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26 février 2024 1 26 /02 /février /2024 13:32
Une journaliste face à la guerre...

 

Quel courage !

Elle s'appelle Patricia Allémonière, elle est reporter de guerre, elle est venue présenter un de ses ouvrages, intitulé Au coeur du chaos,  lors du Festival de la Biographie. Grand reporter au service international de TF1  pendant trente ans, Patricia Allémonière a couvert les guerres contemporaines les plus meurtrières. 

Elle raconte alors son parcours :

"J'ai commencé comme pigiste dans de petites rédactions, puis très vite j'ai eu beaucoup de chance, je suis rentrée à TF1 et là, d'abord, j'ai fait des petits boulots, mon premier reportage, c'était l'histoire de la pomme Golden... donc très loin du grand reportage...

Et puis après, je suis arrivée dans un service économique, parce que j'avais fait sciences Po, section Eco, on m'a casée là en tant que pigiste, et très vite ils ont vu que France 2 employait des filles grands reporters, ils se sont dit : ce n'est pas possible, à TF1, il nous faut aussi des filles. Donc, ils ont lancé un appel d'offres, et je suis rentrée comme ça à TF1.

Et très vite, je suis partie sur les terrains de guerre... premier terrain de guerre : Le Mozambique, une guerre civile qui a fait un million de morts, dont personne n'a jamais parlé, dont tout le monde s'est moqué.

Deuxième terrain de guerre : le Tchad, l'armée française, l'armée libyenne, et très vite, j'ai été confrontée aux premières horreurs, il n'y avait pas d'école pour nous former à ça... et puis j'ai continué jusqu'à ce que j'aie un enfant.

Aujourd'hui, il y a plus de femmes grands reporters ; en fait, on les remarque davantage que les hommes. Au moment de la guerre du Golfe, il y a eu beaucoup plus de femmes, ils se sont aperçus que l'audience était beaucoup plus forte quand il y avait des femmes, donc c'était intéressant d'employer des femmes. D'autant qu'on savait parler de la guerre, comme les hommes, et on savait être courageuse, comme les hommes.

Et à un moment, il y avait plus de femmes effectivement que d'hommes, ils se sont dit : "Non, ce n'est pas possible." Ils ont rééquilibré et aujourd'hui, à TF1, il y a plus d'hommes que de femmes mais pas à LCI.

Je n'ai pas souffert du fait d'être une femme, je n'ai pas fait partie des femmes qui ont eu à subir un ostracisme masculin... mais il a fallu se battre, et à partir du moment où on se bat, on ne sent pas forcément l'ostracisme... simplement, il fallait toujours être disponible et comme on voulait vraiment se faire reconnaître, on était toujours disponible.

Disponibilité, qualité du travail : c'est tout ce qui compte.

Quand j'ai eu un enfant, j'avais déjà été en poste à Jérusalem comme correspondante permanente, et là j'étais à Londres, et voilà qu'avec mon enfant nous voulions rentrer avec le père de l'enfant qui est Britannique, diplomate, lui rentrait à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris, et moi à Paris avec un bébé.

Une femme, avec un bébé, là ce n'était pas possible... alors, je ne dis pas du tout que c'était de l'ostracisme, c'est qu'ils étaient inquiets. Je leur ai dit : "En quoi la mort d'une maman est plus grave que la mort d'un papa ? Un papa, cela compte autant qu'une maman..."

Donc, ils n'étaient pas très contents, on ne m'a pas mis de bureau pendant trois mois, on m'envoyait pour la quatrième ou la cinquième relève... à la cinquième relève, tous les reportages ont été faits, donc il n'y avait plus grand chose à faire...

Pendant la guerre civile d'Algérie, personne ne voulait y aller, alors, je me suis portée volontaire... on ma dit : "Mais dis donc, ta fille, elle a quel âge ?" (Elle avait alors un an et demi)...Une guerre à connotation de massacres et on ne savait pas qui tue qui... c'étaient ou les djihadistes ou l'armée, les militaires. Donc, comme moi je ne savais pas dire, j'avais décidé de parler d'actes terroristes mais pas de terroristes, les dits terroristes, je les appelais "groupes armés", ne sachant pas qui tuait...

On a l'air de dire aujourd'hui : "C'est terrible, il n'y a jamais eu autant de conflits", mais en fait, il y a toujours eu autant de conflits. Ce qui est étonnant, c'est que tous les conflits dont je parle dans mon livre perdurent, ils sont devenus des conflits de basse intensité : Irak, Syrie, Iran, Afrique, Kosovo. Tout est là.

Mais, aujourd'hui, ce qui est très intéressant, ce qui nous passionne nous, ce sont les gros conflits où le bon et le méchant s'affrontent. Vous voyez qui je veux dire ? Les Américains et les Russes, les bons et les méchants... il faut des conflits où il y a les bons et les méchants et où l'un des grands protagonistes est impliqué... les petits conflits, on s'en moque, on s'en fout, on s'en tape... ils peuvent crever, ce n'est pas notre problème. Je dis ça vulgairement...

La guerre terrible du Yémen n'intéresse que depuis qu'ils bombardent la Mer Rouge... une guerre qui dure depuis 1994 ! Les Iraniens s'intéressent au Yémen depuis 2003-2004. Les Américains, eux, avaient sous-traité le conflit aux Saoudiens. : "Vous gérez le conflit avec les Houthis, nous, on s'en n'occupe pas, ce n'est pas intéressant."

