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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 16:06
balsamine auteur rob hille libre
 
 
 
"Et je crois qu'on fait la même erreur pour la vie. Nous oublions que la vie est fragile, friable, éphémère. Nous faisons tous semblant d'être immortels", a écrit Eric-Emmanuel Schmitt, dans son roman, Oscar et la dame rose...
 
Ephémère ! Cet adjectif issu du grec paraît aussi vaporeux que possible : avec ses voyelles répétées, la fricative "f", la gutturale "r", ce mot suggère bien l'idée de briéveté qui lui est associée.
 
Etymologiquement, est éphémère ce qui ne dure qu'un seul jour puisque le mot vient du grec héméra, le jour, auquel on a ajouté le préfixe épi, qui signifie "sur".
 
Le mot semble s'enrouler sur lui-même, en une boucle, avec le son "é" ou "è" employé à trois reprises... Le mot semble mimer le cercle du jour, il semble imiter une fleur qui s'enroule sur elle-même.
 
Une fleur est souvent éphémère, au sens strict du terme et ne dure qu'une seule journée : symbole même de la fuite du temps, la fleur représente bien aussi la briéveté de la vie humaine... On connaît les nombreux poèmes de Ronsard, où le poète assimile la femme à une fleur, pour lui faire percevoir toute la briéveté de la vie et l'inviter à l'amour...
 
Quelle expressivité dans ce mot ! Plus qu'un autre, circonscrit à une seule journée, il exprime le caractère fugace de la vie.
 
On perçoit aussi la rareté de ce mot, issu du grec : on retrouve peu de mots venant de ce radical, en français.
 
Dans la mythologie grecque, Ἡμέρα, Hêméra est une divinité primordiale, elle est la fille de la nuit et de l'Erèbe qui symbolise les Ténèbres.
 
Le jour et le nuit sont ainsi liés. 
 
L'adjectif "éphémère" associé au mot "jour" renvoie aux origines de notre langue : le grec... Ce mot était utilisé par Homère, Platon , Hésiode, Euripide.
 
Quelle perennité ! Quelle continuité, pour ce mot qui évoque une idée de fugacité !
 
Belle revanche de ce mot qui demeure par delà les siècles !
 
D'autres adjectifs peuvent avoir des sens proches : passager, provisoire, transitoire, bref, momentané, temporaire.
 
Mais le terme "éphémère" plein d'evanescence, de fluidité traduit mieux que les autres toute la rapidité du temps qui passe !
 
Ce mot léger, volatile restitue parfaitement le sens initial....
 
Ce mot transparent, avec ses voyelles atténuées nous fait voir des voiles légers de nuages, des clartés du jour subtiles...
 
Ce terme désigne aussi un petit insecte volant qui ne vit que quelques heures, près des cours d'eau... Les éphémères rasent souvent les flots de leurs ailes translucides dans des ballets aériens...
 
Légèreté, transparence sont associées à ce mot qui a traversé les siècles !
 

 

 

 

 

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 Camelia Gisse

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 16:34
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"La poésie est une partition, elle rend compte de la musique des choses invisibles... de la nuit, du vent, de la nostalgie", a écrit la romancière italienne, Margaret Mazzantini dans son ouvrage intitulé, Venir au monde...

 

Issu du grec ancien "νόστος nóstos", le retour, et "ἄλγος algos", la douleur, ce mot "la nostalgie" désigne, d'abord, le "mal du pays".

 

Ulysse, le héros grec éprouve la nostalgie de son pays : son périple en Méditerranée le conduit vers des rivages lointains, l'éloigne de sa patrie, Ithaque... Le terme "nostos" revient souvent dans l'Odyssée : Ulysse erre, longtemps, sur les flots avant de rejoindre son île, sa femme, sa famille... Il a soif de ce "retour" tant attendu.

 

Et en homme sage et prudent, Ulysse refuse, même, l'immortalité que lui propose la divine Calypso, pour privilégier la vie auprès des siens et pour retrouver sa mère patrie.

