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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 15:43

 

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Le printemps associé à l'amour, voilà un thème éternel : le printemps fait naître des passions inoubliables et parfois inaltérables.

 

C'est ce motif que l'on retrouve dans une chanson de Hugues Auffray : le constat initial, "Les filles sont jolies dès que le printemps est là" s'oppose aux "serments oubliés" et perdus, dès que le printemps s'est envolé... Le contraste est saississant entre l'idée de beauté et une impression d'abandon et d'oubli... L'amoureux éconduit a, malgré tout, l'espoir de retrouver un réconfort, avec le renouveau.

 

On perçoit une attente associée à la saison des amours, attente d'une "fille en organdi", image d'élégance, de jeunesse... Le cadre champêtre, "une prairie" contribue à une impression de liberté, de bonheur espéré.

 

Le "chemin", les "soirées qui se font chaudes" évoquent, aussi, bien cette saison de renouveau...

 

L'attente est vaine, mais les souvenirs sont tenaces : souvenir du regard de la jeune fille, souvenir des adieux.... L'image hante le coeur de l'amoureux qui ne peut s'en détacher, comme le suggère le préfixe "re" qui marque un retour perpétuel dans de nombreux mots : "revient, je repense, je revois, je crois la retrouver." 

 

Le printemps fait ressurgir des espérances, et le rêve s'évanouit avec sa disparition : le printemps reste, ainsi, uni à l'idée d'un amour qui n'en finit pas.

 

Le texte nous fait voir la douleur d'aimer dans le dernier couplet : on perçoit une envie de mourir... L'amour est, alors, lié à la "brûlure, la "douleur" et la "blessure", des mots très forts qui soulignent le désespoir, la tristesse de la séparation...

 

Le poème est bâti sur une progression : d'abord, le printemps fait naître des images joyeuses de "jolies filles" puis, l'amoureux en vient à ressentir un désir de mort.

 

Le refrain insiste sur l'idée du temps qui passe, mais qui ne referme pas le chagrin et les blessures... Le mot "temps" répété suggère bien la succession des saisons qui défilent, mais qui ne parviennent pas à faire oublier l'amour perdu.

 

La mélodie légère souligne le bonheur qu'apporte le printemps mais par les retours lancinants, elle met en évidence les tourments de l'amoureux.

 

Avec simplicité, harmonie, cette chanson nous fait ressentir toute la douceur et l'insouciance du printemps mais, aussi, les souffrances causées, parfois, par le sentiment amoureux...

 

Tout en nuances, le texte nous rend sensibles la délicatesse du printemps ainsi que les difficultés d'aimer.

 

 

 

 

http://youtu.be/HedHEyYNuBI

 

 

 

seringa libre Dinkum

 

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Première photo sous la vidéo  auteur : Dinkum  creative commons


 

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 16:17
Laisse tomber l'éventail !

   

 

Qui n'a jamais rêvé de laisser tomber l'éventail ?

 

Suivre le vent, se laisser emporter par un souffle de liberté, échapper aux contraintes de ce monde : qui n'en a jamais rêvé ?

 

Dans cette chanson de liberté, d'évasion, Angelo Branduardi lance un invitation à suivre le vent, symbole même de délivrance et d'une certaine audace...

 

Le poème s'adresse à une femme, désignée par le terme "belle" : on perçoit un éloge appuyé de la beauté féminine... La jeune femme, présentée "dans la poussière de rails" qui représentent une voie toute tracée, mille fois empruntée, est sommée de laisser tomber son éventail, image de l'artifice, de la vie sociale, faite de masques et de représentations.

 

Elle est invitée à "danser la vie", à se libérer du poids des mots, ceux qui enchaînent, ceux qui pèsent de leurs faux semblants : il faut suivre le rythme du monde, se laisser aller.

 

Il faut, aussi, sur les ondes, ne pas se laisser guider par un gouvernail qui peut représenter une forme de carcan, car il impose une direction.

Le poème est, enfin, une incitation à l'aventure de l'amour : "Serre le bien fort dans tes bras, le premier qui te sourira..."

 

Il faut vivre l'amour, comme un espoir, ne pas le laisser passer, et en accepter les incertitudes, voilà ce que suggère le poème.