Et pourquoi ce n'est pas intéressant ? Parce que ni les Russes, ni les Chinois n'étaient dans le coin. Ce qu'ils avaient oublié, c'est que l'Iran, lui, était dans le coin, ils commençaient à fournir des armes. Comme les Houthis avaient une position très anti-américaine et très anti-israélienne, ils sont rentrés dans le conflit... comme il était question d'Israël, les Américains sont intervenus et maintenant tout le monde s'intéresse aux Houthis, alors qu'avant, personne ne s'y intéressait et pourtant il y a eu une sale guerre, avec de nombreux morts, et de nombreux enfants sont morts de faim."

Patricia Allémonière évoque ensuite ses relations avec sa fille, alors qu'elle était reporter de guerre...

Puis, elle aborde la façon de traiter les informations dans les rédactions :

"Il y a des fake news, et des images détournées : on a appris à déchiffrer ces images... il y a aussi les deepfakes où on fait dire à n'importe qui des choses qu'il n'a jamais dites..."

Le journaliste qui interroge Patricia Allémonière lui pose alors cette question : "Est-ce que le manichéisme, les gentils d'un côté, les méchants de l'autre, ça ne s'est pas un peu aggravé avec le temps ?" 

Réponse : "Alors, aujourd'hui, on ne s'intéresse qu'aux gros conflits qui opposent dans la tête de la plupart des gens le bon et le méchant. Et chacun souvent se retrouve plus du côté de l'un ou du côté de l'autre... parce que le bon et le méchant ne sont pas les mêmes pour tout le monde...

Par exemple, prenons le conflit israélo-palestinien, si vous êtes hors de l'occident, le bon, ce n'est pas l'Amérique, ce n'est pas nous, nous, nous sommes presque des terroristes... Les perceptions varient complètement, en fonction de l'endroit où on est.

Mais il est vrai qu'en ce moment, notre monde a tendance à une simplification, on simplifie tout.

Et pourquoi ces conflits bons et méchants qui vont dans notre simplification quotidienne ? Parce que c'est simple à comprendre, donc facile, on ne va pas se casser la tête pour comprendre la complexité, il faut aller vite et comme ces bons et ces méchants, c'est ce qui nous plaît, les médias ne traitent que les bons et les méchants, c'est à dire qu'on va traiter les gros conflits, parce que ces conflits attirent de l'audience, donc entraînent une rentabilité... parce que, sans argent, on ne fait pas de couverture... c'est vous qui sanctionnez les médias, les journaux et internet. Si vous ne regardez pas, ils vont se dire : "Pourquoi ils ne regardent pas ?"

Par exemple, le Pape ne fait pas d'audience, alors que Poutine, lui, il cartonne ! Donc on va beaucoup plus traiter ce genre de sujet. Parce que les chaînes ont besoin d'argent, internet a besoin d'argent, les petites chaînes sur internet ont besoin de pubs..."

Patricia Allémonière évoque ensuite les risques de son métier : elle a été blessée le 7 septembre 2011 alors qu'elle suivait une opération de l'armée française dans la vallée d'Alasay, en Afghanistan. Malgré ses blessures, rester sur le terrain s'est imposé comme une évidence afin de poursuivre son travail.

'L'information des grandes chaînes comme TF1 et France 2, ce sont des chaînes qui doivent avoir le maximum d'audiences... qui dit maximum d'audiences dit ne pas cliver, donc en faire le minimum sur les sujets qui clivent, pas de position vous apporte le maximum d'audiences...

Sur les autres chaînes (et cela nous vient des Etats-Unis), il y a un public à prendre du côté de ceux qui aiment le buzz et les chaînes d'opinion, ils adorent le buzz, il y a une audience, un marché à capter.

BFM qui voulait faire du factuel baisse, LCI a fait un tournant éditorial avec l'Ukraine : ils ont traité l'Ukraine comme une série, c'est à dire : attendez, vous allez voir ce qui se passe ! L'information est traitée comme une série : on vous accroche et on vous dit : "Tout à l'heure, on va vous parler de Poutine ou de Wagner..." Donc, comme dans un bon film policier, vous voulez voir la suite... Ils traitent beaucoup plus l'Ukraine que le conflit israélo-palestinien... pourquoi ? Parce que ce conflit israélo-palestinien clive...

Il faut savoir que ce qui s'est passé là à Gaza se passe encore aujourd'hui tous les jours en Afrique et bien pire : femmes éventrées, etc."

Enfin, une spectatrice pose une question à la journaliste : "Est-ce que vous êtes prête à repartir en reportage ?"

Et Patricia Allémonière de répondre : "Je repars bientôt en Afrique, au Sahel..."  Le journaliste qui l'interroge ironise alors : "C'est bien, parce que les Français sont très bien vus, en ce moment... vous serez bien accueillie."

On ne peut qu'admirer le courage de ces femmes reporters de guerre, confrontées à des massacres, à l'horreur absolue...

 

 

 

 

 

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26 juillet 2023 3 26 /07 /juillet /2023 09:44
Emmanuel Macron a parlé dans le poste...

 

C'est à distance, alors qu'il était en déplacement à Nouméa, qu'Emmanuel Macron a répondu aux questions de deux journalistes...

Un discours convenu dans le poste... une interview enregistrée en distanciel, les deux journalistes qui l'interrogeaient étant à Paris, ce qui enlevait de la spontanéité et de la fluidité dans les échanges...

Un format inédit, très déroutant, des effets de lenteur, une grande pesanteur, quelque chose de très contraint : un choix de communication désastreux.

