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3 avril 2022 7 03 /04 /avril /2022 13:23
Au coeur de la jungle !

 

La jungle ! Le mot lui-même fascine, suscite la curiosité...

 

 

Un univers mystérieux, peuplé d'animaux sauvages, un lieu exotique, lointain, hostile et luxuriant...

 

 

Un lieu qui a inspiré tant d'artistes ! Cinéma, oeuvres littéraires, poésies, arts plastiques, bandes dessinées...

 

 

Une exposition nous emmène au coeur de la jungle : illustrations, papiers découpés, photographies... on s'y croirait presque !

 

Une exposition vue au Carré d'Art de Nîmes... Deux figures de l'édition jeunesse, Antoine Guillopé et Hélène Druvert présentaient leurs illustrations : très graphique avec peu de couleurs pour Antoine Guillopé, des papiers découpés pour Hélène Druvert...

 

La jungle menacée de destruction méritait bien un tel hommage !

 

La destruction des forêts tropicales, la disparition de nombreuses espèces animales sont très préoccupantes.

 

Ainsi de nos jours, que désigne le mot "jungle" le plus souvent ? La jungle sonne moins comme un espace sauvage et devient une appellation de zones de regroupements et de campements de migrants...

 

 

Singes, toucans, tortues, serpents, tigres, crocodiles, fougères formaient le décor de cette exposition qui a enchanté le public !

 

Sans oublier une illustration sonore des bruits de la jungle qui accompagnait toutes les oeuvres !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo et vidéo : rosemar

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6 mars 2022 7 06 /03 /mars /2022 13:14
Street Art à Nîmes !

 

Des fresques murales colossales, des motifs colorés, un véritable musée à ciel ouvert dans ce quartier de Nîmes...

 

 

Une galerie de fresques étonnantes ! Du bonheur pour les yeux !

 

 

Des motifs qui s'intègrent dans l'architecture, sur les murs des maisons... de l'art accessible à tout un chacun...

 

 

Des poissons aux couleurs vives, au regard malicieux encadrent des fenêtres...

 

 

Plus loin, l'emblème de la ville, un crocodile géant et un palmier recouvrent la façade d'une maison... Un crocodile haut en couleurs, sympathique, qui nous sourit... Les Arènes en guise de couvre-chef rappellent un des monuments les plus célèbres de la ville...

 

 

 

D'autres fresques présentent des créatures étranges, parfois loufoques ou effrayantes, qui semblent venues d'un autre monde, des visions oniriques, emplies de mystères et de poésie...

 

 

Un spectacle étonnant, une belle inventivité dans ces motifs qui attisent la curiosité et l'imagination !

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo et vidéo : rosemar

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21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 11:38
Gabriella Papadakis, Guillaume Cizeron : un duo magnifique !

 

Comme l'indique son nom : Gabriella Papadakis, elle a des origines grecques, et lui, Guillaume Cizeron porte un nom bien français... Ils ont remporté le titre olympique de danse sur glace lors des Jeux de Pékin et nous ont offert un spectacle magnifique lors du gala de clôture des JO.

Quelle harmonie parfaite dans ce duo !

 

Ils ont patiné sur une chanson de Léo Ferré : Avec le temps...

Quelle grâce, quel talent ! Quel bonheur de les voir danser dans une symbiose absolue !

Quelle sensibilité aussi dans leur façon de danser sur la glace !

Que d'émotions dans leur interprétation !

 

Les champions olympiques français de danse sur glace ont ému aux larmes tous les spectateurs et téléspectateurs ce dimanche 20 février lors du gala de clôture traditionnel des épreuves de patinage artistique des JO de Pékin.

 

Trois minutes de temps suspendu, trois minutes de douceur, de charme, de mélancolie...

Bien sûr, la chanson, le texte de Léo Ferré, sa voix ont participé à l'émotion de leur prestation...

Une chanson sur la fuite irrémédiable du temps, sur l'amour qui s'enfuit, une chanson qui nous touche tous, qui aborde un thème universel.

