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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 16:55
arabesque-Yves-Remedios-creative.jpg
"Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers."
 
Dans ce poème célèbre, extrait des Contemplations, Victor Hugo évoque des souvenirs d'enfance de sa fille Léopoldine.
On y voit la jeune Léopoldine tracer des arabesques, sur les manuscrits du poète.
 
Quel enfant n'a pas dessiné, ainsi, des arabesques sur des livres ou du papier ?
 
Le mot "arabesque" désigne, d'abord, une sorte d’ornement dont on a attribué l’invention aux Arabes : il consiste en des entrelacs de feuillages, de fruits, de fleurs, d’animaux, assemblés pour créer une harmonie : l'arabesque est un décor architectural propre à l'orient. Puis, le mot s'applique à des courbes tracées, souvent, d’une manière aléatoire, dans le but de former un enchaînement de motifs.
 
Le suffixe -esque, avec lequel est formé ce mot, est utilisé pour des adjectifs qui indiquent une caractéristique, une ressemblance, une qualité à partir d’un radical, souvent issu d’un nom propre, pour évoquer un lieu ou encore un style artistique.
 
Moresque, picaresque, ubuesque, barbaresque, burlesque, rocambolesque, romanesque, simiesque : ce suffixe assez productif, est employé dans nombre de mots aux résonances littéraires.
 
Le terme "arabesque", avec sa voyelle "a" réitérée, ses consonnes variées de gutturales, labiale, sifflante nous fait entrevoir des entrelacs subtils, des motifs différents...
 
Ce mot nous emmène vers l'orient, ses mystères, une écriture picturale qui dessine des ondoiements, des guillochis, des lettres ouvragées.
 
On admire des pleins, des déliés, des vagues, des éclats, des tourbillons, des embruns, des pointillés, formes si variées...
 
L'écriture déroule des tableaux d'ombres chinoises, des reliefs, des envolées de lettres, des signes mystérieux.
 
La magie de l'écriture ! Véritables dessins sur la page blanche ! La magie des arabesques aux arrondis de vagues !
 
Ces dessins tout en harmonie, pleins d'élégance suggèrent des mouvements, des ballets ondoyants : des mouettes peuvent dessiner des arabesques dans le ciel, l'eau qui serpente sur les collines s'enroule en arabesques lumineuses, une rampe d'escalier nous fait voir, parfois, des arabesques sinueuses...
Quelle poésie dans ce mot, avec ses échos sonores !
 
Lié à l'enfance dans le poème de Victor Hugo, ce terme évoque des images familières et simples : celle d'un enfant insouciant qui gribouille des arabesques sur des livres d'adultes, celle de la découverte de l'écriture, de l'apprentissage du dessin, celle du plaisir de faire courir un crayon, sur du papier...
 
Le poète semble d'ailleurs inspiré par ces arabesques qui lui permettent d'écrire ses plus belles pages : tout le monde se souvient de ces poèmes de Victor Hugo consacrées à sa fille dans la section, Pauca meae des Contemplations.
 
Ces arabesques, tracées par Léopoldine enfant, nous émeuvent : on est sensible à la beauté du mot, à ces souvenirs de Hugo, pleins de tendresse : l'écrivain apparaît, alors, comme un homme ordinaire, un père attentif, plein d'admiration pour sa fille : on perçoit, aussi, son désespoir, son désarroi d'avoir perdu celle qui représentait, pour lui, le bonheur absolu.
 
arabesque Demi-coupole du mihrab, Grande Mosquée de Kairou
Photo1770
Photos d'arabesques : Yves Remédios / Tab59   : créative commons
Photo d'escaliers : rosemar
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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 16:21

 

Cezanne_044-baie-de-marseille-vue-de-l-estaque.jpg
 

Ce texte, plein de poésie, intitulé Chanson pour toi, mêle l'évocation de la nature au sentiment amoureux : la chanson déroule une journée, depuis l'aube jusqu'au soir : chaque moment est associé à une oeuvre d'art, à un tableau.

 

Ce poème, écrit par Michelle Senlis, mis en musique et interprété par Jean Ferrat entrelace déclaration d'amour et admiration devant les splendeurs de la nature.