 

Une interview qui arrive au moment où les Français sont en vacances, le 24 juillet... et donc avec une audience limitée d'autant qu'elle était diffusée lors du journal de 13 heures.

On a une impression d'une certaine impréparation, et d'une certaine inefficacité... 

Eh oui, Emmanuel Macron aime parler dans le poste... pour reprendre ce qu'il reprochait lui-même à ses ministres...

Voilà un grand paradoxe !

 

Et bien sûr, peu d'annonces, une impression de piétinement...

En raison de la distance et du duplex, les journalistes ne pouvaient pas interrompre le Président pour demander des précisions, bref une fausse interview, un discours convenu.

Rien de nouveau dans cette intervention : Emmanuel Macron répète les grands chantiers à venir, parmi lesquels, par exemple, l'école...

Et à nouveau, il réitère ses "propositions" pour l'école...

Et blablabla et blablabla.

"Un professeur devant chaque classe à la rentrée !" Mais dans quelles conditions ? Et avec quelle "efficacité" ?

C'est donc le fameux "pacte" proposé aux enseignants...

 Emmanuel Macron a encore rappelé que les enseignants "prêts à en faire davantage" , notamment devoirs faits ou le remplacement de collègues, verront leur rémunération encore accrue.

C'est encore et toujours le "travailler plus pour gagner plus."

 

Mais comment les enseignants déjà surchargés de travail pourraient-ils dignement et efficacement remplacer des collègues absents ?

On croit rêver en entendant un tel discours si éloigné des réalités du terrain que connaissent les professeurs !

 

Un métier dévalorisé et déconsidéré depuis des années... si dévalorisé que le ministère peine à recruter des candidats aux concours d'enseignement...

Un métier affaibli par une succession de réformes désastreuses, et notamment celle du Baccalauréat et du lycée initiée par Jean Michel Blanquer, ministre d'Emmanuel Macron.

 

 

Source :

https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/5076765-emission-du-lundi-24-juillet-2023.html

 

 

 

 

Emmanuel Macron a parlé dans le poste...
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10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 09:56
La journaliste qui a dit non à la guerre...

 

 Marina Ovsiannikova d'un seul coup a dit NON ! NON à la guerre... C'était le 14 mars 2022 sur un plateau de télévision...

"Cette journaliste  est aussitôt arrêtée, licenciée, elle écope d'une amende de 250 euros, elle s'exile ensuite quelques semaines en Allemagne avant de retourner à Moscou pour négocier la garde de ses enfants. Arrêtée, placée en résidence surveillée, elle subit la répression du Kremlin. Elle réussit alors à s'enfuir et se réfugie en France."

 

"C'est un coup de tonnerre, un coup d'éclat au milieu d'un ciel presque sans nuage ! Sur la première chaîne, c'est la chaîne la plus contrôlée, la plus censurée et on a quelqu'un qui effectivement brandit cette pancarte, tout d'un coup.", commente l'historien Andreï Kozovoï.

"On n'y croit pas, on pense à un canular, à quelque chose de totalement faux, non c'est quelqu'un qui existe vraiment, ce ne sont pas des images truquées, et évidemment, on se met à penser : "Mais qu'est-ce qui va lui arriver ?" précise l'historien.

"Marina a sans doute ce courage... Nikita Khrouchtchev  avait dit dans une conversation avec un  écrivain Américain : "Les femmes Russes ne sont pas des peureuses." Et on a ici un exemple de courage extraordinaire."

 

" Il y a des failles dans le système russe qui se présente comme monolithique, et l'une des failles, c'est typique de ce que représente Marina  Ovsiannikova qui est issue d'une famille mixte russo ukrainienne", explique l'historien Antoine Arjakovsky.

"Il y a beaucoup de familles mixtes russo ukrainiennes en Russie, des familles qui sont déchirées par cette guerre, et on les chiffre à plusieurs centaines de milliers de personnes, cela veut dire que c'est important. Ce n'est pas quelques centaines. Les Russes d'origine ukrainienne, les Ukrainiens d'origine russe ne peuvent pas admettre la propagande russe qui explique que l'Ukraine n'existe pas comme nation.

Donc voilà un geste qui est sorti des tripes, de la compassion et aussi de l'identité mixte de Marina."

 

On imagine bien, en effet, le désarroi de ces familles déchirées, leur révolte face à une guerre fratricide qui divise des familles, des amis, des proches...

 

"Beaucoup de Russes disent dans leur cuisine qu'ils sont fatigués de ce régime dictatorial. Tous ces régimes de type dictatorial commencent par une personne qui  a des complexes, qui est faible, qui arrive au pouvoir et dont le pouvoir devient illimité. C'est comme cela que ça s'est passé en Russie... il faut presque être suicidaire pour s'opposer à la guerre.", commente Marina  Ovsiannikova.

 

"Marina  Ovsiannikova décrit aussi dans son livre "No war" les règles, les ficelles de cette propagande d'état : ne jamais délivrer de mauvaises nouvelles après une information sur Vladimir Poutine, parce que cela nuirait à son image de sauveur de la Russie. A l'inverse, jamais de bonnes nouvelles en provenance de l'occident. Il y a aussi une liste de sujets incontournables qui sont envoyés directement par le Kremlin. Tout journaliste qui ne se plierait pas à ces consignes strictes peut être sanctionné d'une amende, d'une retenue sur salaire jusqu'à 40% de son salaire...

Une information corsetée depuis notamment le discours de Munich en 2007."

