Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 juin 2025 5 06 /06 /juin /2025 11:52
Nîmes à l'heure des Journées Romaines...

 

Un fort de légionnaires romains au coeur de la ville de Nîmes... cette année encore Nîmes a vécu à l'heure des Journées Romaines, le temps d'un long week-end à la fin du mois d'avril.

 

 Parmi les rendez-vous incontournables de ce retour à l'époque de Nemausus, un fort des légionnaires installé au bosquet des Jardins de la Fontaine. Avec une cinquantaine de légionnaires constamment présents, ce fort a proposé des démonstrations et a permis de comprendre comment se déroulait la vie quotidienne du temps des romains. Forge, fabrication du pain, stratégie militaire, construction... Tout était expliqué sous forme de jeux et d'ateliers. 

 

Dans l'enceinte du fort, une peintre a présenté ses oeuvres, réalisées avec des techniques antiques. Grappe de raisin, citrons, oignons, de superbes natures mortes et aussi des scènes mythologiques ainsi que des portraits emplis de réalisme...  Différents pigments étaient exposés.

Plus loin, on pouvait admirer des bijoux, boucles, bracelets, bagues, objets en or...

Des potiers "d'époque" étaient également présents...

On pouvait s'initier à l'art culinaire des Romains et découvrir le bucellatum, un pain rond en forme d'anneau cuit deux fois pour assurer une longue conservation, le passum obtenu en séchant des raisins puis en les pressant, une boisson très populaire également utilisée dans la cuisine pour ajouter de la saveur, la posca qui était un vin amer, composé de vinaigre allongé d'eau et parfois adouci au jaune d'œuf.

Des enfants, des adolescents pouvaient s'entraîner à l'art du combat...

La religion romaine était aussi mise à l'honneur : présentation des différents dieux romains...

On pouvait encore découvrir l'intérieur d'une tente de légionnaire, avec des coffres, des casques rutilants, des armes.

Une véritable plongée dans l'univers romain...  le public pouvait se balader sur scène et dialoguer avec les acteurs. 

On pouvait même s'initier à la citoyenneté romaine... on découvrait ce qu'était le "mos majorum", les coutumes des ancêtres. Ce sont les institutions archaïques, les antiques traditions, les moeurs et les valeurs des anciens. C'est le socle idéologique et moral sur lequel repose l'imperium romanum.

A l'origine le mos majorum se limitait aux moeurs et coutumes en vigueur dans la famille. Le droit reposait sur l'imperium du pater familias. Le père de famille exerçait un commandement sur tous les membres de sa domus, au sens large : femme, enfants, esclaves, affranchis.

Il possédait le droit de vie et de mort sur toute sa maisonnée... On voit bien là l'origine du patriarcat...

 

Merci à tous les participants, passionnés de la Rome antique qui ont animé ce fort romain et ont fait revivre l'époque romaine de manière ludique. Un passionnant voyage dans le temps et une découverte de la vie des soldats romains...

 

 

 

 

https://www.objectifgard.com/a-la-une/fait-du-soir-le-centre-ville-de-nemausus-envahi-par-des-legionnaires-romains-146225.php

Partager cet article
Repost0
9 avril 2025 3 09 /04 /avril /2025 09:21
Il n'y a pas de langue morte...

Il convient de réhabiliter l'enseignement du latin, du grec qui sont des disciplines essentielles dans la formation intellectuelle...

Trop souvent, les parents considèrent sans intérêt pour leurs enfants d'apprendre une langue qui ne se pratique pas. C'est oublier toute la richesse de la culture de l'Antiquité : arts, littérature, poésie, histoire, philosophie, mythologie...

Une civilisation, une culture raffinées : voir naître la tragédie, la comédie, le théâtre en Grèce, voir apparaître la fable, l'histoire, l'épopée, un des tout premiers genres littéraires, lire Homère dans le texte, et tous les autres auteurs, Aristophane, Platon, Hérodote, lire les écrivains latins : Virgile, Catulle, Sénèque... c'est découvrir le creuset même de toute notre littérature.

 

C'est aussi façonner son cerveau, son intelligence par la pratique d'exercices comme la version, le thème...

