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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 15:02
Ma patrie, c'est la langue française... Belle formule à retenir !

 

 


"Ma patrie, c'est la langue française...", disait Camus...

 

Belle formule à retenir ! Notre langue n'est-elle pas un patrimoine essentiel qu'il nous faut préserver et honorer ? Elle est si précieuse, si menacée par les assauts de tant d'anglicismes triomphants.

 

La langue de Rabelais, celle de Montaigne, de Hugo, de Verlaine mérite d'être vénérée et célébrée.

Elle est si belle, si diverse, si féconde et si riche...

Elle a inspiré tant d'auteurs prolifiques.

Elle est riche de mots, d'idées, de révoltes, de poésie.

 

On est sensible à la verve d'un Rabelais qui joue avec les mots, à la poésie de Hugo, à celle de Chateaubriand, on aime le style épique de Zola, l'âpreté de Maupassant, ou encore la pensée humaniste de Montaigne.

 

Notre littérature est notre patrimoine, un terreau qui nous nourrit de sa diversité, de ses éclats...

 

Les mots de notre langue, issus du passé, nous relient à notre histoire : c'est, là, un ancrage essentiel. Les mots que nous utilisons ont une histoire, ils ont connu des évolutions de sens...

 

Ces mots nous aident à penser, à communiquer avec clarté, ils sont aussi, parfois, emplis de poésie, et de mystères...

 

Certes, le français est une langue réputée difficile, elle l'est par bien des aspects, mais c'est ce qui en fait toute la richesse et toute l'originalité.

 

Oui, j'aime ma langue et ses mots, j'aime ses sonorités éclatantes ou plus douces, c'est la langue de mes parents, de mes amis, de ma famille, elle me relie aux autres, gens du présent et du passé, elle me relie à des auteurs, à une pensée, à des réflexions, à une culture ancienne, latine, grecque, multiple, elle me relie à mon pays...

 

C'est un lien fondamental, un repère important.

Comment ne pas chérir cette langue qui a donné lieu à des oeuvres remarquables ?

 

On lit une page de Chateaubriand et on entre dans un univers poétique, des paysages somptueux...

 

On lit un chapitre de Montaigne et on se prend à douter, à peser le pour et le contre, à se poser des questions essentielles.

 

On découvre un extrait de Camus, on est ébloui par des paysages du sud, aux senteurs d'absinthe...

 

On aime le théâtre de Molière, ses messages universels, la dénonciation de l'hypocrisie, la critique du fanatisme religieux, l'éloge de la lucidité...

 

On lit un conte de Voltaire et on est emporté dans un tourbillon d'aventures invraisemblables servant à dénoncer les horreurs et l'absurdité de la guerre, à fustiger l'intolérance, le règne de l'argent...

 

La langue française riche de mots nous enivre de poésie, d'harmonie, elle décline toutes sortes d'images, de rêves, de réflexions, elle doit susciter toute notre curiosité et une envie de la préserver...

 

"Ma patrie, c'est la langue française..." Nous devrions tous adopter cette devise, afin de faire rayonner notre langue,  la servir et l'aimer...

 

 


 

 

 

Ma patrie, c'est la langue française... Belle formule à retenir !
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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 14:37
Les fées nous échappent...

 

 


"Les fées nous échappent. Elles sont radieuses et on ne peut les saisir, et, ce qu'on ne peut pas avoir, on l'aime éternellement."

On doit cette belle définition des fées à Jules Renard, une définition pleine de poésie et de grâce...




Issu du latin "fatum", le destin, la fée est bien celle qui préside au destin humain... C'est elle qui, dans les contes de notre enfance, décide des dons accordés à chacun.

La fée dit et prédit ce que sera l'avenir : le mot "fatum" vient d'un verbe latin, "fari : dire, parler."


Ce mot d'une seule syllabe "la fée" traduit une sorte de magie, de fulgurance ! La fricative "f" très douce évoque bien le monde de l'enfance...


Voilà un mot simple constitué d'une seule voyelle entendue, une voyelle feutrée qui restitue une certain mystère...

Qui n'a jamais rêvé d'être une fée dotée de tous les pouvoirs ? 


Morgane, Mélusine, Viviane, la dame du lac, Fata, Ondine, que de noms empreints de charmes et de douceurs !


Fées des ondes, des arbres, de la terre, des forêts, fées de Brocéliande, la forêt mystérieuse !

Le "farfadet" appartient à la même famille de mots et désigne un lutin, une petite créature légendaire, qui hante les forêts.