"Ce système de propagande n'est pas né par hasard, les Russes ont en héritage toute une culture de la propagande et de la censure à la télévision et dans les médias, qu'ils ont gardée, Poutine a été profondément marqué par cette culture de la propagande notamment télévisée, il en a été abreuvé, c'était une propagande beaucoup plus rugueuse et primitive que ce que l'on voit aujourd'hui, une propagande de l'époque soviétique...", explique Andreï Kozovoï.

 

De fait, on retrouve cette propagande figée dans les discours de Vladimir Poutine...

 

 

Sources :

 

https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/c-ce-soir-saison-3/4837093-russie-l-opposition-impossible-a-poutine.html

 

https://www.lepoint.fr/monde/marina-ovsiannikova-la-majorite-des-russes-sont-dans-un-deni-de-la-realite-04-05-2023-2518913_24.php

 

 

 

 

 

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 13:29
Celle qui défie Poutine...

 

Une femme qui ose défier Poutine...

Une journaliste qui fustige le régime de Vladimir Poutine : elle évoque "un régime totalitaire", "une propagande" qu'elle compare à "une pieuvre qui tient le pays tout entier dans ses tentacules..."

On le voit : des mots très durs pour qualifier ce régime...

"En plein direct, la journaliste Marina Ovsiannikova avait osé défier Vladimir Poutine et sa propagande.

 

Un acte de courage en plein journal télévisé sur une chaîne d'état russe : elle avait déployé une pancarte où était écrit : "Arrêtez la guerre. Ne croyez pas la propagande. Ici, on vous ment."

Aujourd'hui, elle est réfugiée à Paris. grâce à l’aide de Reporters sans frontières.

 

Menacée, elle s'est cachée pendant des mois en France, et elle s'est exprimée récemment sur son geste :

"J'avais peur de ne pas réussir à arriver jusqu'au studio. Je pensais qu’ils allaient m’arrêter avant et m’envoyer croupir dans les caves des services secrets russes. Personne n'aurait alors jamais su ce que je voulais faire..."

 

"Il n'y a plus aucun média libre en Russie. C'est un régime totalitaire avec une propagande qui imprègne tout comme une pieuvre qui tient le pays entier dans ses tentacules. Cette propagande est une des armes de Poutine, comme les kalachnikovs."

 

 

Après son geste de défi, Marina Ovsiannikova est interrogée pendant 14 heures, passe une nuit atroce en prison, mais elle est libérée.

Elle poursuit ses critiques contre la guerre menée par les Russes en Ukraine. Discréditer l'armée, c'est risquer 15 ans de prison.

Elle est alors assignée à résidence et porte un bracelet électronique.

 

Mais elle décide de fuir.

" J'avais très bien compris que la prochaine étape serait pour moi la prison ferme. Mon avocat m’a dit que je devais faire vite, que c’était ma dernière chance de fuir."

"Ma famille ne me soutenait pas : mon mari m'a retiré mon fils et ma mère ne cessait d'affirmer que ma place était en prison, parce que j'étais contre Poutine."

Pour fuir, il lui faudra couper son bracelet électronique et emprunter 7 véhicules... une évasion rocambolesque à travers le pays.

"J'étais paniquée, je me disais que c'était au delà des capacités humaines, j'ai demandé combien de kilomètres on devait marcher de nuit, cela devait être moins d'un kilomètre. Mais ça ne s'est pas déroulé comme prévu, on était très loin, on a marché pendant des heures jusqu'à la frontière en se repérant avec les étoiles, notamment la Grande Ourse."

 

 Marina Ovsiannikova laisse derrière elle un pays qu’elle aimait. Elle devra vivre en exil avec la peur de représailles."

 

Avec cet exemple, on perçoit la Russie comme un pays divisé, déchiré : une journaliste est rejetée par sa propre famille...

Vladimir Poutine mène une guerre fratricide qui fracture son propre pays.

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-marina-ovsiannikova-la-journaliste-qui-s-est-oppose-a-poutine_5651951.html

 

 

 

Celle qui défie Poutine...
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6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 13:19
Ici, vivent des gens...

 

Un tableau de la guerre en Ukraine, entre douleurs, dénuement, misère et espoir...

Un tableau que l'on doit à Florence Aubenas dans le cadre de l'émission littéraire La Grande Librairie...

 

"On est en Ukraine, à Izioum, ville de l'est au moment où l'armée russe vient d'être repoussée par les forces ukrainiennes après 6 mois d'occupation...

L'avenue Soborna, les Champs Elysées locaux, ressemble peu à l'image qu'on se ferait d'une ville libérée... pas de banderole aux façades, pas d'enfant en liesse aux fenêtres.

 

A vrai dire, il n'y a plus ni façades, ni fenêtres et pas même une bâtisse intacte. Les magasins, la grande Poste, les banques, la mairie, la ville est détruite à 80%, il n'y a plus beaucoup d'humains, non plus...

L'offensive a fait plusieurs milliers de morts civiles, 6 chambres de torture ont été découvertes, les deux tiers des 45000 habitants ont fui.

 

Dans ces ruines, une porte branlante marque comme elle peut l'entrée d'un immeuble aussi détruit que les autres.

Et sur la tôle de la porte, quelques mots à la peinture blanche : "Ici, vivent des gens."

 

Cette phrase barbouillée, on la lit à travers tout le pays dans les endroits lus plus dévastés, où comme ici, on a l'impression qu'il n'y a plus ni vie, ni gens.

Mais ceux qui restent malgré tout continuent de tracer ces mots, comme une prière ou une incantation. 