Ces disciplines exigeantes réclament des efforts conséquents : elles sont donc particulièrement formatrices à l'heure où l'intelligence artificielle favorise et encourage la paresse.

 

Selon Raphaël Gaillard, "la culture laisse une trace en nous. 85 milliards de neurones dans notre cerveau, des millions de milliards de connexions... notre encéphale est une forme inachevée, et c'est la culture qui vient tenter, sans jamais d'ailleurs y parvenir, de la parachever... L'enjeu n'est pas ce que le cerveau stocke, mais la façon dont ce qu'il a momentanément stocké modifie son fonctionnement, sa forme.

Car ce que nous avons su un jour laisse son empreinte sur nous. Chacun de nos savoirs modifie nos réseaux cérébraux, et désormais ceux-ci fonctionneront différemment, quand bien même ce savoir n'est plus.

La matière cérébrale traversée par les savoirs en garde une trace indélébile... plus cette empreinte est précoce, plus elle est forte...

 

Ainsi tout apprentissage modifie notre cerveau, et cette transformation peut avoir toutes sortes de propriétés. Le paradigme le plus évident est celui des langues dites mortes. Elles sont qualifiées ainsi car n'étant plus parlées de nos jours. Et leur apprentissage s'étiole, les parents ne voyant pas l'intérêt que leur progéniture apprenne une langue qui ne se pratique pas.

Mais l'apprentissage du latin et du grec vaut tout d'abord par l'univers auquel il donne accès... une culture aussi puissante et raffinée pendant l'Antiquité... accéder à ce savoir par le labeur du déchiffrage d'un texte, la version latine, c'est pleinement prendre possession d'un savoir..."

Et Raphaël Gaillard ajoute : " J'affirme qu'un cerveau n'est plus le même ensuite... Contrairement à ce que l'expression consacrée laisse entendre, on ne perd jamais son latin : on le fait sien... Apprendre une langue... c'est donner une autre forme à son cerveau."


 Efforts, volonté, persévérance, concentration : le grec et le latin permettent une formation intellectuelle solide et de qualité.

 

Source :

 

https://www.babelio.com/livres/Gaillard-Lhomme-augmente/1589806

 

 

Il n'y a pas de langue morte...
Partager cet article
Repost0
29 septembre 2023 5 29 /09 /septembre /2023 12:34
La ville de Nîmes à l'honneur !

 

Pour les Journées du Patrimoine, une exposition intitulée Nîmes, Hier, Aujourd'hui, Demain était présentée par des artisans d'art, des artistes, des créateurs de la région, une manifestation de l'Association Jemanîmes...

 

Nîmes possède d'abord un patrimoine végétal de 372 hectares d'espaces verts très diversifiés, avec notamment les Jardins de la Fontaine, au centre de la ville. Une créatrice de bijoux, Corinne Ballester s'inspire de la nature pour réaliser ses bijoux en forme de feuilles, de fleurs.

On admire aussi les mosaïques de Véronique Pinguet, des mosaïques inspirées de motifs antiques : fleur de lys, escargot, feuille, oiseau, coeur...

 

On aime ce picador au costume brodé, oeuvre de Francine Grand... ou encore ce bel hommage au cheval de Camargue peint à l'encre de Chine par Serge Gonzalès...

 

Etonnantes ces machines à coudre recyclées ! Jean Frontera détourne et recycle d'anciennes machines à coudre pour en faire des répliques originales de voitures produites à la fin du XIX ème siècle jusqu'aux années 50.

 

On s'attarde devant ce tableau qui représente la Maison Carrée vue à travers les vitres du Carré d'art, un reflet passé/ présent que l'on doit à Guylaine Ragheboom, décoratrice et plasticienne.

Même mise en parallèle du passé et du présent dans ce tableau qui juxtapose les Arènes et le Musée de la Romanité...

 

Dans les rues du vieux Nîmes, elles sont accrochées aux façades et vous regardent depuis quelques siècles, avec leur regard indifférent, mystérieux, narquois : la petite sirène du 13 rue des Marchands, l'étrange créature du 14 rue des Marchands, ou encore une figure joufflue de la rue Dorée... des oeuvres réalisées par Guylaine Ragheboom.

