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14 avril 2018 6 14 /04 /avril /2018 12:10
L'entraînement à la rédaction devrait être un aspect essentiel de l'enseignement de notre langue...

 

 

 

"Les élèves français écrivent peu dans le cadre scolaire et montrent des difficultés croissantes en orthographe et en grammaire", c'est ce que révèle une étude du Cnesco, le  Conseil national d'évaluation du système scolaire...

Pourtant, l'entraînement à la rédaction devrait être un aspect essentiel de l'enseignement de notre langue.

 

Rédiger, c'est apprendre à mieux maîtriser la langue et ses codes, rédiger, c'est exprimer sa sensibilité, ses émotions, c'est développer son imagination, écrire, c'est aussi structurer et ordonner sa pensée...

Il est donc essentiel de donner à l'élève la possibilité et l'envie d'écrire, et ce, dès l'école primaire.

L'exercice de la rédaction est particulièrement formateur : l'élève doit se concentrer sur ce qu'il écrit, faire un plan, rédiger d'abord un brouillon, relire, corriger ses erreurs.

 

La rédaction, c'est l'apprentissage de la lenteur et de la maturation...

Or, notre temps est celui de la vitesse, de l'image rapide et fugace.

Notre temps est celui de l'immédiateté, des désirs vite assouvis.

Notre temps est celui de Facebook, celui des SMS...

 

Ainsi, les élèves ne savent plus faire un brouillon, et s'ils en font un, ils ne savent pas relire, raturer, corriger les erreurs commises.

De nombreux élèves n'utilisent pas tout le temps qui leur accordé pour un exercice : il faut aller vite, bâcler son travail.

Depuis des années, on a, aussi,  tendance à privilégier l'oral spontané au détriment de l'écrit.

 

Il serait temps de réhabiliter l'exercice de la rédaction : "Décrire une journée d'automne... Evoquer un animal familier, Raconter les événements d'un week-end mémorable...", autant de sujets qui offrent aux élèves la possibilité de travailler l'expression...

Il serait temps d'entraîner les élèves au brouillon : d'abord faire un plan, puis rédiger, relire, supprimer les répétitions, veiller à l'orthographe, à la correction des phrases.

C'est là tout un travail de patience, de maîtrise de l'écriture. Un vrai brouillon doit être raturé, chargé de corrections...

 

Face à l'emprise des ordinateurs, des smartphones, il convient de retrouver le bonheur de l'écriture manuelle qui permet une réflexion véritable.

Quand on écrit des SMS, on ne se soucie guère de la forme, on se laisse guider par le réflexe qui est justement l'inverse de la réflexion...

 

Dans un monde où tout va de plus en plus vite, il est important de se ressourcer dans le travail de l'écriture.

S'entraîner à l'oral, c'est bien, mais l'écrit ne doit pas être oublié car c'est l'écrit qui permet une véritable réflexion sur le monde...

C'est l'écrit qui offre la possibilité d'un temps d'arrêt, d'une pause dans un monde qui s'accélère...

 

 

Source :

 

https://www.nouvelobs.com/education/20180411.OBS5027/a-l-ecole-les-eleves-francais-sont-reticents-a-ecrire-et-peinent-a-le-faire.html

 

 

 

 

L'entraînement à la rédaction devrait être un aspect essentiel de l'enseignement de notre langue...
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11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 12:25
Le culte de la jeunesse...

 

 

L'enfant-roi est une réalité de nos sociétés : les enfants sont inondés de cadeaux pour la Noël et en d'autres occasions, les jeunes disposent aussi d'une multitude de loisirs, l'éducation est de plus en plus permissive...

 

L'enfant est désormais le fruit d'une décision mûrement réfléchi. Il est voulu et même ardemment désiré. Il devient le centre des préoccupations...

 

Parallèlement, la vieillesse est dévalorisée, de nombreuses personnes âgées se retrouvent dans des maisons de retraite, parfois abandonnées, dans des conditions d'hébergement difficiles.

