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28 janvier 2016 4 28 /01 /janvier /2016 15:31
Au jardin, sous un soleil d'hiver...

 

 


Le parc de la ville s'illumine, aujourd'hui, d'un grand soleil d'hiver : en ce Dimanche de janvier, les badauds et les promeneurs sont de sortie.

Le jardin accueille, d'abord, des sportifs : joggeurs, cyclistes, marcheurs qui arpentent les allées, afin de profiter de cette éclaircie dans le ciel de l'hiver.

D'autres paressent sur les bancs de pierre, lézardent au soleil, lisent un magazine ou un livre, absorbés dans leur lecture.

Des couples promènent leur progéniture dans des landaus confortables.

Des jeunes filles en groupe de trois ou quatre se déhanchent, avec bonheur, un sac de ville à la main, faisant preuve d'élégance et de souplesse dans le mouvement...

Un chien caracole sur la pelouse, et la parcourt à vive allure, pour aller récupérer une balle lancée par son maître.

Des couples tiennent en laisse de petits chiens facétieux qui bondissent à la rencontre du premier promeneur venu.

Plus loin, deux bancs sont occupés par des sans abris, protégés par des couvertures : ceux-ci essaient de trouver un repos que la nuit ne leur a, sans doute, pas accordé : au pied des bancs, on peut voir leurs chaussures usagées.

La pauvreté et la misère s'invitent, aussi, au jardin, en ces temps de crise, où certains n'ont même pas accès à un logement.

Un certain mystère les entoure : on ne voit pas leur visage sous les couvertures rayées qui les recouvrent, on devine, pourtant, leur détresse et leur désarroi.

Plus loin, une jeune femme juchée sur des talons hauts, chaussée de bottines aux teintes d'or et d'argent, consulte son portable, revêtue d'un petit blouson bleu, elle semble poser pour un magazine... 

Une autre fume négligemment une cigarette, tout en admirant les grands cygnes qui glissent sur le plan d'eau du jardin.

Des retraités se sont installés sur des bancs, sur les hauteurs du parc, pour mieux profiter du soleil de l'hiver.

Le jardin réunit, ainsi, tant de gens différents ! Et même si la détente est au rendez-vous, on y perçoit un monde divers fait de rires et de désarrois.

Les sans abris sont là sous leur couverture, ils ne font pas de bruit et semblent dormir paisiblement : on les remarque à peine, dans leur immobilité et leur silence...

Dans le parc qui s'anime, où les gens circulent, vivent, profitent du soleil de l'hiver, deux sans abris, deux pauvres, enfouis sous des couvertures, semblent être oubliés du monde...





Photos : rosemar

Au jardin, sous un soleil d'hiver...
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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 11:04
On ne dira jamais assez les bienfaits d'une bouillotte...

 

 

 

On ne dira jamais assez les bienfaits d'une bouillotte : au coeur de l'hiver, elle réchauffe les draps et apporte un réconfort indispensable : les pieds posés sur une bouillotte, on apprécie un moment de détente...

 

La bouillotte rend les nuits d'hiver plus douces, plus chaleureuses, elle offre un confort moelleux, tant que durent les froideurs de la saison hivernale.

 

Le mot lui-même nous fait rêver à de douces nuits, avec sa labiale initiale "b", si sensuelle, sa palatale qui réchauffe et ensoleille l'hiver, sa dentale "t", pleine d'éclats.

Le son "ou", accentué par la palatale, semble prolonger le bonheur procuré par cet objet de l'hiver...

 

Il suffit de remplir le récipient d'eau bien chaude pour apprécier une douce ambiance qui se diffuse à travers l'enveloppe de caoutchouc.

Douceur de bouillotte !

Elle nous fait apprécier les longues nuits d'hiver, elle rend le contact des draps si agréable !

La bouillotte se modernise parfois : elle devient pour les enfants, peluche soyeuse, que l'on réchauffe au four micro-ondes.

