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17 août 2020 1 17 /08 /août /2020 11:42
L'Odyssée : un récit initiatique et métaphysique...

 

On lit souvent l'Odyssée comme un simple récit d'aventures peuplé d'êtres surnaturels : les Sirènes, le Cyclope, Polyphème, Circé la magicienne, Charybde et Scylla...

 

Pourtant, comme le montre bien Luc Ferry, l'Odyssée est avant tout un récit métaphysique.

 

On connaît le schéma de cette épopée : Ulysse, après la guerre de Troie, tente de revenir dans sa patrie, l'île d'Ithaque. Il rencontre, au cours de son périple, de nombreuses embûches, des obstacles qui l'amènent à vaincre sa peur, à faire preuve de courage et d'intelligence.

Ce récit l'amène de la vie mauvaise (la guerre, la haine) à la vie bonne (l'harmonie, l'amour de sa femme Pénélope.)

 

Tout au long de ses voyages, il sait se montrer curieux, ouvert aux autres, mais il ne perd jamais de vue son but : retourner dans sa patrie, auprès des siens, de sa femme Pénélope, de son fils Télémaque.

Rien ne peut l'en détourner, pas même la sublime Calypso qui tombe amoureuse de lui et qui essaie de le retenir dans son île.

Calypso lui propose même l'immortalité et la jeunesse éternelle, mais Ulysse refuse : il préfère vivre sa vie de mortel, limitée, certes, mais riche d'expériences, faite d'amour véritable.

 

Ainsi, d'après ce récit, il convient de préférer notre condition de mortel, plutôt que "le mirage d'une vie d'immortel livrée à ce que les Grecs appellent l'hybris, la démesure qui nous éloigne de la réconciliation avec l'ordre harmonieux du monde.", comme le souligne Luc Ferry.

Il nous faut accepter notre condition de mortel : profiter de la vie qui nous est donnée, en harmonie avec le monde.

Il faut refuser "la tentation de la divinisation et de l'éternité qui nous éloignent de ce que nous sommes."

Voilà une belle leçon de sagesse.

 

A une époque où certains rêvent d'immortalité pour l'être humain, où le transhumanisme se propose de rendre l'homme immortel, il serait bon de méditer cette leçon de sagesse.

Dans certains pays, la cryogénisation est autorisée : ce qui permettrait de réveiller les gens, de les faire ressortir de leur tombe.

Ce projet transhumaniste est totalement irréaliste.

Le risque est grand que la technologie pénètre nos organismes : si nous changeons nos gènes, si nous changeons nos corps avec des puces, on quitte la sphère de l'humain et on va vers une autre espèce...

 

Il est bon de lire ou de relire l'Odyssée pour percevoir toute l'actualité de cette épopée.

 

 

 

 

 

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5 août 2020 3 05 /08 /août /2020 08:25
Toute la beauté des libellules...

 

Si belles, si fragiles, si légères, les libellules sont fascinantes...

 

Le nom lui-même est tellement évocateur : quatre "l" de libellule pour mimer la forme des demoiselles, leurs ailes somptueuses diaprées de lumières...

 

Les libellules sont faciles à observer à la différence des oiseaux, elles se posent sur des fleurs, puis s'envolent vers d'autres bouquets...

Quelles splendeurs !

La libellule est tellement insaisissable, tellement frêle !

 

Le philosophe et poète Alain Cugno s'est intéressé aux libellules... Sylvain Tesson évoque cet écrivain dans un de ses ouvrages :

"Ce poète émerveillé par la grâce des carnassières déguisées en fées, mène une méditation sur l'être, le temps, la mort, la fragilité de la vie, la tressaillante joie des rencontres éphémères..."

"Les libellules avancent leurs formes et leurs couleurs comme des évidences irréfutables."

"Chaque apparition est une révélation, mieux ! la confirmation de la beauté du monde. Comme le Mont Blanc devant les yeux de Hegel, les bêtes se contentent d'être."

 

"Cugno vénère l'inaccessibilité des odonates dont l'oeil humain ne peut saisir les séquences trop rapides du vol. Les libellules évoluent dans une autre dimension. L'écrivain, finalement, s'incline devant l'élégance de ces bolides aux ailes de tulle. Les libellules ne s'imposent jamais. Elles ne laissent d'autres traces sur la Terre que le souvenir d'un émerveillement dans les yeux des contemplateurs."

"Elles ne tiennent à rien, si ce n'est à s'en aller. Elles habitent leur départ indéfiniment."

 

Magnifique évocation des libellules !

 

Ces insectes avant d'être libellules ont une très longue gestation sous l'eau, et les libellules vivent très peu de temps en comparaison avec cette gestation.