L'aube est d'abord personnifiée et devient un peintre, Matisse, pour faire naître des couleurs de bleu : c'est l'heure où les papillons "se déplissent" et naissent à la vie, comme des "fleurs de grenadier", belle image qui symbolise l'aurore, le début du jour.

 

Le soleil est doté de vie, il vient "frapper" aux volets, pour réveiller le monde. Associé à un verbe d'action, le soleil devient une entité vivante. On voit aussi un cheval, au petit matin, faire jaillir de l'écume sous ses pas...

 

Le milieu du jour rayonnant se mue en Cézanne, le peintre du midi, aux paysages tourmentés par le vent du sud, le mistral : on voit des "platanes, des oliviers, un figuier", arbres de la Provence, on perçoit la chaleur accablante qui fait "se coucher les troupeaux", on entrevoit les rues désertes, écrasées de soleil, on admire toute la splendeur colorée de jaune et d'or des tableaux de Cézanne.

 

Le soir se fait estampe japonaise, puis peintures de Renoir et de Manet, où le soleil devient "un évantail déplié" qui se reflète sur l'océan, images de lumières déformées sur le miroir des ondes.

 

Même les roses semblent s'animer, à travers leur parfum qui "s'exaspère" dans le soir...

 

Le refrain insiste sur l'importance du regard : "j'ouvre les yeux et je te vois", affirmant la présence de la femme aimée, affirmant une volonté de vivre par amour, amour du monde, de la nature si présente dans ce texte.

 

Que de tableaux somptueux nous offre cette chanson, que d'artistes et d'oeuvres d'art sont suggérés ! Quelle vie transparaît dans chacune des images évoquées !

 

La nature devient oeuvre d'art, elle peint des tableaux d'une rare beauté.

 

On perçoit un bonheur d'admirer une nature variée, sans cesse renouvelée, sans cesse différente.

 

Le texte, scandé par des subordonnées de temps, "quand, lorsque", souligne l'omniprésence de l' amour pour la femme aimée qui devient ,elle aussi, un tableau à admirer.

 

Les sonorités, les nombreuses rimes féminines ajoutent de la douceur, de la tendresse à cette déclaration d'amour.

La mélodie enlevée, éblouissante fait intervenir des accords du sud, la mélodie se fait chanson andalouse aux rythmes endiablés, pleins de vie !

 

 

 

http://youtu.be/KfoFho_EOHg

http://youtu.be/lqWaa9za-i4

http://youtu.be/Y83XFl5diAE

 

 

 

 

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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 17:40

 

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Marc Chagall, artiste d'origine russe, né le 7 juillet 1887, à Liozna, a peint de nombreuses toiles, où il nous invite à entrer dans un monde de rêves et de couleurs. Ses tableaux font penser à l'enfance, à un univers enchanteur. La richesse symbolique de son oeuvre, pleine de fraîcheur, nous étonne...

 

De nombreuses toiles de Chagall sont, ainsi, consacrées au cirque, et nous introduisent dans ce spectacle réservé, par excellence, aux enfants... synonymes d'espoir, de renaissance.
 
Dans une de ses oeuvres, on voit une piste de cirque, aux tons de bleu dominant, au centre apparaît une acrobate, debout, sur un cheval éclatant de blancheur, tacheté de couleur ocre... L'acrobate, vêtue d'une petite robe à festons, tient les bras levés, avec grâce et élégance, comme elle pourrait le faire, sur la terre ferme !
 
Au premier plan, un clown, avec un grand chapeau, semble sourire à l'amateur de tableaux qui regarde la toile, son visage est maquillé de blanc et rouge, son costume bouffant étincelle de lumières.
 
Sur le côté droit, deux acrobates montrent leur force et leur adresse... un exercice périlleux d'équilibriste, leurs costumes sont colorés de rose, de bleu, d'ocre.
 