 

Le refrain, avec ses verbes de mouvements répétés : "Va où le vent te mène" insiste sur l'idée de liberté.

 

Les nombreux impératifs adressés à la jeune femme sont autant de conseils pour l'inviter à s'évader, sortir des sentiers battus.

 

La mélodie, légère, enlevée, virevoltante nous entraîne dans ses tourbillons ! Les sonorités de fricatives "v" dans le refrain contribuent à cette légèreté... Les verbes de mouvement incitent à une évasion, une délivrance, un élan...

 

Mais, on peut se demander si nous sommes encore capables de suivre le vent dans notre monde encadré, surveillé.

Sommes-nous assez libres pour suivre nos instincts ? Souvent, c'est la prudence qui nous guide, qui nous paralyse...

 

Suivre le vent ! Est-ce encore possible ? Il faudrait l'espérer !

 

Dans un monde de surveillance, de précautions, est-il permis de suivre le vent et d'oublier toutes les contraintes de nos sociétés ?

 

Belle chanson rythmée, hymne à la liberté, ce texte d'Angelo Branduardi nous donne envie de larguer les amarres, de fuir les servitudes étouffantes de la vie ! 

 

 

http://youtu.be/wNnQi5RIjEc

 

 

 

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 16:17

 

 

- Arbres et maisons cézanne

 

La vie humaine n'est-elle pas ponctuée par les saisons ? Ne nous sommes-nous pas tous soumis à cette alternance bienheureuse associée à des senteurs, des couleurs différentes et variées ?

 

Dans une de ses chansons, Jean Ferrat écrit un véritable hymne aux saisons : le texte s'ouvre sur deux exclamations, deux apostrophes qui personnifient les saisons et en montrent toute l'importance. L'auteur les magnifie et souligne le bonheur qu'il éprouve dans cette variété : il aime à en "rêver les odeurs", en "vivre les couleurs", en imaginer "les raisons" .

 

Le mystère des saisons ! Comment ne pas être sensible à leur diversité, leurs beautés ?

Le poème se transforme, aussi, en chanson d'amour adressée à la femme et Jean Ferrat, par une inversion subtile, devient alors, lui même,"automne aux pieds de la jeune femme."

L'amante est assimilée au goût de l'été pour la bouche du poète, puis à l'hiver" aux doigts bleus." Le printemps les réunit, enfin, dans une étreinte, dans une belle expression où le printemps est personnifié et devient "fou à lier" !

 

Les saisons deviennent les personnages du poème et Jean Ferrat se plaît à les évoquer, sans se lasser, dans une attente faite de bonheurs, auprès de la femme aimée...

 

Le poète nous fait percevoir toute la force, la puissance de ces saisons qui nous emportent et qui sont pleines d'ardeurs différentes.

Il faut savoir guetter ces moments aux "ardeurs" si changeantes,"voler" ces instants fugaces liés aux saisons de la vie...

 

L'hiver est associé à la faim, l'été à l'épanouissement, le printemps à un embrasement de flammes, l'automne au rire de la jeune femme ! A chaque saison, correspondent un univers et des sensations diverses.

 

Et l'auteur exprime son contentement, ses joies dans ce déroulement infini des saisons dont il ne "se lasse pas'" et dont "il distille les fleurs". L'image traduit bien ce bonheur patient et renouvelé des saisons qui recommencent avec, chaque fois, des plaisirs différents.

 

L'auteur affirme son bonheur d'en savourer chaque heure, chaque instant auprès de la femme qui l'accompagne, et il ne regrette pas de voir le temps passer , il ne se lasse pas de mourir un peu, chaque fois qu'une saison en remplace une autre...

 

Ce texte d'une grande poésie nous montre toute l'importance des saisons qui rythment nos vies. Il délivre, aussi, un message plein de sagesse : il faut essayer de profiter des plaisirs offerts par chaque moment de la vie : hiver, automne, printemps nous apportent des bonheurs infinis et si différents.

 

La nature personnifiée devient une entité, un personnage à part entière qui nous accompagne à chaque instant... Les différentes sensations liées aux saisons transparaissent à travers des couleurs, des parfums, des échos divers.