 

La nostalgie est bien, d'abord, la souffrance causée par le regret obsédant de la patrie, puis le mot évoque le regret du passé...

 

Voilà un nom aux sonorités suggestives ! Sifflante "s", dentale, chuintante composent un ensemble harmonieux, alors que les voyelles contrastées et diverses introduisent une distorsion.

 

La nostalgie semble, ainsi, à la fois douce et douloureuse : on s'y complait souvent, on se réfugie dans le passé, pour oublier un présent insatisfaisant et décevant...

 

On revoit des décors, des visages, des paysages d'autrefois, on les magnifie, on les auréole de mille vertus.

 

Qui n'a jamais éprouvé de nostalgie ? Au fil des années, elle nous accompagne, nous rassure, nous fait voyager dans le temps et l'espace.

 

"C'est la fiancée des bons souvenirs qu'on éclaire à la bougie", comme le dit si bien Grand corps malade, dans un de ses textes...

 

C'est un univers lointain retrouvé, une goulée de bonheur et de mélancolie.

 

C'est, parfois, la nostalgie de l'enfance, des êtres qu'on a connus autrefois, des lieux du passé.

 

Ce sont des images qui ressurgissent, une terrasse, une maison, un jardin, des parfums de fleurs ou d'arbres, un air de musique.

 

Un mimosa odorant aux couleurs de xanthe éclatant, des roses épanouies, d'un rouge sombre aux senteurs prégnantes...

Des sourires, des larmes, de la tristesse, du bonheur enfui, des moments chaleureux...

 

La nostalgie ! Le mot lui-même nous fait rêver et voyager, avec son déroulement de voyelles contrastées, avec ses sonorités éblouissantes.

 

Si la nostalgie est associée, par ses origines, à la souffrance, elle nous berce aussi de sa douce musique, elle nous fait revivre des moments intenses du passé, elle nous accompagne sur le chemin de la vie.

 

Mot issu de deux radicaux grecs, la nostalgie renvoie à des origines lointaines et mythiques : elle comporte une part de rêve...

 

 

 

 

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6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 17:36

 

fenouil-auteur-Carsten-Niehaus-creative-commons.JPG

 

L'été, le bel été nous apporte mille bonheurs, offerts par la nature : lors d'une promenade à Fontaine de Vaucluse, sur le chemin du retour, nous apercevons des ronciers, chargés de mûres noires, gorgées de soleil : la cueillette commence, mes petites nièces profitent de l'aubaine... les baies sauvages, aux grains d'ébène, font épanouir leurs fruits, emplis de sucs savoureux : nos mains d'adultes se fraient un chemin, à travers les ronces afin d'éviter les épines...

 

La cueillette est abondante : je tends ma main pleine de fruits aux deux fillettes, qui, en un rien de temps, happent les baies avec avidité.

 

Les fruits disparaissent aussitôt.... Je traite les fillettes de "galapiats"... Elles me regardent, étonnées de ce mot dont elles ignorent le sens, elles sourient de bonheur : elles adorent être traitées de "galapiats", d'autant qu'elles se gavent des fruits sombres.

 

Le mot "galapiats" leur a plu : elles exigent d'autres fruits, et nos mains recommencent leur quête : même avidité, même bonheur des fruits cueillis dans la nature, sous un soleil éclatant, dans un vacarme insensé de cigales.

 

Je goûte, moi aussi, quelques fruits, au goût sucré, aux teintes sombres...

 

Les baies des mûres, si petites, si légères sont vite englouties...

Après avoir vidé les ronciers, une autre quête voit le jour, sur le sentier.

 

Attirés par les ombelles des fenouils qui se haussent sur les bords, nous cueillons des branches rigides, aux senteurs d'anis.

L'odeur irise les alentours, les fleurs légères de fenouils aux teintes d'ocre forment des petits parasols de lumières...

 

Les fleurs dessinent de subtils embruns d'ocres, elles illuminent le sentier de leurs teintes douces. Elles sont si souples et si légères, qu'elles semblent danser dans les souffles du vent...

 

Les bois rigides du fenouil résistent à la coupe, il faut les tordre pour en prélever les branches solides.

