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26 mai 2025 1 26 /05 /mai /2025 12:11
Ils sont morts dans la rue...

 

Ils sont morts dans la rue, dans la solitude, la douleur, le dénuement, l'indifférence... Ils sont morts démunis de tout, alors que nous vivons dans une société d'abondance.

"L'an dernier, 855 personnes sans domicile fixe sont mortes dans la rue, un chiffre en hausse par rapport à 2023 selon le décompte du Collectif des morts de la rue qui se charge de ce recensement.

En 2024, six personnes de plus de 80 ans sont mortes dans la rue, en raison des expulsions de plus en plus nombreuses. Du jamais vu !

Adèle Lenormand du Collectif des morts de la rue témoigne :

"C'est quelque chose qui alerte de plus en plus nos partenaires :  le nombre croissant de personnes qui vont être expulsées et qui sont assez âgées, n'ont jamais eu d'expérience de la rue, ou du fait d'être en hébergement et qui peuvent se retrouver particulièrement démunies face à cette situation.

Comme le met bien en valeur la Fondation pour le logement des défavorisés, il y a une augmentation du nombre de personnes sans abri, en France, significative aussi.

 

Cela induit aussi une hausse de la mortalité des personnes qui sont sans abri.

On suit les préconisations des autres associations qui travaillent avec les personnes vivantes, c'est d'avoir un logement pérenne pour toutes et tous, et ensuite, il y a d'autres demandes qui vont être affinées, c'est donc d'avoir un accès aux soins, des garanties pour tout le monde de la même manière, puisqu'on voit que ce n'est pas toujours le cas, que les personnes ne sont pas toujours très bien reçues, ou alors qu'elles vont avoir un accès aux soins qui est plus dégradé.

Mais le coeur du plaidoyer du Collectif, c'est vraiment sur l'accès au logement."

 

Un hommage aux morts de la rue s'est déroulé le 20 mai au Parc de Belleville à Paris.

 

Il est difficile de connaître précisément le nombre de personnes sans domicile en France : elles seraient environ 330.000 selon la Fondation pour le Logement, quand la dernière évaluation officielle de l'Insee, en 2012, estimait leur nombre à 143.000. 

Il y a de plus en plus de personnes isolées, c'est un triste fait de société. La pauvreté, les licenciements, le manque de liens sociaux, cela se ressent depuis le Covid. 

Il est important d'apporter du soutien à ces gens de plus en plus nombreux qui se retrouvent à la rue : un sourire, un bonjour, cela fait du bien au cœur. C'est leur donner une existence, et c'est très important. Ils ont tous des souffrances, un divorce, un problème d'alcool, ou une rupture avec leur famille… 

 

Sources :

11 minutes, 30

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mardi-20-mai-2025-2341494

 

https://www.bfmtv.com/societe/un-hommage-rendu-aux-855-morts-de-la-rue-en-france-en-2024-un-chiffre-au-plus-haut_AD-202505200184.html

Ils sont morts dans la rue...
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29 juillet 2024 1 29 /07 /juillet /2024 12:19
J.O. : cachez ces pauvres que l'on ne saurait voir !

 

Cachez cette misère que l'on ne saurait voir ! Des J. O. inclusifs ? Vraiment ? Qu'en est-il des valeurs de l'Olympisme ?

Blocs de béton, parkings de vélos et gros rochers, la France ne manque pas d’imagination pour éloigner les sans-abri des sites concernés par les Jeux olympiques.

Je précise que ces dispositifs existent déjà dans certains quartiers de ma ville, sous des porches, près de magasins...

"Alors que le collectif Le Revers de la médaille dénonce un nettoyage social de Paris à l'occasion des Jeux Olympiques, plusieurs centaines de sans-abri ont très provisoirement obtenu gain de cause. La préfecture a lancé une opération de mise à l'abri : des bus sont venus chercher les hommes, les femmes et les enfants qui depuis deux jours dormaient dehors devant la mairie du 18e arrondissement.

La mobilisation de ces sans-abri soutenus par des associations a porté ses fruits.

 

Les négociations ont commencé avec une première proposition de la préfecture : 40 places d'hébergement d'urgence, mais ce n'était évidemment pas suffisant pour les centaines de personnes sur place qui ont décidé de maintenir leur occupation.

La préfecture est alors revenue avec une nouvelle offre : des places d'hébergement pour toutes les femmes et les enfants mais pas les maris. 

 

Il aura fallu un deuxième refus, suite à cette proposition, pour que le directeur de cabinet du préfet d'Ile-de- France se rende en personne sur place pour annoncer une opération de mise à l'abri pour toutes les personnes présentes.