 

 

https://youtu.be/IYlKpiazKkA

 

 

 

 


 

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 18:56


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"Ecris quelque chose de joli..." 

 

Dans ce texte superbe de simplicité, intitulé L'embellie, Jean Ferrat évoque tous les charmes de la poésie et de l'écriture, les bonheurs simples de l'amour... la poésie qui vient interrompre et adoucir "le tumulte de la vie ", devient une embellie teintée de "bleu et de rose".

 

L'embellie n'est-elle pas le symbole même de la beauté, du renouveau, de l'espoir ?

La poésie liée à la beauté, à l'harmonie, au beau temps est bien une façon de nous libérer du monde ordinaire, d'en oublier les laideurs et les horreurs... elle permet de métamorphoser les réalités banales. Il suffit de peu, de" l'odeur des lilas et des roses" pour oublier les tracas de la vie... Il suffit de "chanter la beauté des choses", de la nature, des fleurs, car la poésie est avant tout chanson, elle est associée à la musique des mots et des sons... liée aussi aux sensations, aux couleurs somptueuses des fleurs, à leurs parfums.

 

La poésie peint souvent des sentiments, un certain lyrisme la caractérise.

 

Elle fait appel à la beauté des images qui suggèrent l'amour : "L'aube entre nos bras qui repose". Ainsi, l'aurore personnifiée devient compagne des amants, leur complice, leur plaisir.

 

Les mots deviennent "murmures", le temps est aboli dans cette évocation benheureuse de l'amour, le temps est oublié..."Le temps sur nous s'est refermé" écrit le poète... Le temps n'existe plus...

 

Le refrain, avec la répétition insistante du nom "l'embellie", vient ponctuer la chanson de ce mot rempli de douceur, de splendeur.

 

L'emploi du conditionnel dans la dernière strophe semble suggérer les difficultés du poète à restituer toute la beauté de l'instant magique qui réunit les deux amants : "je l'aurais voulu si joli, ce poème en bleu et en rose "...et le poème s'achève par une affirmation pleine de tendresse : la femme aimée est, pour le poète, une véritable "embellie", même si les mots semblent encore trop faibles pour exprimer les sentiments ressentis...

 

La mélodie pleine de douceur, les sonorités de sifflantes, en fin de vers viennent encore souligner cette harmonie "choses, roses, lèvres mi closes, la métamorphose, instant de rêve et de pause."

 

En quelques mots simples, Jean Ferrat retranscrit, là, l'essentiel de la vie : la beauté du monde, de la nature, l'amour, sa tendresse, le bonheur des choses simples... l'embellie d'un instant fragile...
 
 
 
 
 
 
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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 16:37

 

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L'amour, mille fois chanté par les poètes, donne lieu à des oeuvres inoubliables : Jean Ferrat l'a évoqué souvent. Dans un de ses poèmes intitulé "C'est toujours la première fois", il raconte l'amour fidèle, l'amour qui dure malgré la fuite du temps ou la séparation...

 

La femme est célébrée par des images : elle devient "jeune louve", "eau dormante" qui s'échappe au soleil d'été, elle est "une souveraine" d'un jardin, on la voit disparaître entre deux haies. Ces métaphores transforment la femme et l'associent à la nature, une nature pleine de beauté. Et si la femme semble s'échapper, c'est pour mieux revenir auprès de l'être aimé.

 

L'amour lui-même est magnifié par une succession d'images : l'amour personnifié "file sa laine entre les doigts parfois désaccordés" des amants, l'amour est assimilé à la "soif", à la" faim", et devient essentiel et vital pour le poète.

 

L'amour semble tisser des liens de plus en plus forts entre les êtres, comme le suggère l'image de la "laine"qui réunit et rassemble.

 

L'amoureux sait se faire humble devant la femme, on le voit "plier genoux et bras", la lèvre desséchée, on le voit "trembler". Et la déclaration d'amour n'en est que plus touchante et émouvante... Que de simplicité et de sensibilité dans ce texte ! 

 

Le refrain qui vient ponctuer la chanson est aussi, à lui tout seul, une magnifique déclaration : "Tu peux m'ouvrir cent fois les bras, C'est toujours la première fois" ...

