Une langue qui s'appauvrit, le règne de l'image qui fait que les mots perdent de leur pouvoir et de leur sens, notre langue française défigurée, meurtrie, mutilée : tel est le triste bilan que dresse Jean- Michel Delacomptée dans son ouvrage intitulé Notre langue française...
Quand l'image prend le pas sur le mot, elle peut accomplir des ravages et anéantir tout un patrimoine culturel.
Jean-Michel Delacomptée met en évidence l'appauvrissement du vocabulaire et de la syntaxe : il dénonce la lourdeur de certaines expressions de plus en plus utilisées : "par rapport à", "au point de vue de", il débusque les abréviations, le style SMS, ou encore l'emploi d'un lexique banal et répété : "être, avoir, dire, faire"...
Les fautes de langue se multiplient : fautes d'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire "avoir", le non respect du "h" aspiré dans la prononciation...
On ne peut que regretter aussi l'invasion du "globish" en train de dévorer le globe...
Tous ces mots qui sont utilisés sur la toile et ailleurs "pour faire tendance"."News, la semaine du white, The voice, Secret story..."
Le snobisme de certains, la mode, la pub taillent en pièces notre langue.
Comme si on en avait honte... nos mots s'effacent devant l'invasion de la langue anglaise.
Jean-Michel Delacomptée fustige aussi l'internet vocal qui risque de prévaloir de plus en plus, les assistants vocaux se multipliant...
Une façon encore de simplifier la communication, de la rendre plus facile mais aussi plus superficielle et moins réfléchie...
Ainsi, l'auteur imagine un monde où l'humain "n'aura plus à fournir d'efforts pour se repérer dans le monde..."
La dématérialisation a tendance à gagner du terrain : fini, le bon vieux papier....
"Rédiger à la main devient suranné..." peut-être le geste lui-même se perdra-t-il un jour ?
On imagine facilement le danger que de telles pratiques font courir à la langue : l'écrit élaboré risque de s'évanouir.
Que dire de l'écriture inclusive qui massacre la langue ?
Que penser de la féminisation forcée du vocabulaire ?
On forge des mots nouveaux "auteure, autrice"... on hésite et on constate toute la maladresse de ces néologismes.
Notre langue mérite d'être protégée et préservée de ces atteintes multiples : à chacun de refuser ces manquements, ces agressions...
Jean-Michel Delacomptée s'inquiète devant le sort qui est réservé à notre langue française : si nous continuons à la saccager, nous risquons de "détruire notre idéal républicain, notre culture et aussi notre civilisation..."
L'enjeu est gravissime...
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