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24 mai 2024 5 24 /05 /mai /2024 11:42
Un spectacle burlesque dans un cadre champêtre : les Jardins de la Fontaine...

 

Un spectacle burlesque en déambulation dans un cadre champêtre et prestigieux : les Jardins de la Fontaine à Nîmes, l'occasion de découvrir aussi ce lieu chargé d'Histoire, le canal, la source, le temple de Diane... un spectacle savoureux qui mêlait humour et culture... 

Ce spectacle a été présenté lors des Journées Romaines de Nîmes... par la Compagnie Art Scène Lutin.

Dans l'allée principale des Jardins, cette farce intitulée TRAHISON s'ouvrait sur un contrôle d'identité à la romaine : la Police Prétorienne interpelle une femme qui, apeurée, décline péniblement son identité : "Je m'appelle Polyvalencia, je suis guide touristique..." un contrôle suivi d'un "alcooletum testum".

Une scène amusante où l'un des policiers se révèle lui-même positif à ce test d'alcoolémie, un procédé comique : un renversement de situation... qui provoque les rires des acteurs et du public...

 

Arrive alors un autre personnage, un Romain qui se présente : "Mythomarcius Balivernus, narrateur et grand historien de Rome..." On sourit, bien sûr, de ce nom parodique à souhait...

Balivernus présente aussi sa complice : "Polyvalencia, issue des tribus ibériques de barbares, comme on dit...", appellation aussitôt contestée par l'intéressée.

"Je suis venu pour vous dire que rien ne va plus dans notre Rome tant aimée. Des Romains haut placés complotent dans l'ombre et rien ne va plus", poursuit Balivernus.

"Tout a commencé en l'an 8 après JC", précise Polyvalencia. "Et on va vous narrer toute la petite histoire qui a fait que c'est devenu la grande et qui a fait que c'est devenu le déclin de l'Empire."

Et Balivernus ajoute :"Alors, il y a des espions partout, nous sommes sur le qui vive, alors moi, Balivernus, je vais vous donner un secret pour ne jamais être contrôlé par la garde prétorienne. Dès que vous avez le soupçon sur qui que ce soit, il vous suffit de faire ce que l'on appelle : "l'extase."

Comique de gestes à l'appui : pied droit en avant, bras ouverts, buste penché en arrière, tout cela souligné par un "ooooh !" prolongé...

La foule participe au spectacle et se prête aussi au jeu de l'extase...

 

Le spectacle se poursuit dans un autre lieu des Jardins : près du canal que nous présente Balivernus :

"Vous êtes ici devant ce que l'on appelle non pas des bains, non pas un bassin, mais une chose extrêmement importante : le canal qui va amener les eaux jusqu'à la ville de Nemausus. Pourquoi il est intéressant de s'arrêter ici ? Le canal alimente des fontaines, des abreuvoirs, etc. Mais je dois vous révéler une chose : nous avons réglé un petit problème qui prenait beaucoup d'ampleur... figurez-vous que le canal, on l'a submergé, car on pouvait marcher entre les arcades et s'y promener. Et voyant cela, nous avons mis des poissons, et pour éviter que les gens ne s'y promènent, ce sont des piranhas... le moindre petit doigt, le moindre pied qui s'aventureraient dans le canal seraient immédiatement dévorés... alors, vous allez me dire : "Pourquoi vous avez fait ça ?" Eh bien, c'est assez simple : la jeunesse de Nemausus, pleine de vigueur, pleine d'amour, venait le soir, à la nuit tombée, se promener en dessous, ils amenaient de la nourriture, ils amenaient du vin, ils s'enivraient, on pouvait dire que c'étaient les premières boîtes de nuit, et ça faisait du bruit !

Et donc, ce canal est situé en contrebas de la colline d'en face et, quand les jeunes se donnaient rendez-vous, ils disaient : "On se retrouve ce soir au canal, on se retrouve ce soir au BAS CANAL" aux Bacchanales, vous savez ce que c'est que les Bacchanales ? C'est un lieu de perdition, où on boit, où on mange... les enfants, bouchez-vous les oreilles ! Et il y a également des hommes nus."

"Où ça ?" demande, intéressée, Polyvalencia.

"Et aussi des femmes nues et ça batifole, et ça batifole, d'où l'expression, grâce au canal des Jardins de la Fontaine de Nemausus : "Allons faire une bas canale, bacchanale"...

Voilà une étymologie originale, étonnante qui provoque le rire des spectateurs...

 

Nouvelle scène, cette fois devant le temple de Diane...

"La plupart d'entre vous pensent qu'ici c'est le temple de Diane, c'est normal,  c'est écrit sur les prospectus, partout... mais que nenni, pas du tout ! car c'est un Augusteum, un hommage à Auguste, nous, on va dire que c'est un Augusteum..." explique alors Polyvalencia.

"Tu as tout à fait raison, Polyvalencia... nous allons descendre... en bande organisée." poursuit Balivernus.

Rires de la foule devant cette expression empruntée au droit, en complet décalage avec le contexte...