 

Et voilà que la politique s'en mêle : les retraités sont sacrifiés et  voient leur pension diminuer avec l'augmentation de la CSG.

Le gouvernement demande "un effort" aux retraités qui sont contraints d'accepter cette hausse conséquente de la CSG même pour des revenus modestes...

 

Nos sociétés n'ont-elles pas le culte et l'obsession de l'éternelle jeunesse ?

Rester jeunes ! Tel est le credo du monde contemporain...

 

Dans de telles conditions, les enseignants, les éducateurs ne sont-ils pas eux-mêmes déconsidérés, méprisés ?

C'est la jeunesse de l'élève qui est sans cesse valorisée : les profs deviennent de vieux ringards, et l'âge adulte semble ne plus être apprécié.

 

C'est François-Xavier Bellamy qui dans son ouvrage intitulé Les déshérités, évoque la "crise d'adolescence collective que traverse notre époque"...

"De la figure moderne de l'adolescence, nous avons fait notre idéal : la rébellion contre toute autorité, l'esprit critique et frondeur, la quête permanente de la nouveauté et le refus du passé sont devenus nos plus grandes vertus..."

Le refus du passé, c'est bien là la trame de nos sociétés...

La culture méprisée, annihilée, soupçonnée, jugée élitiste.

 

Les jeunes, eux, sont mis sur un piédestal : n'ont-ils pas tous les droits ?

De plus en plus, ils s'arrogent le droit de contester les enseignants, la discipline, les notes, les punitions.

Ce droit que les parents viennent souvent soutenir si bien que les jeunes n'ont plus de repères...

 

Autrefois, les anciens étaient écoutés, ils étaient porteurs d'un savoir, d'une expérience.

Désormais, on les déconsidère, on les oublie...

C'est la jeunesse qui prime et qui devient la valeur essentielle de nos sociétés...

 

 

 

 

 

 

 

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9 avril 2018 1 09 /04 /avril /2018 12:52
Indispensable orthographe !

 

 

L'orthographe, la science des ânes ? C'est ce que l'on a voulu nous faire croire...

L'orthographe jugée rébarbative, inutile, contraignante : on a voulu l'amoindrir, la simplifier, l'annihiler...

 

Les accords, les conjugaisons, les lettres doubles que l'on n'entend pas, les exceptions... toutes ces règles ont été jugées trop compliquées, absurdes...

"Vive la liberté" ! ont affirmé certains, envisageant même une transcription phonétique de la langue française...

 

Mais quelle hérésie !

Comme si l'orthographe n'était pas indispensable à une bonne compréhension...

Comme si la langue ne structurait pas notre pensée...

 

Mais, enfin, l'orthographe est nécessaire pour de multiples raisons : elle permet de distinguer des mots qui ont des significations bien distinctes, ainsi le pronom réfléchi "se" et l'adjectif ou le pronom démonstratif "ce".

Ces mots expriment des relations de sens bien spécifiques.

Le démonstratif sert à désigner, à montrer du doigt : "ce livre", le réfléchi, lui, renvoie au sujet d'un verbe : "il se regarde dans un miroir".

De la même façon, on ne peut se permettre de confondre les verbes être et avoir : il est, il ait".

Les conjugaisons permettent des différencier des modes, des temps, des voix qui structurent la pensée.

Comment se passer des modes ou des temps qui expriment des nuances essentielles ? L'imparfait, par exemple, marque une durée, ou une répétition, il a une valeur itérative.

Le mode subjonctif indique une éventualité, un souhait, une possibilité.

 

La racine des mots est souvent, elle-même, fondamentale : elle révèle le sens profond des mots... L'orthographe renvoie ainsi à l'histoire des mots : c'est un précieux héritage qu'il convient de respecter. Certaines étymologies sont révélatrices : le terme "orthographe" lui-même vient de deux radicaux grecs : "orthos, droit" et "graphein, écrire"... à mettre en relation avec d'autres mots : "graphie, graphologue, graphique..."

La langue, c'est notre culture : c'est grâce à la langue que nous nous exprimons et que nous pensons.