Bien sûr, on retrouve dans ce texte des lieux communs de la littérature sentimentale : l'amour qui dévore, consume, qui émeut et fait trembler, mais Ferrat renouvelle ces images, les fait siennes.

 

Le poème avec ses évocations de la nature donne une impression de bonheur limpide et transparent... L'amour présenté comme un trésor précieux qui fait vivre, espérer apparaît plein d'évidence. Dès lors, le poète s'efface devant cet amour qui le transcende, il devient un simple "pas qu'efface le vent", encore une image empruntée au monde de la nature, pleine de beauté. 

 

La femme aimée est aussi présentée comme un pays à redécouvrir sans cesse, source de bonheurs renouvelés : elle est à la fois "proche et lointaine", elle ne se révèle pas complètement et garde, ainsi, une part de mystère...

 

La mélodie pleine de douceur souligne merveilleusement les vers et le poète peut bien dire que les mots ne sont pas assez forts pour exprimer tout son amour, mais on ressent toute la tendresse du monde dans sa chanson.

 

Jean Ferrat, poète de l'amour sincère, de l'amour vrai écrit, là, un texte qui révèle bien toute la force des sentiments, dans un langage plein de pureté et de limpidité. Quant à la musique, elle semble murmurer et s'écouler comme une source transparente.

 

 

http://youtu.be/rDYF01lBREc

 

 

http://youtu.be/t3W-lGsGZHs

 

 

 

 

 

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 16:46

misère                

 

Jean Ferrat a chanté, maintes fois, des textes d' Aragon, la douleur de vivre... la douleur des gens miséreux qui souffrent, vagabonds du monde.

 

Aragon évoque, ainsi, dans un de ses poèmes intitulé : "J'entends", mis en musique par Jean Ferrat, la résignation des pauvres, leur absence de colère, leur peu d'exigences, car ils savent se contenter d' un simple "feu" de bois pour se réchauffer.

 

Le poète entend, écoute leurs voix, leurs propos familiers et ordinaires et porte un regard attentif sur eux : ils ne sont que" pierres tendres tôt usées", "aux apparences brisées". L'image traduit bien la violence et les dures conditions de vie de ces êtres exclus, rejetés hors du monde : les voilà transformés en objets, pierres sur le chemin que l'on peut fouler aux pieds.

 

Le regard que porte le poète sur ces pauvres êtres lui "arrache l'âme" jusqu'au désespoir : on perçoit une détresse partagée par l'auteur qui ne supporte pas la vision de ce malheur absolu et injuste.

 

Par la triple répétition de l'adjectif "profond" associé au malheur, Aragon souligne l'abîme insondable de misère et de détresse de ces exilés du monde.

 

Et pourtant, tous voudraient espérer un avenir meilleur représenté par "un ciel bleu" d'azur, vaines espérances qui ne sont que "miroirs aux alouettes".

 

Le poète, lui-même, se berce d'espoirs, et il voit alors combien tous ces êtres lui ressemblent, sont à son image : celle d'une humanité souffrante, misérable comme le suggèrent des comparaisons : nous sommes tous des"grains de sable" insigifiants, nous sommes "sang versé et doigts blessés", images même de la douleur humaine...

 

Malgré ces ressemblances, la rencontre semble, pourtant, impossible entre le poète et ces êtres perdus : une trop grande distance les sépare, et c'est bien ce qui se passe, aussi, dans la réalité : on a l'impression de mondes parallèles qui se côtoient sans jamais communiquer vraiment, comme si tout dialogue était impossible à cause du fossé qui sépare les êtres.

 

Et pourtant, l'humanité vit sous les mêmes régles : parfois un enfer de douleurs, la mort, le port commun des hommes...mais l'impuissance à aider les plus pauvres est bien réelle et le poète affirme sa volonté d'être utile tout en constatant une forme d'incapacité..."un rêve à la fois modeste et fou"...un rêve qui semble irréalisable et qu'il faudra enterrer avec le poète comme "une étoile au fond du trou."

