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1 mai 2023 1 01 /05 /mai /2023 12:34
Le mot "travail" recouvre des réalités très différentes...

 

André Comte-Sponville, invité sur les Matins de France Culture a évoqué sa brève carrière dans l'enseignement : il dit qu'il a pris sa retraite très tôt à 46 ans !

 

Et il précise : "Je n'ai pas touché ma retraite à 46 ans, je la touche depuis que j'ai 62 ans... J'ai arrêté d'enseigner à 46 ans grâce au succès d'un de mes livres, Le petit traité des grandes vertus, je n'avais plus besoin de salaire pendant plusieurs années, bref, j'ai arrêté d'enseigner dès que je l'ai pu. Et donc, je serai très mal placé de faire la leçon à ceux qui veulent arrêter de travailler dès qu'ils peuvent et qui préfèrent s'arrêter à 62 ans plutôt qu'à 64ans..."

 

Et il rajoute :

"L'économiste Galbraith écrit dans un de ses livres qu'on utilise le même mot "travail", "work" en anglais pour désigner des activités tellement passionnantes qu'on les ferait, à la limite, bénévolement et pour désigner des activités tellement fastidieuses, fatigantes, désagréables que l'on fait parce qu'on y est contraint pour gagner sa vie.

Et Galbraith concluait en disant qu'utiliser le même mot pour désigner des activités tellement différentes, c'est déjà un signe évident d'escroquerie.

 

Eh bien moi, j'ai fait deux "travail" dans ma vie : il y avait l'enseignement et la correction des copies, c'est lourd, je le faisais bien, sérieusement, mais c'est lourd, et puis il y avait écrire des livres qui  était moins un métier qu'une vocation... Et dès que j'ai pu arrêter mon métier d'enseignant à 46 ans pour écrire davantage, bien sûr, je l'ai fait.

Et donc cela veut dire qu'il y a travail et travail.

 

Bien sûr, pour nous, écrire, faire de la recherche, c'est notre passion, donc on souhaite le faire si on peut jusqu'à la mort.

Mais on ne peut pas appliquer le même genre de discours à des métiers qui sont faits essentiellement parce qu'il faut bien gagner sa vie, et qui sont souvent des métiers fatigants, peu gratifiants et souvent, qui plus est, mal payés..."

 

Eh oui le mot travail recouvre des réalités très différentes : maçon, plombier, couvreur, chauffeur, aide-ménagère, aide soignante, infirmière, enseignant, banquier, informaticien, PDG etc.

Salaires, pénibilité, conditions de travail, horaires ne sont pas les mêmes..

C'est pourquoi une même réforme des retraites qui s'applique à ces différents métiers paraît totalement inadéquate, inadaptée...

André Comte-Sponville a pu s'arrêter d'enseigner à 46 ans, un privilège exorbitant... et s'il l'a fait, c'est qu'il trouvait le métier difficile, rempli de contraintes et d'aléas. Il a pu se consacrer à l'écriture, à la recherche, et s'est ainsi épanoui.

Et de nombreux métiers ne permettent pas cet épanouissement...

Notre époque réduit l'homme à une machine bonne à travailler et à produire... il faudrait redonner du sens au travail.

 

 

 

 

Vidéo : à 3 minutes, 20 secondes

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24 mars 2023 5 24 /03 /mars /2023 12:29
"C'est du vent ! Il fait sa com !"

 

Quel est le ressenti sur le terrain face au discours d'Emmanuel Macron, à 13 heures, ce mercredi 22 mars ?

 

"Dans le Var, à l'hôpital de Fréjus, un journaliste a suivi l'intervention d'Emmanuel Macron avec le personnel de l'hôpital...

Dans un local syndical de l'hôpital, on écoute attentivement le chef de l'état... une demi-heure d'interview, de tension : les visages fermés, les poings serrés.

 

"Bof, c'est du vent ! Voilà, il fait sa com..." dit une aide-soignante.

 

Et au bout du compte de la colère chez une femme agent de service hospitalier : "Un président qui n'écoute pas les Français et qui nous dit : de toutes façons, sa réforme passe et on discutera après."

 

C'est aussi ce que pense Nathalie Denis, aide-soignante depuis 30 ans :

"Pour moi, il méprise son peuple, j'ai encore réussi à être déçue, même si je pensais ne plus pouvoir être déçue par ce gouvernement. Il n'y a plus aucune confiance, même s'il y en avait très peu. On pensait encore avoir une démocratie et on sent qu'il n'y a plus de démocratie dans notre pays, voilà."