La "fadette" est une petite fée, comme l'indique le suffixe de diminutif, elle a donné son nom à un célèbre roman de Georges Sand, La petite Fadette... La Fadette, qui considérée comme une sorcière, est rejetée de tous ceux qui se fient à sa misérable apparence.


Curieusement, l'adjectif "mauvais" doit être rattaché à ce même radical, bien que la forme ancienne ait évolué phonétiquement : "malifatius" signifie "affecté d'un mauvais sort"...


Philtres, incantations, formules magiques viennent à l'esprit quand on évoque l'univers des fées, enchantements, envoûtements, secrets....

Les fées nous échappent : elles peuvent virevolter dans l'air, tels des papillons, elles ont le pouvoir de s'évanouir et de disparaître brusquement... puis de réapparaître.


Elles sont environnées d'éclats d'étoiles, elles nous font rêver, en même temps, leur pouvoir est terrible : elles décident du destin humain, peuvent jeter des sorts, telles des sorcières, elles peuvent se venger d'une manière terrifiante.

Mélusine, merveille ou brouillard de la mer, Viviane, pleine de vie, ardente, Morgane, née de la mer, la brillante.... De nombreux noms de fées sont valorisants et empreints de poésie.

Les fées nous entraînent dans l'univers merveilleux des contes, elles nous font rêver, nous enchantent ou nous terrifient de leurs pouvoirs magiques.






 

Les fées nous échappent...
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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 13:04
Mal de pierres de Nicole Garcia : sensibilité, émotion, romanesque...

 


 

Un film, porté par une actrice forte et sensible à la fois, des histoires d'amour passionnées et ardentes, le bonheur à portée de mains que l'on ne voit pas, la dureté de la vie marquée par des épreuves à traverser... on est ému par ce film de Nicole Garcia qui nous raconte une histoire de femme et d'hommes.

 

Marion Cotillard qui incarne le rôle de Gabrielle, l'héroïne du film, nous fait croire à son personnage d'amoureuse rêveuse, qui s'enflamme de passion pour des hommes inaccessibles.

 

On la suit dans sa vie amoureuse, avec tendresse : elle dégage une vérité, tout en incarnant un être romanesque qui veut vivre des passions absolues.

 

En toile de fond, la Provence, ses pins, ses cigales, ses paysages de collines, ses champs de lavande, et puis, bien sûr, la Méditerranée, ses calanques, ses côtes abruptes...

 

La réalisatrice, Nicole Garcia sait incontestablement filmer le sud et les acteurs qu'elle met en scène.

 

Gabrielle, mariée par sa mère à un ouvrier agricole, rêve à d'autres amours...

 

D'abord un professeur qu'elle ne parvient pas à séduire, car il est déjà marié : la sensualité, la violence de la passion s'emparent de l'héroïne qui devient un personnage tragique, accablée par la force de ses émotions et de ses sentiments.

 

Puis, alors que Gabrielle est en cure pour soigner son "mal de pierres", elle rencontre un lieutenant blessé lors de la guerre d'Indochine, un beau ténébreux, et, immanquablement, elle tombe sous son charme.

 

Elle tente de le séduire et encore une fois, cet homme se dérobe à son amour : il sait qu'elle est mariée.

 

Le jeune homme quitte l'établissement de cure, laissant la jeune femme à son désespoir.

Pourtant, on le voit réapparaître, et il finit par céder, lui aussi, à la passion amoureuse.

On est sous le charme de cette barcarolle de Tchaikovski, jouée au piano par André Sauvage, ce beau lieutenant qui fait rêver Gabrielle.

 

La suite du film nous réserve des surprises, un rebondissement final, plein de sensibilités.

Quant au message délivré par ce long métrage de Nicole Garcia, il nous concerne tous : ne cherche-t-on pas sans arrêt un bonheur inaccessible, alors qu'il est là tout proche, à portée de mains ?

 

On peut percevoir d'autres messages, encore : l'amour, le vrai est une acceptation de l'autre, de ses manques, de ses faiblesses.

 

L'humanité des êtres se cache, aussi, parfois sous des apparences frustes et banales.

 

Enfin, Gabrielle, l'héroïne est sans doute marquée par son éducation, le désamour de sa mère.

 

Nicole Garcia a réalisé, là, une oeuvre sensible, humaine, pleine de vérité et de romanesque...

 

Ce film  a été adapté d'un roman italien, Mal di pietre de Milena Agus. 