 

On pousse la porte, il faut s'habituer à la pénombre, un feu de petit bois dans un bidon diffuse un semblant de chaleur...

Par terre, un enfant joue à attraper un rai de lumière qui se faufile à travers la façade. Quelqu'un frappe, apportant un bidon d'eau. Un homme surgit, on s'embrasse.

 

Cela faisait longtemps déjà que la famille ne descendait plus à la cave pendant les bombardements.

"On était fatigué d'avoir peur." dit la mère.

 

On partage avec un voisin un sac d'aide alimentaire, un chat se glisse près du feu, et tout le monde rit, sans trop savoir pourquoi, peut-être juste pour retrouver l'impression de ce que ça faisait de rire...

 

Oui, ici, vivent des gens..."

 

Des gens qui devraient avoir le droit de choisir leur destin, le droit de vivre à leur gré, le droit d'être libres... le droit de ne pas souffrir, le droit de vivre en paix...

 

 

 

Source :

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-15/4514602-emission-du-mercredi-1er-fevrier-2023.html

 

 

 

 

Ici, vivent des gens...
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23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 13:19
La malédiction des oligarques...

Des disparitions mystérieuses et inquiétantes d'oligarques russes... une troublante succession de suicides, de morts suspectes....

C'est la malédiction des oligarques !

 

"Mikhail Watford retrouvé pendu dans son garage, Ravil Maganov tombé de la fenêtre d’un hôpital, Yuri Voronov mort dans sa piscine, Andrei Krukovsky tombé d'une falaise, Dmitri Zelenov tombé d'une balustrade, Ivan Pechorin tombé d'un bateau...

Une longue liste de cadavres !

Au total, depuis le début de la guerre en Ukraine, douze hommes d’affaires russes sont décédés dans des conditions mystérieuses à travers le monde.

Des suicides ou des accidents en apparence, mais leur coïncidence est étrange...

Y a-t-il une malédiction des oligarques ?

 

Le dernier décès en date a eu lieu en Inde, dans la petite ville de Rayagada. A 5000 kms de Moscou, le 24 décembre dernier, Pavel Antov, 65 ans, se serait jeté du toit d’un hôtel.

Son corps a été retrouvé par des employés. Des journalistes se sont rendus dans cet hôtel, en caméra discrète. Mais personne n'a voulu répondre à leurs questions.

"Ecoutez, je ne sais rien, une enquête est en cours, le personnel de l'hôtel est entendu, je ne sais rien de plus..."

C'est curieux ! Pavel Antov, député d'un parlement régional, membre du parti de Vladimir Poutine avait critiqué la guerre en Ukraine sur les réseaux sociaux au mois de juin 2022.

 "Pour dire la vérité, il est difficile d'appeler ça autrement que de la terreur..."avait-il déclaré... avant de faire machine arrière, quelques jours plus tard...

"Le message publié précédemment est le résultat d'une erreur technique : cela me contredit complètement. Je soutiens le Président et suis patriote." avait-il écrit.

Etonnant renversement de situation ! Aurait-il subi des pressions insistantes ?

Pavel Antov était aussi à la tête d'un empire dans le domaine de la viande, un homme d'affaires puissant, une figure de la ville de Vladimir où il était installé.

L'équipe de journalistes a rencontré un de ses collègues du parlement, un proche : il n'y voit pas un assassinat politique mais a du mal à croire à la thèse du suicide :

"Pavel Antov était une personne qui aimait beaucoup la vie, il avait plein de projets professionnels, politiques. Si c'est un accident, c'est tragique, mais j'ai du mal à croire qu'il ait voulu mettre fin à ses jours.", déclare Roman Kavinov, député de Russie Unie.

Alors, que s'est il passé en Inde ?

Trois jours avant son décès, le 21 décembre, Pavel Antov accompagné de trois autres Russes et d'un guide indien s'enregistrent dans cet établissement pour une nuit : le groupe est officiellement en visite touristique dans la région.

Mais au petit matin, Pavel Antov découvre l'un de ses compagnons de voyage mort dans sa chambre. La veille, il avait été vu complètement ivre.

Encore un mort !

"L'autopsie du corps révèle qu'il a fait un arrêt cardiaque, il en est mort et a été depuis incinéré.", explique un officier de police.

D'après les premiers éléments de l'enquête, c'est parce que Pavel Antov aurait été bouleversé par le décès de son ami qu'il se serait suicidé.

Une version qui ne satisfait pas un journaliste local :

"Moi je dis qu'il y a quelque chose de très étrange derrière ces décès : d'abord que faisaient-ils ici ? Ils auraient pu aller n'importe où sur la planète. Ici, il n'y a rien à visiter à part des zones tribales. Et puis, on sait aussi que Pavel Antov avait critiqué Poutine."

Alors, le décès de Pavel Antov et ceux des autres hommes d'affaires russes sont-ils des suicides ou s'agit-il d'assassinats ?

La dépouille de Pavel Antov ne pourra plus parler : deux jours après son décès, son corps a été précipitamment incinéré dans un crématorium hindou."

Décidément, il ne fait pas bon être un oligarque russe, par les temps qui courent...

 

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/russie-les-mysterieuses-disparitions-d-oligarques-russes-interrogent_5612249.html

 

 

 

La malédiction des oligarques...
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1 juin 2022 3 01 /06 /juin /2022 08:10
Mort d'un journaliste : l'ignoble propagande russe...

 

Il s'appelait Frédéric Leclerc-Imhoff, il était journaliste à BFM TV : il est mort, tué par un obus russe, alors qu'il exerçait son métier voué à l'information du public,  alors qu'il filmait l'évacuation d'un convoi de civils depuis Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine. 