 

Dans cet hôpital, la mobilisation se poursuit. Même si le Président assure que la réforme sera appliquée, le secrétaire général de FO le dit :

"Elle va passer mais c'est pas grave, on reste motivé et tous les agents nous disent : "Bravo, c'est bien ce que vous faites, on vous soutient, il est hors de question qu'on baisse les bras, c'est une réforme qui va toucher toutes les générations, qui va toucher tous les Français à moyen et court terme. Donc, il est important plus que jamais de se mobiliser là maintenant."

De fait, l'hôpital est en souffrance dans notre pays : les urgences sont saturées, manque de personnel, épuisement, patients en danger...

Et cela fait des années que la situation se dégrade...

Et depuis des années, rien n'a été fait pour améliorer le quotidien des soignants.

 

Et qu'en pensent les égoutiers ?

"Dans l'obscurité, ces employés municipaux entretiennent les égouts. L'un d'entre eux, 50 ans, a 25 ans de métier et connaît une pénibilité quotidienne.

"On travaille accroupi, on sent déjà que ça commence à tirer sur les reins, on commence à être essoufflé déjà, alors que ça fait 10 minutes qu'on est là. Faire ça encore 12 ans, non, je ne crois pas, non."

Le milieu est humide, odorant et surtout très dangereux...

"Toutes les matières qu'on a ici, elles se décomposent, et cela forme des gaz qui sont très nocifs pour nous..."

Impossible d'améliorer les conditions de travail des égoutiers.

Reste la reconversion, l'autre option avancée par le chef de l'état... mais à 55 ans, un autre égoutier, Philippe Goujon ne s'en sent plus capable.

"J'ai commencé à travailler à 16 ans, j'ai peut-être pas la ressource de me former à des métiers nouveaux, parce que cela fait des années que j'ai pas été à l'école."

 

Autre exemple : la pénibilité est aussi omniprésente dans une marbrerie de l'Essonne : de la poussière, du bruit, mais aussi des plaques de 70 kg à porter.

"On est souvent accroupi chez le client, on a mal aux genoux, on a mal aux chevilles..."

A 28 ans, un de ces marbriers sait qu'il ne tiendra pas jusqu'à la retraite. Aucune machine ne peut le remplacer. Il a choisi de ne pas écouter le Président.

"Ces gens ne sont pas sur le terrain, ils ne savent pas de quoi ils parlent concrètement. Ils peuvent parler pénibilité, pour eux, ce sont des statistiques..."

 

Non, décidément, chez les Français aux métiers physiques, les mots d'Emmanuel Macron ne passent pas...

 

Pour ce qui est des enseignants, là encore les propos d'Emmanuel Macron sont hors sol : 

. « Je veux qu’à la rentrée prochaine, on puisse remplacer du jour au lendemain les profs absents dans les classes. Ce n’est pas le cas aujourd’hui dans beaucoup de collèges et de lycées », a déclaré Emmanuel Macron.

Vaines promesses ! 

"C’est un effet d’annonce qui est en déconnexion totale avec la réalité pédagogique, dénonce Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, syndicat majoritaire du second degré. Concrètement, ça revient à demander au pied levé à un autre enseignant de l’établissement, qui ne connaît pas la classe ni l’avancée du programme, de remplacer son collègue. C’est mettre un adulte devant une classe, sans aucune considération pédagogique. C’est de l’affichage."

De plus, un projet prévoit d’augmenter les salaires des enseignants, à condition qu’ils remplissent de nouvelles missions, et bien sûr dans ces nouvelles missions, interviennent les remplacements de profs absents.

C'est une vision ultra libérale de l'éducation...

Tout cela n'est pas sérieux : les enseignants attendent une vraie revalorisation de leur métier, un métier qui connaît une désaffection inquiétante : le ministère peine à recruter de nouveaux professeurs.

 

Sources : à 8 minutes 38

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mercredi-22-mars-2023-3566677

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/reforme-des-retraites-chez-les-francais-aux-metiers-physiques-les-mots-d-emmanuel-macron-ne-passent-pas_5726624.html

 

https://www.huffingtonpost.fr/life/article/remplacement-des-profs-reforme-du-lycee-pro-les-propos-de-macron-consternent-les-syndicats-d-enseignants_215592.html

 

 

 

"C'est du vent ! Il fait sa com !"
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8 mars 2023 3 08 /03 /mars /2023 10:28
Encore beaucoup de monde dans la manifestation nîmoise...