Des bus sont partis du 18ème en direction d'hôtels sociaux situés à Villiers-le-Bel et Gennevilliers en Ile de France, un détail très important puisque la majorité de ces familles ont leur vie ici : travail, médecin ou encore rendez-vous administratifs pour leur demande de régularisation.

 

Mais le soulagement n'a duré que quelques minutes, car juste après l'annonce, des forces de l'ordre sont arrivées pour former un périmètre autour du parvis de la mairie.

Problème : à ce moment-là, les familles n'étaient pas toutes regroupées, selon des témoins sur place, une cinquantaine de personnes sont restées en dehors du périmètre et n'ont donc pas pu monter à bord des cars...

Autre question sans réponse : quelle sera la durée de l'hébergement d'urgence ? Contactée, la préfecture reste évasive... plusieurs semaines, à préciser.

Chez Utopia 56, personne ne se fait d'illusion, confie un bénévole, avant de conclure :" il ne fallait pas entacher la carte postale, mais dès la fin des Jeux, tout le monde sera rejeté à la rue"..."
 

 

Sources :

 

à 3 minutes, 19 secondes :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-jeudi-25-juillet-2024-3282001

 

 

https://www.huffingtonpost.fr/jo-paris-2024/video/jo-de-paris-2024-mobilier-anti-sdf-et-anti-migrants-installes-a-paris-on-fait-le-point_237376.html

J.O. : cachez ces pauvres que l'on ne saurait voir !
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15 janvier 2024 1 15 /01 /janvier /2024 13:30
On meurt encore de froid en France, en 2024...

 

Un froid vif ces jours-ci sur la France et le sud n'est pas épargné : le froid s'est installé même en Provence...

 

Et le plan grand-froid mis en place est loin d'être suffisant : ainsi, une femme a été retrouvée morte dans la rue sous sa couverture à Carpentras, dans le Vaucluse. La sexagénaire, suivie par une association, "est probablement morte de froid, mais une autopsie doit être réalisée pour le confirmer", a indiqué une porte-parole de la direction départementale de la sécurité publique aux médias. Le département n’avait pas été placé en vigilance "grand froid".

 

Un autre SDF a été retrouvé mort dans une cave de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, près de Paris. Il avait pu se réfugier dans ce local en dessous d'une ébénisterie, avec l’accord du propriétaire. C’est justement ce dernier qui l’a trouvé, inanimé. Une autopsie doit être réalisée pour confirmer la cause de son décès, a précisé la source policière. Il était âgé de 69 ans.

 

Un homme de 58 ans a encore été retrouvé mort le 12 janvier, alors qu'il dormait dans un abri de fortune à Sarcelles.
Il s'agit du troisième sans-abri ayant été tué par la vague de froid qui traverse actuellement la France.

L'homme sans domicile fixe âgé de 58 ans a été retrouvé vers 21h dans un abri de fortune composé de tôles à Sarcelle, dans le Val-d'Oise, selon les pompiers à l'AFP.

 

Une honte pour notre pays ! On meurt encore de froid en France au XXIème siècle, en 2024.

Dormir dans la rue par des températures hivernales, c'est s'exposer au pire, aux maladies, à la souffrance, à la mort.

Plus de 600 personnes sont mortes à la rue en 2022. Un chiffre indécent.

 

En 2018, j'écrivais un article sur ce même sujet : depuis, rien n' a été fait pour enrayer ce phénomène.

Alors que tant d'appartements, tant de maisons, tant de locaux restent inoccupés, des gens privés de logement risquent de perdre la santé et la vie, meurtris par le froid.

 

Et ces morts passent inaperçus dans les grands médias : pudiquement, on ferme les yeux devant ce fait inacceptable dans une société moderne et civilisée.

Pudiquement, on préfère occulter ce qui dérange notre petit confort.

A peine quelques articles sur internet.

Quelques mots qui énoncent les faits, comme si c'était chose banale et ordinaire...

 

Dans la rue, les SDF fragilisés par la précarité ont une espérance de vie de 49 ans en moyenne : et le froid n'est pas le seul responsable... violence, maladie, agression, accident, détresse...

 

On a beaucoup parlé du remaniement du gouvernement ces jours-ci, mais que font les responsables politiques pour résoudre ce problème : de plus en plus de sans abris dans nos rues ?