On admire ce crocodile sculpté dans du métal, oeuvre de Philippe Lonzi, des céramiques ornées de crocodiles en relief de Guillaume Brunelière, le crocodile emblème de la ville : après la campagne d'Egypte, certains des soldats d'Auguste s'installèrent à Nîmes. Leur victoire fut symbolisée par un crocodile enchaîné à un palmier, une représentation reprise alors sur des pièces de monnaie frappées à Nîmes et devenue bien plus tard (sous François 1er) les armes puis l'emblème de la ville.

 

Plus loin des cyanotypes de Stéphanie Lugassi qui évoquent encore la nature, ramages de feuilles, beauté de fleurs évanescentes...

 

La ville de Nîmes s'est aussi illustrée dans l'industrie du textile : les châles de Nîmes sont reconnaissables à leurs couleurs vives et à leurs motifs ornementaux, d’origine indienne, composés d’éléments floraux stylisés et de palmes, aussi appelés botehs. Exportés en Amérique, en Espagne, en Belgique et en Hollande, les châles de Nîmes remportèrent de nombreux prix lors des expositions universelles entre 1827 et 1867. Vers la fin du XIXe siècle, les châles vont passer de mode et la production s’arrête en France. Une acrylique sur bâche de coton de Françoise Bonnafoux nous fait admirer ces anciens motifs floraux.

Géraldine Flotte réalise ses créations en réutilisant des tissages hérités, l'occasion de découvrir le bleu de Nîmes...

 L'exposition permettait de déguster le "Choco Carrée de Nîmes" : imaginé par la présidente de l'association (la plasticienne Guylaine Ragheboom, à qui l'on doit le modèle et le moule en silicone alimentaire), ce chocolat original créé par Charlie Bascou met à l'honneur un édifice nîmois : le chapiteau de la Maison Carrée (sommet de la colonne) et son fronton, "comme s'ils avaient déjà été croqués !".

Amusante enfin cette composition photographique de Doriane François, une atmosphère onirique inspirée du site des vestiges de l'aqueduc romain...

 

Une bonne nouvelle : aujourd'hui, Nîmes célèbre l’inscription de la Maison Carrée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, ce vendredi 29 septembre : une soirée de danses, de musiques, de spectacles près du parvis du temple romain...

 

 

Partager cet article
Repost0
10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 12:40
Anna Gould et Boni de Castellane... vous connaissez ?

 

Anna Gould, jeune héritière américaine, qui épousa le comte Boniface de Castellane, un dandy désargenté de l'aristocratie française... vous connaissez ? C'est la rencontre improbable de deux êtres que tout sépare...

La rencontre et le choc de deux cultures, si différentes, de deux caractères bien trempés, de deux milieux contrastés, de deux personnalités.

 

Boni de Castellane issu d'une illustre et antique lignée originaire de Provence (la Maison de Castellane) est né en 1867... Anna Gould, elle, est une richissime orpheline, la fille de l'homme le plus riche d'Amérique, elle est née en 1875. Ils se marient en 1895.

 

Laure Hillerin a consacré un ouvrage à ces deux vies tumultueuses.

Invitée lors du festival de la Biographie à Nîmes, Laure Hillerin évoque d'abord le Palais Rose...

Quand elle était jeune, elle passait souvent devant le Palais Rose, à Paris, avant sa destruction... "c'est un magnifique hôtel particulier dont la construction a été lancée par Boni de Castellane, à l'angle de l'avenue Foch et de l'avenue Malakoff, dans le 16ème arrondissement... il a été détruit en 1969. C'est une des hontes de l'époque de l'avoir détruit."

 

Ce qui a intéressé aussi Laure Hillerin, "c'est cette espèce de choc entre deux cultures, la culture française dans le sens le plus traditionnel et classique et la culture américaine du self-made man : le père d'Anna Gould était un véritable brigand, il avait fait sa fortune en une génération, ce qui est quand même assez exceptionnel... c'était quelqu'un qui n'avait pas le moindre scrupule. Anna Gould avait été élevée dans ce culte de l'argent et le mépris de tous ceux qui n'étaient pas capables de gagner de l'argent.

 

Lui était l'héritier d'une vieille famille française, il était passionné par l'art et par la politique et il s'était un peu trompé de siècle puisque son siècle de prédilection était le 17 ème siècle, le siècle d'or, le siècle de Louis XIV.

