ROSEMAR
Ce texte, plein de poésie, intitulé Chanson pour toi, mêle l'évocation de la nature au sentiment amoureux : la chanson déroule une journée, depuis l'aube jusqu'au soir : chaque moment est associé à une oeuvre d'art, à un tableau.
Ce poème, écrit par Michelle Senlis, mis en musique et interprété par Jean Ferrat entrelace déclaration d'amour et admiration devant les splendeurs de la nature.
L'aube est d'abord personnifiée et devient un peintre, Matisse, pour faire naître des couleurs de bleu : c'est l'heure où les papillons "se déplissent" et naissent à la vie, comme des "fleurs de grenadier", belle image qui symbolise l'aurore, le début du jour.
Le soleil est doté de vie, il vient "frapper" aux volets, pour réveiller le monde. Associé à un verbe d'action, le soleil devient une entité vivante. On voit aussi un cheval, au petit matin, faire jaillir de l'écume sous ses pas...
Le milieu du jour rayonnant se mue en Cézanne, le peintre du midi, aux paysages tourmentés par le vent du sud, le mistral : on voit des "platanes, des oliviers, un figuier", arbres de la Provence, on perçoit la chaleur accablante qui fait "se coucher les troupeaux", on entrevoit les rues désertes, écrasées de soleil, on admire toute la splendeur colorée de jaune et d'or des tableaux de Cézanne.
Le soir se fait estampe japonaise, puis peintures de Renoir et de Manet, où le soleil devient "un évantail déplié" qui se reflète sur l'océan, images de lumières déformées sur le miroir des ondes.
Même les roses semblent s'animer, à travers leur parfum qui "s'exaspère" dans le soir...
Le refrain insiste sur l'importance du regard : "j'ouvre les yeux et je te vois", affirmant la présence de la femme aimée, affirmant une volonté de vivre par amour, amour du monde, de la nature si présente dans ce texte.
Que de tableaux somptueux nous offre cette chanson, que d'artistes et d'oeuvres d'art sont suggérés ! Quelle vie transparaît dans chacune des images évoquées !
La nature devient oeuvre d'art, elle peint des tableaux d'une rare beauté.
On perçoit un bonheur d'admirer une nature variée, sans cesse renouvelée, sans cesse différente.
Le texte, scandé par des subordonnées de temps, "quand, lorsque", souligne l'omniprésence de l' amour pour la femme aimée qui devient ,elle aussi, un tableau à admirer.
Les sonorités, les nombreuses rimes féminines ajoutent de la douceur, de la tendresse à cette déclaration d'amour.
La mélodie enlevée, éblouissante fait intervenir des accords du sud, la mélodie se fait chanson andalouse aux rythmes endiablés, pleins de vie !
Les fouilles récentes, menées dans le Rhône, ont permis de faire ressurgir tout un pan du passé de la ville d'Arles, colonie romaine fondée par Jules César en 46 avant J. C.
Une barge romaine, datant du premier siècle après J C, a été découverte dans le Rhône et reconstituée : ce chaland, de plus de 30 mètres, est exposé dans le musée, avec sa lourde cargaison de pierres. Ces pierres servaient, sans doute, à paver les rues, à construire des maisons, notamment en Camargue. C’est la première fois qu’un bateau d’époque romaine est, ainsi, présenté au public, avec la quasi-totalité de son équipement de bord : de la vaisselle, des outils, du bois de chauffage coupé....
Etonnante technique et savoir-faire des charpentiers de l'époque ! On peut, d'ailleurs, voir leurs outils : gros maillets d'une taille impressionnante, pointes, sandales cloutées...
Des amphores encadrent la barque de leurs teintes claires et ocrées.
On peut admirer différents vestiges dégagés dans le Rhône : un buste de César, d'une étonnante vérité dans l'expression, de nombreux chapiteaux corinthiens, une antéfixe en forme de masque tragique, une statuette d'un captif gaulois en bronze, un relief en bronze doré d'une victoire.
On peut s'attarder devant une statue en marbre de Neptune aux cheveux et à la barbe bouclée.
Une tête d'Aphrodite attire tout particulièrement l'attention : sur un fond de mur rouge, le marbre blanc laisse voir toute la pureté des traits : des cheveux ondulants encadrent l'ovale du visage. Découverte, plus anciennement, dans les ruines du théâtre antique d'Arles en 1823, cette tête avait d'abord été identifiée comme la représentation de l'impératrice Livie, l'épouse d'Auguste ultérieurement divinisée.
Une danseuse ou ménade, sur un bas relief laisse contempler les plis ondoyants de sa tunique, admirable restitution de mouvements.
On peut découvrir, aussi, les énormes pieux de fondation du cirque, faits de bois variés : chêne, pin sylvestre, pin parasol.
Pour les amateurs d'épigraphie, des stèles funéraires offrent leurs inscriptions à déchiffrer. Mosaïques, sarcophages, maquettes de vaisseaux complètent cet ensemble.
On peut, à loisir, observer la minutie des artisans de l'époque : fioles à onguents, amphorisques, poids en forme de bustes, vases à tête humaine, poteries en forme d'oiseaux, toute une collection de lampes à huile aux motifs en reliefs.
Sur un monument funéraire, on peut voir caracoler un cheval de course, crinière au vent.
C'est évidemment le chaland, disposé au centre du musée, imposant et impressionnant, dans ses dimensions, qui attire tous les regards...
Il a été reconstitué minutieusement, pièce par pièce, et son état de conservation est remarquable : protégé par les limons du fleuve, ce bateau de commerce nous est parvenu, quasiment intact.
On est sensible à l'art et la technique mis en oeuvre dans la construction de ce navire, on est étonné de l'habileté des artistes qui ont créé tant d'objets raffinés.
Les fouilles menées, récemment, dans le Rhône ont été particulièrement fructueuses. Ce musée, aux attraits divers, est l'occasion d'une plongée dans l'antiquité gallo-romaine.
On peut espérer, encore, de nouvelles découvertes de ces trésors de l'époque romaine ! Le fleuve recèle encore bien des mystères et les prochaines fouilles révèleront, sans doute, d'autres aspects passionnants de la civilisation gallo-romaine...
Photos : rosemar