 

Nous cueillons des brassées de fenouil, le parfum anisé se répand, s'exacerbe sous la chaleur redoublée de l'été.

 

Nouveau bonheur, nouvelle cueillette aux tons de verts et de xanthe...

 

Après le goût parfumé des mûres, voilà les senteurs anisées du fenouil qui nous enivrent.

 

Nous rejoignons la voiture, chargés de ces branches odorantes et les déposons à l'arrière : les senteurs redoublent, sous l'effet de la chaleur, à l'intérieur de l'habitacle...

 

Fenêtres ouvertes, nous nous imprégnons de l'odeur captivante des fenouils et de la nature environnante...

 

http://youtu.be/LWy0FkqVVTQ

 

http://youtu.be/L25hMOeXvg0

 

http://youtu.be/jkoHfa0WPeU

 

 

 

 

 

 

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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 16:41
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"Tout crépuscule est double, aurore et soir. Cette formidable chrysalide qu'on appelle l'univers tressaille éternellement de sentir à la fois agoniser la chenille et s'éveiller le papillon", a écrit Victor Hugo, dans un de ses ouvrages, intitulé Philosophie, Commencement d'un livre.
                  
Le mot "chrysalide" rayonne de ses sonorités : gutturales, sifflante, dentale, voyelle "i" dupliquée... Ce nom est issu du grec ancien "chrysos" qui désigne l'or...
 
La chrysalide se nuance de reflets dorés : avant de devenir papillon, la chenille se mue en chrysalide.
 
Etat intermédiaire, la chrysalide annonce le papillon à venir, elle est pleine de promesses, elle permet un renouveau, un embellissement, une métamorphose merveilleuse.
 
Associée à l'or, la chrysalide révèle des éclats, des transparences lumineuses, elle évoque d'autres mots : chrysanthe, chrysanthème, chrysolithe....
 
Noms de fleurs, nom de pierre, le radical du mot "chrysos" a donné naissance à quelques mots isolés et rares : on songe, ainsi, à l'adjectif "chryséléphantin"...
 
La graphie même du mot révèle son origine grecque, le "ch" initial, le "y" qui vient de la voyelle "upsilon".
 
La chrysalide nous emmène dans un univers poétique et mystérieux : liée à l'idée de transformation et de métamorphose, ce mot implique une mutation étonnante...
 
C'est comme si la chrysalide permettait une nouvelle naissance, un renouveau complet, surprenant.
 
Le mot lui-même suggère cette métamorphose, comme une transmutation alchimique : la chrysalide se couvre d'or pour une renaissance.
 
Les sonorités contrastées de ce terme, pleines de charme et de poésie attirent l'attention : contraste entre la rudesse des gutturales, la douceur de la sifflante "s"... 
 
Difficultés de la transformation, apaisement du renouveau... il semble que ce mot réponde par ses sonorités à la réalité qu'il désigne.
 
Certaines chrysalides ressemblent à des bijoux ambrés, à des broches couleur d'ocres.
 
Mot rare, mot précieux, la chrysalide nous fait voir des teintes éclatantes, elle nous fait rêver à la magie des métamorphoses de certains insectes...
Elle nous fait songer au renouvellement incessant des jours, comme le suggère, si bien, Victor Hugo...
 
 
 
 
 
 
 
 
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Photo de chrysalide sous l'article : Lamiot
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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 17:34

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Les rivières, leurs courants, leurs emportements créent, souvent, une incroyable fascination, attirent tous les regards...

 

A Fontaine de Vaucluse, près d'une chute d'eau au cours tumultueux, l'eau rejaillit, rebondit en écumes tourbillonnantes, l'eau nous montre ses éclats de couleurs, ses murmures, ses fracas, l'eau virevolte, s'emporte, pleine d'émotions, de révoltes...

 

Assises sur la berge, les pieds dans l'eau, mes petites nièces observent ce spectacle : fascinées, elles sont absorbées par la transparence, la vivacité, les mouvements incessants de l'eau.