 

Mais je préfère, de loin, la bouillotte ancestrale et traditionnelle, aux flancs de caoutchouc, aux replis ondoyants, la bouillotte qui "glougloute", quand on la remplit ou quand on la vide...

La bouillotte qui chante et frémit de l'eau qu'elle contient...

 

La bouillotte, c'est la chaleur retrouvée, au coeur de l'hiver, c'est le bonheur d'un rituel immuable : il faut préparer la bouillotte, la remplir soigneusement d'eau, bien refermer le flacon, puis placer l'objet sous les draps avant de se glisser dans le lit.

 

La bouillotte, toute seule, fait, alors, son oeuvre, remplit son office, sans qu'on la sollicite.

 

Puis, vient le moment de se couler et de se lover dans les draps pour ressentir la douce tiédeur de l'objet, et s'endormir dans une ambiance chaleureuse.

 

On ne dira jamais assez les bienfaits d'une bouillotte : voilà un mot sympathique, aux sonorités suggestives, voilà un objet simple, pratique.

 

Dans un monde où la sophistication s'impose dans de nombreux domaines, il semble utile et indispensable de réhabiliter la bouillotte, de la remettre au goût du jour...

Vive la bouillotte qui réchauffe les pieds et le corps tout entier !

 

 

 

 

 

 

Photo : rosemar

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23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 09:45
L'incroyable insolence d'une enseignante de confession musulmane...

 

 

On a assisté à une scène assez incroyable sur le plateau des Paroles et des actes, ce jeudi 21 janvier, sur France 2 : une jeune enseignante de confession musulmane, Wiam Berhouma, a pris à partie le philosophe Alain Finkielkraut, avec un aplomb qui frise l'impolitesse et l'indécence...

Refusant un véritable dialogue, cette prof d'anglais a dénoncé de manière virulente le racisme qui vise les musulmans en France, cibles privilégiées, selon elle, des institutions, et des médias. 

Ces attaques contre les musulmans seraient même "encouragées et alimentées par les politiques, des pseudo-intellectuels, les médias"... 

On le voit : une véritable mise en accusation de la société française....

Bien sûr, elle oubliait au passage de mettre en évidence toute autre forme de racisme qui peut viser d'autres communautés...

Ce faisant, cette enseignante de confession musulmane a révélé, comme l'a souligné son interlocuteur Alain Finkielkraut, une incapacité de l'Islam à se remettre en question, la victimisation servant d'alibi pour refuser toute évolution de l'Islam...


Or, cette remise en cause est plus que jamais nécessaire : "la femme, dans l'Islam est asservie", contrainte, dans de nombreux cas, de porter le voile, "l'homme tout puissant est entraîné dans un culte de la virilité délirant", comme l'a souligné Alain Finkielkraut...

Le sourire aux lèvres, l'air triomphant, l'enseignante a esquivé ce débat, affirmant qu'elle même ne portait pas le voile et qu'elle n'était pas opprimée, passant sous silence toutes les femmes qui, en France, se voient contraintes de porter le voile et elles sont de plus en plus nombreuses.

"Vous me parlez des femmes en dehors de la France", a-t-elle continué à affirmer, avec une évidente mauvaise foi !

Par son attitude et ses propos, elle s'est elle-même discréditée et a gravement déconsidéré la cause des musulmans qu'elle voulait défendre.

On ne peut, ainsi, nier les faits, d'autant que la jeune femme est allée plus loin encore intimant à Alain Finkelkraut l'ordre de se taire !

"Pour le bien de la France, taisez-vous !"

Parlant d'islamophobie institutionnelle, cette enseignante a esquivé certaines questions, elle a parlé de théories vaseuses et approximatives émises par le philosophe et elle lui a dénié toute légitimité et toutes compétences pour évoquer le sujet de l'Islam...

"Une remise en question de l'Islam est, pourtant, indispensable", a répondu Alain Finkielkraut.