 

 

 

 

 

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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 17:09
En France, des territoires interdits aux femmes...

 

 


 

Un reportage diffusé lors du journal de 20 heures de France 2 montre des quartiers, des rues où les femmes semblent comme "effacées"...

 

Dans certains quartiers populaires, les hommes sont omniprésents alors que les femmes ne sont même pas tolérées.

 

Des territoires réservés aux hommes : peut-on le concevoir en France, dans notre pays ?

 

Dans une banlieue parisienne, on découvre un bar où seuls les hommes sont admis : dès que deux femmes entrent dans l'établissement, on leur fait comprendre qu'elles ne sont pas les bienvenues.

"Vous cherchez quelqu'un, madame ? Le mieux, c'est d'attendre dehors... ici il n'y a que des hommes", affirme un des clients attablés.

Et il enchaîne : "Les femmes restent chez elles... dans ce café, il n' y a pas de mixité... t' es dans le 93, c'est comme au bled...", 

 

Cette dernière phrase est particulièrement révélatrice : certains quartiers deviennent des territoires étrangers où règnent d'autres lois, celle d'un Islamisme intolérant et sectaire.

 

Et les interdits se multiplient : il faut s'habiller d'une certaine façon, il ne faut pas fréquenter certains lieux, il ne faut pas se maquiller...

 

On se retrouve devant une conception archaïque du rôle de la femme : elle doit s'occuper de son ménage, rester confinée chez elle, s'activer à des tâches ménagères.

 

Traditions, culture, religion : quelles sont les raisons de cette exclusion des femmes ?

L'Islam radical s'impose dans certains territoires de la République et ce n'est pas admissible : on ne peut, au nom de la tolérance, accepter de telles régressions.

 

Les femmes dans notre pays ont acquis des droits qu'il faut préserver sur tous les territoires de la République, et aucune exception ne doit être admise.

Les femmes ne peuvent être exclues, ainsi, de certains quartiers : de fait, la peur les empêche souvent de s'affirmer et de se rendre dans certains lieux.

 

Quand l'obscurantisme s'installe, qu'il triomphe, le communautarisme se fait plus présent, encore plus pesant.

 

Le machisme, l'homme qui impose sa loi : les femmes ont encore à lutter pour défendre leurs droits, leurs libertés.

 

En France, hommes et femmes doivent pouvoir cohabiter sans aucun problème, où que ce soit, les femmes ont le droit d'exister et de manifester leur présence.

 

 

 

 

 

 

En France, des territoires interdits aux femmes...
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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 10:23
L'épiphanie remonte aux origines du monde...

 

 


 

L'épiphanie : voilà un mot plein de mystères et chargé d'histoire... Le mot "épiphaneia" remonte à la langue grecque où il désigne une apparition divine, parfois, aussi, le jour qui se lève et fait surgir la lumière.

 

Le terme a été, ensuite, adapté dans la religion chrétienne, il évoque la visite des Rois mages venus célébrer la naissance du  Messie et lui offrir des cadeaux somptueux : l'or, la myrrhe et l'encens.

 

La myrrhe, résine aromatique, baume cutané, symbole de vie, l'encens, résine aux senteurs divines, l'or si rare et précieux...

La myrrhe, l'encens, des mots mystérieux, emplis de poésie, suggèrent des trésors recherchés et prisés.

 

Melchior, Gaspard, Balthazar, venus d'Europe, d'Asie, d'Afrique rendent hommage au nouveau-né.

De nombreux tableaux représentent cette scène : peintures de Fra Angelico, Botticelli, fresques de Cappadoce, icônes byzantines, tant d'oeuvres qui suscitent l'imagination...

Les Rois Mages installés dans la crèche sont des personnages somptueusement vêtus d'habits et de brocarts colorés...

 

Mais, comme la fête de Noël, l'épiphanie est, à l'origine, une célébration païenne de la lumière...

 

Le mot rayonne : il symbolise, d'abord, une manifestation de la lumière qui renaît après le solstice d'hiver...

 

Labiale, fricative confèrent de la douceur à ce nom venu d'un lointain passé, douceur de la lumière qui s'annonce, douceur des jours qui grandissent et qui préparent un renouveau.

 

L'épiphanie remonte aux origines du monde : une envie de célébrer une forme de renaissance, un espoir attendu.

 

En ce début de l'hiver, quand les froids sont rudes et glacés, on aspire plus particulièrement à des horizons plus chaleureux. On guette, au fil du temps, la croissance des jours.

