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15 septembre 2017 5 15 /09 /septembre /2017 12:43
L'élevage industriel des cochons en Allemagne...

 

 

Connaissez-vous les conditions d'élevage des porcs en Allemagne ? En fait, quand on découvre cette industrie, on n'a plus vraiment envie de consommer de cette viande.

 

Un documentaire diffusé sur ARTE, intitulé Le vrai coût de la viande pas chère, nous montre les coulisses de cet élevage industriel.

 

Dans ce pays, la viande de porc est devenue une véritable industrie : élevage intensif, exploitation à outrance d'une main d'oeuvre sous payée, pollution des sols et des nappes phréatiques.

90 % des porcs transformés en Allemagne proviennent d'élevages industriels.

L'Allemagne compte 900 élevages intensifs : dans l'un d'entre eux, pas moins de 10 000 porcs !

L'engraissement dure quatre mois : quand les cochons ont atteint le poids de 120 kilos, ils partent pour l'abattoir. La nourriture est stockée dans des silos et pompée automatiquement vers les box où sont entassés les cochons, grâce à un réseau de tuyaux.

 

Les conditions d'élevage sont indignes : les cochons séjournent sur un sol en caillebotis qui occasionne des blessures et des inflammations articulaires... le sol ajouré permet l'écoulement des déjections qui sont ensuite récoltées en sous-sol et pompées vers d'énormes citernes à lisier, soit 40 mètres cubes de lisier par jour !

Dans des bâtiments, sont entassées 1200 truies reproductrices : elle sont inséminées artificiellement et nourries d'aliments concentrés.

Les truies passent la moitié de leur vie enfermées dans des cages : chaque truie donne naissance à environ 20 porcelets par portée, c'est le rendement qui compte !

Ces animaux ne voient jamais la lumière du jour : le bruit, la chaleur, le manque d'espace induisent des comportements agressifs.

 

Afin de réduire les coûts, la plupart des tâches sont automatisées : 5 employés seulement s'occupent de 10 000 bêtes. Les abattoirs fonctionnent 24 heures sur 24, sauf le dimanche.

Ainsi, grâce aux élevages industriels, la viande de porc allemande est la moins chère d'Europe et du marché mondial. Et, bien sûr, les boucheries traditionnelles souffrent de cette concurrence.

 

La plupart des salariés employés dans les abattoirs sont des travailleurs à bas prix venus d'Europe de l'Est : ils sont plus de 90 000. Ces salariés sont exploités en vue d'une production intensive.

On leur fait souvent miroiter des emplois qualifiés, mais une fois sur place, ils sont affectés à des tâches subalternes et peu ragoûtantes.

A l'usine, les découpes s'effectuent à la chaîne et les cadences sont infernales.

 

De plus, les sous-traitants qui utilisent cette main d'oeuvre louent à ces travailleurs des appartements en piteux état pour des loyers exorbitants. Les salariés sont entassés dans ces logements et doivent payer 250 à 350 euros par lit !

On peut parler d'une nouvelle forme d'esclavage moderne : les ouvriers ne sont même pas rémunérés en fonction du nombre d'heures qu'ils ont effectuées.

 

Depuis l'arrivée d'Angela Merkel au pouvoir, des subventions ont été accordées aux éleveurs et le ministre de l'agriculture a modifié la législation en matière de fertilisant.

 

Les épandages excessifs de lisier ne sont plus sanctionnés et les conséquences sur l'environnement sont désastreuses, le lisier contient des nitrates qui polluent l'eau, les terres et les nappes phréatiques.

On connaît les effets néfastes des nitrates sur la santé, l'Allemagne enfreint des directives européennes. Bruxelles a même engagé une procédure en manquement contre l'Allemagne pour infraction à la directive sur les nitrates.

Le gouvernement allemand s'expose, ainsi, à des amendes de plusieurs centaines de milliers d'euros par jour,  pourtant, ces amendes ne sont pas payées par les pollueurs mais par les contribuables allemands.

 

Les éleveurs français, eux, soumis à une réglementation plus stricte, souffrent de cette concurrence du porc allemand : 20 élevages disparaissent tous les mois en France et des abattoirs sont contraints à la fermeture.

 

Le marché européen du porc est donc complètement déséquilibré : l'Allemagne a les coûts de production les plus bas.

