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4 avril 2025 5 04 /04 /avril /2025 11:43
Mon pays était beau...

Encore une belle célébration du pays natal et de la vie rurale d'autrefois dans cette chanson de Jean Ferrat : Mon pays était beau... un titre et un texte empli de lyrisme, de nostalgie...

Le refrain qui ouvre la chanson oppose un passé fait de beauté, de simplicité, d'harmonie à un présent devenu invivable... L'imparfait suggère ce passé qui semblait immuable, éternel, alors que le présent vient rompre cette illusion...

L'harmonie qui régnait parvenait à rassembler "l'homme le cheval et le bois et l'outil" : l'humain, l'animal, l'arbre, l'objet étaient réunis, mis sur le même plan, comme unis par un lien indéfectible... L'homme et la nature ne pouvaient être dissociés, ils étaient intimement liés, comme le suggère bien l'énumération...

Mais de manière allusive, le poète évoque un "grand saccage" et fait ce constat amer :

 "Personne ne peut plus simplement vivre ici"

L'adverbe "simplement" est à prendre sans doute aussi dans son sens fort : avec simplicité... La vie simple a disparu, l'harmonie est rompue, sans doute en raison de la modernité qui s'est installée, qui a "saccagé" les paysages, fait fuir les gens...

Mais rien n'est dit explicitement : tout est suggéré...

L'évocation du présent se poursuit dans les vers suivants :

"Il pleut sur ce village
Aux ruelles obscures
Et rien d'autre ne bouge"

La pluie, l'obscurité, le vide, l'absence de mouvements, de vie restituent une ambiance faite de tristesse et de désolation... quoi de plus triste qu'un village abandonné ? On songe au roman de Giono : Regain... , Giono décrit lui aussi dans son oeuvre une harmonie, une véritable fusion de l'homme et de la nature. L'histoire est celle d'un village abandonné : Aubignane. Tous sont partis. Panturle se retrouve seul dans ce village de Haute-Provence battu par les vents au milieu d’une nature âpre et sauvage. 

 

Autre marque de désolation dans la chanson de Jean Ferrat : le silence qui règne dans ce village abandonné.

Et le poète en appelle à ce silence dans une apostrophe solennelle, avec des métaphores emplies de poésie :

"O silence
Tendre et déchirant violon
Gaie fanfare"

Associé paradoxalement à un instrument de musique, et à une fanfare, ce silence semble curieusement à la fois pénible et réconfortant... pénible car il marque une absence, une beauté disparue,  réconfortant parce qu'il permet un repli intérieur capable de préserver le souvenir de cette beauté passée essentielle...

Le poète en appelle même à ce silence comme une ultime protection, il devient un "grand manteau de nuit", il devient un refuge pour oublier la réalité présente trop déchirante... dans une vision onirique,il devient un oiseau aux "ailes géantes", magnifique image empruntée au monde de la nature et qui renvoie bien à cette "beauté sauvage" que regrette et désire le poète...

 

La mélodie douce restitue une harmonie et une mélancolie face à un monde qui semble perdu... elle se ralentit et devient plus triste encore lors de l'évocation du présent.

 

Pour mémoire : cette chanson sortie en 1980  a été écrite et composée par Jean Ferrat...

 

Les paroles :

https://genius.com/Jean-ferrat-mon-pays-etait-beau-lyrics

 


 

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6 novembre 2015 5 06 /11 /novembre /2015 13:39
Elle sent venir une larme de son coeur...

 

 


La solitude du monde moderne n'est-elle pas effrayante ? Alors que les moyens de communication se multiplient et se développent à l'extrême, alors que des gens sont connectés sur leur ordinateur, leur portable en permanence, la modernité conduit à la plus grande solitude, ce qu'Alain Souchon nomme l'Ultra-Moderne Solitude...

L'auteur nous fait, d'abord, percevoir un décor urbain : "Ça s'passe boul'vard Haussman à cinq heures".

Le regard se porte, alors, sur un personnage isolé et anonyme, comme le montre l'emploi du pronom de la troisième personne, au singulier "elle"...

Le thème de la tristesse transparaît, à travers une larme irrépressible, une larme aussitôt effacée, pour affronter le quotidien, une larme qui semble inexplicable et qui survient brutalement, du fond du coeur...

"Elle sent venir une larme de son cœur 
D'un revers de la main elle efface 
Des fois on sait pas bien c'qui s'passe."

L'auteur s'interroge sur ces "rivières... qui coulent", belle image hyperbolique traduisant un désarroi profond, souligné par l'emploi du pluriel.

Le terme "fourmilière"  restitue bien l'agitation incessante de l'univers dans lequel nous vivons, un monde de fourmis, en perpétuels mouvements, qui ne se rencontrent pas et ne se voient même pas...

Et l'explication de ces larmes est, soudain, donnée dans cette phrase : "C'est l'Ultra Moderne Solitude..."