Mais, le plus étonnant dans ce tableau, c'est que l'on peut voir deux clowns, vêtus de bleu, voltiger , bondir dans les airs, comme s'ils étaient en lévitation : on est bien dans un univers merveilleux, où tout est possible, où le rêve l'emporte sur la réalité, où la dimension onirique est essentielle.
 
On voit, aussi, sur la partie gauche du tableau, un âne surdimensionné, assis en équilibre, sur un piédestal : il joue d'un instrument de musique, trompette ou flûte, sa crinière bouclée de couleur noire descend, harmonieusement, sur l'échine de l'animal, son oeil grand ouvert pétille de joie et de bonheur : l'animal est, ainsi, humanisé et mis en valeur.
 
Sur le fond du tableau, d'un jaune éclatant , on perçoit les silhouettes floues et anonymes des spectateurs.
 
Le rouge, le jaune, le bleu sont les couleurs dominantes de cette scène... des couleurs vives qui donnent de la gaîté à ce tableau.
 
Chagall, inspiré par le surréalisme, peint des toiles où il laisse une large part à son imagination et à ses rêves. Le style apparaît d'une certaine naiveté, dans les formes et les dessins... Les couleurs sont souvent chaleureuses, éclatantes et contrastées. La poésie est, constamment, présente dans les thèmes traités.
 
D'autres toiles nous font voir des chevaux ailés, des couples enlacés en lévitation, d'immenses bouquets de fleurs, des animaux musiciens... 
 
Chagall est bien le peintre de la poésie et de l'imaginaire...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 17:35

 

 

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L'arc de triomphe que l'on peut admirer sur la place du Clos, à Cavaillon, est de dimensions modestes, mais il révèle tout un art de l'élégance, avec ses représentations de victoires qui encadrent un des deux arcs, en plein cintre.

 

Tenant couronne et palmes, ces victoires symbolisent la puissance de Rome, sa magnificence.

 

Les piliers carrés surmontés de chapiteaux à feuilles d'acanthe sont ornés de motifs de rinceaux et encore, à la base de feuilles d'acanthe.

 

Entouré de cyprès, surplombé par la colline Saint Jacques, ce monument, en plein centre de la ville de Cavaillon, est bien mis en valeur...

Le vert des cyprès côtoie la pierre blanche, contraste de couleurs qui sublime l'architecture simple de cet arc triomphal.

 

Les deux arcs presque identiques, sans doute, à l'origine, se répondent et se reflètent en un ensemble plein d'harmonie.

 

Des décors de rosaces ornent les arcades sous la voûte, formant des motifs délicats, repris plusieurs fois.

 

Aucun gigantisme dans ce monument, mais une simplicité de bon aloi, des motifs de feuillages souples permettent de donner aux piliers une harmonie, un charme, une certaine authenticité.

 

La nature est évoquée maintes fois, avec les rosaces, les feuilles d'acanthe, la couronne de laurier, les rinceaux de feuillages.

 

La pierre, gravée de ces motifs, s'embellit d'arabesques somptueuses, de dessins voluptueux, de volutes harmonieuses.

 

La pierre révèle des décors naturels qui s'enroulent, se déroulent et créent une impression de douceur sur ce monument, destiné, pourtant, à évoquer une victoire guerrière.


On ne peut qu'apprécier ce monument qui sait rester modeste et sobre, dans ses dimensions, et qui reflète un raffinement, un goût, une harmonie dans la construction et l'agencement des motifs.

 

Dorénavant inséré dans la ville de Cavaillon, cet arc avait été enchâssé dans les bâtiments de l'ancien évêché et à moitié enterré, il fut dégagé seulement au 19ème siècle et installé sur la nouvelle place du Clos en 1880.

 

Cet édifice devait, à l'époque romaine, marquer l'entrée du forum.

 

Sans être monumental, cet arc tétrapyle montre un art romain soucieux d'équilibre, d'harmonie, de naturel.

 

 

Dans le cadre des journées du patrimoine... une vidéo filmée par un drone : Terres de Provence :

 

https://vimeo.com/95543044

 

 

 

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Photos : rosemar



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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 17:31

 

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C'est au coeur même de la Provence, près du massif du Luberon, que l'on peut admirer ce pont venu d'un autre monde...