L'insulte à la bouche, cette enseignante a vraiment "déraillé" dans ses propos, dans sa façon de ne pas argumenter, si ce n'est en faussant le débat...

Désolant !

D'autant plus désolant qu'il s'agit d'une enseignante, et qu'elle se contente d' affirmer, d'insulter et de dénoncer, sans se livrer à une véritable argumentation !
 

 

http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/des-paroles-et-des-actes/des-paroles-et-des-actes-du-jeudi-21-janvier-2016_1269257.html




   Vidéo : à 43 minutes

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20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 10:49
Ce soyeux cortège tout en larmes blanches...

 

 

Il suffit, parfois, de peu, d'une inversion du sujet, pour que naisse la poésie d'un texte, pour que l'on perçoive plus intensément, encore, un phénomène...

C'est cette magie des mots que l'on ressent, en écoutant cette célèbre chanson de Adamo... Tombe la neige...

Tombe la neige... et ausssitôt, une certitude apparaît, marquée par le futur de l'indicatif : "Tu ne viendras pas ce soir".

La négation souligne l'absence, le vide, le manque.

Le contraste saisissant entre la blancheur de la neige et le coeur du poète qui "s'habille de noir", vient souligner une infinie tristesse.

La neige devenue "soyeux cortège" semble rythmer la mélancolie et la renforcer par sa beauté immuable, d'autant qu'elle se métamorphose en "larmes blanches", belle image qui restitue un désarroi.

L'expression "soyeux cortège" réunit des sonorités contrastées : gutturales "c", "r", pleines d'âpreté et sifflante "s", chuintante "g" très douces, comme pour mimer, à la fois, la cruauté et l'harmonie créée par la neige.

Un oiseau vient même mêler ses pleurs et sa tristesse à celle du poète.

Cet oiseau n'est-il pas, d'ailleurs, l'image même du poète qui "pleure le sortilège", comme s'il était victime d'un mauvais sort ?

Le refrain s'égrène, avec cette simple phrase réitérée " Tu ne viendras pas ce soir...", phrase lancée par le désespoir du poète, qui est, ainsi, personnifié et qui semble encore plus intense et fort.

Le désespoir devient une entité extérieure qui accable l'auteur, dans une sorte de fatalité inexorable.

La neige se transforme, alors, en un "impassible manège", insensible à la douleur du poète.


Le paysage évoqué restitue, pourtant, l'état d'âme du poète :"tout est blanc de désespoir".

Le froid et l'absence viennent renforcer la douleur, ainsi que le silence qui en devient "odieux"....

Et la "blanche solitude" vient ajouter à la détresse du poète...

On ne peut qu'être sensible à l'harmonie des images utilisées dans ce poème, à une forme d'évidence et de simplicité qui nous touchent.

Effets de contrastes ou de fusion avec le paysage, on se laisse bercer et emporter par la tristesse lancinante de la mélodie....

L'auteur réussit à nous faire ressentir toute la beauté et l'âpreté de la neige associée au froid de l'hiver.
 

Cette chanson, a, de plus, une valeur universelle : elle parle à chacun d'entre nous, grâce à l'emploi du pronom de la deuxième personne,"tu" qui reste très vague.

 

 

 

 

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18 janvier 2016 1 18 /01 /janvier /2016 11:06
Que la force soit avec les enseignants !

 


Oui, décidément le ministère de l'éducation nationale peine, de plus en plus, à recruter de nouveaux enseignants, et la dernière campagne mise en oeuvre, qui se présente sous la forme d'une parodie de la saga Star Wars en surprendra plus d'un...


 "LA PASSION DE TRANSMETTRE AVOIR TU DOIS... UN PROF CONNECTE TU SERAS !"  peut on lire sur l'affiche... Puis, viennent des statistiques : "85 % des profs déclarent être heureux au travail, 79 % jugent leur activité passionnante..."