Les majuscules semblent magnifier cette modernité, alors qu'elle conduit au pire : c'est, là, tout le danger et tout le piège de nos sociétés plongées dans l'excès et la demesure, sans cesse valorisés...

Le couplet suivant nous conduit vers un autre quartier, une autre ville, un autre continent : "Ça s'passe à Manhattan dans un cœur". 

Et l'on retrouve cette même solitude, avec à nouveau l'emploi du singulier "il", un personnage masculin, cette fois, qui éprouve un vague à l'âme et pourtant, il affirme "avoir" tout ce qu'il faut pour être heureux, "amis, soleil, amour, travail..."
"Il sent monter une vague des profondeurs 
Pourtant j'ai des amis sans bye-bye 
Du soleil un amour du travail..." 

L'auteur met ainsi en évidence l'universalité de ce phénomène :"Ça s'passe partout dans l'monde chaque seconde..."

Le pluriel vient, alors, se substituer au singulier, pour montrer que la solitude envahit de plus en plus nos sociétés : "Des visages tout d'un coup s'inondent 
Un revers de la main efface 
Des fois on sait pas bien c'qui s'passe." 

Le verbe "avoir" répété suggère bien l'importance grandissante de l'argent, des possessions dans cet univers : "On a les panoplies, les hangars /Les tempos, les harmonies, les guitares..."

Et l'image qui suit nous fait percevoir un manque de bonheur, un désespoir dans un monde qui a perdu du sens, où la solitude l'emporte, malgré tout : " la musique est, ainsi, mouillée", mouillée de larmes et de tristesse...

Et l'auteur s'interroge, à nouveau, sur ce mystère,

"Pourquoi ce mystère 

Malgré la chaleur des foules 
Dans les yeux divers..."

C'est Laurent Voulzy qui a signé la musique de cette chanson, une mélodie tendre, douce et triste qui restitue un univers lisse et désespéré, à la fois...

Le texte met bien en évidence tout le paradoxe de nos sociétés, à travers les questions qui sont posées : une immense solitude, dans la foule, un immense désarroi, au milieu de tant de richesses....



 

 

 

 

 

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 18:58

journal, Gabriel van Dievoet, projet page LE JOURNAL

Le journal citoyen Agoravox se modernise et adopte une nouvelle présentation... enfin, quand je dis qu'il se modernise, et tente une évolution, c'est une façon de parler, car la nouvelle édition est assez désastreuse...


Les articles se présentent, dorénavant, en file indienne, les uns au dessus des autres, dans une longue colonne, la date de parution n'apparaît plus, en bas de l'article, tant qu'on ne l'a pas ouvert...

 

Les différents étages du journal ont disparu : c'est une présentation uniforme et monotone, sans attraits...

 

Jusqu'alors, on pouvait visualiser différents titres et débuts d'articles, en même temps, car ils étaient placés l'un à côté de l'autre, avec un classement en fonction de l'audience.

 

Vive la modernité !

 

Apparemment, ni les lecteurs, ni les rédacteurs n'ont été prévenus de ces changements : on ne leur a même pas demandé leur avis !

 

L'édition précédente figure en bas de journal, ce qui alourdit encore, un peu plus, la présentation en colonne uniforme...

 

Pourquoi ces modifications qui vont dans le sens d'une uniformité ?

 

Beaucoup de sites connaissent, ainsi, des évolutions : c'est, aussi, le cas d'overblog, dont les nouveaux blogs présentent de nombreux inconvénients : difficulté pour intégrer des photos dans un article, commentaires qui peuvent se décrocher, pagination parfois compliquée...

 

La modernité, à tout prix, nous entraîne vers des dérives et des régressions : ainsi, le nouveau système internet Windows 8 pose des problèmes à de nombreux utilisateurs, un système si innovant qu'il en devient trop complexe...

 

Avec sa nouvelle présentation, le journal Agoravox, s'aligne sur d'autres publications et perd une forme d'originalité : c'est dommage !

 

Les articles publiés sont moins nombreux, moins mis en valeur avec la présentation sous forme de colonne : quel est l'intérêt d'uniformiser ainsi les journaux ?

La standardisation semble gagner du terrain et s'imposer un peu partout...

Un journal citoyen devrait, pourtant, se démarquer du reste de la presse et refuser le conformisme...

 

Il faut craindre pour l'audience de ce journal qui risque, encore, de perdre des lecteurs, devant le peu d'attractivité de la présentation...

 

On peut remarquer que toutes ces évolutions nous sont, le plus souvent, imposées : on ne trouve plus, désormais, dans les magasins, que des ordinateurs équipés du système windows 8... On n'a pas demandé aux lecteurs et aux rédacteurs d'agoravox leur avis : ils ont, soudain, découvert, une présentation différente de leur journal...

 

Nous sommes, donc, contraints d'accepter tous ces changements, même si nous n'y adhérons pas : nous vivons dans une société où nous sommes assujettis à des évolutions permanentes qui ne sont pas forcément des progrès...

 

 

Journal amusant n1



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