 

Boni de Castellane était un dandy dans le sens héroïque du terme, ces dandys qui font face en toutes circonstances et qui continuent à porter haut, c'était aussi un homme politique puisqu'il a été député pendant 4 mandatures.

Et puis, il avait le culte de l'art et de la beauté. Comme sa famille était ruinée, il avait cherché à épouser une riche américaine, pas vraiment par amour de l'argent mais pour assouvir sa passion de l'art, ses rêves de beauté, d'architecture.

 

A l'époque, on se moque souvent d'Anna Gould, de sa laideur avec ce bon mot : "Elle est plus belle vue de dot".

 

Boni de Casttellane a commencé par acheter un magnifique château dans les Yvelines, le château du Marais. Il avait été élevé dans le goût de la beauté classique, il avait beaucoup d'admiration pour Versailles et ses jardins.

La première chose qu'il a faite, après son mariage, c'est d'acheter des terrains pour faire construire le Palais Rose avec l'argent de sa femme...

L'idée était de ressusciter le Trianon et en même temps d'y loger l'escalier des ambassadeurs de Versailles, construit par Louis XIV."

 

Le mariage, d'intérêt et non d'amour, ne fut jamais heureux.

 

Anna Gould, bientôt lassé des frasques de son mari quitte le Palais Rose, avec ses 3 enfants. En janvier 1906, elle demande la séparation de corps. Le divorce est prononcé le 5 novembre 1906.

Boni quitte aussi le palais Rose inachevé, et il n'y remettra plus les pieds. Il devient courtier en objets d’art où son goût inné fait merveille...

Anna Gould se remarie civilement le 7 juillet 1908 avec un cousin de son premier mari, Hélie de Talleyrand-Périgord (1859-1937), prince de Sagan, puis duc de Talleyrand. Elle meurt en 1961, à l'âge de 86 ans.

Boni de Castellane meurt à Paris en 1932, à l'âge de 65 ans.

"On évoque souvent les relations de Boni avec Marcel Proust : l'écrivain avait besoin de lui pour certains aspects du personnage de Charlus, car Boni était un grand spécialiste de la politique étrangère, c'était une amitié téléguidée, ils ont échangé une vingtaine de lettres et se sont vus pendant deux ans...

Faut-il lire les mémoires de Boni de Castellane ? Il a écrit ses mémoires en deux tomes, le premier : Comment j'ai découvert l'Amérique ? Ce volume là est très drôle...

Dans le second dont le titre est formidable : L'art d'être pauvre et c'est vrai qu'il a eu l'art d'être pauvre, car après, il s'est retrouvé sans un rond, séparé de ses enfants, il a rebondi en faisant l'antiquaire parce qu'il avait un goût extraordinaire, le second volume est assez prudent et moins amusant. Comme disait un de ses amis, "l'humour est resté dans l'encrier"...

Anna Gould, elle, avait un gros problème avec l'écriture. Elle a beaucoup écrit à ses fils pendant la guerre, mais elle écrivait à peu près comme une enfant de 6 ans, elle avait un vocabulaire très limité."

 

Donc, ils étaient on ne peut plus mal assortis : lui était un homme très élégant, très cultivé, elle est toujours resté avec son côté très fière d'être américaine... "personne n'arrive à la cheville des américains, ceux qui n'ont pas d'argent sont méprisables..."

 

Etonnante rencontre de deux êtres que tout séparait ! La culture, l'aspect physique, l'argent... deux mondes si différents !

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2019 3 23 /10 /octobre /2019 12:50
Soyez passionnés !

 

C'est la passion qui fait rêver, qui fait oublier le quotidien dérisoire, c'est la passion qui exalte les êtres, les rend beaux...

Tant de passions accessibles à tous ! Le sport, la danse, la peinture, le jardinage, l'histoire, la lecture, la littérature, l'écriture...

Soyez passionnés ! C'est le sel de la vie !

 

Les êtres passionnés suscitent notre intérêt, notre curiosité et notre admiration : la passion qui les anime les fait vibrer de sensibilité, d'émotions...

Les passionnés sont des êtres curieux, avides de connaissances, et de découvertes...

