Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 octobre 2023 5 20 /10 /octobre /2023 12:06
Et si on visitait un musée en musique ?

 

Et si on visitait un musée en musique ?  Voilà une idée originale mise en oeuvre par le Musée du Vieux Nîmes...

Une harpiste, une soprano et un ténor nous accompagnaient lors de cette visite exceptionnelle...

Le Musée est en fait l'ancien palais épiscopal de la ville construit à l'époque de Louis XIV. Ce palais fut transformé en musée en 1920, un musée qui restitue des modes de vie du passé : on peut y admirer des céramiques, du mobilier ainsi que des tissus, des vêtements, autant d'objets liés à l'industrie nîmoise...

Après cette présentation, place à la musique !

Installée sur le grand escalier du musée, devant une armoire peinte d'Uzès, Nathalie Cornevin, harpiste joue alors une sonate de Bach, un air enchanteur, une douce musique, emplie de charme et de gaieté... 

Un moment de rêve et d'émerveillement !

Puis, apparaît le ténor Carlos Natale qui interprète un air langoureux et plaintif "Se que me muero", une composition de Lully extraite du Ballet des Nations, le final de la comédie-ballet Le Bourgeois Gentilhomme.

"Se que me muero de amor
Y solicito el dolor.
Aun muriendo de querer
De tant buer ayrė adolezco
Que es mas de lo que padezco
Lo que quiero padecer
Y no pudiendo exceder"

 

"Je sais que je meurs,
je meurs d'amour
et je demande la douleur.

Même en mourant d'amour
je souffre d'une si grande apparence
que je souffre plus que
ce que je veux souffrir"

La voix du ténor résonne dans ce grand escalier... Magique !

 

La harpiste égrène alors des notes pleines de douceur, et la soprano Pauline Rouillard, en robe noire ornée de strass, se présente : on écoute avec ravissement un air de Haëndel "Se pieta di me non senti".

Amoureuse de César, Cléopâtre appelle sur lui la pitié des dieux, une belle chanson d'amour et de plainte...

 

Pour cette première séquence sur le grand escalier, le ténor rejoint la soprano, et tous deux interprètent un morceau connu de tous : Plaisir d'amour de Martini.

"Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,
Chagrin d'amour dure toute la vie.
J'ai tout quitté pour l'ingrate Sylvie.
Elle me quitte et prend un autre amant.
Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,
Chagrin d'amour dure toute la vie.
Tant que cette eau coulera doucement
Vers ce ruisseau qui borde la prairie,
Je t'aimerai, me répétait Sylvie,
L'eau coule encor, elle a changé pourtant.
Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,
Chagrin d'amour dure toute la vie."

Un plaisir d'amour qui nous séduit toujours...

 

La visite du musée se poursuit dans la salle Textile. Dans cette salle, en même temps que la musique, c'est un vrai plaisir pour les yeux. Nîmes fut une ville ouverte sur le monde, grâce notamment à l'industrie textile... confection de bas, de robes de soie, de châles de cachemire, avec des formes stylisés de feuilles, ce qui montre toute la richesse de la ville.

Les châles de Nîmes sont reconnaissables à leurs couleurs vives et à leurs motifs ornementaux, d’origine indienne, composés d’éléments floraux stylisés et de palmes, aussi appelés botehs. Exportés en Amérique, en Espagne, en Belgique et en Hollande, les châles de Nîmes remportèrent de nombreux prix lors des expositions universelles entre 1827 et 1867. 

Au milieu des tapisseries, des tissus soyeux, des châles, la harpiste nous enchante d'un air de Gabriel Fauré limpide, aérien : "Une châtelaine en sa tour."

Le ténor revient et nous offre cet air : "Si mes vers avaient des ailes" de Reynaldo Hahn.

 

"Mes vers fuiraient, doux et frêles
Vers votre jardin si beau
Si mes vers avaient des ailes
Comme l'oiseau

Ils voleraient, étincelles
Vers votre foyer qui rit
Si mes vers avaient des ailes
Comme l'esprit

Près de vous, purs et fidèles
Ils accourraient, nuit et jour
Si mes vers avaient des ailes
Comme l'amour !"

Une belle chanson d'amour, un texte un peu désuet mais si charmant...

 

L'amour encore avec une jolie mélodie de Francis Poulenc : Les chemins de l'amour... que nous chante Pauline Rouillard.

 

"Les chemins qui vont à la mer
Ont gardé de notre passage
Des fleurs effeuillées et l'écho sous leurs arbres
De nos deux rires clairs
Hélas des jours de bonheur
Radieuses joies envolées
Je vais sans retrouver trace dans mon cœur. 

Chemins de mon amour
Je vous cherche toujours
Chemins perdus
Vous n'êtes plus
Et vos échos sont sourds
Chemins du désespoir
Chemins du souvenir
Chemins du premier jour
Divins chemins d'amour"

 

La déambulation se poursuit dans le musée : des négociants protestants ont dû fuir les persécutions et ont installé des comptoirs en Europe, ils ont alors exporté le savoir faire nîmois. Notamment la serge de Nîmes...
Cette toile du XVI ème siècle est composée d'un fil de chaîne bleu et d'un fil de trame de couleur écru. Son appellation viendrait du nom de la ville : Nîmes, et de son usine de fabrication la "Nim". A l’origine, le denim serait donc issu de la ville de Nîmes,

Avec ce tissu, l'esthétique passe au second plan : c'est avant tout une toile pratique et ordinaire.

Et on connaît le succès phénoménal de cette serge de Nîmes à travers le développement du jean qui est désormais à la mode.

Très vite, la toile de jean de Nîmes intrigue les pays étrangers, et notamment l’Angleterre et les États-Unis. En 1853, Levi Strauss commence à importer la toile de jean de Nîmes afin de réaliser ses fameux jeans Levi’s et notamment le modèle phare, le jean 501.