 

Sources :

https://www.huffingtonpost.fr/life/article/le-plan-grand-froid-ne-suffit-pas-pour-aider-les-sans-abris-alerte-la-fondation-abbe-pierre_228115.html

 

https://www.lepoint.fr/societe/episode-de-froid-une-femme-sans-domicile-fixe-de-60-ans-retrouvee-morte-dans-la-rue-09-01-2024-2549387_23.php

 

https://www.huffingtonpost.fr/faits-divers/article/episode-de-froid-deux-sans-abri-retrouves-morts-a-cause-des-temperatures-glaciales_228139.html

 

 

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28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 09:44
Société : du dédain pour les faibles...

 

Dans une société où triomphent la performance, la rapidité, l'efficacité, les faibles sont les premières victimes du dédain...

On les efface, on veut les oublier, surtout ne pas les voir... comme s'ils dérangeaient la bonne conscience...

 

C'est ainsi que les vieux sont relégués dans des maisons de retraite, désignées par cet acronyme : EHPAD.

"Ces machines à broyer les vieux le font en toute impunité avec la complicité des États. On tue les vieux dans les Ehpad du monde entier. Dans ces zones de non-droit, mauvais traitements et défaut de soins ne sont que des "dysfonctionnements" graves, pour Brigitte Bourguignon, Ministre de la Santé, empêchant la bientraitance, mais qui ne relèvent pas de la justice. Il est pourtant urgent de regarder la réalité en face et d'agir."

 

Les faibles, ce sont aussi les gens malades, parfois abandonnés sur des lits d'hôpitaux, dont on connaît aussi les dysfonctionnements graves : manque de personnel, de moyens, de lits, etc.

 

Les faibles, ce sont encore les pauvres, "un qualificatif minorant exprimant le dédain", comme l'écrit Christian Vigouroux.

Eux aussi, on préfère ne pas les voir : les SDF dans nos rues sont souvent invisibles pour la plupart des passants, on ne les voit pas, on ne les regarde pas...

 

Et puis, il y a les gros, les enrobés, les obèses, ceux qui sont en surpoids...

"Il ou elle souffre, en France, en Allemagne et ailleurs, de l'assimilation trop automatique par les tiers et les employeurs entre surpoids et absence de volonté, de maîtrise de soi au-delà même des canons de la beauté. Cette présomption de faiblesse projetée sur le gros est le premier facteur de dédain à son détriment." écrit Christian Vigouroux.

Et il rajoute : "Le dédain des gros(ses) est aujourd'hui un phénomène d'avenir : l'obésité en augmentation chez les Français, la hausse de l'indice de masse corporelle est particulièrement sensible parmi les plus jeunes. Elle frappe en priorité les milieux défavorisés et concerne plus le Nord-Est que le Sud-Ouest. Le dédain retrouve ses cibles favorites."

 

Ainsi, dans nos sociétés vouées à la vitesse, les catégories les plus faibles sont les cibles et les victimes du dédain : on refuse de les prendre en considération, on les cache, on les occulte, on ne veut pas les voir...

 

 

Sources : 

Un ouvrage de Christian Vigouroux : La société du dédain

 

https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/on-tue-les-vieux-dans-les-ehpad-du-monde-entier-avec-la-complicite-des-etats

 

 

 

 

Société : du dédain pour les faibles...
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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 08:53
En France, on meurt encore de froid...

 

 

En France, à notre époque, au XXIème siècle, on meurt encore de froid...

Est-ce possible ? Est-ce concevable ?

Alors que tant d'appartements, tant de maisons, tant de locaux restent inoccupés, des gens privés de logement risquent de perdre la santé et la vie, meurtris par le froid.

 

Un sans-abri de 35 ans a été ainsi retrouvé mort dimanche matin par deux autres SDF, probablement en raison du froid, à Valence où le thermomètre est descendu jusqu'à - 3 degrés dans la nuit.

Ce mort passe presque inaperçu dans les journaux : pudiquement, on ferme les yeux devant ce fait inacceptable dans une société moderne et civilisée.

Pudiquement, on préfère occulter ce qui dérange notre petit confort.

A peine un petit entrefilet publié sur le journal Le Point...

Quelques mots qui énoncent les faits, comme si c'était chose banale et ordinaire...

 

Alors que le plan Grand froid a été activé, alors que la France connaît une vague de froid polaire, venu de Moscou, des hommes, des femmes, des enfants  restent encore démunis et abandonnés, face aux morsures de l'hiver.

Comment résister à ce froid intense accentué par un vent du Nord ?

Comment se protéger d'un froid si  terrible quand on vit dans la rue ?

 

Comme chaque année, des SDF sont victimes des rigueurs de l'hiver.

Comme chaque année, le problème se pose toujours plus aigu et terrible.

 

Certains vont jusqu'à dire que de nombreux SDF refusent des hébergements...