 

Les danseurs ont mimé le rapprochement de l'amour, ses jeux, la tendresse, la sensualité, les étreintes, les tourments, et l'éloignement.

La fluidité de leurs gestes semblait mimer aussi le temps qui s'enfuit, avec tant de mélancolie !

 

Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont atteint les sommets de la danse sur glace. Ensemble depuis le plus jeune âge et leurs débuts en compétition, le duo français a tout connu. Les titres mondiaux, la déception argentée de Pyeongchang et enfin la consécration suprême à Pékin.

A Pékin, le duo français a battu son propre record du monde (226,98 points) pour décrocher la médaille d'or devant les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov ainsi que les Américains Madison Hubbell et Zachary Donohue. 

Quadruples champions du monde, quintuples champions d'Europe, champions olympiques, les deux danseurs ont remporté tous les titres...

De la danse sur glace élevé au rang d'art ! Deux sensibilités habitées par un idéal de pureté et d'élégance...

Un des plus beaux couples sur glace de tous les temps !

 

 

 

 

 

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10 novembre 2021 3 10 /11 /novembre /2021 11:10
La calligraphie est l'algèbre de l'âme...

 

"La calligraphie est l'algèbre de l'âme tracée par l'organe le plus spiritualisé du corps, sa main droite. Elle est la célébration de l'invisible par le visible."

Voilà une belle définition de la calligraphie que l'on doit à Michel Tournier, dans son roman intitulé La goutte d'or.
 

 

L'art de la calligraphie tend à disparaître : de plus en plus, le clavier remplace l'écriture manuelle, le travail patient de la main qui trace des pleins et des déliés....

Arrondis, boucles, arabesques, l'écriture trace des motifs qui sont, parfois, de véritables oeuvres d'art...

 

Le mot lui-même, plein d'élégance, révèle des sonorités contrastées de gutturales assez dures, "k", "g", "r", qui s'adoucissent en une fricative finale "f".

Les voyelles "a" et "i" bien distinctes peuvent traduire la diversité des formes tracées sur la feuille de papier...

 

Ce mot très ancien remonte au grec, "καλλιγραφία, kalligraphía" étymologiquement, "la belle écriture"... La calligraphie est, dès les origines, liée à l'idée de beauté et d'harmonie...

"Calligramme, calliphlox, callipyge, hémérocalle", tous ces mots contiennent l'idée de beauté et viennent de ce mot ancien : "κάλλος kállos, la beauté..."

 

Calligraphie persane, extrême orientale, ou latine ont donné lieu à des chefs d'oeuvre...

L'écriture déroule et fait tourbillonner des arabesques, de vagues, des volutes, des envols de brumes... Les motifs virevoltent, éblouissants...

On perçoit le trait, toute l'habileté de l'artiste qui a peint ces dessins, écriture et oeuvres d'art se mêlent sur ces pages dignes de la technique d'un peintre...

 

Avant l'apparition de l'imprimerie, les livres étaient des manuscrits, copiés par des moines dans des ateliers, ils étaient aussi décorés par des enlumineurs...

Ainsi, au Moyen-Age, le livre d'Heures connut un immense succès , c'était un ouvrage de piété personnelle, avec un calendrier, des prières, des extraits de l'Evangile, des litanies des saints...

 

Des enroulements de feuilles, des fleurs, des oiseaux accompagnent les calligraphies des copistes, dans un ensemble harmonieux...

Quel travail patient et minutieux ! Que d'heures passées à décorer ces pages, à les illustrer, à les embellir de ces écritures savamment ouvragées !

 

La calligraphie semble appartenir à un temps révolu, surtout avec l'apparition d'internet et son développement...

"Les mains n'ont plus rien à faire dans un monde numérisé... Dans ces conditions, quel destin peut-on imaginer pour nos mains, de plus en plus dépourvues de fonctions ? Avec le visiocasque, il sera possible d'effectuer n'importe quelle recherche et d'établir toutes sortes de communications grâce à des ordres dictés directement par la voix ou par l'oeil, sans le moindre mouvement de la main, ni même du doigt.", écrit Konrad Paul Liessmann dans son ouvrage La haine de la culture.