 

L'épiphanie renvoie, aussi, à l'enfance, à ce jour unique où l'on tirait les rois : de nos jours, la galette est devenue le quotidien de beaucoup de familles, au mois de janvier.

 

Mais, autrefois, on fêtait l'Epiphanie le 6 janvier : c'était un jour unique où l'on se réunissait devant la galette et où était élu le roi ou la reine de la fête.

 

En Provence, c'était une couronne des rois, garnie de fruits confits qui faisait office de galette... un rituel ancien qui s'est perpétué : les enfants sont invités à désigner le morceau de gâteau qui revient à chaque convive.

 

L'occasion de se réunir autour d'un dessert festif, l'occasion de couronner un roi ou une reine, celui ou celle qui a découvert la fève ou la petite figurine cachée dans la brioche...

 

Un rituel païen, malgré l'origine chrétienne de cette fête, un rituel sympathique, chaleureux...

 

Un rituel qui mérite d'être préservé, même si l'on n'est pas croyant.

 

Désormais, l'Epiphanie se fête souvent  le premier dimanche qui suit le 1er janvier : cette année, le 8 de ce mois... dès aujourd'hui, nous allons, donc, guetter des clartés nouvelles...

 

 

Frédéric Mistral raconte, dans ses souvenirs d'enfance, cette merveilleuse rencontre de la lumière et des Rois mages : les mères invitent les enfants à aller au-devant de ces Rois... On perçoit toute la naïveté et tout l'enthousiasme de la jeunesse.

 

"Et de courir, et de courir, à la rencontre des Rois
avec nos gâteaux, nos petites galettes, et les poignées de
foin pour les chameaux. Puis, le jour défaillait. Le soleil, obstrué par un
nuage énorme, s’évanouissait peu à peu. Les babils
folâtres calmaient un brin. La bise fraîchissait et les
plus courageux marchaient en retenant.

Tout à coup :
– Les voilà !
Un cri de joie folle partait de toutes les bouches... et
la magnificence de la pompe royale éblouissait nos
yeux. Un rejaillissement, un triomphe de couleurs
splendides, fastueuses, enflammait, embrasait la zone
du couchant ; de gros lambeaux de pourpre
flamboyaient ; et d’or et de rubis, une demi-couronne,
dardant un cercle de long rayons au ciel, illuminait
l’horizon.
– Les Rois ! les 
– Les Rois ! les Rois ! voyez leur couronne ! voyez
leurs manteaux ! voyez leurs drapeaux ! et leur
cavalerie et les chameaux qui viennent !
Et nous demeurions ébaubis... Mais bientôt cette
splendeur, mais bientôt cette gloire, dernière échappée
du soleil couchant, se fondait, s’éteignait peu à peu
dans les nues ; et, penauds, bouche béante, dans la
campagne sombre, nous nous trouvions tout seuls :
– Où ont passé les Rois ?
– Derrière la montagne.
La chevêche miaulait. La peur nous saisissait ; et,
dans le crépuscule, nous retournions confus, en
grignotant les gâteaux, les galettes et les figues, que
nous apportions pour les rois..."

 

Plus loin, l'auteur provençal évoque la crèche installée dans l'église :

 

"Nous autres, affolés, nous nous faufilions, entre les
jupons des femmes, jusques à la chapelle de la Nativité,
et là, suspendue sur l’autel, nous voyions la Belle
Étoile ! nous voyions les trois Rois Mages, en manteaux
rouge, jaune, et bleu, qui saluaient l’Enfant Jésus : le roi
Gaspard avec sa cassette d’or, le roi Melchior avec son
encensoir et le roi Balthazar avec son vase de myrrhe !
Nous admirions les charmants pages portant la queue de
leurs manteaux traînants ; puis, les chameaux bossus
qui élevaient la tête sur l’âne et le bœuf ; la Sainte
Vierge et saint Joseph ; puis, tout autour, sur une petite
montagne en papier barbouillé, les bergers, les bergères,
qui apportaient des fouaces, des paniers d’œufs, des
langes ; le meunier, chargé d’un sac de farine ; la bonne
vieille qui filait ; l’ébahi qui admirait ; le gagne-petit
qui remoulait ; l’hôtelier ahuri qui ouvrait sa fenêtre, et,
bref, tous les santons qui figurent à la Crèche. Mais
c’était le Roi Maure que nous regardions le plus."