Mais pourquoi les refusent-ils si ce n'est parce que la promiscuité rend ces logements invivables ?

Il faut revoir la politique d'hébergement, offrir la possibilité à chacun d'être en chambre individuelle et de pouvoir passer des nuits tranquilles et sereines.

 

Un homme de 35 ans est mort, une vie sacrifiée dans l' indifférence générale.

Un homme jeune a perdu la vie à cause de l'individualisme qui caractérise nos sociétés.

Vendredi dernier, c'était un homme de 62 ans logé dans une cabane qui était retrouvé mort dans les Yvelines.

 

Et bien sûr, il est probable que la liste des victimes du froid va encore s'alourdir.

Dans la rue, les SDF fragilisés par la précarité ont une espérance de vie de 49 ans en moyenne : et le froid n'est pas le seul responsable... violence, maladie, agression, accident, détresse...

 

 

 

 

 

En France, on meurt encore de froid...
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28 décembre 2017 4 28 /12 /décembre /2017 10:22
Cachez ce pauvre !

 

 

Cachez ce pauvre que je ne saurais voir... La pauvreté n'a pas la cote, elle se doit d'être masquée, oubliée.

La Fondation Abbé Pierre dénonce une nouvelle fois les installations anti-SDF qui se sont généralisées en France ces dernières années...

 

Alors que le nombre de pauvres ne cesse de croître, on veut les empêcher de vivre même dans la rue.

Des pics en béton, des mobiliers inclinés, des jets d'eau froide qui se déclenchent au moindre mouvement, tout est bon pour faire fuir les sans-abri...

Il est vrai que dans nos sociétés d'abondance, on a du mal à concevoir tant de misères.

 

On éprouve comme un malaise quand on aperçoit au détour d'une rue un de ces êtres qui n'a presque plus d'apparence humaine : posé sur un trottoir, dans une attitude soumise, l'air abattu...

On se demande comment tant de détresses sont possibles, alors que nous vivons dans une société de consommation effrénée.

 

En cette période de Noël, nos supermarchés regorgent de nourriture, les rayons des foies gras débordent, les bûches colorées s'alignent sur les étals, déclinant toutes les formes, toutes les saveurs possibles et imaginables... Bûches glacées, bûches pâtissières, bûches rouges, vertes, jaunes... C'est un délire et une débauche de crèmes fouettées, de chantilly, de délices de chocolats...

Des verrines, des amuse-bouches, des macarons, des gougères de toutes sortes, des volailles en veux-tu en voilà, des poulardes dodues, des chapons, des oies... Des vins de toutes sortes, Sauternes, Champagne, Bordeaux... Un débordement de luxe inouï...

 

Comment de telles fractures sont-elles possibles ?

 

Le gouvernement s'apprête à augmenter la CSG, le prix du gasoil, celui du gaz, une façon de ponctionner les catégories les plus modestes, de créer encore plus de pauvres...

Où est la promesse d'accroissement du pouvoir d'achat, alors que les prix flambent ?

 

Le fossé ne cesse de se creuser entre les plus riches et les plus pauvres.

D'un côté, des nantis qui sont gavés de privilèges, de l'autre, des crève-la-faim, des misérables.

Des misérables, comme on l'était au XIX ème siècle, du temps de Victor Hugo...

 

Sommes-nous nous donc voués à un monde de régressions et d'injustices ?

Quand les hommes politiques prendront-ils vraiment conscience des difficultés que vivent les gens de peu ?

Quand prendront-ils des mesures pour éradiquer la pauvreté dans un monde où tant de richesses sont disponibles ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Cachez ce pauvre !
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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 10:51
La neige !

 

 

 

En ce début du mois de Décembre, la neige est déjà arrivée sur de nombreuses régions : aussitôt, tout le monde se réjouit, les vacances de Noël approchent, les stations de ski se préparent à recevoir des touristes...

La neige ! Et aussitôt, on reçoit des annonces publicitaires :

"Vous êtes au courant ? La neige est arrivée dans nos stations !"

 

On comprend que des enfants puissent se réjouir de l'apparition de la neige, mais ce délire autour de la neige me paraît bien excessif.

Il s'agit de promouvoir les stations de ski, d'inciter les gens à opérer une migration massive vers les chaînes de montagne.

 

Mais, la neige signe surtout l'arrivée de l'hiver, des températures en baisse, des difficultés pour circuler, du verglas, des intempéries...

Pourquoi tant d'engouement pour la neige ?