"La libellule peut passer 5 ans dans l'eau sous forme de larve, elle émerge ensuite et ne vit que quelques semaines : elle découvre alors une sorte de paradis, puis soudain, elle meurt.

C'est le seul insecte qui a les 4 ailes reliées à des muscles spécifiques. Les libellules peuvent faire bouger une aile dans un sens, et une autre dans l' autre sens, d'où des vols stationnaires, des vols en marche arrière, des virages absolument vertigineux, une machine à voler !", nous dit Alain Cugno.

Une merveille de la nature !

Le nom scientifique de l'ordre des odonates  vient du mot grec  ὀδούς, odoús "ou ὀδών, odon (Ionien), la dent" en référence aux mandibules puissantes armées de dents pointues inégales qui font des libellules de redoutables chasseuses...

 

 

Source :

https://www.franceculture.fr/emissions/les-racines-du-ciel/lentomologie-comme-art-de-philosopher-avec-alain-cugno

 

 

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22 juillet 2020 3 22 /07 /juillet /2020 11:03
Qu'est-ce qu'un personnage de roman ?

 

C'est en général un être de fiction... il peut être plus rarement une personne ayant réellement existé : c'est le cas pour un personnage historique dans certains romans historiques.

 

I Le personnage de roman est présenté souvent comme un véritable individu : l'auteur veut produire un effet de réel.

 

1) Comme une personne réelle, un personnage de roman ressent des émotions, éprouve des sentiments, a des idées. Par exemple, Mouret dans Au bonheur des Dames éprouve des sentiments de fierté, a envie de dominer "son peuple de femmes", Des Grieux est passionnément amoureux de Manon Lescaut.

 

2) C'est aussi un être social : le personnage s'inscrit dans une époque, il fait partie d'une communauté dont il partage les valeurs morales, religieuses. Ainsi, l'abbé Prévost fait référence aux valeurs morales de son époque, notamment les valeurs religieuses. La passion amoureuse semble par certains aspects condamnable : elle conduit au mal, aux vices... Des Grieux vole, triche, tue même pour l'amour de Manon.

 

3) Le personnage de roman a un état civil : un nom, un prénom, un âge, une nationalité, il vit dans une société précise, appartient à une famille. Des Grieux est un noble, Manon Lescaut une fille du peuple : les noms des personnages sont révélateurs.

 

4) Le personnage existe physiquement et psychologiquement : les descriptions sont plus ou moins détaillées. On les entend parler... Les discours directs ou indirects révèlent leurs origines, leur personnalité.

Le personnage peut avoir un passé, un avenir.

5) Il existe des personnages-types : il arrive qu'un personnage incarne, symbolise ( parfois jusqu'à la caricature ) un défaut ou une qualité. Ainsi le père Grandet, dans le roman de Balzac, est le type de l'avare.

Manon Lescaut représente la femme fatale, Des Grieux l'homme passionné, Georges Du Roy l'ambitieux.

 

6) L'évolution d'un personnage : un personnage est souvent pris dans un processus de transformation, il construit son destin à travers des expériences.

Des Grieux, après avoir rencontré Manon, se transforme radicalement.

 

II Le statut narratif du personnage

 

1° On distingue les héros et les personnages secondaires.

Le héros est le personnage principal, il porte l'action du début à la fin du roman.

Les personnages secondaires participent peu ou moins à l'action mais peuvent intervenir dans le destin des héros.

 

2) Les fonctions des personnages

Ils peuvent être moteurs de l'action, ou faire-valoir (Tiberge, l'ami de Des Grieux reste un personnage un peu terne.)

Ils peuvent représenter une profession : mineur (Lantier dans Germinal), une classe sociale : la bourgeoisie (Madame Bovary), une valeur : l'honnêteté (Eugénie Grandet).

Ils peuvent représenter une époque : Manon Lescaut symbolise bien la société frivole de la Régence.

René de François-René de Chateaubriand représente bien le héros romantique tourmenté en proie à des doutes, au Mal du siècle.

3) Le personnage peut susciter l'admiration, la sympathie ou l'antipathie. L'auteur choisit de le présenter à son gré.

Georges Du Roy est un arriviste, un ambitieux qui réussit grâce aux femmes : il est antipathique.

Des Grieux suscite la sympathie, malgré la déchéance qu'il connaît, Manon Lescaut également, malgré ses défauts.

Il faut donc penser à observer les caractérisations des personnages : vocabulaire élogieux ? péjoratif ?

Noms des personnages ? ou absence de noms donc absence d'identité.

Portrait moral ? Portrait physique ? Portrait en action ?

Discours ou absence de discours quand le personnage n'a pas droit à la parole.

 

 

Conclusion :

Le personnage est essentiel dans le roman traditionnel. Il représente souvent les valeurs d'une époque, une vision du monde.