 

Nous battons des pieds dans les ondes déjà tumultueuses, nous façonnons d'autres remous, nous inventons d'autres emportements : l'eau fraîche, presque glacée nous vivifie et nous exalte.

 

L'eau déborde, des embruns nous éclaboussent, de l'eau retombe, en mille éclats sur nos vêtements d'été.

 

L'eau blanche d'écumes, moutonnante se déverse, avec bruit, après avoir franchi la chute dans une transparence limpide.

 

Les ondes laissent voir un fond d'algues et de mousses vertes.... L'eau roule, s'enroule, se déroule, se démultiplie, en écumes de candeur.

L'eau clapote, rugit, murmure sans fin : c'est un spectacle complet : couleurs de vert-bleu, de blanc, musique renouvelée des eaux, odeur des ondes et des algues, impression de fraîcheur...

 

Le regard fixé sur l'horizon, les fillettes contemplent et admirent la force tourbillonnante de l'eau, elles ne peuvent détacher leurs yeux de ce spectacle envoûtant...

Comme fascinées, elle se tiennent immobiles devant ces remous, ces mouvements incessants des flots.

D'autres acteurs interviennent, alors : des kayakistes caracolent autour de la chute d'eau, ils forment un ballet étourdissant d'acrobaties improbables : ils franchissent le barrage avec audace, disparaissent dans l'écume, reparaissent comme bondissants sur l'onde...

Quelle virtuosité ! Ils se jouent des vagues, les domptent, les apprivoisent, les caressent.

Certains décident de laisser leurs kayaks sur la berge, et remontent sur les bords, ils plongent, alors, dans les remous, se lancent dans le vide et rejoignent les tourbillons de l'eau.

Nous observons avec bonheur les gestes, les corps souples, délivrés de toute apesanteur.

Ils se fondent dans l'eau, font corps avec elle, deviennent eux mêmes fluidité, ondoyance, liberté...

 

Ils se jouent de l'eau : les voici encore qui franchissent à pieds la chute, ils dansent sur l'escarpement rocheux, à fleur d'eau, tels des funambules, ils courent à vive allure pour éviter le déséquilibre.

 

Les ondes rafraîchissantes nous font oublier la chaleur de l'été, elles nous permettent de contempler un spectacle unique, plein de mouvements et de surprises...

 

 

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30 août 2014 6 30 /08 /août /2014 17:32

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Ils nous apaisent, les souffles de l'été, brises légères qui font ondoyer les pins du midi, aux palmes vernissées...

 

On aime ces brises imperceptibles qui animent la nature, qui la font vivre et palpiter de mouvements ondoyants.

 

Des friselis de lumières agitent les pins, les buissons, les cèdres...

 

L'air chaud se tempère de brises marines.... l'air laisse entrevoir des embruns d'écumes.

 

Les pins se meuvent avec souplesse, et agilité, se transforment en palmes de lumières.... Les souffles du vent ondulent et bercent les paysages d'une douceur et d'une harmonie nouvelles.

 

La chaleur s'apaise, se fait plus douce, les corps revivent, respirent, s'abreuvent de ces souffles divins...

 

La nature, aussi, s'abreuve de ces aérations, de ces éclats de vents. La nature se gorge de ces friselis apaisants.

 

Les cimes des arbres virevoltent dans le lointain, elles s'enivrent du bonheur de l'été... elles forment des houles pleines de fraîcheur, de sérénité... Elles forment des vagues, des oasis, des espoirs de contentement.

 

Les branches de pins se hérissent de mouvements aériens, légers, elles virevoltent dans l'air, si souples, si volatiles, les pignes dansent un ballet ondoyant : va et vient incessant, balancements pleins d'harmonie...

 

Les couleurs de verts se meuvent, dessinent des ruisseaux de lumières...

 

Tout est léger, doux : mouvements, chants d'oiseaux, balancement des cimes.

 

Tout est apaisé, empreint de lumières.

 

Tout nous parle encore de l'été...