 

Le pont Julien nous offre le spectacle d'un parfait équilibre et d'une grande ingéniosité architecturale : situé à 5 km au nord de Bonnieux, en Vaucluse, ce pont romain nous permet de contempler sa structure en pierres, constituée de trois arches, l'arche centrale étant plus élevée que celles qui la bordent au nord et au sud ; les piles intermédiaires sont percées de grandes baies cintrées, pour faciliter l'évacuation des eaux, en période de crues.

 

Le pont nous fait voir ses arcades d'ocres, aux teintes variées et nuancées...
 
 Situé sur la via Domitia, voie romaine qui reliait Narbonne à Turin, ce pont doit son nom à la proximité d'Apt, appelée, alors, Colonia Apta Julia.
 
Construit en blocs de calcaire, le pont Julien nous fait admirer ses voûtes, une belle harmonie dans le paysage, au pied de villages pittoresques sur les hauteurs, Bonnieux et Lacoste, dont on aperçoit le somptueux château...
 

Le pont qui enjambe le Calavon, montre ses piles érodées par les eaux du fleuve qui charrie des pierres, des branches et des troncs d'arbres, quand son cours est tumultueux.

 

On peut, d'ailleurs, trouver dans le lit du fleuve, en été, de nombreuses pierres scupltées par l'eau, aux motifs étonnants : striées de rainures, grêlées ou polies par l'eau, avec des tons d'ocres et de roses, ce sont de véritables oeuvres d'art créées par la nature, au fil du fleuve.

 

Le fleuve emporte, aussi, dans son lit des troncs d'arbres, des branches, comme redessinées par le courant : on perçoit les veines rosées ou violacées de certains bois...

 

On voit des formes élancées, des enroulements de racines ou de branches...

 

Les blocs de pierres enchâssés dans le pont sont impressionnants, ils traduisent une majesté, une force, une puissance qui semblent indomptables.

 

Les arbres qui encadrent le pont, accacias, pins, cèdres magnifient le décor : les teintes d'ocre et de roux des pierres sont mises en valeur par la verdure environnante.

 

Le fleuve à sec en été permet de franchir les arcades et d'en percevoir les blocs monumentaux...

Cet ouvrage, battu par les eaux du Calavon, est dans un état de conservation remarquable : datant du premier siècle après J C, il a traversé le temps, symbole de la puissance de l'état romain, de l'ingéniosité de ses constructeurs et artisans.

 

Chef d'oeuvre d'équilibre, de grandeur, plein de magnificence, ce pont mérite d'être préservé comme un témoignage du savoir faire, de l'habileté des anciens romains, ce pont a résisté aux assauts des flots du Calavon, comme il a résisté à l'écoulement des siècles.

 

Ouvrage principal de la Via Domitia, ce pont permettait de relier Rome à ses conquêtes, de nos jours, seuls les piétons et les cyclistes peuvent passer le pont qui est classé monument historique.

 

Situé dans un cadre champêtre, tout près du Lubéron, cet ouvrage antique suscite émerveillements et admiration.

 

 

http://youtu.be/DUtnP_KH40I

 

 http://youtu.be/Fr8dNK4xBfo

 

 http://youtu.be/dApIMjrn2Vg

 

http://youtu.be/qzig0qI7SFg

 

 

 

 

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Photos : rosemar



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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 17:16

 

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Les fouilles récentes, menées dans le Rhône, ont permis de faire ressurgir tout un pan du passé de la ville d'Arles, colonie romaine fondée par Jules César en 46 avant J. C.

 

Une barge romaine, datant du premier siècle après J C, a été découverte dans le Rhône et reconstituée : ce chaland, de plus de 30 mètres, est exposé dans le musée, avec sa lourde cargaison de pierres. Ces pierres servaient, sans doute, à paver les rues, à construire des maisons, notamment en Camargue. C’est la première fois qu’un bateau d’époque romaine est, ainsi, présenté au public, avec la quasi-totalité de son équipement de bord : de la vaisselle, des outils, du bois de chauffage coupé....