 

Pourtant, certains passionnés s'adonnent encore à l'art de la calligraphie, il existe des cours de calligraphie qui permettent de retrouver cet art ancien, si riche, si précieux...

 

 

 

 

 

 

La calligraphie est l'algèbre de l'âme...
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13 octobre 2021 3 13 /10 /octobre /2021 10:21
Passionné de nature et de photographie...

 

C'est une quête en solitaire, au plus près de la nature... Emelin Dupieux, 15 ans, passe tout son temps libre dehors à la recherche d'animaux sauvages à photographier.

Depuis 3 ans, ce lycéen arpente les vallées et les monts d'Ardèche et accumule les clichés...

Par exemple, la photographie de ce renard au museau embué de neige, dans un paysage blanc et lumineux... Magnifique !

 

Ce matin là, il guette l'apparition d'un oiseau, le cincle plongeur.

Pour espérer le retrouver, il faut descendre dans les gorges, au plus près de la rivière. Emelin scrute les traces laissées par l'oiseau, notamment ses fientes...

"Il y en a une toute fraîche ! Elle est encore humide. Quand il y a beaucoup de rapides, l'oiseau aime bien se poser sur des endroits un peu plats, comme ça..."commente Emelin.

 

Bien équipé, le photographe se cache au milieu des rochers, un filet sombre sur la tête. Là, il n'a plus qu'à attendre.

"C'est une sensation d'être plus proche de la nature, caché dans la nature, invisible."

 

Des heures d'attente pour pouvoir photographier cet oiseau brun et blanc de la taille d'un merle : magnifique cliché de l'oiseau qui prend son envol, le plumage ébouriffé, les ailes auréolées de gouttes d'eau...

 

Emelin a aussi photographié un papillon, l'Apollon, qui lui vaut aujourd'hui un prix dans un prestigieux concours international.

Son travail sera bientôt exposé au muséum d'histoire naturelle de Londres et publié dans un livre.

Avec ses photos, il souhaite transmettre sa passion pour la nature.

"J'aimerais beaucoup que les gens, en voyant ces photos, fassent attention en se baladant, tout simplement, ça peut leur donner envie de protéger l'environnement." explique encore le jeune homme...

 

Cet intérêt pour l'écologie et la photographie, Emelin le partage avec son père, spécialiste de la biodiversité. Celui-ci le rejoint parfois dans ses sorties.

"Je suis content qu'il s'immerge comme ça dans la nature, tout seul et qu'il vive ces moments forts, le plus fort étant qu'il puisse tomber nez à nez avec un animal, deux regards qui 'accrochent, c'est formidable..."déclare son père.

 

Des moments forts qu'Emelin espère vivre plus tard dans son travail : il aimerait devenir photographe professionnel.

 

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/photographie/15-ans-et-laureat-dun-concours-international-de-photographie_4801415.html

Photos :

https://www.emelindupieux.com/index.php/albums/cincle-plongeur-dipper/

 

 

Passionné de nature et de photographie...
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29 septembre 2021 3 29 /09 /septembre /2021 09:55
Mes journées du patrimoine...

 

La ville de Nîmes est riche d'un patrimoine varié : on connaît bien sûr les monuments romains, la célèbre Maison Carrée, les Arènes, ou encore les jardins de la Fontaine, ancien lieu de culte dédié à l'empereur Auguste...

 

On connaît moins les nombreux hôtels particuliers du centre-ville : des merveilles d'architecture, des demeures cossues qui témoignent du passé prestigieux de la ville.

 

A l'occasion des journées du patrimoine, j'ai pu visiter la cour de l'hôtel de Meynier de Salinelles, un édifice qui date du 16ème siècle : on peut y admirer de grandes fenêtres à meneau, un décor Renaissance.

Les Meynier de Salinelle, riches négociants de tissus ont acquis cet hôtel au 18 ème siècle.