 

De grands groupes industriels font des profits considérables au détriment de la santé, de l'environnement, du travail même des petits producteurs.

L'élevage industriel fait, aussi, appel à des produits médicamenteux : il faut éviter les épidémies et combattre les maladies. Les éleveurs utilisent à outrance des antibiotiques, ce qui entraîne une prolifération de germes résistants aux antibiotiques.

On apprend que l'Allemagne utilise le plus d'antibiotiques par animal : en moyenne 150 mg d'antibiotiques par kilo de viande. Les élevages de masse rendent ainsi certains antibiotiques inefficaces.

Les bactéries multirésistantes pourraient causer le décès de 10 millions de personnes par an, selon certaines études.

 

On le voit : ces élevages intensifs sont une véritable plaie pour l'environnement, pour la santé et pour le bien-être animal.

L'Allemagne, dont on vante souvent l'économie florissante, obtient ces résultats en faisant fi des travailleurs, en polluant les sols : un tableau fort peu reluisant pour ce pays...

 

 

 

 

Source : un documentaire sur ARTE 

 

https://www.arte.tv/fr/videos/064368-000-A/le-vrai-cout-de-la-viande-pas-chere/

 

 

 

L'élevage industriel des cochons en Allemagne...
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commentaires

L
Y'a t-il beaucoup d'élevage de porc en allemagne par rapport aux autres pays ?<br /> Merci de me répondre
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R
L'Allemagne est le troisième plus gros producteur au monde...
L
L'Europe refuse la viande américaine aux hormones, mais utilise les antibiotiques à outrance... c'est effrayant, autant que les conditions d'élevage ! <br /> Après avoir renoncé à ma boisson préférée, le Coca/Pepsi light/zéro, il va falloir renoncer au jambonneau qui arrive parfois chez Flunch...
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R
Eh oui, on finira par ne plus savoir ce qu'il faut manger : dans tous les cas, il vaut mieux consommer moins de viande et privilégier la qualité...
M
Bonsoir Rossemar, c'est peut-être seulement à la campagne ou l'on arrive encore à manger de bon produit du terroir, faut-il bien tomber sur; et, avoir la chance de frapper à la bonne porte pour de bons petits plats régionaux préparés avec l'adresse qui est coutumière à ses géniales cuisinières ... En attendant pas de panique faut manger ce que nos supermarchés Bio-toc nous vantent. Bonne soirée à tous.
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R
De plus en plus difficile de bien se nourrir, en effet... il vaut mieux, ne pas trop consommer de viande, et vérifier la provenance...<br /> <br /> Bonne soirée, Michel
A
C' est d' autant plus surprenant car l' Allemagne se veut toujours à l' avant-garde en matière d' écologie et se préoccupe pour son environnement.<br /> Quelle horreur ces élevages industriels.<br /> Je me rappelle quand je faisais la cuisine à Hambourg à la fondation Mc Donald's ( où je suis allé pendant plusieurs années) que la viande de porc avait un gout sucré...Je me demandais ce que les bestiaux devaient manger pour que la viande ait un tel goût.<br /> Bonne journée l' amie
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R
C'est étonnant, oui, et les éleveurs industriels allemands ne respectent même pas la réglementation européenne. Décidément, cette Europe fonctionne mal.<br /> Un goût sucré ? C'est inhabituel et inquiétant pour de la viande...<br /> <br /> Belle soirée, AJE
L
Bonsoir tous,rosemar, un reportage est passé sur les vaches, l'Allemagne donne l'exemple de ces élevages de la honte,la France commence à la suivre, ici aussi des élevages de 1000 vaches, de porcs ... un éleveur a l'accord pour 34 999 poules (tu noteras la façon de tourner une loi !), dans la région un éleveur a eu l'autorisation pour 500 vaches, puis il a redemandé pour 800, il espère enfin l'accord pour 1000 !<br /> J'appelle ces élevages des Buchenwald pour animaux !<br /> Bonne soirée,bises/santé/courage.
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R
Les fermes usines deviennent courantes en Allemagne, avec des conditions d'élevage indignes... en France, les éleveurs de porcs ont fait des efforts pour limiter la pollution, mais il reste encore beaucoup à faire pour le respect des animaux....<br /> <br /> https://reporterre.net/En-Allemagne-les-ferme-usines-deviennent-la-regle-malgre-une-rentabilite<br /> <br /> Bises, bonne soirée, Lapine