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27 octobre 2018 6 27 /10 /octobre /2018 10:10
Désormais, on peut tout acheter, même des enfants...

 

 

Nous vivons à l'heure de la marchandisation : tout s'achète et tout se vend. Désormais, il suffit d'un clic sur internet pour se procurer toutes sortes de produits et être livré le jour même.

Vêtements, chaussures, plats cuisinés, tout est accessible...

 

Et même le désir d'enfants est monnayable  : il existe, désormais, des catalogues de donneurs de gamètes pour des clients très riches, on peut aussi choisir le profil du père, celui de la mère...

Ainsi, Marc-Olivier Fogiel vient de publier un livre où il raconte son parcours pour connaître les joies de la paternité : grâce à la GPA ou gestation pour autrui, il a deux filles.

 

L'enfant devient un objet commercial, comme un autre ou presque. Peut-on parler de progrès ?

Les deux petites filles sont nées d'une mère porteuse, aux USA, elle a dû renoncer à ses droits sur les enfants qu'elle a mis au monde.

150 000 euros pour cette "transaction" !

 

Ainsi, voici venu le temps où le marché s'empare des humains : l'homme est à vendre, l'homme devient une marchandise comme une autre.

Peut-on parler de progrès ?

Quand tout passe dans le commerce, quand la croissance devient le credo des hommes politiques, le marché devient extensible à l'infini...

 

La GPA est encore interdite en France, mais elle est autorisée dans de nombreux autres pays.

Les utopies que l'on imaginait au vingtième siècle sont en train de se réaliser avec une rapidité absolument insolente. "Nous sommes lancés dans le toboggan eugéniste", affirme Laurent Alexandre.

Se pose alors un problème éthique et philosophique.

 

Peut-on vendre des enfants ? Peut-on acheter des enfants sur catalogue ?

 Marc-Olivier Fogiel est partout, il fait la promotion de son livre intitulé Qu'est-ce qu'elle a ma famille ?

On l'a vu, par exemple, lors l'émission de Laurent Ruquier, "On n'est pas couché" : il y racontait sa merveilleuse expérience de la paternité, il faisait l'éloge de la GPA.

Bien sûr, on peut comprendre son bonheur, et l'amour qu'il éprouve pour ses deux filles.

Mais, la pratique de la GPA pose des problèmes éthiques qui sont bien vite éludés par Marc-Olivier Fogiel.

C'est une pratique réservée à des gens riches, et on en perçoit les dangers : faire de l'enfant un objet de commerce, instrumentaliser le corps humain.

 

 

 

 

 

Désormais, on peut tout acheter, même des enfants...
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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 11:52
Si tu m'apprivoises... tu seras pour moi unique au monde...

 

 

On connaît tous cette page célèbre du Petit prince : un renard dit bonjour au petit prince qui lui propose de jouer, mais le renard refuse car il n'est pas apprivoisé...

Face à l'incompréhension de l'enfant, le renard lui explique alors ce que signifie le verbe "apprivoiser" : 

 

"- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."

- Créer des liens ?

- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde..."

" On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !

- Que faut-il faire? dit le petit prince.

- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près..."

 

Alors que le temps s'accélère dans une société vouée à la vitesse, nous ne savons plus "apprivoiser"...

Nous ne savons plus regarder...

Notre monde de marchandisation est bien celui de l'accélération, de la vitesse : tout s'emballe, les innovations nous submergent sans arrêt, une innovation en chasse une autre, un système informatique en remplace un autre, un smartphone succède à un autre...

 

A l'inverse, "apprivoiser" demande de l'attention et du temps, des précautions, une certaine réserve...

Désormais, on n'apprivoise plus, on conquiert, on s'impatiente, on achète, on paye....

On ne prend plus le temps de connaître, de comprendre, d'observer.

 

Apprivoiser ! Voilà un verbe quelque peu oublié ! Avec ses 4 syllabes, ses consonnes variées, il souligne bien une attention, un désir, une volonté.

La labiale peut suggérer une idée de bonheur, la gutturale "r" peut montrer une forme d'âpreté et de difficulté, la fricative "v" et la sifflante "s" donnent une impression de douceur.

