Affamer l'ennemi : une technique de guerre bien connue et très ancienne... Le terme Holodomor qu'on peut traduire par "extermination par la faim" désigne la grande famine qui eut lieu en RSS d'Ukraine, en 1932 et 1933, et qui fit, selon les estimations des historiens, entre 2,61 et 5 millions de morts.
Ainsi, la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine affecte bien sûr l'agriculture de ce pays : les paysans et leurs activités sont fortement impactés par la guerre.
"La moisson se fait au rythme des tirs d'artillerie... Pour les agriculteurs du Donbass, la course contre la montre a commencé : la ligne de front et les forces russes sont à moins de dix kilomètres...
Un agriculteur du Donbass, Volodymyr a mis sa famille à l'abri, mais hors de question d'abandonner ses terres natales.
"Les combats se rapprochent et le blé est menacé, il faut absolument sauver la récolte, même si, après, elle reste bloquée dans les ports. C'est moi qui ai semé, j'ai passé beaucoup de temps dans ce champ... je ne veux pas que tout soit perdu." déclare avec détermination et courage ce paysan.
Une récolte qui sera mise à l'abri, loin du front dans l'objectif d'être vendue sur les marchés ukrainiens et européens...
Soudain, deux avions de chasse ukrainiens tournoient au dessus du champ : ils mènent des attaques ciblées sur les positions russes les plus proches. Chaque camp maintient la pression sur l'autre...
Les agriculteurs qui ont appris à slalomer entre les débris de missiles ont intégré la peur dans leur quotidien...
"Regardez ! Ici, 220 hectares ont été brûlés : ce sont les Russes qui brûlent nos terres, notre blé.", dénonce un autre agriculteur de la région.
Comme de nombreux paysans, il accuse les forces russes d'incendier volontairement les champs de céréales : "Ils veulent détruire notre agriculture et provoquer la famine, en Ukraine et partout, c'est pour cela qu'il faut qu'on fasse vite pour récolter. Faites attention, il y a des munitions qui n'ont pas explosé là-bas."
Devant les champs et les fermes, le ballet des véhicules militaires et des soldats ukrainiens qui sont établis dans le secteur...
Les agriculteurs se retrouvent bien malgré eux en première ligne...
Un éleveur le paye au prix fort.
"Avant la guerre, j'avais 1300 bêtes et maintenant regardez : tout est vide, une grande partie de ma ferme est à l'abandon...", déplore-t-il.
Le mois dernier, deux roquettes ont touché l'une de ses installations : 38 vaches sont mortes. Il a préféré vendre l'essentiel de son troupeau pour le protéger.
"C'est terrible, j'ai perdu des bêtes, j'ai dû renvoyer 40 employés, il nous a fallu des années pour constituer un tel cheptel, pour le développer, pour construire cette ferme."
Malgré les détonations et les risques, une vingtaine d'employés continuent de venir chaque matin effectuer des gestes routinier qui rassurent. Pas le choix, disent-ils, la population qui est restée compte sur eux pour les fournir en lait et en viande.
Victoria, fidèle employée depuis 12 ans entend bien rester tant que c'est possible.
"J'ai besoin de ce travail : c'est dur de garder son emploi en ce moment, tous les jours, vous êtes réveillé par les explosions. Vous espérez que cela va s'arrêter, mais cela ne s'arrête pas."
Les forces russes se rapprochent des grandes villes du Donbass qu'elles convoitent.
L'armée ukrainienne s'attend à une intensification des combats dans les jours à venir, les agriculteurs le savent bien : ils sont en sursis..."
Dès lors, la faim, la famine guettent : comment espérer se nourrir quand des bombes tombent sur les champs et les cultures ? Comment espérer survivre ?
Un accord a bien été signé entre l'Ukraine et la Russie pour reprendre les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, alors que les céréales sont devenues une véritable arme diplomatique dans le conflit qui oppose Kiev et Moscou.
Mais cet accord sera-t-il respecté par les Russes ? C'est peu probable... Encore des mensonges, de fausses promesses de la part du Kremlin... Après avoir nié être à l'origine de frappes sur Odessa, Moscou a finalement reconnu avoir visé et détruit des infrastructures militaires dans ce port.
Sources :
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