 

Le texte de Mistral :

http://elg0002.free.fr/pdf/mistral_mes_origines.pdf

 

 

L'épiphanie remonte aux origines du monde...
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7 janvier 2017 6 07 /01 /janvier /2017 16:39
L'oursin, nourriture divine...

 

 

 


L'oursin ne se laisse pas facilement approcher... couverte de piquants, cette châtaigne des mers montre des aiguilles acérées de couleur sombre.

 

Ce fruit des mers et des océans, de forme ronde, fait luire ses épines qui n'en sont pas... car l'oursin n'est pas une plante mais un être marin étonnant.

 

L'aspect extérieur a de quoi surprendre et inquiéter : des aspérités brunes qui révulsent, des tentacules raides et fines...

 

L'objet est difficile à saisir... il réclame doigté et délicatesse pour éviter les blessures, il réclame patience et obstination avant qu'on puisse parvenir à l'ouvrir.

 

Hérisson des mers, il mérite bien ce nom : il se hérisse de mille pointes vives...

 

Cet échinidé, ce chardon, ce cactus marin porte des noms divers qui suggèrent un corps garni de piquants...

 

L'ouverture demande une main experte et avisée. Dès lors, on découvre la coquille ronde qui renferme un nectar : des raies safranées de couleurs changeantes, rose, doré, corail, rouge, brun, orangé.

 

Nourriture divine au goût de mer, de sel.... aux senteurs iodées, aux parfums d'ambre...

 

Elle peut se cueillir avec du pain et l'on découvre, alors, des sucs savoureux et légers.

Couleurs et saveurs en harmonie permettent une gustation unique...

Les papilles peuvent apprécier les sucs de l'animal, en savourer la splendeur....

 

Comme cela arrive parfois, l'extérieur et l'intérieur se contredisent : piquant à l'extérieur, l'oursin révèle, à l'intérieur, des saveurs délicieuses et inédites...

 

 

 

 


 

Photos : Pixabay

L'oursin, nourriture divine...
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6 janvier 2017 5 06 /01 /janvier /2017 10:54
De curieux stages de formation pour les enseignants...

 

 

 

Lorsqu'une réforme est engagée dans l'éducation, on impose souvent aux enseignants des stages de formation : les inspecteurs qui se chargent de mener à bien ces journées donnent, alors, de nouvelles directives aux professeurs.


 
Certains témoignages concernant ces stages sont particulièrement consternants : le jargon grammatical préconisé par les inspecteurs devient, ainsi, de plus en plus alambiqué et inadapté.


 
Utiliser des termes nouveaux pour des notions grammaticales ne permet, en aucun cas, de résoudre les difficultés des élèves... bien au contraire.


 
On tend à substituer un terme à un autre, pour donner l'impression d'innover, mais le résultat est le plus souvent catastrophique...


 
Selon les recommandations des inspecteurs, le terme "prédicat" pourrait, donc, remplacer le "complément d'objet" ou le"complément circonstanciel"...


 
Pourtant, le mot "complément" est indubitablement plus clair et plus parlant que le terme "prédicat", car les élèves comprennent aussitôt que le "complément" complète le verbe.

 

Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?
Encore une fois, le langage jargonnant plaît aux inspecteurs et aux instances de l'éducation nationale ! 
On imagine le désarroi des élèves face à cette nouvelle terminologie !


 
Autre aberration et non des moindres : pour un stage portant sur la grammaire, on invite les enseignants à travailler sur une interview de Kev Adams, cet acteur et humoriste plébiscité par les jeunes.


Une façon de mettre en évidence un niveau de langue familier, certes, mais, on perçoit la démagogie d'un tel exercice : pourquoi ne pas travailler plutôt sur des textes de théâtre, plus littéraires ?


 
Autre fantaisie qui confère à l'élève le droit de se tromper et de persister dans son erreur : s'il justifie une réponse erronée par une explication convaincante, on considérera qu'il a raison.

L'exemple cité est le suivant :
« S’il écrit “Les cadeaux que Lucie a reçue lui ont plue”, nous sommes en droit (ô généreuse inspection) de lui demander des comptes sur ses accords défaillants des participes passés. Mais si l’élève répond “Ben on parle de Lucie, or Lucie est une fille, donc j’ai mis des E”, eh bien cet élève, qui a fait preuve d’une capacité à justifier ses erreurs… a finalement raison ! »


 
Culture amoindrie, laxisme dans les exigences demandées aux élèves : c'est bien la tendance générale impulsée par la dernière réforme des collèges, que l'on retrouve dans les consignes données par les inspecteurs au cours de ces stages.