Comment pourrait-on faire l'économie de l'orthographe, ce code essentiel qui permet la compréhension ?

Le langage est essentiel pour l'homme : c'est un héritage et une transmission qui lui permettent de communiquer, d'exprimer ses idées, ses sentiments, ses émotions, sa sensibilité...

Comment pourrait-on se passer de l'orthographe ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Indispensable orthographe !
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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 14:33
La sélection pour une meilleure réussite à l'université...

 

 

Huit universités sont bloquées en France pour protester contre la réforme de l'université mise en place par Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur.

Les bacheliers, selon cette réforme, devront satisfaire à des "pré-requis" pour pouvoir accéder à l'université de leur choix... ceux qui ne répondraient pas à ces pré-requis (définis au niveau national puis affinés par chaque établissement) seraient dans l'obligation de suivre un parcours d'accompagnement pour y être acceptés.  

Une sélection que contestent les étudiants...

Une sélection pourtant fondée sur des critères objectifs : ce que l'on appelle maladroitement des "pré-requis", c'est à dire en langage clair, des connaissances et des compétences clairement établies.

Si le jargon utilisé en la matière me paraît inadapté et malvenu, pour autant, la sélection est utile...

Et mieux vaut, tout de même, une sélection organisée en fonction des capacités des étudiants qu'une sélection aveugle...

C'était le cas pour l'application APB qui fonctionnait jusqu'à présent grâce à un tirage au sort des étudiants...

Un système absurde et injuste, contre lequel se révoltaient de nombreux étudiants.

Avec APB, c'était l'arbitraire le plus complet qui règnait, et ce, au nom de l'égalitarisme... ?

 C'est absurde : on ne tenait plus compte de la motivation des élèves, de leur niveau, de leurs capacités.

Ce système était profondément injuste et inhumain...

 

La sélection doit permettre justement aux étudiants de choisir la bonne filière qui leur correspond.

Le tirage au sort était absurde : la sélection doit se faire par les résultats, les notes obtenues au baccalauréat.

De plus en plus, un grand nombre de bacheliers se retrouvent sur les bancs de l'université sans avoir les connaissances de base pour poursuivre des études.

On voit bien ainsi que certaines filières sont saturées : il faudrait sans doute organiser une meilleure information sur l'orientation et prévenir les élèves des difficultés à venir.

On éviterait, ainsi, des déceptions légitimes et des échecs prévisibles.

Ainsi, le mouvement initié par les étudiants paraît incongru : de toute façon, si la sélection ne se fait pas à l'entrée de l'université, elle se fera inéluctablement à l'issue des études, après beaucoup de temps perdu.

On a voulu supprimer les notes, on a voulu supprimer le redoublement, on a voulu gommer la notion d'effort pour privilégier celle de plaisir, mais on voit bien les résultats désastreux de cette politique : une baisse générale du niveau au nom de l'égalitarisme.

La culture, les motivations, le niveau de connaissances ne doivent-ils pas être pris en compte pour une meilleure orientation des étudiants ?

 

 

 

 

 

 

La sélection pour une meilleure réussite à l'université...
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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 09:41
Ces héros que l'on appelle les profs de Français...

 

 

 

"Ces héros que l'on appelle les profs de Français... ", on doit cette expression à Emmanuel Macron qui pour les journées de la Francophonie rendait, hier,  un hommage appuyé à ces héros du quotidien...

Et l'hyperbole employée par le Président de la République n'est pas usurpée, elle reflète bien la réalité d'un métier exigeant.

 

Oui, les professeurs de Français exercent un métier difficile et complexe.

 "Le professeur de français est cette figure centrale qui forge l'esprit, la sensibilité, la mémoire, la curiosité, car la grammaire, le vocabulaire, l'étymologie et la littérature sont le terreau où nos vies s'enracinent", a précisé Emmanuel Macron, estimant que "tous ici avons une dette à l'égard de ces éveilleurs."