On s'inquiète de ce tapage médiatique qui passe par une référence cinématographique, venue d'outre atlantique...

Que la force soit avec les enseignants !

Et on oublie d'évoquer toutes les difficultés rencontrées par les professeurs dans nombre d'établissements, on passe sous silence les démissions d'enseignants, les surcharges de travail dans des classes pléthoriques, les problèmes de discipline...

On occulte et on élude l'opposition des enseignants à la nouvelle réforme des collèges, on oublie le mépris envers le personnel de l'éducation nationale qui s'est manifesté, en cette occasion...

Faites silence, Mesdames et Messieurs les enseignants, le ministère décide pour vous, le ministère affirme : "La passion de transmettre avoir tu dois", alors que cette transmission risque de se réduire à peau de chagrin, avec cette nouvelle réforme des collèges : le latin et le grec sacrifiés, devenus dorénavant des EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires...

Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi le ministère a des difficultés de recrutement : dans certaines classes, ce sont les élèves qui font la loi, et l'administration ferme les yeux, les enseignants ne disposent plus de l'autorité nécessaire pour endiguer certains débordements, car les sanctions restent limitées et n'ont aucun effet sur des élèves démotivés et récalcitrants...

Les charges de travail s'alourdissent à l'infini : préparations de devoirs communs, de bacs blancs, corrections de copies de plus en plus nombreuses, réunions avec les parents qui se multiplient...

Les parents eux-mêmes, en mal d'autorité ont tendance à surprotéger leur progéniture et à vouloir les exempter de toute punition.

Certains contestent les notes, et prétendent même donner des conseils de pédagogie aux enseignants...

Qui veut affronter, ainsi, des élèves mal éduqués, des parents qui s'immiscent dans le travail des enseignants, une administration qui n'est plus à l'écoute et qui refuse de voir les difficultés des profs ?

Cette nouvelle campagne de recrutement n'est-elle pas bien dérisoire, face au manque de considération que rencontrent les enseignants ?

Il ne faut pas se leurrer : ce n'est pas avec de telles campagnes que le ministère peut parvenir à recruter, la seule solution est de revaloriser ce métier, en accompagnant les enseignants, en leur donnant les moyens d'exercer une véritable discipline dans leurs classes, en favorisant une meilleure orientation des élèves : certains d'entre eux se retrouvent en lycée, sans avoir acquis le niveau nécessaire...

Encore une fois, cette campagne n'est que de la poudre aux yeux et elle n'aura aucun effet : c'est au ministère de prendre conscience, enfin, de la gravité du problème.


 

 

La plaquette de recrutement :

 

http://www.vousnousils.fr/2015/12/16/je-suis-ton-prof-leducation-nationale-detourne-star-wars-pour-sa-campagne-de-recrutement-580496
 




 

Que la force soit avec les enseignants !
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15 janvier 2016 5 15 /01 /janvier /2016 13:25
Kippa ou pas ?

 



La polémique enfle, après l'agression d'un professeur de confession juive à Marseille : le président du Consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar a incité à ne plus porter la kippa, "en attendant des jours meilleurs", a-t-il précisé.

A l'inverse, dans son ensemble, la classe politique défend le port de la kippa, même dans le contexte actuel. Le président de la République François Hollande a ainsi déclaré à ce sujet : "Il est insupportable, dans ce pays, que des citoyens se voient agressés, en raison de leur choix religieux, il est insupportable qu'ils puissent en tirer la conclusion qu'il faudrait se cacher. "

S'agit-il vraiment de se cacher ?

La kippa est un signe ostentatoire d'appartenance à une communauté et à une religion, mais la vraie foi se vit-elle vraiment à travers un quelconque signe religieux ?

De plus en plus, on voit se développer ces signes d'appartenance à une communauté religieuse : foulard islamique, voile intégral, kippa.