Il est souvent proche d'un individu réel : l'auteur nous donne une impression de réalité, d'authenticité.

Mais, dans le Nouveau roman, au vingtième siècle, on rejette le réalisme du 19ème siècle : les personnages perdent de leur consistance, ils sont parfois désignés par de simples initiales. Les objets deviennent plus importants que les personnages. Les objets de consommation courante sont, plus que les protagonistes, les véritables héros du roman...

 

 

 

Qu'est-ce qu'un personnage de roman ?
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10 juillet 2020 5 10 /07 /juillet /2020 11:51
Et si on prenait un bain de forêt ?

 

 

Un bain de mer, c'est banal, un bain de soleil, c'est assez courant aussi... mais un bain de forêt, un bain d'arbres... voilà qui est inattendu et inhabituel... de quoi se détendre et se rafraîchir pendant la saison estivale...

 

Marcher sous les arbres, profiter de leur ombrage bienveillant, se rassasier de leurs teintes apaisantes, humer leurs senteurs aux vertus calmantes, pourquoi pas ?

 

"C'est au Japon que le bain de forêt a fait son apparition en tant que thérapie, prescrite sur ordonnance...", nous apprend Peter Wohlleben dans son ouvrage intitulé L'homme et la nature.

 

La marche en elle-même est une activité propice à la détente et à l'attention... on peut profiter de l'environnement, des paysages, des arbres, des brins d'herbe, des oiseaux rencontrés sur le chemin.

 

Et dans un jardin ou une forêt, le bénéfice est double : se promener dans les bois délasse et favorise la santé.

Les effluves des arbres sont salutaires...

"Regarder la verdure" a aussi un effet relaxant et favorise notre santé..." explique  Peter Wohlleben.

S'asseoir sous un arbre, s'allonger sur le sol pour s'imprégner des odeurs de la forêt, c'est une merveilleuse sensation.

Les effluves avec lesquels les arbres communiquent "agissent sur notre système circulatoire et notre inconscient.", affirme encore Peter Wohlleben, cet ingénieur allemand qui a travaillé pendant 20 ans pour l'administration forestière.

Il rajoute : " En vous promenant dans les bois, vous faites sans doute plus pour vos défenses immunitaires que vous n'en avez conscience : vous bénéficiez des mesures que prennent les arbres pour se défendre."

 

"Un biologiste russe Boris Tokin a montré que les résineux désinfectent littéralement leur environnement. Aux alentours de jeunes peuplements de pins, il n'a pour ainsi dire trouvé aucun germe dans l'air. La cause se trouvait dans les arbres eux-mêmes qui secrétaient des phytoncides, des antibiotiques végétaux."

 

Ainsi, on perçoit toutes les interactions secrètes entre l'homme et la nature : une nature qui permet de se ressourcer, de retrouver force et énergie, une nature dont nous avons tous besoin et qui nous manque dans nos villes encombrées et saturées de voitures et de pollution...

 

Le bain de forêt permet de mettre en éveil tous les sens : la vue, l'odorat, l'ouïe, le toucher... des sensations souvent négligées et oubliées dans notre monde moderne.

 

 

 

 

 

 

 

 

Et si on prenait un bain de forêt ?
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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 11:00
Sur la piste des créatures fabuleuses : le loup...

 

 

Depuis les contes de notre enfance, le loup hante nos imaginations... il suscite l'effroi, la peur : on le connaît si mal...

 

Baptiste Morizot nous entraîne sur la piste de ces créatures fabuleuses : les loups et d'autres mammifères...

 

Baptiste Morizot nous le dit : " Les créatures fabuleuses, ce ne sont pas des dragons, des licornes ou des monstres comme il y en a dans les livres d'images. Ce sont les êtres vivants qui habitent juste à côté de nous, dans les forêts, dans les montagnes, parfois, juste à l'autre bout du jardin."

"Ce sont les animaux réels qui sont fabuleux."

 

Et Baptiste Morizot nous entraîne dans une vallée des Alpes : la Clarée.

Là, vit une meute de loups.

L'auteur nous montre comment distinguer des empreintes de chiens et celles des loups.

 

Et il raconte un de ses pistages...

On le suit dans la neige, en train de chercher et d'examiner des empreintes de loups...

Merveilleux voyage dans des paysages somptueux !

Soudain, notre aventurier aperçoit des traces de loups "qui tournent en rond", ce qui est inhabituel pour des empreintes de loups.

Ce sont bien des empreintes de loups mais avec un comportement de chiens.

Quelle est cette énigme ?

Deux loups qui se comportent comme des louveteaux, c'est à dire comme des enfants...

Après enquête et déductions, Baptiste Morizot comprend qu'il s'agit de loups amoureux.