 

http://youtu.be/PuyYc0gINbU

 

 

http://youtu.be/PXMVkQ70I88

 

 

 http://youtu.be/NlT8yeEYbMs

 

 

 

 

 

 

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Photos : rosemar



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29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 18:23

 

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Véritable hymne à la nature, cette chanson de Francis Cabrel nous transporte dans des paysages de haute montagne.

 

Elle évoque, aussi, un monde fait de dureté, de fatigue, celui dans lequel nous vivons, tous, accablés de travail et de tourments... et il faut, à tout prix, échapper à cet enfer.

 

Le mot "fatigué" répété traduit une lassitude, les "murs" suggèrent l'enfermement du monde moderne où les attitudes sont feintes : il s'agit de "sourire" à des gens qui "écrasent" le poète et l'anéantissent...

 

L'image "les brumes d'un rêve" renvoie à un univers cerné, enfermé, où l'on n'est plus libre et où l'on ne perçoit même plus la réalité...

 

Le métier, le travail ne sont que des contraintes et ne permettent aucun épanouissement : c'est ce que restituent les mots : "un métier où tu marches ou tu crèves"... avec cette expression très familière et l'emploi de la deuxième personne du singulier, on perçoit la violence du monde du travail.

 

L'image de la "meute aux abois" très forte suggère, à nouveau, un monde inhumain, où l'artiste est poursuivi par une horde d'admirateurs féroces et cruels...

 

Dès lors, il faut fuir, trouver un autre cadre et aller se réfugier chez "la dame de haute savoie"...

 

Un décor féérique est, alors, décrit avec simplicité et mystère : on voit des "étoiles qui courent dans la neige", belle métaphore qui transforme la neige en un miroir d'étoiles vivantes...

 

On voit "un chalet de bois, des guirlandes qui pendent du toit", une ambiance de fête...

 

On retrouve un monde où tout est possible, où l'on peut imaginer que la nuit apparaît par un simple claquement de doigts de la dame de Haute Savoie, devenue fée.

 

L'auteur n'oubliera pas "sa guitare", son "chien" pour l'accompagner dans cette fuite vers un monde meilleur, dans un cadre naturel, loin des villes frelatées, où la sincérité et l'harmonie n'ont plus leur place.

 

Le rythme endiablée de cette chanson restitue une envie d'échapper à une modernité artificielle et pesante, peut-être, à un succès qui empêche toute vie simple et secrète. Les consonnes dentales "d" et "t" qui scandent le refrain insistent sur une volonté de retrouver un bonheur perdu.

 

On est sensible à la simplicité de ce texte, à cette envie de fuir un monde peu épanouissant, fait de stress, d'angoisse... On est sensible au symbole de cette Dame de Haute Savoie qui représente à la fois l'amour et la simplicité d'une vie près de la nature..

 

 

http://dai.ly/xp4f30

 

 

http://dai.ly/x2fpso

 

 

 http://youtu.be/xdqg9nJgmaY

 

 

 

 

monviso Franco franco 56

 

 

Mont Viso wikimédia commons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 17:59

 

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Elles ont 5 et 7 ans, et s'amusent dans la piscine gonflable du jardin : un régal de les voir plonger, s'amuser, braver l'eau...

 

Avec leurs petites lunettes qui protègent leurs yeux, elles s'enfoncent sous l'eau, jouent à passer entre les jambes de l'autre, elles rient aux éclats et veulent prolonger le plaisir de la baignade, le plus longtemps possible dans l'après midi.

 

Eclaboussements, clapotis... l'eau, dans sa fluidité, leur offre ses remous, sa transparence.

Dans le jardin, les pins, les cèdres, les rosiers, les lauriers resplendissent de senteurs et répandent des éclats pleins de douceurs...

 

Près de la piscine, nous observons la scène, nous sourions du bonheur des petites qui nagent, se font ondoyantes, comme l'eau.

Les fillettes oublient, même, notre présence bienveillante : elles plaisantent, rient aux éclats, mêlant leurs éclats de voix aux clapotements de l'eau...

 

Elles s'amusent à faire des vagues, à s'éclabousser, à voir rebondir et rejaillir l'eau.