 

Dans le mur du vestibule sont scellés des fragments de deux sarcophages du 4e siècle en marbre taillés en relief, représentant l'un le passage de la mer Rouge (Pharaon et son armée, Moïse et les Hébreux) et l'autre les miracles du Christ.  Ces éléments sont classés en tant qu'objets monuments historiques.

 

J'ai pu aussi admirer la cour de l'hôtel de Bernis, une demeure médiévale recomposée au 17ème siècle.

 

L'hôtel de Bernis figure parmi les plus anciennes et les plus belles maisons nîmoises. Sa façade gothique, du 15e siècle, est pourvue de belles fenêtres à meneaux. Sa cour du 17e siècle est remarquable.

La voûte en plein cintre du rez-de-chaussée abritait une échoppe au Moyen Age. La charmante cour intérieure s'inspire des Arènes. Les façades sur cour, réaménagées sous le règne de Louis XIII, ont, elles, emprunté le style du temple de Diane.

La façade sur rue conserve des fenêtres à croisée de pierres finement moulurées. Les façades sur cour présentent au rez-de-chaussée sur deux côtés des arcades et des colonnes copiées sur l'amphithéâtre, et à l'étage des fenêtres couronnées d'un fronton triangulaire inspirées du temple de Diane.

 

 

Je suis encore entrée dans la chapelle Sainte-Eugénie qui est, avec la cathédrale, la plus ancienne église de Nîmes, un édifice dont on perçoit la vétusté au premier regard, une façade grise, très sombre. L'autel néogothique a été refait au 19ème siècle dans un style assez chargé et maniéré.

 

Mais j'ai encore plus apprécié une petite exposition organisée par des artisans de la région, près des quais de la Fontaine : peintre, créatrice de bijoux, calligraphe, lapidaire, potière, etc
Et je me suis plus particulièrement attardée devant les créations d'une potière : Annita Boucheteil.

Dans la grande famille des argiles, c'est le grès qu'elle a choisi de travailler : on admire des volumes sobres et épurés, des décors bruts, simples à accueillir du regard.

Ses oeuvres font songer à des céramiques antiques, avec une magnifique patine aux teintes nuancées...

 

Magnifique travail ! Annita Boucheteil crée des œuvres uniques, en grès et cuites à haute température, réalisées selon la technique ancestrale du colombin, ainsi que des pièces utilitaires tournées. 

 

 

 

 

 

 

Mes journées du patrimoine...
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17 juillet 2021 6 17 /07 /juillet /2021 08:36
Marcel Proust à l'honneur...

 

 

Marcel Proust est né le 10 juillet 1871 à Paris, il y a 150 ans...

Pour commémorer cet anniversaire, voici un article déjà publié sur mon blog : l'analyse d'un magnifique extrait de son oeuvre Sodome et Gomorrhe...

Un extrait où l'on perçoit toute la sensibilité de cet auteur, notamment sa sensibilité face à la nature et  ses splendeurs. 

Dans notre monde moderne, voué à la vitesse, nous ne savons plus observer, admirer, nous étonner devant la nature et ses merveilles.

Proust nous réapprend l'importance du regard...

 

Dans cet extrait,  Proust décrit un champ de pommiers en fleurs... A la manière d'un peintre, il compose un véritable tableau empli de charme et de séduction.

Le champ de pommiers est évoqué à travers un réseau d'images qui font songer à une rencontre amoureuse : la première phrase est révélatrice : " Dès que je fus arrivé à la route, ce fut un éblouissement..."

Proust semble suggérer un coup de foudre, une séduction brutale, inattendue qui le saisit : cette soudaineté se traduit par la brièveté de la phrase, par l'emploi du passé simple à valeur ponctuelle et du mot "éblouissement"

Les pommiers sont présentés à travers des personnifications, des métaphores qui transfigurent le paysage : ils sont "d'un luxe inouï", "en toilette de bal", "ne prenant pas de précautions pour ne pas gâter le plus merveilleux satin rose qu'on eût jamais vu..."