 

Malgré un temps maussade, malgré la pluie, ils étaient venus nombreux dans les rues de Nîmes pour manifester contre la réforme des retraites, ce mardi 7 mars...

Un flot continu se déversait dans les allées Jean Jaurès, criant des slogans contre le recul de l'âge de la retraite...

Une foule très diverse : des salariés, des retraités, des familles, et aussi des jeunes, des lycéens, des collégiens...

Parmi les manifestants, Florian et Juliette Cholet sont tous les deux infirmiers. Ils sont venus défiler avec leurs enfants, Salomé et Mona. Lui est libéral, elle travaille au CHU : "On fait partie des infirmiers en colère. Nous, avec la réforme, on sera à la retraite à 67 ans à taux plein. Sachant qu’aucune pénibilité n’est pour l’heure reconnue."

Pas de pénibilité pour les infirmiers eux qui sont saturés de travail dans les hôpitaux ? Quelle injustice !

 

L'ambiance dans le cortège était bon enfant : des chants, des chorégraphies, des slogans scandés par la foule...

Quelques exemples :

Du pognon pour les pensions, pas pour les canons...

A bas le turbin jusqu'au sapin !

Non au boulot pour les vieux fourneaux !

Réforme in-femme !

Si tu mets 64, on te mai 68

 

Un discours entendu dans le cortège : 

"Aujourd'hui, ce gouvernement ne veut pas entendre la rue, aujourd'hui, nous sommes conduits dans un certain nombre d'établissements, et de métiers, de corporations, à bloquer le pays, la production, les sites stratégiques : dépôts pétroliers, raffineries, transports...

Dans certains secteurs, c'est plus difficile, comme dans les hôpitaux, lorsqu'on est assigné, on ne peut pas arrêter la production, car les patients ont besoin de soins.

Pour autant, dans les hôpitaux, il y a eu de fortes mobilisations..."

Une réforme qui désavantage les femmes : Selon l'économiste Elena Bassoli, l'augmentation de l'âge de la retraite signifie que de nombreuses femmes ne pourront quitter leur emploi que beaucoup plus tard et sans bénéficier du taux plein par rapport aux hommes...

Une réforme injuste car dans nombre de professions, la pénibilité n'est pas vraiment prise en compte...

Des cortèges nombreux et fournis partout en France, des barrages routiers, des blocages de raffineries, des transports très perturbés..

Mais quelle sera la réaction des Français face aux blocages dans les jours qui viennent ?

 

Je rajoute un débat très intéressant sur le sujet :

 

https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/c-ce-soir-saison-3/4648624-greve-le-blocage-et-apres.html

 

Photo et vidéo : rosemar

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 10:56
En France, augmentation des maladies professionnelles...

 

A Rungis, Emmanuel Macron a défendu encore la réforme des retraites et a fait l'éloge de la valeur travail.

Le problème c'est que la santé au travail se dégrade dans de nombreuses professions, notamment le transport des personnes, le secteur médico-social, le commerce...

Ce n'est pas étonnant pour le personnel soignant qui est surchargé de travail, un secteur où l'on peine à recruter...

"Ainsi, l'observatoire santé publié par la Mutualité française n'est pas rassurant...

 

En matière de santé au travail, la France reste la plus mauvaise élève de l'Union Européenne : on se blesse, on tombe malade ou on meurt à cause du travail deux fois plus que la moyenne.

Le nombre de maladies professionnelles augmente.

 

Deux fois plus fréquentes qu'en 2001, aujourd'hui, plus de 50 000 par an : les plus courantes demeurent les troubles musculosquelettiques, c'est à dire les affections qui touchent les tendons, les articulations, les nerfs.

 

Mais, ce qui est le plus saillant, c'est l'augmentation de 6% des maladies psychiques au travail depuis 2018, car si les contraintes physiques ont tendance à se réduire dans le monde professionnel, l'évolution des modes d'organisation des entreprises entraîne, lui, un développement des risques psycho-sociaux.

 

Ces maladies exposent à la perte d'emploi : l'observatoire estime qu'entre 5 et 10% des travailleurs sont concernés.