 

Etonnante technique et savoir-faire des charpentiers de l'époque ! On peut, d'ailleurs, voir leurs outils : gros maillets d'une taille impressionnante, pointes, sandales cloutées...

 

Des amphores encadrent la barque de leurs teintes claires et ocrées.

 

On peut admirer différents vestiges dégagés dans le Rhône : un buste de César, d'une étonnante vérité dans l'expression, de nombreux chapiteaux corinthiens, une antéfixe en forme de masque tragique, une statuette d'un captif gaulois en bronze, un relief en bronze doré d'une victoire.

 

On peut s'attarder devant une statue en marbre de Neptune aux cheveux et à la barbe bouclée.

 

Une tête d'Aphrodite attire tout particulièrement l'attention : sur un fond de mur rouge, le marbre blanc laisse voir toute la pureté des traits : des cheveux ondulants encadrent l'ovale du visage. Découverte, plus anciennement, dans les ruines du théâtre antique d'Arles en 1823, cette tête avait d'abord été identifiée comme la représentation de l'impératrice Livie, l'épouse d'Auguste ultérieurement divinisée.

 

Une danseuse ou ménade, sur un bas relief laisse contempler les plis ondoyants de sa tunique, admirable restitution de mouvements.

 

On peut découvrir, aussi, les énormes pieux de fondation du cirque, faits de bois variés : chêne, pin sylvestre, pin parasol.

 

Pour les amateurs d'épigraphie, des stèles funéraires offrent leurs inscriptions à déchiffrer. Mosaïques, sarcophages, maquettes de vaisseaux complètent cet ensemble.

 

On peut, à loisir, observer la minutie des artisans de l'époque : fioles à onguents, amphorisques, poids en forme de bustes, vases à tête humaine, poteries en forme d'oiseaux, toute une collection de lampes à huile aux motifs en reliefs.

Sur un monument funéraire, on peut voir caracoler un cheval de course, crinière au vent.


C'est évidemment le chaland, disposé au centre du musée, imposant et impressionnant, dans ses dimensions, qui attire tous les regards...

 

Il a été reconstitué minutieusement, pièce par pièce, et son état de conservation est remarquable : protégé par les limons du fleuve, ce bateau de commerce nous est parvenu, quasiment intact.

 

On est sensible à l'art et  la technique mis en oeuvre dans la construction de ce navire, on est étonné de l'habileté des artistes qui ont créé tant d'objets raffinés.

 

Les fouilles menées, récemment, dans le Rhône ont été particulièrement fructueuses. Ce musée, aux attraits divers, est l'occasion d'une plongée dans l'antiquité gallo-romaine.

On peut espérer, encore, de nouvelles découvertes de ces trésors de l'époque romaine ! Le fleuve recèle encore bien des mystères et les prochaines fouilles révèleront, sans doute, d'autres aspects passionnants de la civilisation gallo-romaine...

 

http://youtu.be/VO7ysD6NdUY

 

 

 

 

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 18:46
fenêtre prison Tangopaso

Un héros emprisonné qui trouve du charme à un paysage entrevu de la fenêtre de sa geôle, voilà le thème surprenant et inattendu d'un extrait du roman de Stendhal, La chartreuse de Parme... (partie II chapitre 18)
 
Fabrice Del Dongo, jeune aristocrate italien, victime d'une vengeance, est enfermé dans la citadelle de Parme. Le gouverneur de cette forteresse est le général Fabio Conti, que Fabrice avait croisé, avec sa fille Clélia, sept ans plus tôt.
 
Le héros décrit un paysage somptueux, celui qu'il admire des fenêtres grillées de sa prison : la focalisation interne permet de restituer la vision de Fabrice, une vision idyllique, pleine d'harmonie.
 
La description est, à la fois, réaliste et empreinte de poésie : de nombreuses indications permettent de situer la scène : des noms propres de lieux évoquent l'Italie : "la chaîne des Alpes, Trévise, le Mont Cenis, Turin, Parme, le Mont Viso..."
 