Ces accessoires vestimentaires, particulièrement visibles, ont-ils une utilité pour un vrai croyant ? La foi n'est pas, ne devrait pas être une affaire de signe distinctif : elle peut s'affirmer dans la sphère privée, mais est-il besoin de la manifester dans l'espace public ?

S'enfermer, ainsi, dans une communauté, porter des signes religieux, c'est une tendance qui s'affirme de plus en plus, alors qu'elle s'était effacée dans les années 60.

A chacun de vivre sa foi, dans des rites, dans sa conscience intérieure.

Alors que certains hommes politiques ont vivement critiqué la présence de crèches dans des lieux publics, on incite les gens à afficher leur religion en toutes circonstances.

Dans l'antiquité, seuls les prêtres juifs portaient un couvre-chef, et c'est au Moyen âge que le port de la kippa s'est généralisé.

Pourtant, ce signe de soumission à Dieu n'est nullement obligatoire dans la vie quotidienne.

Pourquoi vouloir afficher une religion, quelle qu'elle soit, dans l'espace public, dans la vie de tous les jours ?

La religion doit-elle être présente partout ?

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Roger Cukierman, a, quant à lui, réagi vivement : "Donner une recommandation collective" contre le port de la kippa, "je trouve que ce n'est pas très digne. C'est donner la victoire aux djihadistes. Au contraire, il faut résister, se battre, c'est notre honneur et notre dignité de juifs", a-t-il déclaré.

Pourtant, la règle de la laïcité devrait inciter chacun, à ne pas afficher, en public, ses convictions religieuses.

Donner la victoire aux djihadistes ? Ou, plus simplement accepter de vivre ensemble, sans signes distinctifs qui séparent et qui marquent une appartenance à une quelconque communauté ?

Les signes religieux ostentatoires ne devraient-ils pas être bannis dans la vie de tous les jours et ce, quelle que soit la religion ?


 

 

 

 

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13 janvier 2016 3 13 /01 /janvier /2016 11:42
Clémentine d'hiver...

 

 


Fruit de l'hiver aux couleurs du soleil, la clémentine resplendit de sucs lumineux et chaleureux...

Parfums fruités de la clémentine ! Rondeur de fruit aux feuilles vernissées, oblongues, d'un vert profond !

Couleurs d'orange et de vert s'entremêlent en un tableau contrasté de feu et de houles...


Le fruit révèle ses parfums dès qu'on l'effleure, parfums épicés de soleil, qui s'exaltent, se répandent, adoucissent les rigueurs de l'hiver.


Fruit du soleil, de la lumière, la clémentine se pare de couleurs éclatantes... L'écorce se couvre d'une multitudes de légères aspérités remplies de sucs de lumières.


Les gousses de fruits, juteuses, savoureuses, de la même couleur que l'écorce ont un goût de soleil, de splendeur, de luminosité, d'éblouissements de bonheurs.


Fruit solaire aux éclats odorants, aux teintes qui explosent, au toucher d'âpreté, la clémentine fait revivre l'hiver : elle l'illumine de ses parfums, de ses douceurs de lune rousse et orangée.


Le nom même de la clémentine rayonne, s'épanouit, fait rêver, un nom plein de douceurs aux sonorités de lumières.

 

La gutturale initiale et la dentale "t" nous font voir des éclats, la labiale "m" nous offre sa séduction, la voyelle nasalisée "en" nous grise et nous exalte de senteurs.

Le fruit lance des feux, des éclairs de rondeurs parfumées, de teintes dorées, sous les feuilles verdoyantes...

Le fruit nous fait savourer les parfums enivrants de l'été, au coeur même de l'hiver...



 

 

 

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25 décembre 2015 5 25 /12 /décembre /2015 09:43
Noël ! Voilà un mot qui rayonne !

 



Noël ! Voilà un mot qui rayonne par sa briéveté, ses voyelles qui s'enchaînent, le son "el" final qui comporte un élan, une envolée...

Un mot associé à l'hiver, ses frimas, sa rudesse, un mot qui représente la fête, le jeu, le bonheur.