 

On songe à Sylvain Tesson, à sa passion des voyages, de l'aventure, à sa soif de connaissances... Sylvain Tesson qui nous fait partager sa passion par l'écriture.

 

Mais il est des passions plus accessibles à tout un chacun.

Une de mes amies est passionnée de danse, une autre passionnée de peinture, un autre passionné de musique et de chant choral.

On perçoit l'enthousiasme de cet amateur de musique : il connaît le répertoire classique, maîtrise des connaissances techniques très pointues, est capable de commenter toutes sortes d'oeuvres musicales...

Les musiciens sont des passionnés de leur art : ils nous émeuvent par leur sensibilité, leur capacité à transmettre des émotions.

 

C'est la passion qui éveille la curiosité, qui donne envie de progresser, la passion est source d'émerveillements...

Soyez passionnés ! Je vous conjure de l'être...

Soyez passionnés et vous serez plus épanoui et heureux !

 

J'ai lu récemment ce bel éloge de la passion, sous la plume de Jean-Claude Guillebaud...

"C'est le feu qui compte. La passion, quand elle est sincère, donne à la vie ses couleurs, son bruit, sa folie, sa beauté. Elle nous éloigne de la tiédeur et du calcul chipoteur. Les êtres passionnés portent en eux je ne sais quel principe de séisme. Ce sont autant de bateaux ivres rimbaldiens : "oh! que ma quille éclate ! Oh ! que j'aille à la mer !"

 

Vive les passions ! Elles nous aident à vivre, à aimer, elles nous font avancer...

 

 

 

 

 

Soyez passionnés !
Partager cet article
Repost0
5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 11:14
N'oublions pas la sensibilité !

 

 

Au pays de Descartes, où la raison est triomphante, nous oublions trop souvent l'importance de la sensibilité...

"Ne méprisez la sensibilité de personne ; la sensibilité de chacun, c’est son génie.", a écrit Charles Baudelaire.

La sensibilité c'est la faculté de sentir, c'est aussi un sentiment d'humanité, de tendresse envers les autres.

 

Dans nos sociétés vouées à la technicité, la sensibilité n'est plus à l'honneur : on la méprise, on la considère comme un signe de faiblesse.

Dans une société vouée à la consommation et au chiffre, la sensibilité n'a plus sa place.

Il faut être efficace, performant, on en oublie toute l'importance et toute la valeur de la sensibilité.

 

Les artistes font preuve d'une grande sensibilité, les peintres, les écrivains, les musiciens développent cette qualité grâce à l'exercice de leur art.

Que serions-nous sans les arts, sans la musique, la littérature, la poésie, la peinture ? Des êtres sans âme...

 

Nous oublions trop souvent dans le monde moderne de  faire appel à nos 5 sens.

Voir, contempler, toucher, sentir, entendre, écouter, goûter, nous ne prenons plus le temps de le faire...

Et pourtant, c'est ce qui fait notre humanité. 

Nous sommes souvent comme aveugles, sourds, dépourvus d'odorat, de goût, de sensation tactile...

 

La sensibilité est en fait "une connaissance profonde, unique et définitive."

C'est un savoir précieux, elle est même ce qui nous permet de nous orienter dans la vie, de savoir ce que nous aimons, ce qui nous déplaît, ce qui nous motive.

Et il est vrai que notre sensibilité n'est pas vraiment éduquée : ainsi, les médecins sont recrutés sur leurs performances physico-mathématiques.

Les qualités sensibles ne sont pas prises en compte : elles sont pourtant essentielles, pour un médecin.

Un médecin ne doit-il pas écouter ses patients, avoir le sens de la personne ?

Or, souvent, les médecins deviennent de purs techniciens dénués d'humanité.

Il importe ainsi de redonner une place à la sensibilité dans de nombreux domaines, il importe pour chacun d'entre nous de retrouver une sensibilité.

 

 

 

Source :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/3-minutes-de-philosophie-pour-redevenir-humain/baudelaire-ne-meprisez-la-sensibilite-de-personne-la-sensibilite-de-chacun-cest-son-genie

 

 

N'oublions pas la sensibilité !
Partager cet article
Repost0
22 mars 2019 5 22 /03 /mars /2019 12:38
"Composer"... un verbe lié à l'écriture...