 
La ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem qui vient de présenter ses voeux aux personnels de l'enseignement est, encore une fois, dans un déni de réalité : elle persiste et signe, affirmant que sa réforme va dans le bon sens, alors que les professeurs la jugent inadaptée et inconséquente.


 
Les stages auxquels les enseignants doivent se soumettre sont, également, la preuve de l'ineptie de ces réformes engagées en dépit du bon sens, des réformes qui tendent à amoindrir les connaissances de base, pourtant indispensables à la formation des élèves.

 

 
 
 

 

 

Source : un article de Marianne 

 

http://www.marianne.net/quand-profs-francais-planchent-interview-kev-adams-100248973.html

 

L'exercice sur l'interview de Kev Adams

L'exercice sur l'interview de Kev Adams

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4 janvier 2017 3 04 /01 /janvier /2017 13:29
Quelques brumes fumaient sur les pentes des Alpes...

 

 

"Nous étions assez près des côtes, en face d’une ville, San Remo, sans espoir de l’atteindre. D’autres villages ou petites cités, s’étalant au pied de la haute montagne grise, ressemblaient à des tas de linge blanc mis à sécher sur les plages. Quelques brumes fumaient sur les pentes des Alpes, effaçaient les vallées en rampant vers les sommets dont les crêtes dessinaient une immense ligne dentelée dans un ciel rose et lilas."
 

C'est ainsi que Guy de Maupassant évoque des paysages alpestres, entourés de brumes, dans un récit de voyage, intitulé La vie errante...
 
 
 Les brumes qui encerclent les pentes des montagnes rendent ce tableau irréel et mystérieux.


Ce mot "brume" venu du latin "bruma", "solstice d'hiver, temps froid", est curieusement issu d'une expression latine abrégée, "brevissima (dies)", le jour le plus court.

Le sens a, ensuite dérivé, et le mot désigne un brouillard léger qui se lève, souvent, les matins d'hiver.

La brume, le jour le plus court ! Etonnante étymologie !

Joli mot aux sonorités de labiales, de gutturale, la "brume" est donc associée à l'hiver, aux jours les plus courts de l'année.

L'hiver, la saison des brumes, du froid, des jours raccourcis nous enveloppe de ses lueurs affaiblies, de ses éclats glacés et humides.

La brume peut enserrer les paysages, les couvrir d'un voile laiteux, aux nuées étonnantes : la terre se pare de nuages, rejoint le ciel, tout se confond et se mêle...

La brume rend tout incertain et flou, les paysages deviennent des ombres blanches, des fantômes de blancs.

La brume, souvent liée à l'aurore, au début du jour se lève le matin pour se dissiper, après les premières lueurs de l'aube.

On évoque parfois"le berceau de brumes", cette belle métaphore associée à l'aurore, utilisée par Homère....

Evoquant la naissance du jour, le poète nous montre un paysage inondé et baigné de brumes, avant que n'apparaissent les premières clartés de l'aube.

Le mot "brume", à la finale féminine, pleine de douceurs nous emporte vers des matins aux lueurs hésitantes, aux embruns cotonneux, vers des jardins aux contours incertains.

Les brumes rappellent les nuages, des voiles nuancés et chargés d'humidité.

Brumes, nuées, nuages, voilà des mots remplis de poésie et de charmes...

Les brumes nuageuses de l'hiver transforment les paysages en des mondes mystérieux et étranges.

Les berceaux de brumes évoquent des images de levers de jours aux teintes de rose-rouges, des images feutrées aux formes floues et ouatées....

Ce mot "brume" aux sonorités à la fois rudes et douces, traduit bien la rudesse de ces journées d'hiver si brèves et la douceur de ces vapeurs de brouillards, au petit matin...


 
 Le texte de Maupassant :

https://fr.wikisource.org/wiki/La_Vie_errante




  Photos : Pixabay

Quelques brumes fumaient sur les pentes des Alpes...
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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 13:55
Yémen : cette guerre qui dérange et dont on ne parle pas...

 

 


 

Le Yémen saccagé par la guerre, des enfants qui meurent de faim, des milliers de victimes, la famine qui fait des ravages : ce conflit qui secoue ce pays semble oublié du monde.

 

Des rebelles venus du nord du pays, les Houthis, alliés à des partisans de l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, combattent le camp de l'actuel président Rabbo Mansour Hadi. Celui-ci est soutenu par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui a déclenché, en mars 2015, une offensive pour empêcher les rebelles de prendre le contrôle de tout le territoire.