Comme les humains, les loups jouent, font l'enfant quand ils sont amoureux : "cela crée un cocon d'intimité, agréable et rassurant..."

Une bien jolie conclusion de ce pistage...

 

Baptiste Morizot nous entraîne dans bien d'autres aventures, encore sur la piste des loups, mais aussi à la découverte des abeilles, des araignées épeires, des arbres, des ours, des lynx, de la panthère des neiges...

Et il nous invite à observer tous ces êtres vivants qui nous entourent : les arbres, les oiseaux, les insectes...

"Qui rend la planète vivable ? Nous massacrons en masse les pollinisateurs avec des pratiques agricoles qui passent par l'usage massif de pesticides, par une mécanisation à outrance, alors que les pollinisateurs rendent notre vie vivable... nous ne pouvons pas continuer à habiter cette planète sans eux..." nous dit Baptiste Morizot.

Une mise en garde essentielle...

 

 

 

Sources : des ouvrages de Baptiste Morizot

Pister les créatures fabuleuses

 

Manières d'être vivant

 

https://www.liberation.fr/debats/2018/12/25/baptiste-morizot-sur-la-piste-du-loup-l-homme-depourvu-de-nez-doit-eveiller-l-oeil-qui-voit-l-invisi_1699669

 

 

 

Sur la piste des créatures fabuleuses : le loup...
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24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 08:56
La terre ne nous appartient pas...

 

C'est l'écrivain Kamel Daoud, interrogé lors de l'émission La grande Librairie, qui a fait cette belle déclaration emplie de sagesse :

"Le virus nous ramène à notre condition humaine... nous sommes une espèce menacée, cela nous oblige à penser notre condition humaine, et pas seulement notre condition nationale ou notre condition ethnique ou religieuse... La peste est là, à nouveau. Le confinement est une fulgurante rétractation de l'humanité : nous sommes interdits de l'espace.

 

Nous avons subi plusieurs secousses : nous avons été dégagés de l'idée que nous sommes le centre de l'univers, puis dégagés de l'idée que nous sommes le centre de la terre, et maintenant, nous sommes reclus dans nos espaces, la terre ne nous appartient pas... nous ne sommes pas propriétaires du monde, même l'idée d'appréhender, de saisir, de toucher se trouve remise en cause : nous ne pouvons plus toucher les choses de la même manière, après cette épidémie, la notion même de s'approprier en touchant est remise en cause.

 

Nous sommes dans une phase de dépossession qui doit nous pousser à la réflexion."

 

"A quelque chose, malheur est bon", dit le proverbe.

 

Nous devons sans doute repenser notre rapport à la terre, et à tous les êtres vivants qui la peuplent. Nous ne sommes pas les maîtres du monde, nous ne sommes pas des dieux.

 

Ne sommes-nous pas dans l'hybris quand nous épuisons notre planète et toutes ses ressources ?

Nous avons oublié que nous nous devons de respecter la nature : les anciens Grecs l'avaient bien compris, eux qui voyaient dans chaque plante, dans chaque arbre, dans chaque fleuve, dans chaque source la présence du divin.

 

L’homme d’aujourd’hui perd de plus en plus le contact avec la nature et ses trésors : il est entouré d’objets comme le portable, la tablette, l’e-book et il en oublierait presque les réalités qui l’entourent…

Il faudrait presque réapprendre à l’humain le monde et ses richesse infinies.

 

Pollutions, dévastations de forêts, pesticides, notre planète est exsangue : nous consommons trop, nous gaspillons, nous jetons sans arrêt, et nous épuisons la terre qui nous abrite.

Nous sommes sans cesse à la poursuite de la croissance, comme si nous pouvions croître indéfiniment sur une planète limitée.

Croissance, compétition, tels sont les maîtres mots de notre monde voué à l'économie.

 

D'ailleurs, les hommes politiques ont-ils encore un quelconque pouvoir ?

Ce sont les marchés qui font la loi...

Ainsi, c'est un homme d'affaires, un homme d'argent qui est arrivé au pouvoir aux Etats-Unis : Donald Trump. On en voit les résultats désastreux.

Saurons-nous vraiment tirer les leçons de cette crise inédite ? Saurons-nous ralentir et ne plus nous vouer à l'argent et à la croissance ?

 

 

 

 

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22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 12:14
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées...

 

 

Ce poème de Victor Hugo est extrait d'un recueil intitulé Feuilles d'automne... L'automne, on le sait, est la saison de prédilection des romantiques, une saison souvent associée à la mélancolie : l'automne représente la tristesse, il symbolise le déclin, le temps qui passe. C'est une saison en accord avec l'humeur des romantiques qui expriment leur mal de vivre, ce que l'on appelle "le mal du siècle", une sorte de mélancolie indéfinissable.