Un problème sanitaire majeur que la Mutualité française propose de réduire en renforçant la prévention et le suivi avec des médecins du travail  mais ceux-ci sont de plus en plus rares et âgés.

La tâche s'annonce donc compliquée.

 

Alors, c'est en amont qu'il faut agir, en limitant l'usure professionnelle, et pour cela l'observatoire se prononce pour l'élargissement de la retraite anticipée et le retour dans le compte professionnel de prévention des facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron, en 2017."

 

Eh oui, l'usure au travail, c'est une réalité. Mais les hommes politiques restent encore bien éloignés de cette réalité...

De plus,  les seniors ont moins d'accidents du travail que leurs cadets, mais ces accidents sont plus graves. Notre pays détient actuellement le taux d'accidents du travail non mortels le plus élevé d'Europe : agriculture, bâtiment, logistique sont les secteurs les plus touchés.

 

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mardi-21-fevrier-2023-5896245

 

 

En France, augmentation des maladies professionnelles...
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16 février 2023 4 16 /02 /février /2023 13:35
Retraites : les Français paresseux ou clairvoyants ?

 

Comment la presse étrangère commente-t-elle les manifestations françaises contre la réforme des retraites ?

Le plus souvent, surprise, interrogations, indignation...

"La presse étrangère oscille entre incompréhension et étonnement face aux manifestations dans les rues françaises contre la réforme des retraites. 

"Plus d'un million de personnes ont manifesté en France", commente ainsi un journaliste portugais.

À chaque journée de grève, son reportage sur les ondes étrangères, avec parfois une pointe d'ironie. 

C'est le cas en Allemagne : "Le président français ne semble pas compris, et on connaît la France, hein ? Des manifestations monstres, des grèves et un grand mouvement de contestation qui commence..."

Aux États-Unis, une chaîne d'information a donné la parole à Craig Copetas, un ancien correspondant du Wall Street Journal à Paris, plutôt sévère. "Écoutez, les Allemands partent à 67 ans, les Espagnols à 65 ans, les Britanniques à 66… Vous savez, tout ce qui compte, c'est que tous les syndicats sont contre", a commenté le journaliste.

Le face à face entre Emmanuel Macron et ses opposants interroge en Belgique, en Suisse, en Allemagne.

 Un billet du célèbre New York Times questionne même : "Et si les Français étaient simplement paresseux ?"

Son auteur, Robert Zaretsky, y décrit surtout une vision du travail très différente outre-Atlantique.

Mon premier réflexe a été de me dire : "Mais quelle bande de clochards paresseux ! Comment osent-ils ? Je veux dire : le travail, c'est notre raison de vivre... Mais, en fait, tout bien réfléchi, je crois bien qu'avec le Covid, les Américains, aussi et en particulier les jeunes commencent à repenser la place du travail dans leur vie."

 

Alors, le regard sur les manifestants français serait-il en train de changer ?

C'est aussi l'avis d'un correspondant britannique, chroniqueur d'un magazine conservateur anglais :

"C'est vrai que dans le passé les Britanniques ont vu avec amusement la capacité des Français à descendre dans la rue. On a l'impression que vous faites grève toutes les semaines. Mais je crois que cette fois c'est un peu différent. On ne se moque plus des Français parce que nous avons exactement les mêmes problèmes économiques à présent."

 

Et selon lui, si les journalistes britanniques devaient parier sur l'issue du bras de fer, ils miseraient plutôt sur la ténacité des manifestants français."

 

Repenser la place du travail dans la vie, repenser le partage des richesses, revenir à plus de justice et d'égalité dans les salaires : voilà qui est essentiel.

On a vu lors de la crise du Covid toute l'importance de ces métiers : caissière, infirmier, personnel soignant, enseignant... des métiers dévalorisés par des niveaux de rémunérations insuffisants...

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/reforme-des-retraites-qu-en-pensent-les-medias-etrangers_5651912.html

 

 

Retraites : les Français paresseux ou clairvoyants ?
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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 10:38
Les jeunes et la retraite...

Les jeunes se sentent eux aussi concernés par la réforme des retraites : on les a vus encore hier défiler en nombre lors des manifestations contre cette réforme...

 Dans les enquêtes d’opinion et dans les cortèges, la nouvelle génération exprime clairement son rejet du projet.

 

Lycéens, étudiants ou à peine entrés dans le monde du travail, ils descendent dans la rue, occupent leur établissement, postent leur mécontentement sur les réseaux sociaux...