Grâce à certains détails précis, le lecteur peut, aussi, visualiser le décor : la volière que Fabrice Del Dongo aperçoit se trouve "à cinq ou six pieds en contrebas". On apprend, aussi, que "la fenêtre de la volière n’était pas à plus de vingt-cinq pieds de l’une des siennes."
 
Les sensations visuelles, auditives nous font vivre la scène que le héros a sous les yeux : on perçoit, en même temps que le personnage, les "jolis cages d'oiseaux", "les derniers rayons du crépuscule", "la lune qui se lève majestueusement", "un brillant crépuscule rouge orangé"...
 
On entend le chant des oiseaux.
 
Quelques indications temporelles ponctuent le texte : "huit heures et demie du soir, deux heures".
 
Mais, la peinture de ce paysage vaut, surtout, par son charme et sa poésie : l'adjectif "sublime" employé à deux reprises dans l'extrait, a une valeur d'hyperbole : on ressent l'admiration du héros devant ce tableau...
 
On assiste, d'abord, à un superbe coucher de soleil, thème romantique par excellence, avec "les derniers rayons du crépuscule".... Les couleurs du couchant sont évoquées, dans une harmonie de teintes chaleureuses, " un brillant crépuscule rouge orangé."
 
Les montagnes sont comme redessinées par l'éclat du couchant... De nombreux termes élogieux sont employés : "sublime, joli, majestueusement, parfaitement, admirant, charmer, douceurs."
 
La prison devient un lieu de bonheur, pour Fabrice : associée à la belle Clélia, elle semble ne présenter que des avantages.
 
On entrevoit, d'ailleurs, dès le début de l'extrait, l'enthousiasme du personnage, quand il "court" vers les fenêtres de sa geôle.
 
La scène se transforme en un véritable "spectacle" à admirer... Les couleurs, la lumière, la lune, les pensées du jeune homme qui vont vers Clélia Conti, tout contribue à une forme d'harmonie, à une joie de vivre.
 
Dans cette page, Stendhal nous fait voir, à travers les yeux de son personnage, un véritable tableau, encadré par les fenêtres de la prison, une véritable oeuvre d'art. Les sonorités qui accompagnent le lever de la lune, fricatives, sifflantes, chuintantes contribuent à la splendeur de l'évocation... Les voyelles nasalisées "on, an" semblent suggérer les reliefs du décor dans la phrase : "à l’autre extrémité de l’horizon, au couchant, un brillant crépuscule rouge orangé dessinait parfaitement les contours du mont Viso et des autres pics des Alpes qui remontent de Nice vers le Mont-Cenis et Turin."
 
L'enthousiasme du jeune homme, sa joie transparaissent dans la peinture du paysage : formes, couleurs sont magnifiées... Cet extrait ressemble à un véritable tableau.
Le texte :
 
 
"Il courut aux fenêtres ; la vue qu’on avait de ces fenêtres grillées était sublime : un seul petit coin de l’horizon était caché, vers le nord-ouest, par le toit en galerie du joli palais du gouverneur, qui n’avait que deux étages ; le rez-de-chaussée était occupé par les bureaux de l’état-major ;et d’abord les yeux de Fabrice furent attirés vers une des fenêtres du second étage, où se trouvaient, dans de jolies cages, une grande quantité d’oiseaux de toutes sortes. Fabrice s’amusait à les entendre chanter, et à les voir saluer les derniers rayons du crépuscule du soir, tandis que les geôliers s’agitaient autour de lui. Cette fenêtre de la volière n’était pas à plus de vingt-cinq pieds de l’une des siennes, et se trouvait à cinq ou six pieds en contrebas, de façon qu’il plongeait sur les oiseaux. Il y avait lune ce jour-là, et au moment où Fabrice entrait dans sa prison, elle se levait majestueusement à l’horizon à droite, au-dessus de la chaîne des Alpes, vers Trévise. Il n’était que huit heures et demie du soir, et à l’autre extrémité de l’horizon, au couchant, un brillant crépuscule rouge orangé dessinait parfaitement les contours du mont Viso et des autres pics des Alpes qui remontent de Nice vers le Mont-Cenis et Turin ; sans songer autrement à son malheur, Fabrice fut ému et ravi par ce spectacle sublime.« C’est donc dans ce monde ravissant que vit Clélia Conti ! avec son âme pensive et sérieuse, elle doit jouir de cette vue plus qu’un autre ; on est ici comme dans des montagnes solitaires à cent lieues de Parme. » Ce ne fut qu’après avoir passé plus de deux heures à la fenêtre, admirant cet horizon qui parlait à son âme, et souvent aussi arrêtant sa vue sur le joli palais du gouverneur que Fabrice s’écria tout à coup : « Mais ceci est-il une prison ? est-ce là ce que j’ai tant redouté ? »Au lieu d’apercevoir à chaque pas des désagréments et des motifs d’aigreur, notre héros se laissait charmer par les douceurs de la prison."
Mont_Viso-wikimedia-commons.jpg
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Montagnes-du-jura-Alaux-auteur.jpg
Photos auteurs : en haut de l'article : Tangopaso    en bas : 2ème : Franco franco 56  3ème : Alaux