"Alors, comme vous le disait Polyvalencia, ce ne peut pas être le temple de Diane, je vous rappelle que maintenant nous sommes en l'an 9 après JC, et là ce ne peut être qu'un Augusteum, car je connais personnellement l'empereur Auguste, premier empereur de Rome ! Et quand il est venu ici en villégiature, de passage, il m'a dit : "Balivernus, sois la mémoire de mon passage à Nemausus et fais donner en mon honneur une cérémonie de façon à ce qu'ils s'en souviennent toujours. Nous sommes arrivés à la date fatidique, ça se produit tous les 200 ans, c'est pour vous dire que vous avez beaucoup de chance !"

S'ensuit une cérémonie avec fumées, danses des Vestales transformées pour la circonstance en pom-pom girls, battement de tambour...

Balivernus mène la cérémonie : "Oh grand Augustus, tus, tus ! Là, je fais l'écho, parce que je vous explique : avant, il y avait des murs, et malheureusement, après un terrible incendie, tout s'est écroulé, mais avant, ça résonnait fort, très fort ! Donc vous allez faire aussi l'écho avec moi."

Et le public participe à la création de l'écho : 

"Oh grand Augustus !" TUS, TUS, crie la foule. Premier empereur des Romains, MAIN, MAIN ! Prends nos enfants par la main, MAIN, MAIN ! Pour les emmener vers demain, MAIN, MAIN !

Et la scène s'achève avec une version parodique et décalée de la chanson d'Yves Duteil : Prendre un enfant par la main, entonnée par la foule et avec une séance d'extase...

Plus loin, Balivernus remonte le temps et fait un cours d'histoire sur Jules César qui n'a jamais été empereur, il a été gouverneur de Rome, grand commandant en chef  de toutes les armées, avec des pouvoirs économiques, politiques. Et Balivernus évoque, de manière pittoresque, le complot fomenté par Brutus pour assassiner César.

Dernière volonté de César : "Je veux que celui qui me remplace s'appelle Octave..." Octave qui deviendra Auguste, premier empereur de Rome.

 

Nouveau tableau devant la source de Nemausus, dieu celte qui a donné son nom à la ville : "Les celtes ont ont été les premiers à venir s'installer ici", explique Polyvalencia...

"Ils sont venus pas par hasard mais parce qu'il y a des résurgences d'eau de pluie qui s'infiltrent dans le sol et qui font qu'ils avaient de l'eau..."

Et Balivernus en vient à raconter sa rencontre avec les nymphes de la source, un soir de pleine lune :

"Derrière moi, sur le côté, j'entends : "Balivernus ! Balivernus !" Je me retourne, un peu interloqué, qui m'appelle ? Et j'entends une autre voix : "Balivernus ! Comme tu es beau !" Et une troisième voix : "Balivernus ! Balivernus ! On t'aime !"

Je me retourne et je regarde et qu'est-ce que je vois ? A la surface de l'eau, trois nymphes... et je dis : "Mais que faites vous là ?" 

"Mais c'est parce qu'on voulait te voir et l'une d'entre nous voulait te faire un cadeau..."

"Ces nymphes s'appellent Oxygénia, Métania, Azotia...

Mais elles souffrent d'un problème, nous dit Balivernus : elles font de l'aérophagie, et ces trois nymphes pètent dans l'eau, et si vous voyez des bulles revenir à la surface, c'est qu'elles sont là.

Et Oxygénia est la fille de Chronos et là elle me dit : "Tiens Balivernus, ceci est un de mes présents. C'est mon père qui l'a fabriqué... cette chose que j'ai dans la main me permet d'arrêter le temps, quand je le veux, je peux le bloquer, le débloquer, le rebloquer, le débloquer, le faire repartir en arrière, en avant. Je vous en ferai la démonstration dans quelques secondes..."

 

La scène finale se déroule devant le grand mur des Jardins : le couple Germanicus, Agrippine s'apprête à recevoir des invités : un autre couple, Arminius, (conseiller du gouverneur Varus, ambassadeur de Rome après des tribus barbares germaniques) et sa femme Thusnelda.

 

Agrippine et Germanicus sont vraiment d'origine romaine, alors que Thusnelda et Arminius sont, eux, des barbares, des Germains qui ont été élevés tout petits par Rome et ils vont commencer à vouloir trahir Rome.

Les deux couples se querellent et décident de régler leur différent dans une partie de "chifoumium" ! La partie est remportée par Agrippine et Germanicus, ce qui provoque la colère d'Arminius et de Thusnelda qui s'en vont dépités. Ils vont remonter sur le front de l'est pour fomenter un complot...

 

Bien que le spectacle soit éminemment comique (avec nombre de procédés : comique de gestes, de situation, de mots, de caractère, de répétition, grossissements burlesques),  il est émaillé de faits réels qui ont constitué l'histoire de Rome : le sanctuaire dédié au dieu celte Nemausus, près de la source, intégré ensuite par les Romains dans l'Augusteum, lieu de culte dédié à l'empereur Auguste, premier empereur de Rome.