On aime les senteurs de Noël, odeurs de pins, de mousse terreuse... On apprécie les couleurs contrastées du houx de Noël, des baies de pourpre sur le vert brillant des feuilles ourlées.

On est ébloui par les lumières de Noël, guirlandes, girandoles d'éclats sur les branches vertes du sapin.

Les scintillements de neige sur les aiguilles, sur les toits de la crèche, sur les santons de Noël, figurines d'argiles aux teintes éclatantes.

Le berger, le ravi, le puisatier, le rémouleur, le meunier peuplent la crèche et l'animent de leurs formes naïves.

La mousse répand ses odeurs douces au pied du sapin, elle l'illumine de ses embruns aux teintes nuancées...

On se prend à croire à cette belle histoire de Noël, un enfant nouveau-né dans une pauvre étable, un enfant qui représente et porte tout l'espoir du monde.

Symbole de pauvreté, de simplicité, la crèche nous montre toute l'humilité de la religion originelle.

On aspire à des joies simples, proches de la nature.

La cueillette de la mousse dans le froid de l'hiver, une quête qui associe tant de bonheurs simples : promenade dans la nature, senteurs de bois, vents qui fouettent le visage, découvertes de ces plaques épaisses de mousse aux senteurs variées d'herbe, de terre, d'humidité...

Douceurs de ces éclats de mousse qui se parent de mille nuances, des tableaux inouis de teintes, de formes...

Le bonheur de préparer le sapin, de le décorer et d'en percevoir toutes les effluves boisées.

Le bonheur d'installer la crèche, de la garnir de mousse et de houx.

Le mot Noël issu du latin "natalis", "natal" évoque, bien sûr, l'idée de naissance, d'un renouveau possible, d'espoirs à venir.

Ce mot évoque des perspectives, il annonce une année nouvelle, une volonté de se ressourcer à des valeurs premières et essentielles : valeur de fraternité, de solidarité, de simplicité...

Une envie d'harmonie, de retour à l'essence du monde : des parfums, des couleurs, des échos, des éclats, des éblouissements et des scintillements de bonheurs...





 

 

 

Noël ! Voilà un mot qui rayonne !
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24 décembre 2015 4 24 /12 /décembre /2015 10:26
Le calme enchantement de ton mystère...

 

 


Un hymne à la nuit, plein d'espérance, et de douceur, associé à la nuit de Noêl... tout le monde connaît ce chant dont la musique a été composée par Jean Philippe Rameau, et les paroles écrites par Edouard Sciortino.

D'emblée, la nuit est personnifiée dans une apostrophe solennelle, à la manière antique : "ô Nuit".

Le silence, le calme infinis de cette Nuit sont soulignés, l'emploi de la deuxième personne du singulier, de la majuscule contribue à faire de la Nuit une entité dotée de vie :" O Nuit ! viens apporter à la terre le calme enchantement de ton mystère..."

La Nuit apparaît, alors, dans toute sa splendeur, lumineuse, remplie d'étoiles d'or.

Associée aux songes, elle permet de calmer ceux qui souffrent, et l'auteur s'adresse à elle, pour qu'elle accentue son pouvoir apaisant. Une succession d'impératifs transforme le texte en une véritable prière destinée à la Nuit.

Le mystère qui entoure les ombres est source d'enchantement et l'auteur demande à la nuit de prolonger cette douceur par une obscurité renouvelée et bienfaisante.

L'adjectif "doux" réitéré souligne une harmonie. 

La personnification de la nuit se poursuit avec l'image de l'ombre qui devient son "escorte", et celle de ses "voix" qui "chantent l'espérance".

L'éloge de la nuit s'intensifie, grâce à l'évocation de son pouvoir qui se manifeste à travers des rêves accordés à chacun... Des adverbes d'intensité "si doux, si grand" viennent souligner cet éloge majestueux.