 

L'image finale de l'étoile traduit bien l'idée d'un rêve impossible : aider les plus humbles qui sont à notre image se révèle souvent une mission difficile, tant le fossé qui sépare les gens est grand.

 

Pourtant, ce rêve apparaît comme une lumière, il est "modeste" et devrait, de fait, être accessible à tous.

 

Ce poème d'Aragon plein d'humanité, d'humanisme, évoque à la fois le malheur de la condition des hommes, mais aussi les difficultés d'aller au devant des plus pauvres comme si un abîme séparait les uns et les autres...

 

On peut constater toute l'actualité de ce texte : avec la crise, le nombre de miséreux ne cesse de croître et ils vivent dans un un monde à part comme si un fossé les éloignait de nous.

 

La mélodie qui accompagne le texte oscille entre espoir et désespérance par sa limpidité, ses notes désabusées...

 

Vidéo : Jean Ferrat

 

https://youtu.be/LUb7uIYUHCo

 

 

 
 
 
 
 
 

 

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 17:56

amorgos-5
La mer, une source intarissable d’inspiration mérite bien d’être racontée : elle ouvre des horizons infinis, elle est source de rêves, de voyages…
 
Jean Ferrat la raconte merveilleusement dans une de ses chansons…La mer, c’est d’abord un monde de sensations variées : c’est « le goût des algues », ce sont des couleurs : « le bleu et le vert qui dansent » harmonieusement… C’est le mouvement inlassable des « vagues ».
 
Associée au voyage, à l’impossible, la mer devient symbole d’absolu, d’apaisement, de bonheur : elle ouvre la « porte du large vers d’autres continents ».
 
La mer est aussi l’image de la liberté essentielle à l’homme : représentée sous la forme d’Icare qui vole vers le soleil, elle apparaît comme un élan, un essor qui permet de s’évader, d’oublier le monde et son enfermement… La mer devient « un pays d’amour » que l’on recherche sans fin.
 
On y voit des « aubes pâles » sous la brume, « des étoiles » qui se reflètent dans l’eau… un univers plein de beautés.
 
On y perçoit aussi les origines du monde, l’innocence première, l’eau est un signe de pureté, elle renvoie à l’enfance… elle est une sorte de « paradis perdu ».
 
Jean Ferrat évoque bien cette ambivalence de la mer : source de bonheur, elle rappelle aussi dans ses mouvements incessants, dans ses vagues perpétuelles, une certaine monotonie de la vie humaine, un perpétuel recommencement des cycles, les marées qui reviennent… les aspects dérisoires avec « l’écume et le sable. » 
 
La chanson s’achève sur une tonalité mélancolique : la mer devient l’image de la détresse car elle suggère par ses mouvements la fuite du temps, tout ce qui s’évanouit, nous échappe… elle est bien « un pays d’amour que l’on n’atteint jamais. »
 
Le refrain revient avec ses sensations apaisantes : goût des algues et de l’eau âpre et salée, perception visuelle des couleurs vertes et bleues pour donner à nouveau une image bienheureuse de la mer.
 
La mélodie très douce, alanguie traduit bien le doux balancement et le murmure des vagues. Elle suggère aussi une sorte de vertige de bonheur et d’inquiétude mêlés.
 
La mer dans cette chanson représente bien la vie humaine partagée entre le quotidien qu’il faut vivre et les désirs et les rêves d’absolu de chacun.
 
Oscillant entre bonheur et détresse, ce texte de Jean Ferrat nous montre toute la sensibilité du poète et son originalité à travers des mots qui restent très simples…
 
 
 
 
Photos : Christelle 
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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 10:13
hiver reuters 3-copie-1
La simplicité d'un titre : "J'ai froid " nous montre parfois l'inspiration géniale d'un auteur. C'est cette simplicité qui nous émeut aussi dans ce texte de Jean Ferrat à valeur universelle, tant les mots en sont limpides ...
 
La chanson s'ouvre sur l'évocation des vents du midi qui soufflent à tel point qu'ils font ployer les arbres... l'image qui suit est superbe puisque les arbres sont personnifiés : leurs branches deviennent des "bras qui fument des gitanes". On les voit ainsi se consumer et se dessécher sous les assauts violents du mistral ! Dès lors, le poète lui-même, assailli par le vent évoque ses sensations dans le refrain : "j'ai froid".
 