Toutes ces évocations font songer à une beauté féminine, parée pour aller au bal... Le style hyperbolique restitue un émerveillement : "luxe inouï, le plus merveilleux satin rose."

Plus loin, la personnification se poursuit et fait penser encore à une séduction amoureuse : "une brise légère mais timide faisait trembler légèrement les bouquets rougissants". Le verbe "trembler", le terme "rougissant" évoquent des émois amoureux.

Enfin, la description s'achève sur la vision d'une "beauté fleurie et rose."

Le narrateur semble ébloui par le spectacle qu'il a sous les yeux, comme on pourrait l'être au cours d'une rencontre amoureuse. Ce procédé restitue toute l'émotion qu'il éprouve devant ce tableau...

De fait, cette description nous fait songer à un tableau, d'abord grâce à la composition de cet extrait : au premier plan, le champ de pommiers, en arrière plan, le fond du tableau, avec "l'horizon lointain de la mer".

On perçoit aussi des éléments du tableau : "des bouquets, des mésanges, des branches" qui se juxtaposent selon la technique impressionniste, avec des touches de couleurs successives.

Proust fait aussi référence, au cours de la description, à "une estampe japonaise", certains détails correspondent bien à un tableau oriental : "les mésanges, les bouquets de fleurs" étant des thèmes récurrents souvent reproduits dans les estampes japonaises.

Le tableau est coloré dans des tons assez doux : "satin rose, le bleu du ciel, les bouquets rougissants, des mésanges bleues, le gris de la pluie".

La dernière phrase de l'extrait, dans sa brièveté pourrait constituer le titre du tableau : "C'était une journée de printemps..."

Les références artistiques sont bien présentes dans le texte : "estampe japonaise, amateur d'exotisme et de couleurs, artificiellement, effets d'art.."

On perçoit le grand sens artistique de Proust et sa sensibilité : la musique, la peinture occupent une place essentielle dans son oeuvre, ici, la beauté du champ de pommiers a des effets extraordinaires sur le narrateur qui en est ému jusqu'aux larmes, l'impression artistique se traduisant par un effet physique.

La nature devient une véritable oeuvre d'art.

Le champ lexical de la nature est particulièrement développé : "feuilles, pommiers, boue, soleil, mer, ciel, azur, brise, bouquets, mésanges, pluie"... et les 4 éléments y sont représentés : la terre, l'eau, l'air, le feu...

Et cette nature semble elle-même participer à la création du tableau, grâce à l'emploi réitéré du verbe "faire" : "satin rose que faisait briller le soleil, les fleurs qui faisaient paraître son bleu rasséréné.. une brise légère faisait trembler les bouquets rougissants..."

La nature semble vouloir embellir le tableau, par la lumière, par le contraste des couleurs, par le mouvement.

Ainsi, la nature se fait art, elle semble imiter l'art.

La réalité est tellement belle qu'elle semble presque composée artificiellement, tout en restant naturelle....

 

 

 

 

Le texte :

 

 

"Mais, dès que je fus arrivé à la route, ce fut un éblouissement. Là où je n’avais vu, avec ma grand’mère, au mois d’août, que les feuilles et comme l’emplacement des pommiers, à perte de vue ils étaient en pleine floraison, d’un luxe inouï, les pieds dans la boue et en toilette de bal, ne prenant pas de précautions pour ne pas gâter le plus merveilleux satin rose qu’on eût jamais vu et que faisait briller le soleil ; l’horizon lointain de la mer fournissait aux pommiers comme un arrière-plan d’estampe japonaise ; si je levais la tête pour regarder le ciel entre les fleurs, qui faisaient paraître son bleu rasséréné, presque violent, elles semblaient s’écarter pour montrer la profondeur de ce paradis. Sous cet azur, une brise légère mais froide faisait trembler légèrement les bouquets rougissants. Des mésanges bleues venaient se poser sur les branches et sautaient entre les fleurs, indulgentes, comme si c’eût été un amateur d’exotisme et de couleurs qui avait artificiellement créé cette beauté vivante. Mais elle touchait jusqu’aux larmes parce que, si loin qu’on allait dans ses effets d’art raffiné, on sentait qu’elle était naturelle, que ces pommiers étaient là en pleine campagne comme des paysans, sur une grande route de France. Puis aux rayons du soleil succédèrent subitement ceux de la pluie ; ils zébrèrent tout l’horizon, enserrèrent la file des pommiers dans leur réseau gris. Mais ceux-ci continuaient à dresser leur beauté, fleurie et rose, dans le vent devenu glacial sous l’averse qui tombait : c’était une journée de printemps."

