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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 12:18
Le difficile combat des victimes de médicaments...

 

Des patients victimes d’erreurs médicales avérées luttent afin de se faire indemniser par l’Office National d'Indemnisation des Accidents Médicaux, un organisme créé en 2002.

Un rude combat pour des patients fragilisés par la maladie...

"Vivre au quotidien avec la narcolepsie. Jeanne, 23 ans, se débat avec cette maladie du sommeil, lourdement handicapante.

"Je suis exténuée, ça m'est encore arrivé hier.", témoigne la jeune femme.

Et on appelle cela des effets "secondaires" !

 

Chaque jour, elle doit prendre un cocktail de médicaments pour dompter sa maladie.

"Sans traitement, je vais faire une sieste toutes les deux heures..."

 

À ce combat, s’ajoute celui pour obtenir réparation auprès de l’ONIAM (Office National d'Indemnisation des Accidents Médicaux). La maladie de Jeanne s’est déclarée peu de temps après son vaccin contre la grippe H1N1, en 2009.

Comme cinq millions de Français, Jeanne a reçu l'injection, elle avait 9 ans à l'époque.

Mais sa vie a basculé. En plus de la narcolepsie, la moindre émotion peut entraîner une perte brutale du tonus musculaire dans tout son corps.

"Les yeux qui commencent à se fermer, la mâchoire qui tombe et petit à petit, c'est tout le corps, les jambes qui commencent à flageoler, et puis après, cela va jusqu'à la chute. On se sent impuissant, on veut commander son corps, mais ce n'est pas possible, ça ne répond pas." témoigne encore la jeune femme.

Partout en Europe, les autorités sanitaires ont établi le lien entre le vaccin et ces pathologies. Alors, Jeanne a demandé réparation à l’ONIAM. Malgré trois expertises médicales et deux décisions de justice qui lui donnent raison, l’organisme public refuse de reconnaître le lien de cause à effet dans son cas.

"On a une sensation de double peine, on se sent incompris, on se sent un peu maltraité, comme si on nous considérait pas. Ils attendent que je lâche afin de ne pas avoir à m'indemniser."

 

 

Créé en 2002, l’ONIAM était censé apporter une réponse humaine aux victimes d’accidents médicaux et proposer un accord à l'amiable plus rapide que les tribunaux.  Mais en 2017, la Cour des comptes rend un rapport accablant.

Elle fustige un opérateur lourdement défaillant, déplore des dysfonctionnements aux conséquences lourdes pour les victimes.

"Dans notre cabinet, nous avons environ 2500 dossiers déposés à l'ONIAM.", dit un avocat. Il dénonce les agissements de l'organisme public.

"L'ONIAM qui était une très bonne idée s'est un peu dévoyé. Il y a une sorte de philosophie de la méfiance. L'ONIAM n'est pas une assurance privée qui doit veiller à sa rentabilité."

 

Pour la famille Martin, le bras de fer avec l'ONIAM  a commencé il y a cinq ans...

Epileptique, la mère a été traitée avec de la Dépakine. Conséquences : ses deux enfants sont nés avec de lourds handicaps : visage marqué, troubles de l'apprentissage et de l'interaction sociale pour Salomé et pour Nathan, des problèmes neurologiques, des malformations et un autisme reconnu.

Pourtant, l'organisme public multiplie les demandes de justificatifs.

"Il faut retrouver les tickets d'autoroute de 2008, quand on allait faire opérer Nathan, à l'hôpital. Je n'attends plus rien, pas de compassion, pas de compréhension.", témoigne la mère.

L'ONIAM  a fini par proposer une indemnisation aux enfants : 360 000 euros pour Nathan, 100 000 pour Salomé... des montants bien plus bas que ceux que les tribunaux prononcent habituellement.

Mais épuisés par ce combat, les enfants Martin ont préféré accepter.