La composition est très classique : 4 strophes de 4 vers, 4 quatrains.

Dans les trois premiers quatrains, Hugo évoque une nature immuable face à la fuite du temps.

Dans le dernier quatrain, en opposition, le poète fait irruption dans le poème avec l'emploi de la première personne du singulier : "Mais moi... je... je..." C'est l'évocation de la condition humaine : l'homme est voué à mourir, il est soumis, lui, au temps qui passe.

Ainsi, par cette structure, le poète apparaît isolé, humble, minuscule face à la pérennité de la nature. 

 

I )Le thème de la fuite du temps est essentiel dans ce poème.

 

1)Le champ lexical du temps est abondant et récurrent dans tout le texte : "ce soir... Demain, le soir, la nuit, Puis l'aube... Puis les nuits, puis les jours, pas du temps..."

Tous ces jours, sans cesse... chaque jour... bientôt"

Certains de ces mots indiquent une permanence, d'autres une imminence.

 Le thème du soleil couchant suggère aussi le temps qui passe, dès le premier vers, le crépuscule représentant symboliquement le soir de la vie.

 

2) Les différents temps employés dans le poème soulignent aussi le thème de la fuite du temps.

Le futur domine : il marque une certitude et  la fuite inéluctable du temps : 

Au vers 2 : "Demain viendra l'orage", au vers 5 : "tous ces jours passeront".

Dans la troisième strophe : " les bois toujours verts s'iront rajeunissant." "le fleuve prendra."

Dans la dernière strophe : "je m'en irai".

On remarque aussi un passé composé dans le premier vers : "Le soleil s'est couché..." et quelques présents : "pas du temps qui s'enfuit", "roule", "nous aimons", "il donne" etc.

 

3) Le temps est personnifié dans l'expression "pas du temps qui fuit" au vers 4 : il semble ainsi exercer sa toute puissance sur les êtres...

 

4) Des répétitions suggèrent aussi une sorte de monotonie dans l'écoulement du temps : le mot "soir" , le verbe "passeront", l'expression "sur la face"sont repris. On relève aussi l'anaphore de l'adverbe de temps "puis", de la préposition "sur" et de la conjonction de coordination "et".

On remarque des effets de rime intérieure : au vers 1 "couché, nuées", au vers 3 "clartés, obstruées", au vers 5 "passeront, passeront".

 

5) Des verbes de mouvement traduisent et restituent l'écoulement du temps : au vers 2 "viendra", au vers 4 "fuit", vers 5 "passeront", vers 11 "s'iront", vers 14 "je passe", vers 15 "je m'en irai".

 

6) Des parallélismes de construction suggèrent aussi le passage monotone du temps : vers 2, 4, 5, 6, 7. On remarque de nombreuses césures , notamment dans la deuxième strophe.

Au vers 4, une succession de monosyllabes peut restituer la lourdeur du temps qui passe.

 

II Face au temps qui s'enfuit,  la nature apparaît immuable : le temps n'a pas de prise sur elle.

 

1)Ainsi, la nature est magnifiée dès le premier vers avec l'évocation d'un somptueux coucher de soleil : un vers majestueux, ample où l'on perçoit des effets de sonorités : sifflante "s", et chuintante "ch", des consonnes emplies de douceur.

Dans la deuxième strophe, c'est la fricative "f" qui domine, encore une sonorité très douce.

 

2) La nature est personnifiée dans les expressions : "la face des mers, la face des monts", "le soleil joyeux". Elle est surtout associée à des verbes d'action, ou de mouvement : Demain, viendra l'orage, le fleuve des campagnes prendra... le flot qu'il donne".

3) On relève un champ lexical de la jeunesse : "Et la face des eaux et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S'iront rajeunissant..." La nature échappe au temps et se renouvelle sans cesse.

4) La nature apparaît grandiose, ce qui est bien suggéré par l'emploi de nombreux pluriels : "les nuées... ses clartés de vapeurs... la face des mers... la face des monts... sur les fleuves... sur les forêts... la face des eaux... le front des montagnes... les bois", etc.

Les nombreux enjambements dans les strophes 2 et 3 donnent aussi une impression d'immensité, de grandeur, d'une nature infinie.

 

III Face à la nature, Hugo évoque la condition humaine vouée à la mort.

 

1) Victor Hugo fait d'abord allusion à la mort des autres : au vers 8 : "Comme un hymne confus des morts que nous aimons". Il est question ici des chers disparus qui semblent présents dans la nature.

2) Puis, à la fin du texte, le poète évoque sa propre mort avec un euphémisme : "je m'en irai bientôt."

La dernière strophe est en opposition avec le reste du poème, comme le montre bien la conjonction de coordination "Mais" : le poète apparaît accablé par le poids du temps dans cette expression " courbant plus bas ma tête".