 

Bientôt la visite nous conduit jusqu'au grand salon d'apparat des évêques de Nîmes, avec une magnifique rosace qui orne le parquet. On admire aussi des armoires sculptées. Les armoires apparaissent au XVIIème siècle.
Elles succèdent aux coffres et aux cabinets. Elles font partie du trousseau de mariage, au même titre que le linge de maison, ustensiles domestiques divers, outils de travail.

Ces armoires dites figurées sont sculptées de motifs fleuris et de personnages racontant des histoires mythologiques ou religieuses. Caractéristiques du Bas Languedoc, elles allient le savoir-faire de deux corps de métiers : les maîtres menuisiers et les maîtres sculpteurs. 
Ces armoires sont principalement en noyer, seules les étagères et la partie arrière sont en châtaignier. Elles sont massives. Les montants sont sculptés, généralement de frises végétales. 

Le billard présent dans cette salle est encore une très belle pièce d'ébénisterie, une marquèterie en bois précieux exotique...

On peut découvrir également, dans cette salle, des poteries : un vase d'Anduze, des "demoiselles d'Avignon" : leur forme est constituée d'une panse ronde et d'un col élancé avec un bec verseur. Des décors en relief aux formes de végétaux, de volutes et de rosaces sont appliqués sur l'ensemble de la céramique. Originaires de Turquie, ces terres cuites sont très présentes dans le sud de la France. Par la suite, elles ont également été produites en France. Elles servaient aux paysans à conserver leur boisson fraîche, lors des travaux des champs...
 

C'est dans ce décor somptueux que le ténor interprète "Après un rêve" de Fauré...

 

"Après un rêve
Dans un sommeil que charmait ton image
Je rêvais le bonheur, ardent mirage ;
Tes yeux étaient plus doux, ta voix pure et sonore
Tu rayonnais comme un ciel éclairé par l’aurore ;
Tu m’appelais, et je quittais la terre
Pour m’enfuir avec toi vers la lumière ;
Les cieux pour nous entr’ouvraient leurs nues,
Splendeurs inconnues, lueurs divines entrevues
Hélas ! Hélas, triste réveil des songes !
Je t’appelle, ô nuit, rends-moi tes mensonges ;

Reviens, reviens radieuse,
Reviens, ô nuit mystérieuse !"

 

Puis, la soprano Pauline Rouillard nous invite à visiter Venise sur les pas de Charles Gounod...

"Dans Venise la rouge                 
Pas un bateau ne bouge,
Pas un pêcheur dans l'eau,
Pas un falot!
La lune qui s'efface
Couvre son front qui passe
D'un nuage étoilé
D'un nuage étoilé
Demi voilé!
Tout se tait fors les gardes
Aux longues hallebardes
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.

 

Ah! maintenant plus d'une
Attend au clair de lune
Quelque jeune muguet,
L'oreille au guet.
Sous la brise amoureuse
La Vanina rêveuse
La Vanina rêveuse
Dans son berceau flottant
Passe en chantant.
Tandis que pour la fête
Narcissa qui s'apprête
Met devant son miroir
Le masque noir.

Laissons la vieille horloge
Au palais du vieux doge
Lui compter de ses nuits
Les longs ennuis.
Sur la mer nonchalante
Venise l'indolente
Ne compte ni ses jours
Ne compte ni ses jours
Ni ses amours.
Car Venise est si belle
Qu'une chaîne sur elle
Semble un collier jeté
Sur sa beauté."

 

Et l'amour encore avec cet air de Lalo, extrait du Roi d'Ys : "Puisqu'on ne peut fléchir"... en compagnie du ténor Carlos Natale.

"Puisqu'on ne peut fléchir ces jalouses gardiennes
Ah, laissez-moi conter mes peines
Et mon émoi

Vainement, ma bien aimée
On croit me désespérer
Près de ta porte fermée
Je veux encore demeurer

Les soleils pourront s'éteindre
Les nuits remplacer les jours
Sans t'accuser et sans me plaindre
Là-haut, je resterai toujours
Toujours
(Toujours, toujours)

Je le sais, ton âme est douce
Et l'heure bientôt viendra
Où la main qui me repousse
Vers la mienne se tendra

Ne sois pas trop tardive
À te laisser attendrir
Si Rozenn bientôt n'arrive
Je vais, hélas, mourir
Hélas, mourir"

 

On écoute enfin avec ravissement Clair de Lune de Debussy, mélancolie, douceur, beauté des gestes de l'instrumentiste Nathalie Cornevin qui effleure sa harpe, un moment de grâce infinie !

Merci aux artistes qui nous ont enchantés de leur talent au cours de cette visite exceptionnelle.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
10 avril 2022 7 10 /04 /avril /2022 11:49
Merveilleux Jardins !

 

Une invitation à s'évader, un besoin de poésie ? Les jardins nous offrent des décors de rêve : des feuillages verdoyants, des fleurs, des arabesques, des couleurs, des lumières...

 

 

Une exposition réunissait à Nîmes des oeuvres diverses consacrées aux jardins : tableaux, photographies, meubles marquetés, sculptures, mosaïques, lampes décorées de motifs floraux...

 

 

Du bonheur pour les yeux !

 

 

Merveilleux Jardins ! On admire une toile où deux paons aux teintes éblouissantes se côtoient...

 

 

On aime ces lampes décorées de feuillages et de fleurs délicates...

 

 

Ou encore cette photo des jardins de la fontaine illuminés... ou cette toile printanière d'un jardin tout en fleurs...

 

 

La Chapelle des Jésuites prêtait un bel écrin à cette exposition originale...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo et vidéo : rosemar

Partager cet article
Repost0