaux vont subir une concurrence féroce et on peut redouter une désaffection encore plus grande de la clientèle.

 

Amazon part à la conquête du monde : Amazon est partout et vend toutes sortes de produits...  vêtements, chaussures, livres, montres, services...

Amazon est ainsi devenu le 6ème site internet le plus visité de France et les délais de livraison sont de plus en plus rapides.

L'ère du numérique a commencé et se développe très rapidement.

 

Le fonctionnement d'Alexa repose aussi sur une importante et inquiétante récolte de données personnelles.

 Pourra-t-on encore protéger notre vie privée et notre anonymat ? 

Saura-t-on résister à ce déferlement de technologies du numérique ??

Alexa, cet assistant virtuel d'Amazon, possède une voix suave, pleine de charme : de quoi séduire nombre d'utilisateurs...

Mais, n'est-il pas dangereux de  laisser une machine s'immiscer dans notre intimité et surveiller nos moindres activités ?

 

 

 

 

 

 

Source : un article paru sur le journal Marianne

Amazon et Alexa à la conquête du monde...
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16 septembre 2017 6 16 /09 /septembre /2017 12:38
APB ou la déshumanisation des systèmes informatiques...

 

 

En cette période de rentrée scolaire et universitaire, de nombreux bacheliers se retrouvent sans affectation dans l'enseignement supérieur : c'est un système informatique APB, admission post-bac, qui attribue les places par tirage au sort.

 

Avec APB, c'est l'arbitraire le plus complet qui règne, et ce, au nom de l'égalitarisme... ?

 

C'est absurde : on ne tient plus compte de la motivation des élèves, de leur niveau, de leurs capacités.

Ce système est profondément injuste et inhumain...

 

Bien sûr, certaines filières sont engorgées et il conviendrait d'informer et d'orienter les étudiants afin qu'ils ne se dirigent pas vers ces filières saturées.

 

Mais le système APB est une aberration : nos sociétés sont, ainsi, de plus en plus, soumises à l'informatique.

Les enseignants eux-mêmes sont "gérés" par ces dispositifs : les mutations, les affectations pour les examens sont décidées par des machines.

L'humain,  ses difficultés ne sont plus du tout pris en compte.

 

Le tirage au sort est absurde : la sélection devrait se faire par les résultats, les notes obtenues au baccalauréat, par des entretiens où l'on testerait la motivation des étudiants.

 

Pour éviter la sélection, on en instaure une autre qui est totalement arbitraire...

Où est la cohérence ? On comprend la colère et le désarroi des étudiants, qui, après avoir obtenu le baccalauréat, se retrouvent sans aucune affectation.

 

Ainsi, pour régler certains problèmes, on s'en réfère de plus en plus à des machines. On supprime des emplois, on crée du chômage. Qui voudrait d'une société gérée par des machines ?

 

C'est pourtant cette tendance qui s'affirme de plus en plus : répondeurs téléphoniques, serveurs vocaux, distributeurs de boissons, de nourriture, caisses automatiques, péages autoroutiers, pompes à essence automatisées, distributeurs de billets à la SNCF...

 

Et quand les machines ont, en plus, le pouvoir de décider à la place des humains, on voit bien le danger de telles évolutions...

 

Quand une machine décide de l'avenir des jeunes, n' y a-t-il pas de quoi s'inquiéter ?

Quand une machine gère des personnels, n'est-ce pas un risque pour l'humanité ?

Des ordinateurs, des algorithmes sont capables, désormais, d'écrire des articles, de réaliser des transactions boursières.

 

Le numérique a tendance à prendre de plus en plus de place dans nos vies : il faut en percevoir toutes les conséquences et en dénoncer toutes les dérives afin de préserver notre humanité....

 

 

 

 

 

 

APB ou la déshumanisation des systèmes informatiques...
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16 août 2017 3 16 /08 /août /2017 12:34
Google pire que Big Brother ?

 

 

 

Google ne cesse de nous proposer de nouveaux services et poursuit son projet de bibliothèque numérique universelle. Chaque jour, la firme Google accumule des milliards de données privées sur ses utilisateurs, des données qui peuvent être un jour monétisées.

 

Google propose, désormais, un nouvel assistant numérique personnel et familial : Google Home.

Avec Google Home, on peut être connecté en permanence : cet outil est capable d’exécuter des commandes vocales, de répondre à des questions, de modifier l’éclairage d'un appartement, d'écouter de la musique, une radio, etc.

Google Home est disponible en France depuis le jeudi 3 août – cette enceinte connectée est proposée à 149 euros dans la plupart des grandes enseignes.

Une nouvelle intrusion dans l'intimité des gens...

Pourra-t-on protéger nos données ?

La grande collecte de la vie a commencé et ne cesse de se propager : le système Google Home est constamment connecté et récolte des informations par interface vocale.

 

On doit prendre conscience de ce phénomène : les capteurs, les objets connectés, vêtements, montres, bracelets se développent de plus en plus.