Elles se délectent des plaisirs infinis de l'eau en été, elles plongent, crachent de l'eau, s'imprègnent de sa fraîcheur bienfaisante.

 

Telles des sirènes, elles ont appris à apprivoiser les ondes, elles les connaissent, les apprécient.

 

Un nouveau jeu s'organise : une chasse au trésor, sous les eaux de la piscine : il s'agit de lancer une jolie pierre dans l'eau et d'aller la récupérer sur le fond...

 

Les cris de joie redoublent, s'intensifient, les filles se bousculent pour se précipiter vers l'objet convoité.

 

"Tu as triché ! " dit l'une d'entre elles... Et les cris recommencent, le jeu se prolonge, il faut maintenant fermer les yeux pour retrouver la jolie pierre au fond de l'eau.

Mission impossible pour les deux fillettes qui ne peuvent s'empêcher d'ouvrir les yeux.

 

"Tu as triché !" redit l'une... "Toi aussi !" répond l'autre.

 

Heureuses de ces bonheurs de l'eau, elles prolongent leurs jeux à l'infini, se lancent des défis, mesurent leurs forces et leur habileté...

 

Les cheveux ruisselants, elles rivalisent de rires, d'éclats de joie, de mouvements.

 

L'heure tourne, le soleil est encore rayonnant, mais il faut maintenant sortir de l'eau : que de regrets et de déchirements !

 

On pourra retourner dans la piscine bientôt... il faut maintenant se sécher : les fillettes grelottent un peu, au sortir de l'eau.

 

Enveloppées de serviettes, elles goûtent le bonheur de l'apaisement, après une baignade tumultueuse, pleine de jeux et de rires...

 

Les yeux remplis de lumières, elles se taisent et rêvent, déjà, à d'autres baignades à venir.

 

 

http://youtu.be/VycZVyApqew

 

 

http://youtu.be/ALPHzkknfeg

 

 

 

 

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 15:15

 

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S'il est un lieu étonnant, plein de légendes, c'est bien le site de Fontaine de Vaucluse : la source mystérieuse naît dans une vallée, au pied des monts du Vaucluse, entre Saumane et Lagnes, tout près de L'Isle Sur La Sorgue...

De grandes falaises de calcaire creusées par les eaux surplombent le site, offrant un cadre impressionnant par ses dimensions : la roche atteint la hauteur de 230 à 240 mètres.

L'étroite vallée ondule entre de hauts rochers aux formes sinueuses, blocs de pierres qui attirent tous les regards.

 

La Fontaine de Vaucluse, la plus importante source de France, donne naissance à la Sorgue qui se divise en plusieurs bras dans la plaine et s'écoule en direction de Saumane et de l'Isle-sur-la-Sorgue.

 

Clarté des eaux, transparence, limpidité, longues algues ondoyantes qui semblent s'animer sous l'action des courants, ce lieu respire la fraîcheur, une sorte d'harmonie de couleurs, de sons, d'odeurs.

 

Le roulis des eaux qui s'écoulent, le vert des arbres et des algues, la couleur blanche des falaises calcaires, les senteurs apaisantes de l'eau de source, tout contribue à cette harmonie...

 

Les algues, en transparence, semblent vivre sous les eaux, agitées d'une perpétuelle ondoyance, elles créent des tableaux qui semblent venus d'un autre monde.

La Fontaine close a inspiré Pétrarque, Chateaubriand et de nombreux romantiques : lieu plein de mystères, de charmes, la Fontaine ne peut laisser indifférents tous ceux qui l'ont visitée...

 

L'eau qui surgit et descend dans la plaine offre sa fraîcheur, sa limpidité, sa voix, son murmure ou ses fracas.

 

Remous, transparences, écumes, l'eau révèle un spectacle fascinant et plein de variétés...

On ne dira jamais assez la fascination du spectacle de l'eau : bruits, éclats, couleurs nuancées de verts, de bleus, d'ocres, de blancs, ondoiements, mouvements recommencés, replis de l'eau, vagues, frémissements...