Face à l'indifférence du monde, il est isolé, à l'écart : on relève l'emploi de la première personne du singulier en début de vers : "Moi... je... je..."

Le poète est en opposition totale avec la nature : alors que le "soleil est joyeux", que le "monde est radieux", lui est accablé : on note le bonheur insolent de la nature face à l'accablement du poète.

L'adjectif "radieux" est souligné par une diérèse. L'exclamation finale traduit la tristesse du personnage.

 

Ce poème lyrique écrit à la première personne exprime toute la mélancolie et le tragique de la condition humaine, les chagrins de la mort, du déclin : cette inquiétude est présente dès la première strophe avec la symbolique du thème du coucher de soleil, avec les termes "nuées, l'orage, vapeurs obstruées." qui suggèrent un paysage embrumé. Ce paysage correspond à l'état d'âme du poète.

Et cette mélancolie s'approfondit dans la dernière strophe. 

Ce poème est particulièrement représentatif de la poésie romantique : paysage-état d'âme, thème de la fuite du temps, exclamations, anaphores, lyrisme.

 

Le poème :


Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde, immense et radieux !

Victor Hugo, "Les Feuilles d'Automne", Livre XXXV
« Soleils couchants », VI, 1831.

 

 

 

 

 

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées...
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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 12:39
En temps de confinement, rien de mieux qu'un bon livre...

 

 

Du temps pour lire... nous en manquons souvent. Mais en cette période de confinement, on peut retrouver le bonheur d'ouvrir un livre... de s'évader, de rêver ou encore de s'intéresser à des ouvrages de réflexion.

Quel apaisement dans la lecture ! Un temps de repli sur soi, un temps d'attention et de concentration essentiel.

 

Lire : un loisir quelque peu négligé à notre époque où les écrans s'imposent partout.

Oui, c'est le moment d'ouvrir un livre et de savourer le plaisir des mots, c'est le moment de retrouver l'attention nécessaire pour la lecture.

Se concentrer sur un texte littéraire, de qualité, lire et relire de la poésie, se détendre devant un bon livre, une occasion de solliciter l'imagination, mais aussi la réflexion.

 

On peut ainsi voyager avec Sylvain Tesson sur les traces de La panthère des neiges, on peut le suivre dans ses pérégrinations et lire aussi avec profit Géographie de l'instant...

Quel merveilleux titre qui mêle l'espace et le temps ! Une succession de réflexions et d'anecdotes prises sur le vif...

Un ouvrage qui élargit nos horizons en ces temps de confinement, un livre où s'exprime aussi le bonheur et l'ivresse des sensations...

 

Jugez plutôt :

"Se baigner dans l'eau de mer. Sentir le sel cristalliser sur le dos. Se cuire au soleil. Sécher dans le vent : rares sensations qui ne doivent qu'au dialogue de la peau avec les éléments et restent donc inchangées depuis le paléolithique. Il faut prêter grande attention à ces instants mémoriels. On croit que c'est du farniente, on vit en réalité des émotions identiques à celles qu'éprouvaient nos ancêtres."

 

Ou encore :

"Un attelage tiré par deux chevaux chiliens parcourt les allées du domaine d'Almaviva dans la vallée du Maipo. Les cueilleurs soupèsent les grappes, coupent les meilleures, en laissent d'autres sur pied. Le temps est suspendu, la poussière levée par la voiture retombe. Pourquoi tout est beau ? Parce que tout est lent."

 

Ou encore :

"Le spectacle hypnotique des vagues. Cette hargne de la mer à l'encontre de la terre... Impossible de détourner les yeux des avalanches de mousse blanche. On dirait des citadelles de nuages qui s'effondrent dans le reflet du ciel. Ou des explosions de lait sur une nappe de soie. Ou de la mousseline écrue que des mains de couturière feraient bouffer dans le soleil..."

 

On peut lire encore un ouvrage de Jean-Claude Carrière : Croyance. Un livre bourré d'érudition, d'anecdotes sur les religions, une bonne façon de réfléchir à toutes nos croyances anciennes ou plus récentes. L'auteur y pourfend toutes les superstitions, tous les fanatismes...

 

Bonnes lectures à tous !

 

 

 

 

 

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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 11:20
Le vocabulaire du théâtre...

 

Un peu d'étymologie pour commencer :

Le mot "théâtre" vient d'un verbe grec  "θεάομαι, théaomai" : regarder. Le théâtre est donc associé dès ses origines à l'art du spectacle et de la mise en scène, il est fait pour être vu et regardé.

Toute pièce de théâtre est une oeuvre dramatique : ce mot est encore issu du grec "drama", "l'action", car elle développe une ou plusieurs actions où interviennent des conflits.