 

Qui s'intéresse aux yéménites ? Affamés, meurtris, sans ressources, sans infrastructures, ils subissent les conséquences terribles d'une guerre civile qui les anéantit.

 

Dans un pays pauvre soumis à la guerre, la population civile souffre de carences alimentaires graves.

Des écoles, des hôpitaux ont été détruits, des villes anéanties.

Après la Syrie, le Yémen connaît une guerre sans merci.

 

Et la France vend des armes à l'Arabie Saoudite engagée dans ce conflit : ainsi prospère ce commerce indigne.

 

Au Yémen 2 millions d'enfants ne sont pas scolarisés et sont forcés de travailler, ils connaissent la peur, la famine, le désarroi, 7 millions d'habitants sont dans une situation d'urgence alimentaire.

 

Dans nos médias, cette guerre dévastatrice semble oubliée et passée sous silence, alors que ce conflit risque de déboucher sur une catastrophe humanitaire terrifiante.

 

Il est vrai que la France a signé pour 10 milliards d'euros de contrat avec l'Arabie Saoudite. : l'argent prime sur toute autre considération.

 

Dès lors, mieux vaut ne pas évoquer l'infamie d'une guerre dans laquelle la France se trouve engagée : on vend des armes et on oublie la misère et la violence d'une guerre qui apparaît bien lointaine.

 

Le silence français et international sur cette guerre au Yémen se traduit également par le sous financement de la réponse humanitaire : la France ne s'est pas mobilisée pour apporter une aide significative à ces populations en danger.

 

Pendant ce temps, des enfants sont enrôlés de force dans cette guerre, d'autres dénutris, privés de soins, de médicaments, d'eau potable, meurent lentement.

 

Le Yémen, un des pays les plus pauvres du monde, ne peut faire face à un conflit meurtrier, dans lequel la population civile se retrouve prise au piège.

Ce pays exsangue soumis à la guerre est en train de vivre une catastrophe humanitaire sans précédent.

 

 

 

https://www.franceinter.fr/emissions/un-jour-dans-le-monde/un-jour-dans-le-monde-06-avril-2016

 

 

 

Yémen : cette guerre qui dérange et dont on ne parle pas...
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2 janvier 2017 1 02 /01 /janvier /2017 10:06
Et si on se laissait aller à une rêverie du nouvel An...



Colette, dans ses oeuvres, a souvent mis en scène des animaux, qu'elle sait rendre particulièrement attachants...

Ainsi, dans un extrait des Vrilles de la vigne, un chapitre intitulé Rêverie du nouvel an, l'écrivain raconte une promenade, avec ses deux chiennes, sous la neige, à Paris.

Colette nous montre la sympathie qu'elle éprouve pour ses animaux, elle évoque tout le bonheur qu'elle ressent, un bonheur lié à de nombreuses sensations, enfin elle utilise le procédé du retour en arrière, pour suggérer l'intensité et la permanence du souvenir... 


Voici l'extrait :
 

"Toutes trois nous rentrons poudrées, moi, la petite bull et la bergère flamande… Il a neigé dans les plis de nos robes, j’ai des épaulettes blanches, un sucre impalpable fond au creux du mufle camard de Poucette, et la bergère flamande scintille toute, de son museau pointu à sa queue en massue.
 
Nous étions sorties pour contempler la neige, la vraie neige et le vrai froid, raretés parisiennes, occasions, presque introuvables, de fin d’année… Dans mon quartier désert, nous avons couru comme trois folles, et les fortifications hospitalières, les fortifs décriées ont vu, de l’avenue des Ternes au boulevard Malesherbes, notre joie haletante de chiens lâchés. Du haut du talus, nous nous sommes penchées sur le fossé que comblait un crépuscule violâtre fouetté de tourbillons blancs ; nous avons contemplé Levallois noir piqué de feux roses, derrière un voile chenillé de mille et mille mouches blanches vivantes, froides comme des fleurs effeuillées, fondantes sur les lèvres, sur les yeux, retenues un moment aux cils, au duvet des joues… Nous avons gratté de nos dix pattes une neige intacte, friable, qui fuyait sous notre poids avec un crissement caressant de taffetas. Loin de tous les yeux, nous avons galopé, aboyé, happé la neige au vol, goûté sa suavité de sorbet vanillé et poussiéreux…
 
Assises maintenant devant la grille ardente, nous nous taisons toutes trois. Le souvenir de la nuit, de la neige, du vent déchaîné derrière la porte, fond dans nos veines lentement et nous allons glisser à ce soudain sommeil qui récompense les marches longues…"
 



On perçoit, dès le début de l'extrait, toute la tendresse qu'éprouve Colette pour ses animaux..