 

 

   

 

 

 

Marcel Proust à l'honneur...
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7 juin 2021 1 07 /06 /juin /2021 10:44
De l'art invisible...

 

En matière d'art contemporain, on aura tout vu : des oeuvres éphémères, des performances, des tableaux vides, mais là on atteint des sommets !

Voilà qu'un artiste, un sculpteur vend des oeuvres invisibles !

 

Salvatore Garau, un artiste italien, est très en vogue en ce moment. Il expose des sculptures invisibles.

Cet artiste italien a réussi à vendre une œuvre invisible aux enchères pour 15 000 euros ! On peut dire qu'il a trouvé le filon pour s'enrichir à bon compte !

 

Mais quel est le gogo qui s'est rendu acquéreur d'une telle supercherie ? On ne connaît pas le nom de l'acheteur qui s'est laissé ainsi gruger...

Pour Salvatore Garau, sa sculpture invisible existe bel et bien, et elle est une "parfaite métaphore de l'époque que nous vivons", explique-t-il à L'Unione Sarda.

"Ça fait des années que je pense à ces sculptures invisibles. Mais ce n'est que maintenant que j'ai décidé de les exposer, car c'est une parfaite métaphore de l'époque que nous vivons", estime l'artiste italien de 67 ans...

 

Une façon de susciter l'imagination du spectateur. Cet artiste est surtout un génie de l'arnaque et de la supercherie !

Vendre du vent ! Incroyable ! Et ça marche !

 

Mais quelle époque !

Il est vrai qu'on nous vend toutes sortes de produits inutiles, futiles, dans une société de consommation débridée.

Alors pourquoi pas une oeuvre d'art invisible ?

 

Une façon de fustiger une époque où les objets matériels nous envahissent ? où nous accumulons toutes sortes d'objets de consommation inutiles.

La publicité nous incite à acheter toujours plus, elle est répétitive, envahissante, elle se veut attractive, accompagnée de musique.

Nous accumulons ainsi toutes sortes de biens : des meubles, des téléphones, des objets connectés, des vêtements...

"Le monde que nous rencontrons, chaque fois que nous sortons dans la rue, que nous entrons dans les magasins est un monde riche, fascinant et beau.", disait Georges Pérec.

Tout nous pousse à consommer et à entasser...

 

Alors, le vide peut devenir lui-même, au bout du compte, fascinant !

A moins que l'artiste n'ait voulu signifier que notre époque est vide, dépourvue d'âme, de spiritualité, de projets...

 

 

Source :

 

https://www.lepoint.fr/monde/un-artiste-vend-une-oeuvre-inexistante-pour-15-000-euros-02-06-2021-2429218_24.php

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15 mars 2021 1 15 /03 /mars /2021 13:14
Dix mots qui ne manquent pas d'air !

 

Dans le cadre de la semaine de la langue française : du 13 au 21 mars...

 

L'air, c'est ce que nous ne voyons pas, entouré de mystère : connaissons-nous vraiment cet air que nous respirons ?

L'air, c'est pourtant ce qui est vital, essentiel, comme l'eau...

L'air, c'est aussi le domaine des oiseaux : quand Arcimboldo veut représenter l'air, il peint un visage chargé d'oiseaux de toutes sortes.

Que de mots sont associés à l'air ! Que de mots qui ne manquent pas d'air !