 

Nous avons, ainsi,  tous en mémoire un enseignant de français qui nous a transmis le goût de la littérature, de la langue, du beau style, de la poésie...

Nous nous souvenons plus particulièrement de ces professeurs de lettres qui nous ont appris à apprécier de grands auteurs : Montaigne, Rabelais, Molière, Racine, Corneille, La Fontaine, Voltaire, Rousseau, Hugo, Baudelaire et tous les autres...

 

On s'en souvient car ils nous ont façonnés, ils ont su éveiller en nous un esprit de curiosité et de découvertes.

Ils nous ont transmis la passion de la langue, de notre langue française...

Ils nous ont inculqué l'amour de la lecture et des livres.

La lecture et les livres qui sont de plus en plus concurrencés, de nos jours, par internet, les smartphones, les tablettes, les jeux vidéos....

Et dorénavant, les professeurs doivent réaliser des prouesses pour inciter les jeunes élèves à lire.

Ils sont aussi confrontés à un public de plus en plus réticent face à la culture classique jugée trop difficile.

 

Les réformes successives ont amoindri les cours de grammaire, d'orthographe qu'il convient de réhabiliter.

L'apprentissage de la langue ne peut se passer de ces disciplines fondamentales.

 

Le Président de la République a raison de souligner le rôle essentiel des enseignants...

Mais, il devrait avoir à coeur de ne pas supprimer des postes de professeurs dans des écoles rurales.

Il convient de remettre l'Education au centre de nos sociétés, en revalorisant le métier et lui accordant une priorité.

 

Il ne suffit pas de se payer et de se gargariser de mots : si les enseignants sont des héros, ils méritent plus de considération, ils méritent d'être reconnus comme des acteurs essentiels d'une société moderne.

Ils méritent d'être écoutés : au lieu de leur imposer des réformes improvisées, le ministère devrait les consulter.

Ils méritent de retrouver un respect, une considération quelque peu perdue et oubliée dans l'ensemble de la société.

 

 

 

 

 

 

 

Ces héros que l'on appelle les profs de Français...
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16 mars 2018 5 16 /03 /mars /2018 10:18
Du mépris pour les profs...

 

 


Qui respecte, désormais, les enseignants ? Les élèves rompus à l'insolence n'hésitent pas à bavarder, à répondre, à mentir effrontément... Les parents ? Souvent, ils contestent les punitions, accordent toutes les excuses à une forme de paresse, de laisser-aller...

 

L'administration considère les enseignants comme des numéros, ne tient pas compte souvent de leurs difficultés, refuse même de les voir, ferme les yeux.

Les inspecteurs éloignés du terrain, se contentent de prodiguer quelques vagues conseils parfois inutiles.

 

La société dans son ensemble rend les enseignants responsables de tous les échecs des élèves, comme si l'éducation n'était pas l'affaire de tous, comme si les parents n'avaient aucun rôle à jouer...

 

Le ministère pond régulièrement des réformes improvisées, inadaptées et les enseignants en font les frais... les professeurs ont ainsi connu la mode des tests de début d'année : des cahiers étaient édités chaque année pour tester les compétences des élèves avec des codages très complexes...

Puis, ce fut la mode des cahiers d'évaluations rapidement abandonnés eux aussi : les enseignants devaient y noter les différents acquis et progressions de l'élève dans l'année...

 

On a connu en français de nombreuses réformes du baccalauréat : programmes obligatoires avec des oeuvres imposées à l'oral, modification des épreuves écrites, introduction du corpus de textes que les élèves doivent étudier sous forme de synthèse, exercice assez difficile qui n'est pourtant notée que sur 4 points.

 

On a expérimenté aussi des innovations dans le vocabulaire de l'analyse : il fallait utiliser l'expression : "discours narratif" qui contribue à perturber et troubler les esprits puisque les élèves avaient appris antérieurement à distinguer le discours et le récit !

Que d'incohérences ! Que d'absurdités et d'aberrations !

 

Faut-il que les enseignants aient été inquiets, soucieux de garder leur travail pour accepter de subir tant de stupidités et de contraintes !