 

Ils n'hésitent pas même à tourner la réforme des retraites en dérision, que ce soit dans la restauration ou dans le secteur de la santé, des métiers particulièrement épuisants.

La jeunesse s'inquiète déjà pour ses vieux jours... et dit non à la réforme.

 

"C'est pas normal qu'on travaille jusqu'à 64 ans." commente un jeune homme.

 

"Moi, au final, je ne sais même pas à quel âge je vais avoir ma retraite." s'interroge une jeune fille.

 

"Ce n'est pas une bonne idée de dire qu'on s'en fiche maintenant pour que quand on arrive au moment où cela nous touchera réellement, on dise : ah j'aurais dû manifester !" déclare un autre jeune homme.

 

Thomas a 20 ans, il est étudiant en licence de géographie et sociologie en région parisienne.

Agathe, Lilloise, a 24 ans, elle est salariée dans une banque.

Tous deux redoutent le recul de l'âge de départ à la retraite...

Pour dénoncer la réforme, chacun son mot : "injustice", "inadaptée".

 

"On nous demande à chaque fois de faire des études longues, d'avoir de plus en plus de diplômes, donc, c'est ce qu'on fait, on nous demande après de trouver un travail, maintenant, on nous dit qu'il faut travailler encore plus longtemps qu'avant, et je pense qu'il y a d'autres moyens de financer les retraites que de décaler l'âge légal."

"Aujourd’hui c’est deux ans, mais qui nous dit que demain ça ne sera pas trois, quatre, cinq ?", s’inquiète Thomas. 

 

La jeune femme n'était pas sûre de faire grève ce mardi, pour des raisons financières, notamment.

Thomas, lui, était dans les précédents cortèges contre la réforme, et il ne compte pas s'arrêter là.

"C'est important de montrer que la jeunesse n'est pas dupe, la jeunesse sait très bien ce qui se passe, elle est motivée, elle pense non seulement à elle mais aux autres."

 

Les syndicats étudiants et lycéens ont appelé au blocage des universités et des lycées mardi 7 février, jour de la mobilisation nationale. 

 

Pour cette troisième journée de grève et de mobilisation ce mardi 7 février, ils étaient encore plusieurs milliers à Nîmes à défiler au départ des Jardins de la Fontaine, à 14 h 30,  jusqu'à l'avenue Feuchères.

Isabelle Calizot, 46 ans, faisait partie du cortège, elle est professeur de français au collège des Oliviers :  "Je travaille en zone d'éducation prioritaire et je me dis que c'est encore la population qui en a le plus besoin qui va pâtir de cette réforme profondément injuste. Et puis comment serai-je après 60 ans ? Mes collégiens ont droit aussi à des profs en forme."

Ne serait-il pas plus cohérent de recruter de nouveaux enseignants plutôt que de prolonger la carrière de ceux qui exercent ce métier ?

 

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/reforme-des-retraites-la-nouvelle-generation-exprime-son-mecontentement_5642159.html

 

 

 

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1 février 2023 3 01 /02 /février /2023 10:44
La retraite à 67 ans, c'est pour bientôt...

 

En 2010, était acté le relèvement progressif en 6 ans (à raison de 4 mois par an) de l'âge légal de départ à la retraite, de 60 à 62 ans...

Nous sommes en 2023, et avec la nouvelle réforme, Emmanuel Macron veut repousser l'âge de départ à la retraite à 64 ans...

A n'en pas douter, dans quelques années, ce sera 66 ou 67 ans.

 

Et l'argument sera toujours le même : les gens vivent plus longtemps, ils doivent travailler plus longtemps, comme si la fatigue ne se faisait pas pesante dès l'âge de 60 ans dans de nombreux métiers, que ce soit une fatigue physique ou psychique...

Dans de nombreux secteurs, on exige toujours plus de rendements de la part des salariés, toujours plus de charges de travail...

Inéluctablement, le stress et la fatigue s'aggravent.

 

La mobilisation contre cette réforme est donc d'une ampleur inédite : hier encore, des milliers de manifestants se sont rassemblés à Nîmes pour crier leur colère...

 

Quelques slogans entendus lors de ce défilé :

"Pour l'honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, nous, on est là !"

"Toujours là, pas fatigués, on veut la même retraite qu'un député, toujours là, pas fatigués, on veut la même retraite qu'Elisabeth !"