Nos comportements sont aussi scrutés, analysés grâce à nos ordinateurs, nos smartphones.

Et, en fait, les gens choisissent volontairement de connecter leur vie à des géants du commerce mondial : le marché des smartphones, et des montres connectées est en pleine croissance.

Ce sont des actes délibérés de notre part, mais avons-nous vraiment conscience de cette emprise de l'intelligence artificielle sur nos vies ?

 

Toutes sortes d'informations sont récoltées par ces systèmes qui peuvent, alors, proposer toutes sortes de services, des produits adaptés à chacun.

Maisons connectées, plateformes éducatives, voitures sans pilote, médecine... Google se lance dans une conquête du monde sans limite.

Les géants du numérique, les GAFA aspirent à toujours plus de puissance : les enjeux économiques et politiques sont énormes.

 

On en vient à une marchandisation intégrale de la vie et du corps, à de nouvelles conditions d'organisation du travail : des capteurs sont même implantés dans les entreprises, ce qui permet d'analyser les performances des salariés.

 

Ainsi, les entreprises sont de plus en plus dirigées par des systèmes  avec de moins en moins d'interventions humaines...

 

Tout le monde admet maintenant que la numérisation de nos vies est inévitable. L'économie du numérique fait même l'objet d'un consensus de la part des hommes politiques.

Comment lutter contre cet envahissement ?

"Tous les acteurs de la société civile doivent se mobiliser pour combattre cette invasion...", affirme Eric Sadin, écrivain, philosophe, auteur de nombreux ouvrages sur le numérique.

Les développements technologiques sont appelés à s'imposer, à transformer la société.

Ainsi, l'intelligence artificielle va bientôt s'introduire dans les pratiques médicales : Watson, ce programme informatique conçu par IBM, est un instrument de collectes d'informations, un outil de diagnostic, il comporte même une fonctionnalité de prescriptions médicales.

On perçoit les dangers de confier des décisions médicales à des machines, à des systèmes informatiques : il faut refuser ces fonctionnalités.

Nous entrons dans l'ère de la marchandisation intégrale de la vie et tous les domaines sont concernés : comment ne pas s'en inquiéter ?

 

 

 

Source : Deux émissions diffusées sur France Culture :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-dete-1ere-partie/peut-encore-proteger-nos-donnees-personnelles

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-dete-2eme-partie/peut-encore-proteger-nos-donnees-personnelles

 

 Eric Sadin, écrivain, philosophe, a écrit notamment La silicolonisation du monde.

 

 

 

 

 

Google pire que Big Brother ?
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17 juillet 2017 1 17 /07 /juillet /2017 09:50
Trop de bacheliers ?

 

 

De plus en plus de lycéens obtiennent le baccalauréat, un diplôme qui tend à perdre de sa valeur.

Cette année, 87 000 bacheliers se retrouvent, ainsi, toujours en attente d'affectation : pas de places pour eux dans les universités.

 

Problèmes d'orientation, baccalauréat bradé... le système s'essouffle et il serait temps de redonner à ce diplôme toute sa signification.

 

Ainsi, malgré un baccalauréat scientifique mention très bien, un jeune lycéen n'a pas été accepté dans la filière qu'il souhaitait, à l'université de Caen.

 

Et ils sont nombreux dans ce cas. Le système APB, admission post-bac est saturé et le jeune homme qui voulait intégrer la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) se voit obligé de s'inscrire en licence de physique-chimie pour la rentrée de septembre prochain. 

 

L'inscription se fait sur tirage au sort. Les notes n'entrent pas en ligne de compte et la liste des admis se fait par informatique...

C'est donc l'arbitraire le plus complet qui règne dans ce domaine...

 

Dans certaines filières, les meilleurs élèves ont accès à des places prioritaires... mais pas dans celle qu'a choisie ce jeune lycéen.

 

On voit bien que certaines filières sont saturées : il faudrait sans doute organiser une meilleure information sur l'orientation et prévenir les élèves des difficultés à venir.

On éviterait, ainsi, des déceptions légitimes et des échecs prévisibles.

 

Il n'est "absolument pas normal" que l'orientation de lycéens dépende d'un système informatique, a déclaré  sur France Inter la ministre de l'Enseignement supérieur Dominique Vidal en dénonçant une "situation injuste et qui n'a aucun sens."

 

C'est pourtant ainsi que fonctionnent nos sociétés : elles sont gérées par des systèmes informatiques...

Nous sommes tous numérisés, surveillés, identifiés.

 

Les enseignants reçoivent aussi chaque année des consignes précises concernant la correction du baccalauréat : on les incite à une forme d'indulgence.

Le baccalauréat devient une grande braderie et perd de plus en plus de sa valeur.

Chaque année, les pourcentages de réussite atteignent des taux records, mais de nombreux bacheliers se retrouvent en grande difficulté pour mener à bien des études universitaires.

Il serait temps de ne plus se contenter de faux-semblants et de redonner tout son sens au baccalauréat.

 

 

 

 

 

 

 

Trop de bacheliers ?
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