Faut-il que les enseignants aient été dressés à obéir aveuglément à des ordres venus d'en haut !

 

Les contraintes de travail se font de plus en plus lourdes : l'enseignant est taillable et corvéable à merci, c'est un fonctionnaire, il se doit d'obéir aveuglément à tous les ordres, quels qu'ils soient, il se doit d'être un fonctionnaire zélé...

Comment ne pas voir la désaffection que connaît ce métier ? Comment ne pas voir les dérives de nos sociétés de laxisme, de gabegies ?

 

Je viens d'achever la correction d'un paquet de copies bourrées de fautes, l'exercice n'est même pas maîtrisé et compris : que font ces élèves en lycée ? Ils y sont perdus, dans un milieu qui ne leur correspond pas...

 

 

 

 

 

 

 

 

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14 mars 2018 3 14 /03 /mars /2018 08:56
La mode des compétences...

 

 

 

De plus en plus, notre système scolaire s'attache à privilégier des "compétences" plutôt que des savoirs et des connaissances...

C'est ainsi qu'ont été créés des cahiers et des tests d'évaluation visant à mesurer les compétences des élèves, des cahiers avec des codages numérotés particulièrement complexes...

Les enseignants passent beaucoup de temps à corriger ces tests, pour évaluer des compétences très aléatoires, car les tests sont souvent élaborés à partir de QCM dans lesquels le hasard peut intervenir ou à partir d'exercices qui n'ont pas toujours valeur de preuves...

 

Et quid des savoirs ?

Ils ont été sacrifiés au nom de la facilité...

Ainsi, en grammaire, on s'est mis à n'enseigner que les règles d'usage le plus courant...

Fini l'apprentissage du passé simple en primaire ! Aux oubliettes le subjonctif et notamment le subjonctif imparfait !

 

Au lycée la littérature classique a été bannie ! 

Etudier Montaigne, Rabelais, une hérésie ! Trop difficile pour ces chères têtes blondes à qui il faut épargner des efforts trop lourds !

Une façon de mettre à bas notre culture, la culture classique jugée trop lointaine, alors qu'elle constitue nos racines.

 

Grâce à internet, on juge que cette culture est de toute façon à portée de mains... C'est ainsi que les élèves à qui on pose des questions ont parfois le front de répondre à l'enseignant :  "Google vous donnera la réponse : il suffit de consulter un ordinateur !"

 

Mais quel leurre ! La culture n'est pas innée : elle doit être assimilée avec patience et efforts.

C'est le prix à payer pour progresser : c'est l'essence de notre humanité que de vouloir apprendre tous les jours.

C'est ainsi que nous formons notre mémoire...

C'est ainsi que nous pouvons nous enraciner dans une culture, et trouver des repères.

 

Oui, les textes de Montaigne, ceux de Corneille sont difficiles... on peut s'y ennuyer.

Mais comme le dit André Comte-Sponville, si l'ennui n'est pas là, l'apprentissage devient compliqué...

"Le bon élève est celui qui accepte de s'ennuyer... et s' il s'ennuie, c'est parce qu'il manque encore de maturité... de même, on ne peut pas faire de la philosophie sans assumer des moments d'ennui..."

" Si on veut que l'enseignant rivalise avec la télévision ou les jeux vidéos, soit toujours en train de faire du spectacle, on se trompe sur l'enseignement... l'enseignement relève du travail pour les enseignants comme pour les élèves...

Arrêtons de demander aux enseignants d'être aussi divertissants qu'une émission de télévision... Il ne s'agit pas de remplacer, à l'école, l'effort par le plaisir, il s'agit d'aider les élèves à prendre plaisir à l'effort...."

Le bonheur est dans le faire... "

 

L'effort : c'est là un apprentissage essentiel, car toute vie est faite d'efforts et de difficultés à dépasser.

Sans effort, on ne peut assimiler des connaissances, un savoir qui permet de progresser...