 

 

Dans le cadre de la semaine de la langue française et de la francophonie : du 19 au 26 mars 2019...

 

"Composer" ! Voilà un verbe ancien issu du latin "componere", dans lequel on reconnaît le préfixe "cum", "avec" et le verbe "ponere", "poser, placer".

Qui n'a jamais pratiqué l'exercice de la composition française ? un exercice scolaire formateur qui exige rigueur, compétence, savoir-faire...

Un exercice essentiel en cours de français : ce que l'on appelle parfois aussi la "rédaction". Mais je préfère le terme ancien de "composition"...

Tout un art de raconter, toute une science pour développer des idées. La composition suppose une construction, une lente élaboration, une réflexion approfondie.

Elle s'accommode de la lenteur, d'une longue maturation, d'efforts successifs.

Il est certain que face à l'instantanéité des informations dont on nous abreuve, la lenteur n'est plus à la mode... Composer, c'est retrouver ce goût ancien de la lenteur et de la patience.

 

La composition commence par un brouillon car personne ne peut écrire d'un premier jet, il convient de réécrire, de gommer, de raturer, de recommencer.

Les adolescents d'aujourd'hui souvent ne savent plus faire un brouillon...

L'écrit se travaille : choix des mots, forme des phrases, ponctuations, plan, effets de style...

 

La composition développe et forme la créativité de chacun... à vos plumes, à vos stylos, à vos claviers !

Et soyez attentifs à l'originalité ! Veillez au style !

Commencez par rassembler des idées, faites un plan, puis rédigez...

Non, ce n'est pas un exercice facile, il demande du temps et de la réflexion.

 

Mais, au bout de l'effort, c'est la récompense d'avoir trouvé le mot juste, la tournure de phrase qui convient, une certaine harmonie dans la composition et le déroulé des phrases.

Le bonheur de l'écriture, de remplir la page blanche !

Que de sujets de réflexion s'offrent à nous ! Que de descriptions ! combien de récits !

En composant, en écrivant, on touche à tous les arts : musique, peinture, théâtre, poésie... Ne dit-on pas aussi "composer un tableau, composer une musique" ?

L'occasion de développer son imagination, l'occasion d'exprimer des sentiments, des émotions, une sensibilité...

Un temps de pause dans un monde qui s'accélère, un temps de réflexion et de repos : une oasis de détente...

 

 


Les dix mots choisis pour illustrer cette thématique sont : arabesque, composer, coquille, cursif/-ive, gribouillis, logogramme, phylactère, rébus, signe, tracé.

 

 

http://www.dismoidixmots.culture.fr/ressources/la-thematique-et-les-dix-mots-2018-2019

 

https://semainelanguefrancaise.culture.gouv.fr/

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2017 5 29 /12 /décembre /2017 10:22
Noël : n'oublions pas le message originel...

 

 

Qu'est-ce que la fête de Noël ? Quel est le message originel ? C'est bien sûr, celui de la crèche où un enfant est né dans la pauvreté, il y a deux mille ans, un enfant qui symbolise toute la richesse de l'amour.

 

Ce message a été oublié, perverti, car Noël est devenu dans nos sociétés une fête de la consommation, une célébration du capitalisme triomphant : que de richesses étalées dans les "temples de la consommation" que sont les grandes surfaces !

Quel luxe ! Quelle opulence !

Oublié l'esprit de Noël ! Oublié le message originel !

 

Pourtant, ce message véhicule de belles valeurs, des idées de partage, de simplicité, d'harmonie : dans la crèche, on voit des gens simples venir rendre hommage à un enfant, symbole d'espoir, de paix.

Les bergers apportent des cadeaux à l'enfant : c'est une célébration du don et de l'échange.

 

Les personnages représentés sont des gens humbles et modestes : meunier, rémouleur, porteuse d'eau, etc.

C'est cet esprit de Noël qu'il faut avoir en tête.

 

Même si je ne suis pas croyante, comment ne pas adhérer à ces valeurs ?

Je ne peux les renier : elles constituent des repères de notre civilisation.

Faudrait-il renier ces valeurs ? Faudrait-il les oublier ?

Notre culture est empreinte de ces valeurs.

 

La musique sacrée a produit des chefs d'oeuvre : Bach, Mozart, Schubert, Gounod et tant d'autres ont écrit des morceaux magnifiques.