"C'est pas les retraités qui nous coûtent cher, ce sont les banquiers, les actionnaires !"

"Emmanuel Macron, président des patrons, on veut pas bosser pour toi..."

"On s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder, la retraite, elle est à nous !"

 

Sur une pancarte, on pouvait lire : "Ils reculent l'âge de la retraite mais avancent l'âge de la mort."

Sur une autre, on réclamait "un vrai métier, un vrai statut, un vrai salaire" slogan complété par la mention "Précaire à 843 euros par mois, mais pas soumise."

 

On percevait une grande détermination dans le cortège de manifestants...

La mobilisation contre la réforme des retraites n'a pas faibli dans les départements du Languedoc et du Roussillon.

La CGT annonce 2,8 millions de manifestants à travers toute la France !

Ce mardi 31 janvier, la mobilisation contre la réforme des retraites était en hausse dans les rues par rapport au mouvement du 19 janvier.

 

 

 

Photo et vidéo : rosemar

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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 12:54
Mobilisation impressionnante à Nîmes contre la réforme des retraites...

 

Un défilé ininterrompu de manifestants sur l'artère principale de la ville de Nîmes, les allées Jean Jaurès, devant les Jardins de la Fontaine...

Une foule immense pour ce défilé contre la réforme des retraites et le report de l'âge à 64 ans...

 

A 15 h 49 : Tout le Jean-Jaurès était occupé par les manifestants... Cette manifestation est déjà historique par l'ampleur de la mobilisation.

 

J'avoue que je n'ai jamais vu autant de monde lors d'une manifestation... les gens se sont mobilisés en nombre, travailleurs, retraités et aussi étudiants...

Oui, de nombreux retraités sont aussi solidaires : beaucoup ont des enfants, des petits-enfants et pensent à leur avenir.

Sur une pancarte tenue par un enfant, on pouvait lire : "Les pépés, les mémés, c'est pas fait pour travailler!"

 

Dans le cortège qui a envahi les rues de Nîmes, une forêt de drapeaux des différents syndicats qui ont appelé à la grève.

Les syndicats qui insistaient sur l'importance d'une forte mobilisation contre le projet de réforme des retraites, ce jeudi 19 janvier, ont bien été entendus. Les manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes en Occitanie. 

 

On demande aux salariés de travailler toujours plus et toujours plus longtemps : les charges de travail s'alourdissent pour nombre de travailleurs...

 

Ainsi, dans l'enseignement, on voit arriver de plus en plus d'élèves dans les classes, jusqu'à 36 élèves en lycée... le travail administratif se fait aussi plus pesant avec le recours à internet...

 

Partout, on demande toujours plus de rendements aux salariés... Forcément, à 60 ans, beaucoup de travailleurs sont usés.

Cette réforme pèse aussi sur les plus fragiles, les plus pauvres qui effectuent souvent des travaux pénibles...

Un témoignage : Christelle infirmière à Laval : pour elle, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase...

"On a déjà les conditions de travail, le manque de personnel, un travail qui nous est demandé plus intense, ça va être compliqué de faire encore plus, on donne déjà suffisamment là actuellement, continuer et donner encore plus, cela ne va pas être possible. Bientôt ce seront les patients qui nous pousseront..."

Emmanuel Macron a affirmé hier que sa réforme était "juste et responsable." Comment cette infirmière peut-elle accepter de tels propos ?

 

Beaucoup de soignants, d'enseignants dans les cortèges, et aussi des postiers, des salariés de la métallurgie, de l'agroalimentaire, des retraités également...

 

 

Source :

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-jeudi-19-janvier-2023-1697631

 

 

Photo et vidéo : rosemar

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 10:44
Une grande absente...

 

"Personne ne s'est aperçu ni ne s'est ému de sa disparition pourtant assez déroutante...

 

Au cours des derniers mois, on a parlé inflation, Covid, retraites, ( je rajoute ; guerre) on a parlé du réchauffement climatique, je trouve d'ailleurs cela assez normal : les répliques du Covid nous guettent et nous menacent de nouveau, la réforme des retraites nous menace de nouveau... quant à l'inflation qui lamine les plus précaires et le réchauffement climatique dont les effets sont patents, ce ne sont même plus des menaces, c'est le quotidien.

