Retour vers le passé : des alertes à la bombe, des gens qui se terrent pour se protéger, des enfants traumatisés par la guerre... nos parents, nos grands parents ont connu ces horreurs...
Et voici qu'en Europe, à nouveau, en Ukraine, la guerre oblige des enfants à suivre leurs cours dans des écoles souterraines...
"Face à la menace permanente, les autorités de la ville de Kharkiv ont généralisé un dispositif d’écoles souterraines. Les élèves suivent les cours dans des stations de métro.
Ils arrivent sagement, bien emmitouflés. Mais contrairement aux apparences, les élèves de CP ne descendent pas vers le métro pour une sortie, mais pour aller en classe. C’est l’une des écoles souterraines de Kharkiv en Ukraine, aménagée dans ce qui était avant un couloir de voyageurs.
La deuxième ville du pays, située à une quarantaine de kilomètres de la Russie, est quotidiennement visée par les bombardements russes. Le métro, qui a servi de dortoir les premiers jours de la guerre, est de nouveau un refuge protecteur pour les élèves comme pour les enseignants.
Après des mois de cours en ligne, Olena Kruchyna, enseignante a retrouvé avec bonheur les cours en classe. "On oublie un peu la guerre, ici. On n’entend pas les alarmes, et on est en sécurité", confie-t-elle.
Les enfants se sont habitués à la vie en sous-sol, mais malgré eux... et pas question de manquer un cours pour des élèves qui attendent leur tour. Ils avaient quatre ans quand la guerre a commencé et n'ont connu que quelques semaines de maternelle.
"J’aime l’école, j’ai trouvé des copains et je m’amuse avec eux", déclare une fillette. Et la mère témoigne : "Elle aime cette école parce qu'elle n'en a pas connu d'autres... pour elle, c'est la première classe."
Veronica, une fillette, s'inquiète pour son père, soldat sur le front. Car, même dans la bulle du métro, la guerre n'est jamais loin. Pour cette raison, des psychologues sont présents dans chaque salle.
"Leur moral dépend vraiment des bombardements. Avant-hier, on a subi de grosses frappes. Plusieurs enfants qui habitent la zone touchée sont absents aujourd'hui. A leur retour, on sait qu'ils vont avoir besoin de beaucoup d'attention.", dit une psychologue.
A la surface, un bus attend les enfants pour les reconduire chez eux, mais une nouvelle alarme retentit dans la ville glacée : il faut patienter... l'enseignante attend les consignes.
"On ne sortira qu'à la fin de l'alarme. Cela arrive souvent, on attend ici une demi-heure, une heure", témoigne l'enseignante.
Au fil des jours, l’incertitude du lendemain a renforcé les liens entre l’institutrice et ses élèves.
"Quand on les laisse, on se demande où la prochaine bombe va tomber, à quel moment. On s'inquiète pour les enfants, pour les parents, on est tous liés, on est fatigué mais il est hors de question de négocier quoi que ce soit avec la Russie. Tant de gens sont morts, on n'a pas fait tout ça pour rien.", dit l'institutrice.
Sur tout le territoire ukrainien, ce sont près de 3800 écoles qui ont été détruites ou endommagées depuis le début de la guerre.
A Kharkiv, pas question de commencer à reconstruire immédiatement alors que les bombardements restent quotidiens.
Source :
En complément un poème de Victor Hugo :
http://rosemar.over-blog.com/article-la-poesie-pour-denoncer-la-guerre-110583207.html
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