 

1) Les didascalies : ce sont toutes les indications de mise en scène en dehors du texte prononcé par les personnages : les noms des personnages, les indications sur le découpage du texte, les indications de lieu, sur les apparences des personnages, leurs gestes, sur la façon dont l'acteur doit prononcer une réplique... toutes les didascalies ont pour fonction d'orienter le travail du metteur en scène.

Remarque : les didascalies sont peu nombreuses dans le théâtre classique : il faut penser à les commenter car elles révèlent les intentions de l'auteur.

Au contraire, elles se multiplient dans le théâtre moderne : les auteurs montrent ainsi l'importance qu'ils accordent à la mise en scène : ils semblent vouloir contrôler cette mise en scène.

 

2) Les répliques : ce sont les propos échangés par les personnages.

 

3) Une tirade : c'est une longue réplique souvent très bien structurée : il est alors intéressant d'en étudier le plan.

 

4) Le procédé de stichomythie : il intervient quand les personnages se répondent vers par vers, les répliques sont constitués d'un seul vers. Ce procédé sert souvent à souligner un conflit ou la vivacité d'un dialogue.

 

5) La double énonciation : le théâtre instaure une situation de communication bien particulière :

a) les personnages parlent entre eux.   b) L'auteur ou le personnage s'adresse au spectateur.

Cette situation justifie des conventions théâtrales comme :

-le monologue : le personnage est seul sur la scène, le public seul entend ses propos.

-un aparté : c'est une réplique prononcée par un personnage et censée ne pas être entendue par les autres personnages. L'aparté est destiné, en fait, au spectateur : il instaure une connivence, une complicité.

 

6) Les différentes parties d'une pièce de théâtre :

- La scène et l'acte d'exposition : la scène d'exposition apporte au lecteur/ spectateur les éléments d'information sur l'histoire, elle présente les personnages, elle situe la pièce : contexte, lieu époque, registre... Elle met aussi en place l'action. Souvent, c'est tout l'acte I qui est consacré à l'exposition.

-Le noeud de l'action : c'est le processus de transformation de l'état initial, l'action connaît alors plusieurs péripéties qui constituent l'intrigue.

-Le dénouement : c'est la conclusion de la pièce.

 

7) La représentation théâtrale : elle fait intervenir la notion de mise en scène : les décors, costumes, jeux de lumières, musique, bruitages etc.

La mise en scène est une interprétation du texte, parfois une réinterprétation... 

Une pièce de théâtre peut être modernisée. Des mises en scène peuvent donner lieu à des lectures différentes de la pièce : ainsi, certaines insistent sur l'aspect comique de Tartuffe, d'autres sur son aspect tragique.

 

8) Le théâtre classique est régi par des règles précises :

-La règle des 3 unités : 

unité de temps : l'action doit se dérouler en 24 heures.

unité d'action : l'intrigue doit être unique.

unité de lieu : l'action doit se dérouler dans un seul lieu. (un intérieur bourgeois pour la comédie, un palais pour la tragédie...

La règle des 3 unités découle de la règle de vraisemblance : on fait coïncider le plus possible le temps de l'action et celui de la représentation.

La règle des bienséances : tous les événements ne peuvent pas être représentés sur la scène, les meurtres, les batailles, la mort : un acteur ne doit pas mourir sur scène. On évoque ces actions violentes sous forme de récits : les faits sont racontés par un personnage.

 

9) Le théâtre ou le drame romantique rejette toutes ces contraintes.

 

10) Le conflit théâtral : 

Au théâtre, les personnages s'opposent les uns aux autres par des sentiments, des idéaux, des intérêts contradictoires.

Le dialogue mais aussi le monologue théâtral sont souvent la représentation verbale de ces conflits externes ou internes.

 

11) La parole :

a) Le dialogue peut être informatif : c'est le cas dans la scène d'exposition. Il peut être aussi conflictuel : il fait intervenir un affrontement d'idées dans un échange plus ou moins vif de répliques. Il peut, à l'inverse, établir une complicité.

b) Le monologue : on assiste souvent à un dédoublement du personnage, le monologue mettant en jeu un conflit interne. Le personnage est partagé : il hésite entre deux comportements possibles.

Le dédoublement apparaît à plusieurs niveaux :

-dans le système énonciatif : recours à la 2ème personne du singulier, le personnage s'apostrophe lui-même. Le pronom "je" peut apparaître dans des tournures interrogatives.

-au niveau sémantique, avec des champs lexicaux contradictoires.

-dans le rythme et l'organisation du texte : on trouve des césures nombreuses (coupes au milieu des vers). Le rythme joue sans cesse sur des oppositions symétriques.

Le monologue traduit donc souvent le déchirement intérieur du personnage partagé entre des sentiments, des idées contradictoires, confronté à des choix impossibles.

