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25 juillet 2022 1 25 /07 /juillet /2022 10:10
Ukraine : la guerre de la faim...

 

Affamer l'ennemi : une technique de guerre bien connue et très ancienne... Le terme Holodomor qu'on peut traduire par "extermination par la faim" désigne la grande famine qui eut lieu en RSS d'Ukraine, en 1932 et 1933, et qui fit, selon les estimations des historiens, entre 2,61 et 5 millions de morts.

 

Ainsi, la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine affecte bien sûr l'agriculture de ce pays : les paysans et leurs activités sont fortement impactés par la guerre.

 

"La moisson se fait  au rythme des tirs d'artillerie... Pour les agriculteurs du Donbass, la course contre la montre a commencé : la ligne de front et les forces russes sont à moins de dix kilomètres...

Un agriculteur du Donbass, Volodymyr a mis sa famille à l'abri, mais hors de question d'abandonner ses terres natales.

 

"Les combats se rapprochent et le blé est menacé, il faut absolument sauver la récolte, même si, après, elle reste bloquée dans les ports. C'est moi qui ai semé, j'ai passé beaucoup de temps dans ce champ... je ne veux pas que tout soit perdu." déclare avec détermination et courage ce paysan.

Une récolte qui sera mise à l'abri, loin du front dans l'objectif d'être vendue sur les marchés ukrainiens et européens...

 

Soudain, deux avions de chasse ukrainiens tournoient au dessus du champ : ils mènent des attaques ciblées sur les positions russes les plus proches. Chaque camp maintient la pression sur l'autre...

Les agriculteurs qui ont appris à slalomer entre les débris de missiles ont intégré la peur dans leur quotidien...

"Regardez ! Ici, 220 hectares ont été brûlés : ce sont les Russes qui brûlent nos terres, notre blé.", dénonce un autre agriculteur de la région.

Comme de nombreux paysans, il accuse les forces russes d'incendier volontairement les champs de céréales : "Ils veulent détruire notre agriculture et provoquer la famine, en Ukraine et partout, c'est pour cela qu'il faut qu'on fasse vite pour récolter. Faites attention, il y a des munitions qui n'ont pas explosé là-bas."

 

Devant les champs et les fermes, le ballet des véhicules militaires et des soldats ukrainiens qui sont établis dans le secteur...

Les agriculteurs se retrouvent bien malgré eux en première ligne...

Un éleveur le paye au prix fort.

"Avant la guerre, j'avais 1300 bêtes et maintenant regardez : tout est vide, une grande partie de ma ferme est à l'abandon...", déplore-t-il.

Le mois dernier, deux roquettes ont touché l'une de ses installations : 38 vaches sont mortes. Il a préféré vendre l'essentiel de son troupeau pour le protéger.

"C'est terrible, j'ai perdu des bêtes, j'ai dû renvoyer 40 employés, il nous a fallu des années pour constituer un tel cheptel, pour le développer, pour construire cette ferme."

 

Malgré les détonations et les risques, une vingtaine d'employés continuent de venir chaque matin effectuer des gestes routinier qui rassurent. Pas le choix, disent-ils, la population qui est restée compte sur eux pour les fournir en lait et en viande.

Victoria, fidèle employée depuis 12 ans entend bien rester tant que c'est possible.

"J'ai besoin de ce travail : c'est dur de garder son emploi en ce moment, tous les jours, vous êtes réveillé par les explosions. Vous espérez que cela va s'arrêter, mais cela ne s'arrête pas."

 

Les forces russes se rapprochent des grandes villes du Donbass qu'elles convoitent.

L'armée ukrainienne s'attend à une intensification des combats dans les jours à venir, les agriculteurs le savent bien : ils sont en sursis..."

 

Dès lors, la faim, la famine guettent : comment espérer se nourrir quand des bombes tombent sur les champs et les cultures ? Comment espérer survivre ?

Un accord a bien été signé entre l'Ukraine et la Russie pour reprendre les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, alors que les céréales sont devenues une véritable arme diplomatique dans le conflit qui oppose Kiev et Moscou.

Mais cet accord sera-t-il respecté par les Russes ? C'est peu probable... Encore des mensonges, de fausses promesses de la part du Kremlin... Après avoir nié être à l'origine de frappes sur Odessa, Moscou a finalement reconnu avoir visé et détruit des infrastructures militaires dans ce port.