Mais la chanson se transforme vite en un message engagé : Jean Ferrat évoque les droits de l'homme bafoués, des "uniformes'" qui imposent leurs lois, on songe ici à une dictature violente qui enlève toute liberté aux êtres humains...
 
Cette liberté est elle même assimilée à une personne qui "tombe sa pelisse" : l'image est magnifique : on voit la liberté dépouillée de toute valeur , de toute substance,de toute signification !
 
C'est un monde d'horreur qui est alors décrit, un monde où règnent l'injustice, la "force imbécile", la"bêtise épaisse", les dénonciations sous forme de lettres anonymes ... C'est un régime dictatorial qui est dénoncé avec force et virulence....
 
On entend aussi le bruit menaçant des fusils : "la salve éclatant" au milieu de l'hymne ...un gouvernement militaire imposant sa rigueur est ainsi mis en cause...
 
Jean Ferrat utilise une image très forte pour nous faire ressentir toute l'horreur que lui inspire ce régime : une "bête immonde qui sort de sa tanière".
 
Dès lors, la révolte légitime gronde, il faut "retrouver le chemin des bois", prendre la maquis pour refuser la tyrannie, la révolte seule permettra de vaincre le froid et la peur. La révolte, grand feu de joie saura abattre le froid dans les coeurs et dans les corps, le frisson de la peur et de l'angoisse disparaîtra alors ...
 
Les tyrannies et les dictatures existent encore en ce monde et elles prennent même parfois le masque de la démocratie... Cette chanson nous incite à la rebellion face à ce qui n'est plus admissible : quand ce grand feu de bois fera-t'il donc le tour de la terre ?
 
Quand serons-nous libérés de l'injustice, quand serons- nous libérés de la "bête immonde" ? 
 
 
 
 
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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 17:59
soleil 2 reuters
 
 
 
Certaines chansons sont associées à des êtres qu'on a connus, aimés, parfois elles ressurgissent comme des souvenirs lointains et précieux, parfois aussi elles provoquent des émotions infinies... Une chanson résonne plus particulièrement en moi, car je l'ai souvent entendue dans mon enfance, une chanson napolitaine, Naples étant la ville d'origine de mon arrière grand- père...
 
Cette chanson "O sole mio "évoque un sujet on ne peut plus banal : une journée de beau temps illuminé par la lumière du soleil, un véritable hymne à la nature : le soleil est d'ailleurs invoqué sous la forme d'une apostrophe dans le refrain de la chanson... Ainsi personnifié, il acquiert une importance particulière et apparaît comme une entité vivante, il est donc célébré et magnifié.
 
Les paroles ont été écrites par le poète napolitain Giovanni Capurro en 1898 et la musique composée par le chanteur napolitain Eduardo Di Capua.
 
"Che bella cosa e' na jurnata 'e sole : Quelle belle chose qu'une journée de soleil",voilà les premiers mots du texte, pleins de simplicité. Le soleil après la tempête apporte un réconfort et un bien- être absolu.
 
Le soleil invite à la fête, au bonheur retrouvé et l'astre du jour est associé à l'être aimé : "oh mon soleil est sur ton front", et c'est là "le plus beau des soleils", dit la chanson...
 
Le soleil devient donc l'image même de l'amour,  le soleil suggère la joie et des sentiments d'affection, de tendresse.
 
L'évocation du soir qui tombe, de la nuit qui arrive entraîne une certaine mélancolie, mais l'amoureux retrouve son beau soleil sur le front de l'être aimé, un soleil radieux, le plus beau de tous.
 
On peut noter toute la simplicité de ce texte, sa brièveté : aucune recherche grandiloquente, mais une poésie de la nature et de la vie qui paraît évidente...
 
 
La mélodie très douce soulignée par les violons, par les voix de grands ténors est pleine d'enchantements : elle traduit bien toute la tendresse de cette chanson.
 