 

 

 

 

 

Le vocabulaire du théâtre...
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2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 08:36
La crise du coronavirus : un échec humain inexcusable... qui sont les responsables ?

 

"Si nous ne pouvons avoir la certitude qu'un nouveau virus Ebola ou une souche de grippe inconnue ne va pas balayer la planète et tuer des millions de gens, nous y verrons non pas une catastrophe naturelle inévitable, mais un échec humain inexcusable, et réclamerons la tête des responsables..." écrit Yuval Noah Harari dans son essai intitulé HOMO DEUS.

Alors qui sont les responsables de la crise du coronavirus ?

En tout premier lieu, les Chinois qui sont à l'origine de l'apparition de ce nouveau virus : les premiers cas sont bel et bien apparus dans la ville chinoise Wuhan. Le virus serait apparu sur un marché aux poissons et animaux sauvages. -Des informations ont depuis révélé que le tout premier cas, un patient de 55 ans, remonte en réalité au 17 novembre 2019. Ce virus a donc des origines animales.

 

Les scientifiques soupçonnent un mammifère et ont tour à tour suspecté les chauves-souris, les pangolins ou d’autres animaux.

Des civettes figuraient parmi les dizaines d’espèces mises en vente par l’un des marchands de Wuhan. Y figuraient également des rats, des serpents, des salamandres géantes et des louveteaux vivants.

 

Eh oui, les Chinois consomment ces animaux sauvages ! Curieuse pratique qui nous semble d'un autre âge, une pratique dangereuse.

Ces marchés auraient dû être interdits depuis longtemps car on sait qu'ils sont vecteurs de maladies graves.

 

De plus, il semble que la Chine ait voulu cacher le début de cette épidémie : Le virus est apparu dès décembre à Wuhan, mais la gravité de la maladie n'a été publiquement reconnue que le 20 janvier, quand le président Xi Jinping a appelé à enrayer l'épidémie. 

La Chine a commencé à censurer en ligne toute référence au nouveau coronavirus, qui touche à présent plus de 60 pays.

Ainsi, la Chine porte une lourde responsabilité dans le développement et l'extension de ce virus.

C'est dans ce pays qu'est né le coronavirus et les autorités ont cherché à cacher la réalité du danger.

La gestion de cette épidémie a été catastrophique dans les premiers temps de l'apparition du virus.

 

Hélas, de nombreux autres pays ont aussi tardé à réagir : les Etats-Unis où Donald Trump a minimisé la pandémie et n'a pas pris tout de suite les mesures nécessaires pour la juguler, la Grande-Bretagne où Boris Johnson a aussi refusé de mettre en application les mesures barrières aptes à protéger la population.

 

En France, si le confinement a été instauré, le premier tour des élections municipales a été maintenu.

 

De plus, on voit combien de nombreux pays sont démunis face à l'épidémie : manque de matériel, de masques, de médicaments, de personnel, de lits d'hôpital etc. Ainsi, les soignants en sont contraints à pratiquer une médecine de guerre, sacrifiant des patients, sélectionnant même les malades accueillis en réanimation.

On a ainsi l'impression d'être revenu au Moyen Age...

Comment ne pas voir là le résultat désastreux et les dangers des politiques ultra-libérales ?

On a laissé à l'abandon des domaines essentiels comme la santé, l'éducation, la culture, les transports, et on les a soumis honteusement aux lois du marché, ce qui est complètement immoral.

De plus, pour satisfaire ses désirs insatiables, dans une économie où le marché est souverain, l'homme s'applique à détruire la nature, il saccage les écosystèmes, il extermine des espèces animales, il perturbe le climat pour soutenir des choix absurdes, qui ne le rendent même pas heureux.

 

 

"_ Tout cela, dit-il, est notre faute. Les hommes ont libéré les forces terribles que la nature tenait enfermées avec précaution. Ils ont cru s’en rendre maîtres. Ils ont nommé cela le Progrès. C’est un progrès accéléré vers la mort. Ils emploient pendant quelques temps ces forces pour construire, puis un beau jour, parce que les hommes sont des hommes, c’est-à-dire des êtres chez qui le mal domine le bien, parce que le progrès moral de ces hommes est loin d’avoir été aussi rapide que le progrès de leur sciences, ils tournent celle-ci vers la destruction... "

Extrait de Ravage Barjavel

 

"L'homme pille la nature, mais la nature finit toujours par se venger."
Gao Xingjian ,
La montagne de l'âme

 

"La nature se venge aujourd'hui de la science qui l'opprime, la défigure et la pollue depuis bien des années."
Jean Dutourd

 

 

 

 

https://fr.theepochtimes.com/6-especes-animales-mangees-jusquau-bord-de-lextinction-chine-714512.html

 

 

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