L’ONIAM n’a pas souhaité s’exprimer devant les caméras, mais a répondu par écrit : "La création de l'ONIAM a constitué une avancée importante pour la démocratie sanitaire et les droits des patients [...]. Depuis sa création, l'office a instruit 95 000 demandes d’indemnisation."
 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie-le-combat-des-victimes-d-erreurs-medicales-pour-obtenir-reparation_6106143.html

 

 

Le difficile combat des victimes de médicaments...
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commentaires

L
La médecine est comme une monnaie à deux faces, d'une part il y a les succès fulgurants de la science, les chirurgies et les médications qui guérissent le cancer et d'autres maladies... et d'un autre côté l'effet adverse des médicaments, des vaccins etc.<br /> Aucun médicament n'est efficace à 100 % et il y a toujours un pourcentage, une fourchette d'efficacité ainsi qu'un éventail de contra indications et des effets indésirables.
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R
La médecine est humaine, donc imparfaite malgré des progrès indéniables... Le fait est qu'il y a eu aussi des scandales liés aux médicaments, par exemple le Médiator, le Vioxx... ce qui peut entraîner une suspicion... et bien sûr, les patients ne devraient pas avoir à se battre pour être indemnisés.
A
A la base c'est une sacrée bonne idée la création de l'ONIAM. Je ne connaissais pas son existence et c'est toi qui me l'apprend. Je suis entré sur leur page web et j'ai vu qu'ils recrutaient des experts.<br /> <br /> Dommage qu'ils soient si pinailleurs avec les victimes. Réclamer des billets d'autoroute? Personne ne les garde...et s'ils étaient allés à l'hosto par la nationale, on fait quoi?<br /> <br /> Sur leur page j'ai lu les motifs d'indemnisation. Il s’agit des dommages occasionnés par :<br /> <br /> - Un accident médical ou des dommages imputables à une activité de recherche biomédicale,<br /> - Une affection iatrogène (ou effet secondaire lié à un traitement médical),<br /> - Une infection nosocomiale (ou infection contractée dans un établissement de santé),<br /> Mais ça s'est élargi aux victimes:<br /> - d’infections nosocomiales graves (loi n°2002-1577 du 30/12/2002 relative à la responsabilité civile médicale), <br /> - d’accidents médicaux résultant de mesures sanitaires d’urgence, de vaccinations obligatoires,<br /> - de dommages transfusionnels résultant de contamination par le virus de l’immmunodéficience (VIH), le virus de l’hépatite C (VHC), le virus de l’hépatite B (VHB), le virus T-Lymphotropique humain (HTLV) causées par une transfusion de produits sanguins ou par une injection de médicaments dérivés du sang (loi n°2008-1330 du 17 décembre 2008 de financement de la sécurité sociale pour 2009, modifiée par la loi n°2012-1404 du 17 décembre 2012 de financement de la sécurité sociale pour 2013) <br /> - du benfluorex – matière active du Médiator® - (loi n°2011-90 0 du 29 juillet 2011 de finances rectificative pour 2011). Ces victimes sont indemnisées soit par le laboratoire en cause ou son assureur, soit par l’ONIAM, lorsque ce laboratoire ou cet assureur refuse de présenter une offre d’indemnisation ou propose à la victime une offre manifestement insuffisante. L’ONIAM peut se retourner ensuite contre le laboratoire ou l’assureur concernés.<br /> <br /> Apparemment les solutions sont dans les énoncés des carences pointées dans le rapport de la cour des comptes et dans ton article. Plus de moyens et plus d'empathie envers les pauvres victimes.<br /> Bonne fin de journée l'amie
Répondre
R
Moi aussi, j'ai découvert l'existence de l'ONIAM à l'occasion de ce reportage... Merci pour toutes ces précisions et ces infos. On imagine le désarroi de ces patients obligés de lutter pour que soient reconnues leurs pathologies : ils sont déjà lourdement affectés et en plus, on leur demande des justificatifs introuvables !<br /> <br /> Belle soirée, AJE