 

 

 

 

 

 

La mode des compétences...
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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 09:06
Au temps du Lagarde et Michard...

 

 

Qui ne se souvient de cette collection littéraire en 6 volumes depuis le Moyen-âge jusqu'au XXème siècle ?

Des extraits, des textes choisis, des fiches de présentation des auteurs, un classement chronologique, une vue d'ensemble de notre littérature...

Des synthèses littéraires précédaient les textes, des illustrations ponctuaient cette collection, oeuvres picturales, photos, gravures...

 

Ces ouvrages nous accompagnaient tout au long de notre scolarité, nous avions le loisir de les feuilleter, de découvrir aussi, au hasard des pages, des textes que nous n'avions pas étudiés en classe...

 

Le classement chronologique permettait une approche progressive de la littérature : on en percevait les différents courants, au fil du temps, on comprenait les évolutions et les mouvements littéraires, en relation avec l'histoire...

Pourquoi a-t-on abandonné cette démarche chronologique ?

Au nom de quelle lubie de pédagogiste ?

 

Désormais, c'est l'approche thématique qui prévaut, brouillant les pistes et les repères chronologiques...

Les manuels sont classés par genres littéraires : poésie, roman, nouvelle, théâtre, essai... et par thèmes : l'éducation, l'autre, les portraits, à quoi sert la littérature ?

Des livres particulièrement lourds, compacts, différents en fonction des niveaux d'étude : seconde, première, terminale...

 

De nouvelles collections sont apparues, suivant les nouveaux programmes, des ouvrages sans cesse renouvelés, car il faut que les éditeurs vendent leurs livres...

Ne vivons-nous pas dans  dans un monde de marchandisation permanente ?

 

Si autrefois des générations d'élèves se transmettaient les éditions du Lagarde et Michard, désormais les livres ne durent qu'un temps : 5 ou 6 ans...

Le temps qu'intervienne une nouvelle réforme des programmes...

 

Les élèves ne disposent plus d'ouvrages de référence : en lycée, les livres leur sont prêtés par l'administration et ils les restituent à la fin de l'année.

Le Lagarde et Michard, c'était la culture littéraire à portée de mains pour chaque élève, c'était une sorte de Bible du savoir.

Mais la culture classique n'est plus à la mode : "trop difficile,  trop élitiste...", affirment certains pédagogistes...

Il convient de baisser le niveau au nom d'une prétendue égalité des chances..

Le Lagarde et Michard donnait une synthèse riche et documenté de notre histoire littéraire.

Hélas ! Notre culture est en péril : il convient de réhabiliter l'étude des classiques, il convient d'expliquer et d'enseigner les racines de notre culture.

Il convient de valoriser une culture en péril face à la mondialisation.

 

 

 

 

 

 

 

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12 février 2018 1 12 /02 /février /2018 15:24
Un grand oral pour le Baccalauréat ?

 

 

 

C'est certain : il faut réformer le Baccalauréat devenu un examen trop lourd, trop complexe à organiser.

Une simplification s'avère sans doute nécessaire : davantage de contrôles continus, moins  d'épreuves de fin d'études.

 

Une autre nouveauté est aussi envisagée : en 2021, le Baccalauréat pourrait comporter un grand oral.

Cet oral de 30 minutes aurait lieu au mois de juin, devant un jury de trois personnes : un professeur du lycée d'origine, un enseignant d'un autre lycée et un non enseignant.

L'examen porterait sur un dossier préparé par l'élève dans deux matières principales pendant l'année de terminale.

Un exercice difficile pour des lycéens de 18 ans, confrontés à un jury de 3 adultes...

 

Toutes les grandes écoles ont ainsi leurs grands oraux d’entrée, et les formations à la prise de parole en public se multiplient notamment dans les entreprises. 

Le verbe est, ainsi, à l'honneur !

Il s'agit de valoriser l'oral... mais quand on connaît les difficultés des élèves à l'écrit, il serait d'abord judicieux de renforcer cet enseignement dès l'école primaire...

