Des portraits de Simone Veil honteusement tagués de croix gammées, des quenelles, des insultes racistes adressées à Alain Finkielkraut, des devantures de magasins souillées d'inscriptions "juden", cela se passe en France, de nos jours, en 2019.
Voilà qui rappelle les heures les plus sombres de notre histoire...
Alors, on se dit : "La bête immonde revient... ça existe encore ?"
C'est comme si on effaçait l'histoire terrible du XXème siècle, c'est comme si on oubliait l'horreur des camps de concentration, tant d'abominations, tant de crimes et d'abjections.
"Barre-toi, sale sioniste de merde!, Tu vas mourir, Sale race, Grosse merde, Palestine!, Rentre chez toi à Tel-Aviv!", "Elle est à nous, la France!", crie un jeune homme barbu en agitant ostensiblement son keffieh palestinien. "Nous sommes le peuple!", renchérissent d'autres gilets jaunes.
Le philosophe et académicien a été injurié et sifflé ce samedi en marge de la manifestation des gilets jaunes dans le quartier de Montparnasse à Paris.
Tant de haine ! Tant de mépris ! Tant d'insultes !
La contestation aurait-elle cédé la place à la détestation ?
Les gilets jaunes portent de justes revendications, quand ils dénoncent la baisse du pouvoir d'achat, les inégalités, les salaires insuffisants, les retraites misérables de certains, mais ils devraient aussi dénoncer avec la plus grande sévérité ces manifestations d'intolérance, ce racisme qui ressurgit dans leur rang.
Honte à ceux qui insultent, rabaissent, méprisent ! Honte à ceux qui se livrent à ces débordements de haine !
Ce sont là des réactions primaires... bien sûr, on peut être en désaccord avec la pensée et les positions d’Alain Finkielkraut et le critiquer ; on peut défendre la cause palestinienne, mais l’insulte n'est pas admissible.
Elle est d'autant moins admissible quand c'est une foule haineuse qui s'en prend à un homme de 70 ans, à un philosophe, un écrivain.
L'insulte discrédite ceux qui l'utilisent, elle est l'arme des faibles.
On se souvient aussi de l'éviction d'Alain Finkielkraut lors des débats organisés par Nuit Debout : des insultes avaient alors fusé à son encontre, un participant avait craché dans sa direction.
Certains allaient jusqu'à imaginer qu'il s'agissait d'un "coup monté" de la part d'Alain Finkielkraut, comme si le philosophe était lui-même coupable des invectives qu'il avait essuyées !
L'insulte ne peut, en aucun cas, servir d'arguments, l'insulte instinctive et primaire est scandaleuse.
L'insulte relève du réflexe et s'oppose à une véritable réflexion, si, en plus, elle s'accompagne de crachats, on atteint le comble de l'ignominie.
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