 

L'eau, sa force, sa puissance ont, d'ailleurs, fourni à ce site des activités et une économie florissante à partir du 16 ème siècle : des moulins à papier ont fait leur apparition et constituèrent le fleuron de l'industrie locale, la papéterie.

On peut voir encore des vestiges de ces grandes roues de moulins à papier, couvertes de mousses et d'algues.

 

Le lieu escarpé entre des falaises montre des rochers en surplomb, un vieux château en ruines, et le site même de la résurgence : une caverne profonde, mystérieuse, aux teintes de bruns et d'ocres.

 

En été, on peut voir une eau stagnante dans le tréfonds de la caverne : les falaises, tout autour, sont grandioses, et permettent d'admirer l'érosion produite par les eaux virevoltantes, au plus fort de la crue...

 

Beau site encore préservé, même si de nombreux touristes le visitent, en été, Fontaine de Vaucluse est un havre de transparence, de clarté des eaux, un monument grandiose creusé par la nature elle-même.

 

Le mystère de cette eau qui surgit des entrailles de la terre a inspiré des poètes, notamment, René Char, dont l'oeuvre est imprégnée de ces lieux où il a vu le jour...

René Char évoque, ainsi, la Sorgue, son cours aventureux qui éveille, en lui, de nombreuses émotions.

 
La rivière est  personnifiée : le poète lui parle, il suggère l'emportement des flots, sources d'inspiration et symboles de vie jaillissante...
 
Voici les premiers vers du poème : 

 

La Sorgue
 
Rivière trop tôt partie, d'une traite, sans compagnon,
Donne aux enfants de mon pays le visage de ta passion.
Rivière où l'éclair finit et où commence ma maison,
Qui roule aux marches d'oubli la rocaille de ma raison.
 
Rivière, en toi terre est frisson, soleil anxiété.
Que chaque pauvre dans sa nuit fasse son pain de ta moisson.
Photos : rosemar
 
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14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 16:55

 

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Un bison dans une prairie américaine... on perçoit un moutonnement de fourrures sombres, derrière des herbes ondoyantes, aux teintes ocrées d'opale... une masse imposante, comme tapie et cachée dans la végétation...

 

Masse immobile, et somptueuse, oeil noir, pelage brun doré et luisant...

 

On admire une beauté sauvage, surgie du fond des temps, beauté des couleurs, des formes, l'animal dans toute sa superbe... calme, sérénité, harmonie !

 

La bête montre sa splendeur d'animal sauvage, sa toison rutilante de noirs et d'ébène, sa corne farouche.

 

Le museau se dore de reflets, sur la fourrure sombre, la corne s'embellit de teintes de bistres, de moires éclatantes.

 

L'animal affiche sa force sereine, masse de muscles et de puissances.

 

L'animal observe le monde, le contemple avec calme, sa toison se pare de mille nuances de roux, de bruns, de noirs.

 

Il semble, pourtant, prêt à bondir, à la moindre alerte, au moindre bruit, il semble si sûr de lui, si tranquille, si sûr de sa force.

 

Il semble surveiller, de son oeil, tout le paysage... la bête en impose, elle est si belle et si forte, elle est si imposante et si magnifique...

 

Magnifique et noire, superbe et sombre, ténébreuse, inquiétante.

 

Somptueuse image de beauté dans un cadre naturel, dans un monde pur, plein d'harmonie, dans un paysage immense, démesuré...

 

Tout autour, la prairie étale ses étendues vertes et ocrées, à l'infini : elle fait ressortir les couleurs sombres de l'animal.

 

Contrastes étonnants de teintes ! Effet de clair-obscur ! Lumières du paysage, obscurité, beauté ténébreuse de l'animal !

 

Les herbes blondes se hissent devant la tête somptueuse du bison, elles illuminent la fourrure sombre et ambrée de l'animal...

 

 

http://youtu.be/6_E0lWrJU6A

 

 

http://youtu.be/NoN6AKPGkBo

 

http://youtu.be/2izTbEyxg0A

 

 

 

 

 

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Photos : Christelle



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