Renforcer l'apprentissage de l'orthographe, des conjugaisons, de la grammaire...

Les conjugaisons devraient être apprises dans leur intégralité, dès l'école primaire... or, ce n'est pas le cas... on néglige l'apprentissage du passé simple, du mode subjonctif.

 

Il est vrai que l'oral est à la mode, à notre époque, ceux qui s'imposent, ce sont ceux qui ont le verbe haut, la parole facile...

Si l'oral doit avoir sa place dans les épreuves du Baccalauréat, il ne devrait pas s'imposer au détriment de l'écrit.

Certains élèves sont facilement intimidés à l'oral, certains perdent leurs moyens, ont des difficultés à réagir, à s'exprimer et ne sont pas à l'aise.

De grands hommes connaissent aussi des défaillances à l'oral : il suffit d'écouter Patrick Modiano ou Michel Houellebecq pour comprendre qu'ils n'ont pas une éloquence facile.

Patrick Modiano est passé maître dans l'art de la phrase inachevée.

Michel Houellebecq est, quant à lui, un adepte de la lenteur dans l' élocution.

 

Ainsi, l'oral ne doit pas être un critère de sélection trop important : il a déjà sa place dans les épreuves du Baccalauréat, notamment en français.

Pourquoi vouloir lui donner une place plus importante ?

Un effet de mode, sans doute...

 

 

 

 

 

 

 

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10 février 2018 6 10 /02 /février /2018 12:41
Les enfants sont de plus en plus éduqués par des machines...

 

 

 

Les machines occupent de plus en plus de place dans nos vies...

Les enfants eux-mêmes sont de plus en plus éduqués par des machines : smartphone, tablette, ordinateur, écrans...

Ils passent souvent plus de temps avec des machines qu'avec leurs parents.

Dès lors, plus de rapport à la nature, plus de rapport aux autres et à l'empathie : hélas, les parents donnent l'exemple, car ils sont eux aussi obnubilés par les écrans... et ils offrent à leurs enfants toutes sortes d'objets connectés.

 

C'est un problème grave... car la parole, la communication directe s'évanouissent.

Or, dans l'éducation, tout passe par le langage...

Il convient donc de limiter l'usage de ces machines à la maison, à l'école.

L'ordinateur est désormais beaucoup trop présent dans les collèges et les lycées.

Toutes les salles de classe sont équipées d'écrans : la révolution numérique est en marche et, en une dizaine d'années, tout a changé... avec l'ordinateur, on privilégie des apprentissages ludiques et on en oublie l'importance de l'effort.

La dispersion favorisée par les images des écrans n'est pas bonne, les élèves ont besoin d'apprendre la rigueur, ils ont besoin de se confronter à des difficultés pour progresser. 

Ainsi, les écrans envahissent tous les espaces.

 

De plus, avec tous ces objets connectés, la connexion à l'intériorité disparaît : les enfants ne savent plus s'ennuyer, rêver, laisser une place à leur imagination.

Ils vivent ainsi dans un monde virtuel et en oublient les réalités les plus simples.

 

Face à cette invasion des écrans, les parents doivent réagir : organiser des sorties dans la nature pour faire percevoir aux enfants la variété des saisons, des paysages, les connecter au cosmos, à l'ordre du monde.

Car la nature offre de vraies leçons : des leçons de poésie et de beauté, des leçons d'humilité, de persévérance...

C'est la nature qui nous donne aussi une vraie conscience du temps, grâce au déroulement des jours, des saisons...

C'est la nature qui nous apprend la patience, des joies simples, des plaisirs renouvelés...

C'est la nature qui nous montre l'ordre du monde, ses lois, ses difficultés, ses peines...

 

L'humain a besoin de ce contact avec la nature pour se ressourcer, retrouver une harmonie dans un monde où tout s'accélère.

 

 

 

Source : une émission sur France Culture :

 

https://www.franceculture.fr/conferences/college-des-bernardins/il-faut-savourer-lennui

 

 

 

 

Les enfants sont de plus en plus éduqués par des machines...
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