 

Tout cela pour dire que personne ne semble s'être aperçu de la grande absente des discours politiques, des commentaires journalistiques au point que plus personne ne se souvient qu'elle existe encore sous la forme d'un ministère... qui pourrait seulement dire le nom de la titulaire de ce portefeuille ?

 

Evidemment, je veux parler de la culture.

Oui, oui, je sais, la culture, cela fait vieux jeu, le mot s'est à ce point dilué dans l'atmosphère qu'il semble d'un autre âge.

 

Et pourtant, rien n'a jamais été plus essentiel. 

 

Parce que la culture, comme le rappelait tout à l'heure Michelle Perrot, c'est ce qui sert à penser contre soi, à mettre en doute la validité de nos opinions, à interroger nos premiers réflexes pas toujours sains, à lutter contre nos réactions épidermiques.

 

Sans elle, comment analyser les menaces qui pèsent sur nous, comment penser les alternatives, lutter contre le repli sur soi, la détestation de l'étranger, la haine du pauvre ?

 

Sans elle, comment pourra s'imposer la solidarité, l'indispensable partage des richesses ?

 

On ne parle plus de culture.

Par bonheur, il nous reste les livres et les librairies, grandes ou petites..."

 

Voilà un bel et vibrant hommage à la culture que l'on doit à Pierre Lemaitre dans le cadre de la Grande Librairie...

La culture oubliée, sacrifiée, la culture laminée dans nos écoles par les gouvernements successifs qui ont mis en place des réformes absurdes, négligeant l'importance de la transmission des connaissances.

La culture qu'il convient de magnifier et de réhabiliter en ces temps d'incertitudes...

 

 

Source :

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-15/4455361-emission-du-mercredi-11-janvier-2023.html

 

 

Une grande absente...
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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 11:48
"Il nous faut travailler davantage..."

 

"Il nous travailler davantage" a martelé Emmanuel Macron lors de ses voeux adressés aux Français...

"Devra-t-on travailler plus longtemps en 2023 ? Là aussi, comme je m’y suis engagé devant vous, cette année sera en effet celle d’une réforme des retraites qui vise à assurer l’équilibre de notre système pour les années et décennies à venir. Il nous faut travailler davantage, c’est le sens même de la réforme de l’assurance chômage qui a été portée par le Gouvernement et votée par le Parlement." a déclaré Emmanuel Macron...

 

Le personnel médical, les infirmières, les infirmiers, les aides-soignants, les caissières, les enseignants apprécieront cette injonction à travailler toujours plus.

Eux qui sont déjà accablés de travail, à tel point que certains renoncent à leur métier et démissionnent...

 

Travailler davantage alors que nombre d'entre eux sont déjà saturés de travail, près du burn-out ?

Travailler davantage alors que leurs conditions de travail se détériorent au fil du temps ?

 

Les hôpitaux manquent de bras, les EHPAD cherchent des aides-soignants, les écoles, les lycées et les collèges manquent de professeurs...

 

Il faut être aveugle ou inconscient pour ne pas voir cette réalité : les métiers du soin peinent à recruter...

Manque de considération, de reconnaissance, salaires insuffisants...

Qui veut encore exercer ces métiers essentiels ? Le mérite attaché à ces professions n'est même pas reconnu, ni récompensé.

Comme le rappelle Sophie Coignard, "L'épisode de Covid a été l'occasion éblouissante de s'en souvenir : un trader est-il plus méritant qu'une infirmière ? A l'évidence, non. Il a peut-être fait de brillantes études de finance, mais son métier est dépourvu de toute utilité sociale. La crise des subprimes a même montré qu'il pouvait nuire gravement à la prospérité collective.

Pourtant un trader peut gagner largement plus d'un million d'euros par ans contre 30 000 euros en moyenne pour une infirmière... Comment le mérite peut-il s'en accommoder ?"

 

Que dire des caissières rémunérées au SMIC qui exercent leur métier dans des conditions difficiles ?

 

Et quid de la situation des enseignants ? Mal payés, déconsidérés par les parents, les élèves, accablés de tâches de toutes sortes...

 

Travailler davantage dans de telles conditions ?

C'est inimaginable.

 

Mais les politiques ont-ils encore une conscience des réalités du terrain, des difficultés de ces métiers dont ils sont bien éloignés ?

"Travail, engagement" a répété Emmanuel Macron... mais on ne peut demander plus à certains.

 

 

 

"Il nous faut travailler davantage..."
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