En ce début d'année scolaire, l'ennui fait la Une de certains journaux, un ouvrage est même consacré à ce thème : intitulé "Longtemps, je me suis ennuyée à l'école", c'est un témoignage à la fois amusant et accablant sur l'école.
Lola Vanier écrit ses souvenirs d'école et dénonce un système éducatif où règne l'ennui...
Elle égrène, ainsi, des portraits d'enseignants assez caricaturaux : "Le professeur d’anglais se répandant en remarques sarcastiques pour ne pas perdre la face ; le professeur d’histoire-géo dictant son cours sans jamais poser une seule question à sa classe ; un autre se perdant dans des digressions infinies sur le sentiment national - si loin du sujet qu’elles en deviennent drôles ; la professeur de SVT en guerre avec ses élèves, qui du coup la laissent se débattre avec un rétro-projecteur rétif."
Bien sûr, l'ennui peut s'immiscer dans les salles de classe, à tout moment, bien sûr, les enseignants ont des difficultés à capter l'attention des élèves, plus encore l'après midi que le matin...
Mais, il est bien évident que les écoles, les lycées et les collèges ne sont pas des annexes du Club Méditerranée : eh oui, ce sont des lieux de travail, de réflexion, de transmission des connaissances et l'on ne peut y passer son temps à s'amuser...
Il peut arriver qu'on s'y ennuie, car chaque élève a des goûts, des affinités pour certaines disciplines, on peut ne pas aimer les maths, la physique ou le français, mais, en général, chacun peut éprouver de l'intérêt et de l'attrait pour des matières qui l'intéressent.
Qui ne s'est jamais ennuyé à l'école, pendant certains cours ? Moi-même, je n'étais motivée ni par la physique, ni par les mathématiques, et j'ai dû subir ces enseignements.
Malgré tout, j'ai pu acquérir quelques notions essentielles de calcul, de géométrie...
L'ennui n'est-il pas formateur ? Il nous apprend la patience, il nous montre que la vie ne peut être constituée uniquement de plaisirs.
Dans nombre d'activités et de métiers, l'ennui peut intervenir.
Nos sociétés sont avides de plaisirs et de bonheurs, mais, enfin ! on ne peut vivre dans une euphorie permanente, l'ennui fait partie de la vie, et c'est en le dépassant que l'on peut progresser et évoluer...
Les élèves sont soumis à un emploi du temps bien rempli, et l"ennui, la fatigue sont parfois au rendez-vous.
Qui pourrait s'en étonner ? Grâce à cet ennui, on apprend la vie, ses difficultés, ses obstacles, on comprend que rien n'est facile, et qu'il faut franchir des épreuves pour avancer.
Il est vrai que les adolescents d'aujourd'hui sont accaparés par une multitude de tentations et de loisirs, ils sont souvent plus intéressés par leur profil Facebook que par la littérature ou les mathématiques.
Mais la vie ne peut être constituée que de bonheurs, non, la vie est plus complexe et les jeunes esprits doivent être préparés à cet état de fait : le bonheur perpétuel n'existe pas, c'est une utopie.
Les professeurs ne peuvent être jugés responsables de tous les maux que connaissent les adolescents : devant des classes surchargées, il n'est pas facile de susciter l'intérêt de tous les élèves, des collégiens ou des lycéens qui ont, aussi, leurs problèmes...
Il serait, sans doute, plus facile de motiver les adolescents dans des structures moins lourdes, chaque élève pouvant, alors, mieux parriciper au cours, de manière vivante.
Mais, qu'on ne rêve pas, on ne pourra jamais évacuer l'ennui du système scolaire, et ce, pour de multiples raisons : le manque d'intérêt des élèves pour certaines disciplines, une forme de paresse, l'envie de rêver qui fait partie de l'adolescence, ou encore une fatigue, une lassitude qui peuvent s'installer...
La réforme des collèges prévue pour 2016 prétend annihiler et faire disparaître l'ennui, grâce à l'interdisciplinarité... ne nous leurrons pas : ce n'est pas en gommant les difficultés, que l'ennui va s'effacer, bien au contraire : c'est en se confrontant à des obstacles que l'élève a envie de progresser...