Après la tuerie de Charlie Hebdo, des voix se sont élevées, pour accuser les enseignants, l'école de la République : ceux-ci auraient failli, dans leur mission de transmission de valeurs, comme la tolérance, le refus des fanatismes et des intégrismes...
Certains journaux semblent mettre en cause le travail même des enseignants... On a pu lire des phrases accusatrices :" Comment avons-nous pu laisser nos élèves devenir des assassins ?"
Non, l'école n'est pas coupable, car ces valeurs essentielles de tolérance font partie de la transmission des savoirs : c'est dans les lycées qu'on étudie Voltaire, Victor Hugo, Montesquieu, Aragon et bien d'autres...
C'est dans les collèges et les lycées qu'on forme les élèves à la réflexion, à l'esprit critique...
On dénonce, souvent, la violence qui règne dans certains établissements scolaires, mais les enseignants se battent, tous les jours, contre cette violence, avec des moyens, souvent, insuffisants.
La haine, le mépris, l'apologie de la violence sont, en revanche, l'apanage de nombreux sites sur internet.
Insultes, titres violents et racoleurs influencent certains adolescents qui sombrent dans le rejet du travail, de la discipline, le refus des autorités...
La drogue fait, aussi, des ravages dans certains milieux : il serait temps de mener une lutte efficace contre tous les trafics de drogue qui gangrènent les banlieues.
Le rôle des enseignants est d'inculquer des valeurs de travail, d'honnêteté, de réflexion : leur rôle est de transmettre le plus de savoirs possibles...
De nombreux sujets sont abordés grâce à l'histoire, discipline essentielle, mais aussi la littérature qui aborde toutes sortes de thèmes : l'éducation, la misère, les injustices, le travail, la critique du fanatisme, etc.
Si les tueurs de Charlie Hebdo ont fréquenté les écoles françaises, ils auraient dû, certes, bénéficier de toutes ces valeurs transmises par les enseignants...
Mais peut-on accuser les professeurs d'avoir failli dans leur tâche ?
Ces jeunes djihadistes ont subi, sans doute, tant d'autres influences extérieures : la famille, l'éducation, les médias, internet, de mauvaises fréquentations, des tentations de fausses gloires...
Comment lutter contre toutes ces influences extérieures ? Le travail des enseignants est de plus en plus complexe, dans une société en perpétuelle mutation...
Pour lutter contre les fanatismes, il est indispensable de promouvoir la culture, souvent mise à mal, dans nos sociétés, mais il faut aussi que les parents jouent leur rôle, ne démissionnent pas devant certains problèmes, que les pouvoirs politiques luttent contre les trafics de drogues servant, parfois, à alimenter le terrorisme...
Les enseignants sont là pour nourrir la culture, la réflexion, l'épanouissement de l'individu.
On ne peut les rendre responsables de tous les maux et de toutes les misères qui accablent nos sociétés : la délinquance, la drogue, le chômage...
Les enseignants sont guidés et mus par l'idée d'égalité, leur objectif est de montrer l'importance de la culture, de la réflexion et l'épanouissement que peuvent apporter la raison, les savoirs, l'esprit critique.
Les enseignants, souvent abondonnés et livrés à une multitude de problèmes, doivent retrouver, aussi, une reconnaissance perdue : leur métier doit être, enfin, remis à l'honneur, considéré, valorisé, soutenu par les instances politiques.