On assiste à une sorte de banalisation de l'insulte et des agressions verbales à l'égard des enseignants : telles sont les conclusions inspirées par le bilan des sinistres enregistrés, l'an dernier, par la Maif...
En classe, les enseignants sont soumis à des pressions, de toutes sortes, de la part des élèves mais aussi des parents qui interviennent, de plus en plus souvent, dans les établissements.
Le climat est parfois délétère : par internet, les élèves se mettent à proférer des insultes contre les professeurs et l'anonymat peut encourager cette pratique.
Dans nombre de cas, la responsabilité des enseignants est engagée et ils sont facilement mis en cause : pour un bras cassé lors d'une récréation surveillée par un professeur, des parents peuvent porter plainte...
En fait, on le constate de plus en plus : la violence n'est pas inhérente au milieu scolaire, elle se développe partout dans nos sociétés : agressions physiques et verbales en tous genres... La crise et ses conséquences aggravent la situation...
Mais les enseignants deviennent les boucs émissaires du système : dans tous les cas, on les juge responsables et on les juge même parfois responsables de l'agressivité des élèves : c'est un comble !
Les victimes deviennnent des coupables ! Quand les parents ne soutiennent plus les enseignants dans leurs tâches, quand ils viennent contester des notes ou des sanctions, les pédagogues se retrouvent isolés, d'autant que la hiérarchie ne les soutient pas toujours.
Il faut absolument restaurer la confiance et comprendre que l'enseignant accomplit un métier de plus en plus difficile, dans certains collèges, où la délinquance se développe.
Certains vont travailler, la peur au ventre : est-ce admissible ? Les enseignantes, notamment, peuvent se sentir menacées par leurs élèves.
Un professeur ne peut être jugé responsable de l'échec de certains élèves, car les adolescents n'ont pas tous des motivations suffisantes pour travailler...
Il est, ainsi, de plus en plus difficile d'obtenir,de la part des élèves, un travail sérieux fait à la maison : les jeunes soumis à la tentation d'une multiplicité de loisirs ne savent plus se concentrer sur une lecture, un exercice.
L'univers des loisirs s'impose auprès des plus jeunes : portables, ordinateurs, jeux vidéos...
Dès lors, l'enseignant doit montrer à chacun tout l'intérêt de la culture qui permet un enrichissement, un épanouissement. Mais la tâche s'avère de plus en plus complexe dans une société où l'argent, l'avoir, le paraître l'emportent sur l'être...