 

 

 

Sources :

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-recolter-en-urgence-pour-sauver-la-production-agricole_5270479.html

 

https://www.huffingtonpost.fr/entry/guerre-en-ukraine-laccord-sur-le-ble-avec-la-russie-ne-resout-pas-la-crise-alimentaire_fr_62da9915e4b000da23ff2c10

 

https://www.lepoint.fr/monde/guerre-en-ukraine-moscou-justifie-les-frappes-sur-odessa-24-07-2022-2484205_24.php

Ukraine : la guerre de la faim...
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commentaires

A
Admirable l'attitude de ces paysans qui continuent leur dur labeur dans un contexte aussi dangereux et précaire.<br /> Il y a déjà eu beaucoup de terres agricoles qui ont été volontairement brûlées par les russes depuis le début du conflit. Des images ont été publiées le mois dernier...<br /> <br /> https://www.huffingtonpost.fr/entry/guerre-en-ukraine-la-russie-accusee-de-mettre-le-feu-a-des-champs-de-cereales_fr_62c92e51e4b045168462c7d0<br /> <br /> Espérons malgré tout que les récents accords vont être respectés. La guerre me paraît tellement absurde et irrationnelle (c'est le pire échec de la rationnalité) que ça me paraît toujours suspect quand j'entend parler d'accords. <br /> Bonne journée à tous.
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A
A Caius<br /> C'est vrai que ces photos ne constituent pas une preuve d'intentionnalité. J'accepte de bon gré votre rectification.<br /> Il se peut que ces champs brûlés soient des effets collatéraux inévitables provoqués par le type de guerre engagé par les russes.<br /> Bénéfice du doute, donc...seuls les services secrets des différents pays qui surveillent tout par satellite savent ce qui se passe vraiment.
C
Ces photos sont incontestables mais n'établissent pas nécessairement une intention maligne : les feux peuvent avoir été déclenchés accidentellement par le bombardement de positions ukrainiennes ou volontairement mais pour des raisons militaires, par exemple dégager le champ de tir devant une position, etc...
R
Ces paysans sont attachés à leurs terres, à leur travail et font preuve de beaucoup de courage, menacés par les bombes russes.<br /> Merci pour le lien...<br /> Certains disent déjà que les Russes feront en sorte de ne pas respecter les accords ?<br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
C
A Rosemar<br /> <br /> Vous devriez employer avec prudence le terme "Holodomor" qui est instrumentalisé par le régime de Kiev à des fins politiques et laisser la grande famine qui eut lieu en URSS dans les années trente aux travaux des historiens. Si certaines parties de l'Ukraine furent cruellement frappées par la famine, ce fut aussi le cas en Biélorussie, en Russie et au Kazakhstan.<br /> <br /> Je vous recommande cet article à ce sujet :<br /> https://www.cairn.info/revue-relations-internationales-2012-2-page-103.htm
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C
La grande famine fait certes partie de l'histoire de l'Ukraine mais n’est pas spécifique à cette région, « l’holodomor » procède du récit d'un peuple martyr surgi de son tombeau à la fin de l'URSS que tentent d'imposer les inventeurs d'une histoire officielle de ce pays.
R
Merci pour le lien... une famine qui fait tout de même partie de l'histoire de l'Ukraine...<br /> <br /> Voici un autre lien :<br /> <br /> <br /> https://www.geo.fr/histoire/grande-famine-en-ukraine-orchestree-par-staline-comment-la-presse-francaise-a-couvert-ou-non-lholodomor-205174<br /> <br /> Et aussi : <br /> <br /> https://www.ladepeche.fr/2022/07/04/guerre-en-ukraine-quest-ce-que-lholodomor-cette-arme-russe-que-redoutent-les-ukrainiens-10414567.php<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
C
L'accord sur l'exportation des céréales, dont les textes semblent secrets, n'est pas un cessez-le-feu. Il prévoit à ce qu'il en est ressorti des médias, que les installations portuaires dédiées au chargement des céréales ne seront pas bombardées. Cette restriction ne s'applique évidemment pas au reste des ports encore contrôlés par Kiev.
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C
Cette histoire de démenti semble trouver son origine dans une dépêche de l’agence de presse turque ANADOLU selon laquelle le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a rapporté que des « responsables russes » (lesquels ?) avaient déclaré à Ankara que la Russie n'avait "rien à voir" avec les attaques contre le port d'Odessa. En admettant que ce communiqué turc soit parfaitement exact. Il n’en reste pas moins que ce démenti n’émanait pas du Ministère de la Défense russe mais de diplomates qui ne pouvaient pas connaitre le détail des opérations militaires en cours et se sont hasardés à faire de leur chef des déclarations malheureuses et non officielles, ce qui est incontestablement une faute professionnelle. Par ailleurs, quelques heures plus tard, le Ministère russe de la Défense a publié un communiqué officiel détaillant les frappes effectuées.
R
Oui, mais pourquoi les Russes ont-ils nié dans un premier temps être à l'origine de ces tirs ? Pourquoi ce mensonge ?<br /> <br /> <br /> https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/frappes-sur-odessa-apres-avoir-dementi-la-russie-admet-avoir-detruit-des-infrastructures-militaires_AD-202207240075.html