Les deux chiennes sont humanisées et personnifiées : elles sont associées à Colette, tout au long du texte, on remarque l'emploi de la première personne du pluriel "nous", "nos robes".

Colette s'assimile, elle-même, à ses animaux, dans ces expressions :"notre joie haletante de chiens lâchés, nous avons gratté de nos dix pattes"..."nous avons galopé, aboyé, happé la neige".

On est sensible à l'humour de cette présentation, et on voit la connivence qui unit Colette à ses deux chiennes, on perçoit, là, une affection hors du commun.

Le texte est, aussi, l'occasion, pour Colette, de retranscrire sa conception du bonheur...

C'est un bonheur simple qui est ici évoqué, les sensations sont nombreuses, elles permettent de décrire la neige, avec précision et une certaine poésie.

La sensation visuelle est, d'abord, mise en jeu : le paysage obscur où scintille la neige devient un "crépuscule violâtre fouetté de tourbillons blancs". Les couleurs contrastées attirent le regard, et forment un tableau plein de vie. On perçoit la beauté des paysages, à travers ces contrastes qui font songer à une peinture impressionniste : " Levallois noir piqué de feux roses, derrière un voile chenillé de mille et mille mouches blanches vivantes, froides comme des fleurs effeuillées..." Les images utilisées servent à magnifier cette neige, traduisant à la fois abondance et beauté.

Colette fait, aussi, appel au sens du toucher : la neige se transforme en "fleurs fondantes sur les lèvres, sur les yeux, retenues un moment aux cils, au duvet des joues."

La sensation auditive intervient, également, dans cette description : on entend un "crissement caressant de taffetas". Les sonorités de sifflante "s" et de fricative "f" restituent toute la douceur de ce bruit léger produit par la neige, sous les pas de la narratrice.

Le goût est évoqué, enfin, à travers cette image de la neige :"un sucre impalpable"... Plus loin, les personnages vont jusqu'à goûter une "suavité de sorbet vanillé et poussiéreux".

Colette parvient à nous faire ressentir un sentiment inoui de liberté, une sorte de folie qui anime les personnages, comme le suggèrent les énumérations, le procédé de parataxe, c'est à dire l'absence de mots de liaison entre les différentes phrases. Ce sont des bonheurs simples, instinctifs qui sont, ici, décrits.


Enfin, la construction de cet extrait et particulièrement intéressante...

Au début du texte, nous assistons au retour de la promenade, comme le montre cette expression : "nous rentrons poudrées", Colette emploie, alors, le présent et elle décrit les traces de neige sur les robes.

Puis, elle revient en arrière, avec le récit lui-même de la promenade, elle donne des circonstances précises de temps, de lieu et elle utilise le plus que parfait et le passé composé.

A la fin de l'extrait, Colette revient au présent, le temps du retour de la promenade : c'est un moment de repos, d'intense communion malgré le silence qui s'instaure :"nous nous taisons toutes trois..." Le rythme est lent, la phrase longue, les voyelles nasalisées contribuent à amplifier une impression de bonheur très intense :"Le souvenir de la nuit, de la neige, du vent déchaîné derrière la porte, fond dans nos veines lentement et nous allons glisser à ce soudain sommeil qui récompense les marches longues…"

Ce procédé du retour en arrière permet de restituer la permanence du souvenir qui reste gravé dans l'esprit de la narratrice.


Grâce à ce récit d'une promenade sous la neige, Colette nous dévoile son amour pour la nature, pour des bonheurs simples... Elle sait nous faire partager ses sensations et ses sentiments, la joie d'une liberté retrouvée dans un Paris désert où la nature redevient reine, et ce, grâce à un style poétique qui transforme le paysage et les êtres....
Colette nous fait revivre un moment magique, en harmonie avec la nature : elle savoure des sensations diverses, pour goûter le bonheur le plus intense.




 

Voici le texte complet des Vrilles de la vigne : l'extrait cité s'achève sur une réflexion pleine de nostalgie et de mélancolie, ayant pour thème principal le temps qui passe...

 

 

http://www.ebooksgratuits.com/html/colette_vrilles_de_la_vhuhigne.html

 

 

Et si on se laissait aller à une rêverie du nouvel An...
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