Cette espérance portée par le "mystère" de cette nuit, évoque implicitement le mystère de la naissance de l'enfant divin.

Le texte s'achève sur deux questions oratoires qui nous persuadent des pouvoirs infinis de la Nuit :
"Est-il une beauté aussi belle que le rêve ? Est-il de vérité plus douce que l'espérance ?" Le rêve, l'espérance apportés par la Nuit sont, encore, magnifiés grâce à des adverbes d'intensité :"aussi, plus".

Les nombreuses sonorités de sifflantes et de chuintantes, très douces, qui ponctuent ce chant, contribuent à restituer l'apaisement procuré par ce moment solennel :

"Ô Nuit ! Viens apporter à la terre

Le calme enchantement de ton mystère.

L'ombre qui t'escorte est si douce,
Si doux est le concert de tes voix
chantant l'espérance..."


La musique de cet hymne à la Nuit, composée par Rameau, sur une harmonisation de Joseph Noyon, emplie de solennité et de douceur, nous emporte dans l'univers des songes.

 

 

Une version plus complète du texte :
 

http://www2.cpdl.org/wiki/index.php/%C3%94_Nuit_(Jean-Philippe_Rameau)

 

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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 10:29
Sa houppelande retombait en plis majestueux...

 

 

"Ah ! Gringoire, qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande !..."

 

Tout le monde a en mémoire cette description élogieuse de la chèvre de Monsieur Seguin, dans les lettres de mon moulin de Daudet...

 
Une houppelande ! Quel mot étonnant, étrange, envoûtant ! Un mot rare, aux sonorités éblouissantes !

Ce long manteau, à manches évasées, était un vêtement dont se couvraient, autrefois, les bergers.

 
Voilà un mot qui chante, avec des sonorités si claires, éclatantes ! Voilà un mot dont on aimerait connaître l'origine... or, l'étymologie en est incertaine.
 
Ce nom, employé par Daudet, permet de personnifier l'animal : revêtue d'un long manteau, la chèvre se pare d'une toison qui se voit... le mot, grâce à sa longueur, ses quatre syllabes, semble, aussi, nous montrer toute l'ampleur du manteau.
 
La voyelle nasalisée "an", le son "ou" donnent une impression de majesté, de grandeur. La labiale, la dentale suggèrent, à la fois, séduction, élégance et éclats...
 
Quelle poésie dans ce seul mot ! Quelles résonances ! 
 
La houppelande semble  recouvrir le petit animal de son épaisseur ouatée. L'animal est, ainsi, magnifié sous son épaisse toison !
 
D'ailleurs, Daudet emploie de nombreuses exclamations qui traduisent l'admiration : on remarque plusieurs termes élogieux : "jolie, doux, luisants..." 
 
La houppelande avec son "h" aspiré attire notre attention : ce manteau de poils donne à l'animal une allure rustique et noble à la fois !
 
Un simple mot... et on entrevoit tant de significations, tant de connotations ! La houppelande est campagnarde mais aussi pleine d'élégance avec ses longues manches, son tissu épais et ouaté...

La houppelande évoque, aussi, des tenues et des matières somptueuses, soie, velours, satin, fourrures.
 
Ce mot nous fait voir des images du passé : un berger vêtu d'un long manteau... je revois, ainsi, un santon de la crèche de mes parents : un berger portant une houppelande couleur d'amarante, un bâton entre les mains, il était entouré de ses moutons frisés à la blancheur cotonneuse, il était coiffé d'un chapeau noir d'autrefois, à l'allure rustique.
 
Sa houppelande retombait en plis majestueux, sa stature imposante, son air tranquille révélaient un paysan d'expérience.
 
Sa houppelande le grandissait, lui donnait de la prestance !
 
Les houppelandes ont disparu, on n'en voit plus ni dans les villes, ni dans les campagnes, mais ce mot résonne en nous comme un vêtement à la fois modeste et somptueux.
 
 
 

 

 

 

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