Ce chant a d'abord été repris par le célèbre Enrico Caruso, puis par de nombreux ténors, souvent à la fin de leur concert, Benjamino Gigli, Tito Schipa, Giuseppe Di Stefano, Mario Lanza. Puis Luis Mariano, Elvis Presley , Lucciano Pavarotti et enfin Roberto Alagna l' ont aussi interprété...
 
 J'entends cette chanson avec une émotion sans cesse renouvelée, car elle suggère en moi des images d'enfance : ma grand-mère, mes parents en train de l'écouter et de l'apprécier.
 
Je revois aussi des paysages inondés de lumière, la Méditerranée et ses mille soleils qui se reflètent sur les vagues, je revois de beaux ciels d'été, je revois des visages familiers, des images et des souvenirs de bonheur...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
               
 
 
 


 

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 15:05

 

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Georges Brassens aborde dans ses chansons toutes sortes de sujets universels : l'amour, l'amitié, la guerre et il évoque, aussi, la mort dans un de ses plus beaux poèmes : La Supplique pour être enterré sur la plage de Sète... Que de références, que d'échos dans ce magnifique texte ! Et, surtout, que d'humour pour évoquer un sujet qui pourrait être grave !
 
 
En fait, ce poème sous forme de testament devient une sorte d'éloge de la vie, de ses bonheurs, de ses joies, de ses plaisirs...
 
Si le poète nous fait part de son désir d'être enterré sur la plage de Sète, il en profite aussi pour glisser quelques références littéraires : la camarde figure allégorique de la mort,Gavroche, Mimi Pinson, Paul Valéry bien sûr et son cimetière marin. Brassens nous montre, ainsi, son attachement à la culture, avec un certain détachement tout de même... lui qui a mis en musique tant de poètes : Villon, Banville, Hugo, Aragon, Paul Fort.
 
Que d'inventions poétiques dans ce texte ! La mer devient "l'encre bleue" qui va permettre d'écrire le codicille, le testament de l'auteur.
 
Le "caveau de famille étant donc plein ", Brassens demande à être enterré sur la plage de Sète, au bord de la mer, auprès des dauphins.
 
Et l'ami Georges en profite pour énumérer tous les plaisirs de la vie... le sable fin, les premières amourettes avec de jeunes sirènes," les baigneuses" qui pourront s'abriter à l'ombre de sa tombe, les enfants qui pourront faire "des châteaux de sable", la nature avec le "pin parasol" qui couvrira sa tombe, permettant à ses amis d'éviter toute" insolation" !
 
La musique, les parfums sont aussi convoqués, apportés par le vent, "le mistral et la tramontane", airs de musique qui évoquent des danses joyeuses..."fandango, tarentelle, sardane."
 
Quel bonheur ! Tout y est : amour, amitié, sensations, nature bienveillante... plaisirs simples de la vie.
 
Et le texte s'achève avec l'évocation de l'ondine qui viendra sommeiller sur la tombe du poète, bonheur ultime ! On peut voir aussi dans les derniers vers une condamnation des grandeurs de ce monde avec les "pharaons" ou les "Napoléons" et leurs tombes grandiloquentes et pompeuses.
 
L'image finale est superbe : le poète transformé en "éternel estivant et qui fait du pédalo "sur la plage de Sète !
 
L'humour est constamment présent et la mort n'est ici qu'un prétexte pour parler de la vie, pour abattre les préjugés, dénoncer le goût de la grandeur, et montrer que le bonheur est fait de joies très simples et ordinaires : une plage au soleil, de grands pins, la mer, la musique du vent.
 
Le dieu Neptune est aussi évoqué au cours du poème, un dieu qui, à Sète, ne se prend pas trop au sérieux et ne fait pas trop de dégâts... en cas de naufrage, il faut sauver le vin et le pastis d'abord... encore le bonheur ici associé au bon vin et aux plaisirs de la table !
 
Ce texte nous permet de voir toute la simplicité, l'humilité de ce grand poète : c'est aussi une invitation à profiter de la vie...
 
La mélodie est superbe dans sa nonchalance et traduit bien l'idée d'harmonie et d'insouciance présentes dans tout le texte.
 
Photos : Rosemar et Wikipédia
 
Vidéo : G. Brassens
 
 
 
 
 
plage 
                  
 
 


 

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