 

Pour peu qu'on mette le nez en l'air, on peut admirer les "ailes" des oiseaux qui permettent le vol : magnifiques images d'oiseaux planant dans le ciel ! Images de liberté, de voyages lointains vers des mondes inaccessibles.

Le mot "aile" nous vient du latin "ala" : il a traversé le temps comme un témoignage du passé...

 

Les ailes n'offrent-elles pas aussi la possibilité de se déplacer à toute "allure" ? Un dérivé du verbe "aller", lui-même venu sans doute d'un verbe latin "alo", réduction d'un autre verbe : "ambulo".

 

Nous pouvons alors, les yeux levés vers le ciel, comme on le dit familièrement, "buller", paresser,  en contemplant les oiseaux du ciel : un moyen de se détendre, de rêver...

 A l'origine de ce mot, encore un terme latin bulla, « bulle » la "bulla" latine était une petite sphère d'or que les fils de patriciens portaient autour du cou jusqu'à l'âge de 17 ans.

 

En admirant les oiseaux, on a envie de "décoller", de s'imaginer en train de voler dans les airs : qui n'en a jamais rêvé ?

 

On peut se laisser alors porter par les ailes du vent... par l'énergie "éolienne"...

Et l'on retourne encore, avec ce mot, dans l'antiquité où Eole était le dieu des vents... Dans la mythologie grecque, Éole (en grec ancien Αἰόλος / Aiolos) est le maître et le régisseur des vents.

Eole, le mouvant, le tournoyant, le versatile...

 

Il peut être doux, apaisant comme le "Foehn",  un vent sec et chaud de secteur sud,  mais il peut être aussi tempétueux, violent, comme le Mistral, le vent magistral...

Encore des mots issus du latin : "favonius, vent doux" et "magistralis, de maître"...

 

Tous ces mots aériens nous "insufflent" des envies de voyage, des visions d'îles lointaines, de paysages à découvrir...

Tous ces mots aériens nous font voir des nuées "vaporeuses", aux teintes légères et nuancées.

L'adjectif "vaporeux" a également une origine latine : "vapor".

 

On respire ainsi  un air purifié, des "fragrances" nouvelles surgissent... un mot latin encore, venu du verbe "fragrare, sentir bon".

 

On est bien loin alors du plancher des vaches !

Loin du monde ordinaire soumis à des soucis, des tracas.... on est bien loin du quotidien, loin des contingences du monde moderne, on s'aère l'esprit, on oublie toutes les contraintes qui nous sont imposées par le travail.

Ce voyage aérien nous a aussi permis de percevoir l'omniprésence du latin et du grec dans notre belle langue française.

 

 

 

Les dix mots :

 

Aile (nom)
Allure (nom)
Buller (verbe)
Chambre à air (nom)
Décoller (verbe)
Éolien (adj.)
Foehn (nom)
Fragrance (nom)
Insuffler (verbe)
Vaporeux (adj.)

 

 

https://semainelanguefrancaise.culture.gouv.fr/

 

http://www.dismoidixmots.culture.fr/ressources/la-thematique-dis-moi-dix-mots-qui-ne-manquent-pas-dair

Dix mots qui ne manquent pas d'air !
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10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 09:18
Michel Houellebecq : le peintre de la modernité...

 

 

Houellebecq est bien le Balzac du XXI ème siècle : il dépeint notre modernité avec tant d' acuité et de talent.

Pour preuve, l'incipit de son roman La carte et le territoire... en deux pages, Houellebecq aborde de nombreux aspects de nos sociétés, un véritable condensé de notre modernité.

Quand on l'interroge sur le sens de son oeuvre, l'artiste peintre Jed Martin, héros de ce roman, répond :"Rendre compte du monde, simplement rendre compte du monde."

Rendre compte du monde, c'est également le projet de Michel Houellebecq. Non seulement rendre compte du monde, mais aussi le révéler.

 

Le monde de l'art que décrit Houellebecq dans son roman est ainsi l'occasion d'aborder bien d'autres aspects de nos sociétés.