Une mort tragique : il n'avait que 32 ans. 

Et voici que la propagande russe transforme ce journaliste en "mercenaire" : c'est particulièrement scandaleux et ignoble... Non, ce journaliste n'était pas un soldat payé pour faire la guerre...

 

Aucun respect, aucune décence, en la circonstance, de la part des médias russes. Le mensonge, encore et toujours... le mensonge abject.

Non contents d'avoir tué un civil qui ne faisait qu'exercer ses fonctions et son travail de journaliste, les Russes, dans leur propagande, s'attachent à salir sa mémoire.

Quelques instants seulement après l'annonce de la mort du reporter, l'agence de presse officielle russe Tass assurait que Frédéric Leclerc-Imhoff était un "mercenaire engagé dans la livraison d'armes aux forces armées ukrainiennes." Une accusation sans aucun fondement et qui illustre, une nouvelle fois, l'importance de la propagande russe.

La mère du journaliste a vivement réagi contre cette désinformation méprisable et scandaleuse :

"Je suis la maman du jeune journaliste que vous avez tué hier. Votre communiqué me donne la nausée. Bien sûr, vous cherchez lâchement à vous dédouaner, mais sachez que jamais vous ne réussirez à salir sa mémoire", a-t-elle écrit dans un message publié par la chaîne d'information en continu.

Dans une lettre rédigée "à l'attention de l'agence Tass et de la République populaire de Louhansk (RPL)", elle démonte ainsi l'argumentaire relayé lundi en fin de journée par l'agence de presse qui citait un responsable local des séparatistes prorusses. "Tout le monde ici connaît son engagement professionnel et personnel pour la démocratie, le respect humain et surtout une information libre, impartiale et honnête, toutes notions qui semblent bien éloignées de ce qui vous anime."

Une réponse cinglante, forte, pleine de dignité qui fustige la désinformation des médias russes...

 

Comme l'écrit Tatiana Kastouéva Jean, et cela avant même que n'éclate la guerre en Ukraine, "La Russie est loin d'être un modèle en matière de liberté des médias... Les médias publics, et en premier lieu les chaînes de télévision épousent fidèlement la ligne officielle du Kremlin, sans émettre la moindre critique.

Certains médias, chaînes et émissions sont même connus pour la fabrication et la diffusion de contenus déformés, voire falsifiés, en vue d'alimenter et de crédibiliser le discours officiel.

Les Russes ne sont ainsi informés des réalités du pays que d'une manière partielle et partiale."

 

Et, avec la guerre en Ukraine, la propagande bat son plein, au mépris de la mémoire d'un  jeune journaliste tué dans l'exercice de son noble métier.

 

 

Source :

 

https://www.lepoint.fr/monde/journaliste-tue-en-ukraine-sa-mere-s-insurge-contre-la-propagande-russe-31-05-2022-2477824_24.php

Mort d'un journaliste : l'ignoble propagande russe...
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11 avril 2022 1 11 /04 /avril /2022 11:46
Le "déraillement" de Poutine et ses tragiques conséquences...

 

Philippe de Lara, philosophe et maître de conférence en science politique à Paris nous explique la situation en Ukraine et évoque le basculement de Poutine :

"Le moment du déraillement de Poutine, c'est Poutine 1 :  il était encore premier ministre de Eltsine, avant même qu'il ne devienne président, la façon dont il a déclenché, par des moyens peu glorieux, la deuxième guerre de Tchétchénie, et dont il l'a conduite, était un geste de rupture avec l'Occident.

 

L'une des meilleures oeuvres sur la Russie post-soviétique, c'est celle d'Anna  Politkovskaïa qui a beaucoup enquêté sur la guerre de Tchétchénie, elle a été assassinée en 2006 pour ça et quand on lit ses ouvrages, on comprend l'importance qu'elle donne à cette guerre (bien sûr, il y a un aspect humanitaire de dénonciation, de l'horreur, des massacres) elle a compris  et expliqué alors que la Russie changeait de nature...

(Dans la Russie du début des années 2000, Anna Politkovskaïa était devenue dangereuse pour le pouvoir car elle était la journaliste qui défiait le Président, Vladimir Poutine… Une insoumise qu’on ne pouvait pas arrêter avec des menaces. Travailleuse infatigable, elle était persuadée que le courage civique individuel finirait par avoir raison de l’État despotique. Connue dans le monde entier pour ses enquêtes sur les exactions russes en Tchétchénie, les violences dans l’armée, la corruption et les mensonges des responsables politiques, elle était devenue la figure de l’opposition médiatique… Elle le paiera de sa vie.

La Tchétchénie ! Le déshonneur de la Russie !

Voici la monstrueuse et cynique déclaration de Poutine,  à la mort de cette journaliste, en 2006 : "Oui, il est vrai que cette journaliste avait pour habitude de critiquer les autorité fédérales, je pense donc qu'elle devait savoir que ce qu'elle écrivait ne pouvait pas rester sans conséquences , mais je vous rassure : son degré d'influence sur la vie politique en Russie était minime."

Une intervention du Président russe qui est à l'image de sa politique en matière de liberté de la presse et des Droits de l'homme.)

Le règne de la peur et une menace à peine voilée envers tous les opposants au régime...

Gare à ceux qui se permettent de critiquer Poutine !

On voit comment fonctionne ce régime : les opposants sont rapidement jugulés, réduits au silence, emprisonnés, voire assassinés, s'ils sont trop gênants.