C'est que nous sommes dans une société où le divertissement, les vacances, le plaisir l'emportent sur toute autre considération. La neige ? Une bonne nouvelle ? Pour les skieurs et les amateurs de glisse, sans doute...

 

Mais qu'en est-il des SDF ? De ceux qui ont des difficultés à se chauffer ? Qu'en est-il des pauvres ? Dès qu'arrivent les grands froids, les plus démunis souffrent et risquent leur vie dans la rue.

 

Comment peut-on se réjouir de l'arrivée de la neige, alors que tant de gens sont privés de logement, et ne peuvent se protéger du froid ?

La neige, c'est pour les riches, les très riches, ceux qui peuvent se payer des vacances au sport d'hiver. La neige est devenue un luxe réservé à une élite qui se délecte des plaisirs de la glisse. 

 

Mais combien de miséreux voit-on sur nos trottoirs, qui, dès l'arrivée des grands froids, subissent les rigueurs de l'hiver ? Combien d'entre eux survivront à cette épreuve ?

Nos sociétés d'abondance ne sont même pas capables d'offrir un toit à ces exclus de la société.

 

Noël approche, les magasins regorgent de marchandises, les victuailles s'entassent dans les rayons, la grande course aux achats a commencé.

Partout, c'est une profusion de produits qui s'offrent aux regards, c'est une débauche de friandises qui attirent les clients.

 

Mais, dans la rue, des exclus de l'abondance connaissent les pires douleurs et les pires angoisses.

 

 

 

 

 

Photos : Pixabay

La neige !
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8 septembre 2017 5 08 /09 /septembre /2017 14:20
Un pauvre dans la ville...

 

 

C'est l'été finissant... Tout le monde se hâte dans la rue et vaque à ses occupations : courses, balades, lèche-vitrines.

L'air est léger, une ambiance de vacances, encore...

Je fais partie de ces passants qui profitent de ces derniers jours de l'été pour déambuler dans la ville et me rendre dans une librairie afin de choisir quelques livres.

Beaucoup de monde dans les rues, aux terrasses des cafés... on sent une joie de vivre, un besoin de goûter cette après-midi d'été, et de se détendre.

J'approche enfin de mon but : la librairie...

 

Et soudain, une vision étrange sur le trottoir : un être est assis sur le sol, la tête en bas, comme terrassé par la misère, le désarroi le plus total.

Un SDF est là, installé sur le trottoir, adossé à un caddie rempli de sacs en plastique...

Qu'a-t-il encore d'humain ?

Plus d'expression, plus de visage, plus de regard, il a l'air de dormir et de s'effacer peu à peu.

Ses jambes à demi dénudées dans son bermuda laissent voir des ulcères rougeâtres, ses pieds chaussés de sandales ne sont plus ceux d'un humain : les ongles démesurément longs et sales font penser à ceux d'un animal.

Il semble ne plus faire partie de notre monde...

 

Les gens passent, indifférents, pressés, gênés.

La vision est dérangeante : comment ne le serait-elle pas ?

C'est la confrontation de deux mondes parallèles qui s'ignorent.

Je n'ose même pas, moi aussi, le déranger, alors qu'il semble dormir.

Et je me rends dans la librairie où je passe un long moment à choisir des livres.

 

De retour dans la rue, le pauvre est toujours là : il s'est réveillé et je vois qu'il tient, dans ses grosses mains quelques menues piécettes.

Je dépose, alors, dans le creux de sa main une pièce de deux euros.

Soudain, le pauvre se redresse, me regarde, retrouve son humanité et prononce bien distinctement ces mots : "Dieu vous le rendra..."

Soudain, une voix bien distincte, un regard, un visage, une envie de communiquer, de partager...

 

J'ai vraiment l'impression d'être retournée au Moyen Age, dans un monde où règnent des inégalités criantes, la misère la plus totale.

J'ai vraiment l'impression d'être devant une scène qui appartient à une autre époque...

 

Plus loin, je suis soudain interpellée par un policier qui me demande de passer sur le trottoir d'en face, car un tournage a lieu dans la ville.

Effectivement, j'aperçois une caméra qui filme en travelling des monuments : toute une équipe de tournage s'affaire et les badauds observent de loin ce spectacle.

Me voici passée soudain du Moyen Age au XXI ème siècle...

Me voici revenue à une autre réalité de notre monde.

On tourne un film dans la ville : la modernité est là, palpable, évidente...

 

Et pourtant, je viens de vivre une scène digne d'une époque lointaine, une scène d'une grande violence...

Toute la misère du monde dans un seul être... et tout autour, un gouffre d'indifférence et d'insouciance...

 

 

 

 

 

 

Un pauvre dans la ville...
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