Le verbe évoque une quête patiente, une approche prudente...

 

Apprivoiser, c'est s'approcher peu à peu de quelqu'un, apprendre à le connaître, à l'apprécier...

Apprivoiser, c'est retrouver le temps d'autrefois, le temps virgilien qui permet de découvrir la valeur des êtres et des choses.

 

 

 

 

 

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16 août 2017 3 16 /08 /août /2017 12:34
Google pire que Big Brother ?

 

 

 

Google ne cesse de nous proposer de nouveaux services et poursuit son projet de bibliothèque numérique universelle. Chaque jour, la firme Google accumule des milliards de données privées sur ses utilisateurs, des données qui peuvent être un jour monétisées.

 

Google propose, désormais, un nouvel assistant numérique personnel et familial : Google Home.

Avec Google Home, on peut être connecté en permanence : cet outil est capable d’exécuter des commandes vocales, de répondre à des questions, de modifier l’éclairage d'un appartement, d'écouter de la musique, une radio, etc.

Google Home est disponible en France depuis le jeudi 3 août – cette enceinte connectée est proposée à 149 euros dans la plupart des grandes enseignes.

Une nouvelle intrusion dans l'intimité des gens...

Pourra-t-on protéger nos données ?

La grande collecte de la vie a commencé et ne cesse de se propager : le système Google Home est constamment connecté et récolte des informations par interface vocale.

 

On doit prendre conscience de ce phénomène : les capteurs, les objets connectés, vêtements, montres, bracelets se développent de plus en plus.

Nos comportements sont aussi scrutés, analysés grâce à nos ordinateurs, nos smartphones.

Et, en fait, les gens choisissent volontairement de connecter leur vie à des géants du commerce mondial : le marché des smartphones, et des montres connectées est en pleine croissance.

Ce sont des actes délibérés de notre part, mais avons-nous vraiment conscience de cette emprise de l'intelligence artificielle sur nos vies ?

 

Toutes sortes d'informations sont récoltées par ces systèmes qui peuvent, alors, proposer toutes sortes de services, des produits adaptés à chacun.

Maisons connectées, plateformes éducatives, voitures sans pilote, médecine... Google se lance dans une conquête du monde sans limite.

Les géants du numérique, les GAFA aspirent à toujours plus de puissance : les enjeux économiques et politiques sont énormes.

 

On en vient à une marchandisation intégrale de la vie et du corps, à de nouvelles conditions d'organisation du travail : des capteurs sont même implantés dans les entreprises, ce qui permet d'analyser les performances des salariés.

 

Ainsi, les entreprises sont de plus en plus dirigées par des systèmes  avec de moins en moins d'interventions humaines...

 

Tout le monde admet maintenant que la numérisation de nos vies est inévitable. L'économie du numérique fait même l'objet d'un consensus de la part des hommes politiques.

Comment lutter contre cet envahissement ?

"Tous les acteurs de la société civile doivent se mobiliser pour combattre cette invasion...", affirme Eric Sadin, écrivain, philosophe, auteur de nombreux ouvrages sur le numérique.

Les développements technologiques sont appelés à s'imposer, à transformer la société.

Ainsi, l'intelligence artificielle va bientôt s'introduire dans les pratiques médicales : Watson, ce programme informatique conçu par IBM, est un instrument de collectes d'informations, un outil de diagnostic, il comporte même une fonctionnalité de prescriptions médicales.

On perçoit les dangers de confier des décisions médicales à des machines, à des systèmes informatiques : il faut refuser ces fonctionnalités.

Nous entrons dans l'ère de la marchandisation intégrale de la vie et tous les domaines sont concernés : comment ne pas s'en inquiéter ?

 

 

 

Source : Deux émissions diffusées sur France Culture :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-dete-1ere-partie/peut-encore-proteger-nos-donnees-personnelles

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-dete-2eme-partie/peut-encore-proteger-nos-donnees-personnelles

 

 Eric Sadin, écrivain, philosophe, a écrit notamment La silicolonisation du monde.

 

 

 

 

 

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