Une femme, une journaliste assassinée par les sbires de Poutine. Quelle honte !)

 

Anna Politkovskaïa a compris que la page plus chaotique que démocratique de 91 à 99, donc les années Eltsine, était tournée de manière très profonde, et en particulier du fait de l'assentiment d'une partie importante de la population russe à la guerre de Tchétchénie et au comportement de l'armée russe en dépit du fait que tout le monde savait que la seconde guerre de Tchétchénie a été déclenchée en riposte à des attentats terroristes tchétchènes qui, en fait, étaient organisés par le FSB. (Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie.)

Les Américains ont été divisés et fluctuants, d'une façon générale... Georges Bush sénior était très réservé sur l'indépendance de l'Ukraine, il était obsédé par le problème de la dissémination des armes nucléaires. Il y avait un arsenal nucléaire soviétique très important en Ukraine et l'indépendance de l'Ukraine s'est faite rapidement, malgré les Etats-Unis.

Un mot sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN : l'indépendance a été plébiscitée en Ukraine mais pas du tout la perspective d'adhérer à l'OTAN... nous avons des sondages au moins depuis l'an 2000 et même avant sur l'opinion vis à vis des différentes possibilités d'insertion dans la communauté internationale, neutralité, adhésion à l'union eurasiatique proposée par la Russie, adhésion à l'Union Européenne, adhésion à l'OTAN... l'opinion fluctue : au début, les Ukrainiens sont très prudents, ils ont été très vite pour l'Union Européenne, c'était un peu le symbole de l'Etat de Droit : "nous méritons de vivre comme des Européens", disaient-ils, et en revanche, il y avait alors une grande hostilité à l'adhésion à l'OTAN.

Et la courbe s'est inversée d'un coup en 2014, après l'annexion de la Crimée et l'intervention russe dans le Donbass.

L'histoire de l'Ukraine, c'est l'histoire d'une bascule permanente entre l'Est et l'Ouest : il y a eu des périodes où une partie des élites s'est trouvée tout à fait à l'aise dans l'Empire russe, il y avait beaucoup d'Ukrainiens dans les élites politiques et intellectuelles, mais le paradoxe de l'Ukraine, c'est que en dépit du fait que c'est une nation très étendue entre l'Est et l'Ouest, aux portes de l'Europe, le sentiment de l'unité de cette nation a été très précoce : il y a un sentiment national en particulier lié à la langue.

Il existe une grande littérature de langue ukrainienne, dès le début du 19ème siècle.

Il 'y a pas vraiment de séparatisme dans le Donbass, il y a bien des différences entre l'Est et l'Ouest mais il est inexact de dire que l'Ouest est ukrainophone, que l'Est est russophone parce que la répartition des langues maternelles ressemble plus à une carte en peau de léopard. Il y a beaucoup de russophones à l'Ouest, les grandes villes de l'Est et du Sud sont russophones mais pas forcément les campagnes alentour.

Les soi-disant séparatistes du Donbass en 2014 sont en réalité des Russes, des supplétifs russes qui ont lancé le mouvement séparatiste... jusqu'à 2014, il n'y a jamais eu de séparatisme dans l'est de l'Ukraine, pas plus qu'à Odessa.

Quels sont les buts de guerre de Poutine ?

Une volonté de revenir aux frontières anciennes de l'Empire ?

Hubert Védrine, quant à lui, rapporte ces propos de Poutine :

Poutine disait : Celui qui ne regrette pas l'Union Soviétique n'a pas de coeur, mais celui qui veut la reconstituer n'a pas de tête.", tout le problème étant : est-ce qu'il n'a pas oublié la deuxième partie du propos ?

Et Védrine donne aussi son avis sur l'armée russe : une armée de soudards non préparée, pas encadrée, il n'y a pas de sous-officiers, les soldats sont parfois ivres, ils se livrent à des abominations : dans certains chars, on trouve des uniformes de parade, on leur avait expliqué que c'étaient des manoeuvres et qu'ils seraient bien accueillis !

 

 

 

Sources :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/que-nous-apprend-la-guerre-en-ukraine

 

 

 

https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-du-mercredi-02-mars-2022

 

 

 

Le "déraillement" de Poutine et ses tragiques conséquences...
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18 mars 2022 5 18 /03 /mars /2022 12:16
Cette journaliste russe qui défie Poutine...

 

Quel courage ! En plein direct, durant le journal télévisé le plus populaire de Russie, une journaliste russe, Marina Ovsyannikova, a diffusé un message contre la guerre, lundi 14 mars. "Arrêtez la guerre. Ne croyez pas la propagande. Ici on vous ment", pouvait-on lire sur sa pancarte.

 

On ne peut être plus explicite : elle dénonce la "guerre" menée par Poutine qui a lui-même dénié ce terme parlant d'opération militaire. Elle fustige aussi la "propagande" mensongère du pouvoir russe.

Ella a osé défier Vladimir Poutine, elle a osé dire ce que les médias russes cachent, elle a osé dire la vérité !

 

Evidemment, l'antenne a aussitôt basculé sur un reportage, pour cacher la pancarte.

 

Image rarissime dans un pays où critiquer l'offensive en Ukraine est passible d'une lourde peine de prison...

Marina Ovsyannikova a été arrêtée, elle est sortie du tribunal dans la soirée, mardi 15 mars. Elle a été condamnée à une amende de 250 euros et reste libre "pour le moment."

 

"L'interrogatoire a duré 14 heures. Je n'ai pas eu le droit de parler à mes proches, ni eu accès à une assistance juridique, j'étais dans une situation très difficile.", a confié la journaliste.