L'art sacré, c'est une évidence, a créé des merveilles : peintures, fresques, icônes, vitraux etc.

N'oublions pas le génie de Pascal, de Péguy, de Saint Augustin...

Cette culture est la nôtre : elle est belle, remplie de messages de paix et d'amour.

C'est notre héritage, c'est le mien.

 

En ces temps où tout s'accélère, nous avons besoin de ces repères : le nihilisme ne vaut rien pour faire un mauvais jeu de mots.

La culture nous relie au passé, à tous ceux qui nous ont précédés et qui ont oeuvré pour faire vivre cette culture et nous la transmettre.

 

Nous leur devons respect et reconnaissance : car même si la religion a été dévoyée et pervertie, elle a aussi produit des oeuvres somptueuses.

Ces oeuvres sont un patrimoine à préserver précieusement, un héritage essentiel...

Il en est de même pour le message de la crèche : un enfant fragile, nu qui symbolise un Dieu, mais aussi notre humanité, et qui évoque l'amour...

 

 

 

 

 

 

 

Noël : n'oublions pas le message originel...
Partager cet article
Repost0
28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 13:37
Jean-François Millet, le peintre des pauvres...

 

 

Tout le monde connaît le célèbre tableau reproduit des milliers de fois :"L'angélus" de Millet mais on connaît moins le peintre lui-même.

Qui était Jean-François Millet ?

 

Issu d'une famille de paysans normands, berger dans son enfance et plus tard laboureur, le jeune Jean-François Millet a accès à une certaine culture notamment grâce à son oncle, un curé lettré : grâce à lui, il apprend le latin, lit Montaigne, La Fontaine, Homère et Virgile, Shakespeare et Milton, Chateaubriand et Victor Hugo. Les parents de J.F Millet sont des paysans modestes. Il vit avec sa famille l’existence d’un jeune paysan. Ses compétences pour le dessin sont très vite remarquées et repérées dès son enfance par son entourage.

 

Il travaille dans la ferme familiale jusqu'à l'âge de 20 ans, puis, en 1833, il est envoyé à Cherbourg par son père, grâce à des relations pour apprendre le métier de peintre auprès de Paul Dumouchel et de Langlois de Chèvreville. 

Il peut ensuite se rendre à Paris pour se perfectionner : il étudie à l'école des beaux arts dans l'atelier du peintre Paul Delaroche. Il doit ensuite quitter la capitale et rejoint sa Normandie natale..

 

Ses premières œuvres, dans les années 1840, sont des scènes pastorales et des nus, ainsi qu'une série de beaux portraits appréciés de la clientèle bourgeoise de province. 

 

Très rapidement sa peinture s'oriente vers des sujets champêtres : les origines paysannes de Millet expliquent son engouement pour les scènes champêtres qui sont l'essence même de son oeuvre... Millet peint des paysans, un milieu qu'il connaît bien, une réalité qu'il a côtoyée et Millet le fait avec talent : il restitue les gestes ordinaires, simples de ces paysans du 19 ème siècle, on perçoit leurs mouvements, leur travail quotidien, ordinaire.

 

Les paysans sont au centre de ses tableaux, et Millet montre bien leur humanité, leur labeur acharné. Ses tableaux, comme Les Glaneuses (1857), dépeignent les plus pauvres des femmes de la campagne qui se courbent dans les champs pour glaner les restes de la moisson.

 

La paysannerie constituait à l'époque la majeure partie de la population française. Les Glaneuses, La Bergère, L’Angélus, Le vanneur, Les planteurs de pommes de terre, Le semeur, Les lavandières, La récolte… Millet reproduit avec grande précision ses sujets, montrant ainsi la vie difficile de la paysannerie de son époque. On peut parler du réalisme de Millet...

 

Le peintre met en évidence la splendeur du geste. Qu'on observe attentivement ses vanneurs, ses semeurs, ses moissonneurs, ses fendeurs de bois... C'est leur geste précis, efficace qui retient l'attention du peintre. C'est à restituer ce geste que le dessinateur s'attache. Millet parvient à magnifier l'univers paysan tout en nous faisant percevoir le dur labeur de ces travailleurs de l'ombre et de la terre...