Le roman s'ouvre sur une description de deux personnages, deux artistes de renom : Jeff Koons et Damien Hirst.

Jed Martin est, en fait, en train de les représenter dans un tableau.

 

Le décor nous fait découvrir, derrière une baie vitrée "un paysage d'immeubles élevés... un enchevêtrement babylonien de polygones gigantesques, jusqu'aux confins de l'horizon."

On perçoit là la démesure de nos immeubles modernes. Et Houellebecq de rajouter : "On aurait pu se trouver au Qatar ou à Dubaï." C'est bien l'occident transplanté dans le monde oriental qui est ici suggéré.

On voit aussi que "la décoration de la chambre" où se trouvent les personnages, "était inspirée par une photographie publicitaire, tirée d'une publication de luxe allemande."

Le décor lui-même est associé à l'univers publicitaire qui est une composante essentielle de nos sociétés de consommation.

 

On entre ensuite dans les pensées du peintre : il commente le physique des deux artistes, d'abord Hirst, "facile à saisir".

Il est "brutal, cynique, genre "je chie sur vous du haut de mon fric".

Et, bien sûr, on perçoit dans ce portrait l'importance capitale de l'argent : l'argent qui permet l'orgueil, le mépris, l'assurance et même la vulgarité.

 

De plus, le visage de Hirst "avait quelque chose de sanguin et de lourd, typiquement anglais, qui le rapprochait d'un fan de base d'Arsenal."

En une brève notation, Houellebecq évoque ici l'univers du football, une autre composante de nos sociétés, le football, ses fans,  hystérisés, lourds et prompts à l'emportement.

 

Koons, lui, a un physique plus ambigu : "Koons semblait porter en lui quelque chose de double, comme une contradiction insurmontable entre la rouerie ordinaire du technico-commercial et l'exaltation de l'ascète."

Plus loin, l'artiste évoque son "apparence de vendeur de décapotables Chevrolet".

Le commerce, les voitures, le luxe font aussi partie de nos sociétés de consommation.

C'est comme si la société en venait à imprégner l'aspect physique des individus, comme si la société contaminait les personnages.

 

D'autre part, les deux portraits s'opposent, comme si les deux artistes étaient en concurrence, l'un apparaît dans une attitude dynamique, l'autre est statique : "Jeff Koons venait de se lever de son siège, les bras lancés en avant dans un élan d'enthousiasme. Assis en face de lui sur un canapé de cuir blanc partiellement recouvert de soieries, un peu tassé sur lui-même, Damien Hirst semblait sur le point d'émettre une objection..." 

Houellebecq évoque souvent dans ses romans le domaine de la lutte économique caractérisée par un combat brutal pour la domination.

 

Selon Houellebecq, "le capitalisme est dans son principe un état de guerre permanente", comme il l'écrit dans son ouvrage Plateforme.

C'est "un monde, en somme conçu sur le modèle de l'hypermarché, un système qui prive les êtres de leurs repères pour mieux les soumettre à la tyrannie du désir, et les condamner finalement à n'être que des produits parmi d'autres, menacés eux aussi d'obsolescence rapide. Car telle est la logique du marché : sans désir, pas de profit et sans peur, pas de désir. Il s'agit donc de planifier le désespoir et la terreur - terreur de manquer, terreur de perdre sa place, terreur de se voir mis au rebut -  pour réduire l'homme à la docilité du consommateur et pour assurer le fonctionnement souverain de la machine." Agathe NOVAK-LECHEVALIER.

Terrifiante analyse ! Le monde moderne régi par la peur !

 

Enfin, quand on regarde les photographies des deux artistes dépeints par Houellebecq, on se dit que c'est finement observé !

L'oeil du peintre, du photographe !

 

L'incipit du roman :

 

https://www.lexpress.fr/culture/livre/les-premieres-pages-de-la-carte-et-le-territoire-de-michel-houellebecq_916938.html

Michel Houellebecq : le peintre de la modernité...
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