Pour le moment, elle n'a été jugée que pour avoir mis en ligne une vidéo enregistrée la veille de son passage à l'acte, dans laquelle elle critique le Kremlin de manière virulente. Marina Ovsyannikova risque d'autres poursuites. Elle pourrait être jugée pour publication d'informations mensongères, un crime passible de 15 ans de prison en Russie. 

 

La journaliste avait enregistré une vidéo, la veille de son passage à l'acte. Voici ce qu'elle déclarait :

"Ce qui se passe en Ukraine est un crime : la Russie est l'agresseur. Ces dernières années, malheureusement, j'ai travaillé sur cette chaîne de télévision, en relayant la propagande du Kremlin. J'ai honte d'avoir diffusé de tels mensonges, d'avoir permis la zombification du peuple russe."

 

Pendant ce temps, les sites d'information russe ont été obligés de flouter la pancarte, seule solution pour ne pas être eux-mêmes lourdement condamnés. 

"Je voulais montrer que les Russes aussi sont contre cette guerre...
C'est une guerre contre un peuple frère ! Aucune personne saine d'esprit ne peut l'accepter", explique la jeune femme née à Odessa, en Ukraine, d'un père ukrainien et d'une mère russe. Marina Ovsiannikova estime que son coup d'éclat "était avant tout une action pacifiste : il est dans l'intérêt de la Russie et du monde de mettre fin le plus rapidement possible à cette guerre".

"Je voulais montrer que les Russes aussi sont contre cette guerre, ce que beaucoup de gens en Occident ne comprennent pas. La majorité des gens intelligents et éduqués ici s'opposent à cette guerre", estime-t-elle.

La journaliste répond également à Vladimir Poutine qui qualifie les opposants russes à la guerre en Ukraine de "racailles et de traîtres". “Je ne pense pas que je fais partie de la racaille. Les Russes qui ont leurs convictions de citoyens et ne se taisent pas ne sont pas des racailles." Selon la journaliste, "la société russe est divisée" sur la guerre en Ukraine.

 

Sources :

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-une-journaliste-denonce-la-propagande-russe-en-plein-direct_5015661.html

 

https://www.huffingtonpost.fr/entry/ukraine-marina-ovsiannikova-explique-son-geste-a-la-tv-parce-quelle-etait-a-bout_fr_62338261e4b0f1e82c46f17c

 

 

 

 

 

 

 

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19 avril 2021 1 19 /04 /avril /2021 08:28
Le Covid-19, comme une obsession...

 

Le coronavirus... C'est le sujet qui préoccupe tout le monde : chacun veut donner son avis sur la pandémie, et ce, en maintes occasions. Comme une obsession !

Ainsi, en publiant sur Agoravox un petit article qui évoquait la célèbre chanson "Blue Moon", je n'imaginais pas que les commentateurs s'empareraient de ce billet pour se livrer à  des commentaires sur le Covid...

 

Et ce, dès le premier commentaire où un intervenant évoque la vaccination forcée de personnes handicapées aux Etats-Unis.

Je ne sais pas si c'est vrai, car tant d'informations circulent sur le Covid !

 

Le même intervenant insiste et revient sur le thème de la vaccination :

"Le problème majeur, c'est que tous les vaccins ne sont pas compatibles entre eux.
La date du rappel n’est pas la même pour chaque vaccin .

Comment accepter de mélanger un vaccin adénovirus avec un vaccin ARNm complètement opposés entre eux ?"

Et un autre surenchérit :


 ’’La campagne vaccinale étant freinée par une méfiance croissante sur les vaccins, le ministère de la santé envisage de ne plus communiquer le nom du vaccin administré à la personne qui prend un RDV.
 
 Si c’est vrai, on peut parler de tromperie aggravée."

 

Ainsi, le Covid devient le sujet de prédilection de la plupart de ceux qui commentent.

J'ai eu beau leur faire remarquer que ce n'était pas le sujet de l'article, rien à faire : la discussion a continué sur le coronavirus, les vaccins...

Ainsi, un nouveau virus se répand partout, dans les conversations, sur les réseaux sociaux : l'envie irrépressible de parler de la pandémie.

 

Il est vrai que les médias déversent sur nous toutes sortes d'informations parfois contradictoires sur le Covid...

Le sujet y occupe une place prépondérante.

Tout le monde est cerné par le virus à couronne  : l'obsession du Covid s'empare de chacun d'entre nous.

Le virus hante nos esprits : ainsi apparaissent de graves troubles psychologiques chez les enfants, les adolescents et même les adultes.

Une épidémie dans l'épidémie, en quelque sorte...

 

L'épidémie a des conséquences inévitables sur la santé mentale, sur le moral : troubles anxieux, dépressifs, troubles du sommeil.

La situation de confinement et ses conséquences psychosociales et économiques mais aussi la peur, pour soi et ses proches, de la contamination, du virus, de la maladie et de ses conséquences (atteintes somatiques graves et décès) sont des facteurs qui agissent sur la santé mentale des Français.

D'autant que les informations sont anxiogènes : au Brésil, en Inde, la pandémie explose et fait encore de nombreuses victimes.

Ainsi, face au variant brésilien, le gouvernement a enfin annoncé une suspension des vols en provenance du Brésil et un contrôle strict des frontières. Jean Castex a annoncé ce week-end une quarantaine obligatoire pour les voyageurs en provenance de plusieurs pays dont le Brésil.

 

 

 

 

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