 


Millet peint une harmonie profonde entre l'homme et la nature où le geste paysan trouve sa vraie signification. A travers ses tableaux, on voit bien que le peintre est en symbiose avec les êtres qu'il peint, il les aime.

Millet joue un rôle capital dans l'histoire de la peinture puisqu'il ouvre la voie aux impressionnistes : Van Gogh le revendiqua comme modèle et s'en est inspiré dans nombre de tableaux .

 

Pourtant, malgré sa notoriété, son influence, Millet est un artiste moins reconnu que la plupart des impressionnistes dont la gloire a éclipsé la sienne...On peut dire aussi que le succès de certains de ses tableaux comme L'angélus l'ont desservi et qu'on a réduit son oeuvre à des clichés. Or, la production de J. F. Millet est beaucoup plus riche qu'il n'y paraît...

 


Millet a eu une grande influence sur des impressionnistes comme Claude Monet et Camille Pissarro, et surtout sur Vincent Van Gogh, qui a reproduit à sa façon la plupart de ses scènes rurales.

On perçoit en regardant ses oeuvres une profonde humanité,un bonheur de peindre le quotidien de gens ordinaires, une simplicité et une volonté de montrer l'utilité du labeur de paysan, sa noblesse même !

 

 

Le Palais des beaux-arts de Lille consacre une rétrospective, la première depuis 1975, au peintre français.

 

http://www.lemonde.fr/arts/article/2017/10/23/jean-francois-millet-le-sel-de-la-terre_5204653_1655012.html

 

 

https://youtu.be/fIF_6RZCgAw

 


 

 

Partager cet article
Repost0
4 septembre 2017 1 04 /09 /septembre /2017 12:02
Une rentrée sous le signe de la musique...

 

 

Le nouveau ministre de l'Education, Jean Michel Blanquer a imaginé une rentrée "en musique"...

"Il s'agit de proposer aux élèves, qui étaient déjà présents l'année précédente, d'accueillir leurs nouveaux camarades en musique, manière chaleureuse de leur souhaiter la bienvenue", précise un communiqué de l’Education nationale.

 

En voilà une bonne idée ! L'éducation artistique a été trop souvent négligée, ces dernières années : elle est pourtant essentielle.

 

Où sont passés les cours de dessin, de musique, de travaux manuels que des professeurs qualifiés dans ces domaines prodiguaient autrefois aux élèves ?

 

Ces formations à l'art permettent une ouverture à la sensibilité : une qualité qui se perd dans notre monde d'indifférence et d'inattention.

A l'heure où les voitures sont bardées de capteurs, où elles peuvent se conduire seules, il est important de former l'attention des jeunes générations.

 

Il faut réhabiliter ces disciplines : la musique, le dessin.

L'enseignement artistique offre à chacun un épanouissement, un bonheur de la découverte.

 

Que serions-nous donc sans la musique qui apaise les coeurs et provoque tant d'émotions ?

C'est un langage universel qui parle à chacun de nous : elle peut exprimer toutes sortes de sentiments, joie, exaltation, douleur, révoltes.

Elle permet de réunir les gens, de les faire vibrer à l'unisson devant la beauté de certaines harmonies.

 

La musique est un art premier : la nature elle-même nous offre des musiques diverses, chants d'oiseaux, murmure du vent dans les arbres, bruissements d'une source.

 

Le dessin, la peinture sont aussi un langage universel accessible à tous.

Le dessin nous apprend la maîtrise du geste, une concentration, une observation minutieuse du monde.

Il nous permet une redécouverte de la nature : dessiner un arbre, c'est en percevoir toutes les formes, tous les détails, toutes les beautés.

 

Un grand nombre d'élèves ne savent plus se concentrer pendant les cours...

Il est donc important de retrouver ce goût de l'attention qui tend à se déliter dans notre monde moderne où défilent les images.

Le dessin, c'est justement la possibilité de faire un arrêt sur image.

 

Alors, bien sûr, l'idée de proposer une rentrée en musique est intéressante.

Mais on attend aussi que soient vraiment réhabilités les enseignements artistiques dans notre système scolaire...

 

 

 

 

 

 

Une rentrée sous le signe de la musique...
Partager cet article
Repost0