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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 15:25
molière wiki
 
 
La langue française, parée de toute une histoire, cette langue dans laquelle tant d'écrivains se sont illustrés mérite bien toute notre admiration...
La langue de Montaigne, de Rabelais, de Racine, Corneille, Molière, Voltaire, Chateaubriand, Hugo, Baudelaire résonne en nous avec des mots qui chantent et enchantent le monde.
Une langue si riche faite d'apports divers venus de la nuit des temps : le grec, le latin, l'arabe, une langue dont les mots savoureux et subtils nous bercent de leurs sonorités, de leurs sens... Une langue accueillante, enrichie de différents apports...
 
J'entends la musique des mots, leur douceur ou leur rudesse, j'entends la poésie infinie de cette langue, j'entends sa violence aussi... J'aime sa richesse faite de nuances infinies dans le vocabulaire, j'aime écouter le doux bruissement, le déferlement des mots dans les phrases.
 
Je savoure et je goûte l'harmonie de la langue de mon pays... la France : le nom lui même évoque à la fois douceur et dureté : douceur de la fricative "f" et de la sifflante "s", âpreté de la consonne "r".
 
Le pays, le paysage, le paysan : je goûte ces dérivations et ces déclinaisons de mots... la cascade, cascader,le cascadeur,la cascadelle... Quelle merveille de sonorités et de sens !
 
La cascadelle ou petite cascade me fait rêver et me transporte dans des paysages champêtres... Le soleil luminescent d'une nouvelle aurore me ravit. Lumière, lumignon, luminaire, luminance, luminescence, lumineux, luminosité... que de mots qui évoquent la lumière ! Voilà bien toute la diversité de la langue française !
 
Et toute cette poésie dans l'agencement des mots d'une simple phrase ! Et ce déferlement des mots qui se répondent !
 
"Cette obscure clarté qui tombe des étoiles" ! Cette douce violence des mots qui s'opposent et se répondent !
 
"Valse mélancolique et langoureux vertige" ! Joyeux tourbillon des mots qui nous entraîne !
 
"Je vous envoie un bouquet que ma main/ Vient de trier de ces fleurs épanies"...magnifique offrande de fleurs et de mots choisis !
 
"Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées" et aussitôt se dessine un magnifique soleil aux douces couleurs d'une fin de journée...
 
"Athènes, l'Acropole et les débris du Parthénon se coloraient de la plus belle teinte de la fleur du pêcher ". La description du Parthénon et ses splendeurs de "fleur de pêcher !"
 
" Lorsque le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. Il n'y a d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit philosophique..." La virulence de la diatribe dans toute sa force !
 
La violence des mots qui servent à dénoncer, à condamner et proscrire...
 
La peinture des mots, l'art de décrire, de faire redécouvir le monde... C'est bien là aussi tout l'art de la langue française et de nos écrivains !
 
La musique des mots, leurs échos sonores font revivre le monde dans une nouvelle harmonie...
 
Splendeur de la langue de mon pays ! Douceur et bonheurs des mots et des phrases !
 
 
 
                 
 
 
liseuse fragonard libre

 

 

 

 

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