Le temple de Diane s'inscrit dans ce sanctuaire mais sa fonction première est discutée. Son plan basilical exclut le fait qu'il s'agisse d'un temple romain et le terme "de Diane" ne s'appuie sur aucune donnée archéologique ou historique connue à ce jour. On date bien l'édifice de l'époque d'Auguste.

Autre fait historique réel : l'assassinat de César par Brutus.

La trahison d'Arminius, chef d'origine chérusque a valu à Rome une de ses plus cuisantes défaites lors de la bataille de Teutobourg, en l'an 9 après J.C.

Enfin, les noms pittoresques de tribus germaniques cités dans la dernière scène sont bien réels : les Chauques, les Chérusques, les Chattes, les Angrivariens, les Usipètes, les Bructères.

 

Merci à tous les acteurs de la troupe pour ce bon moment passé en leur Compagnie dans ce lieu mythique : Les Jardins de la Fontaine à Nîmes...

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Teutobourg

 


 

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22 mai 2024 3 22 /05 /mai /2024 09:05
L'ennemi du monde moderne : le sucre...

 

"L'ennemi du monde moderne est dans ce que l'on mange : c'est le sucre... il est partout, invisible, sournois et flatteur.

Vous l'ingurgitez sans le savoir et hop ! le cerveau est immédiatement subjugué : aussitôt qu'il excite une papille de la langue, le sucre active la circuit de la récompense et quand il arrive dans l'intestin, il recommence, et la dopamine, hormone de la satisfaction est émise et se diffuse dans le sang. A force, on en redemande, car on en a besoin.

 

Pour les gros mangeurs de sucre- ils seraient 10% de la population française- c'est alors l'addiction au sucre...

Selon les autorités sanitaires, près d'un Français sur deux est trop gros ou obèse, parce qu'il mange trop de produits transformés qui sont tous pleins de sucre.

Dans un paquet de chips, la moitié du poids, eh oui ! c'est du sucre...

 

Or, nous sommes nés à une époque lointaine où le sucre n'était pas disponible facilement : il fallait aller le chercher, l'extraire de ce que nous mangions. Notre organisme est fait pour extraire lui-même le sucre des légumes, des viandes et des fruits, pas pour en être gavé.

Par jour, en plus du sucre que nous extrayons nous-mêmes de notre nourriture, nous n'avons pas besoin de plus de 25 grammes de sucre qu'ont rajouté les industriels ou que nous rajoutons nous-mêmes dans notre café ou notre yaourt. 25 grammes, c'est 4 cuillères à café bien pleines.

L'OMS, elle, recommande de ne pas dépasser 50 grammes de ces sucres ajoutés.

Pourtant, en France, de 20 à 30 % des adultes et des adolescents sont à plus de 100 grammes par jour. 60% des 8 à 12 ans dépassent déjà les 75 grammes par jour et 75% des 4 à 7 ans dépassent 60 grammes par jour.

 

Voilà une belle victoire de l'industrie agroalimentaire car elle a fait du sucre une de ses matières premières essentielles, y compris dans les produits salés...

Pourquoi ? Parce que le sucre ne coûte rien, parce qu'il donne bon goût, et surtout parce qu'il rend addict.

Or, le sucre dont les produits transformés sont gavés est à la fois trop nombreux et trop simple, le corps ne sait pas quoi en faire, alors il le stocke sous forme de graisse... et cela, grâce à l'insuline. Lorsque le sucre arrive dans le sang, le pancréas diffuse cette hormone qui a pour rôle de faire ouvrir les parois cellulaires, le sucre rentre alors dans les cellules, il y est transformé en lipides, il n'est donc pas métabolisé, hydrolysé, il est stocké sous forme de graisses.

 

Ce n'est pas tout, car l'industrie a réussi aussi l'exploit de transformer les pâtes et le riz en sources de sucre : ces deux produits alimentaires sont constitués d'amidon. L'amidon est une longue chaîne très solide formée de molécules de glucose. La cuisson permet à l'amidon d'être digeste : ses sucres seront donc métabolisés et non pas stockés sous forme de graisse.

Or, avec ses pâtes cuites en 3 minutes, et son riz en 5 minutes, l'industrie a créé des produits pervers. 3 minutes, 5 minutes, c'est trop court... le plus souvent, on oublie, on fait cuire une ou deux minutes de plus, et on mange des pâtes et du riz tout mous, cela veut dire de l'amidon tellement cassé que le glucose va se libérer immédiatement et devenir lipide.

 

Le summum de la perversion de l'industrie, ce sont les produits extrudés : l'industrie passe les céréales, les matières premières dans une sorte de vis sans fin qui les écrase et les chauffe. L'amidon est brisé ce qui permet de donner des céréales du petit déjeuner, des gâteaux apéro et sucrés aux formes bizarres, mais aussi des galettes de riz et autres cochonneries, et moyennant quoi, un bol de céréales le matin, c'est d'un point de vue nutritionnel exactement comme manger un bol de bonbons : il y a autant de sucre et que du sucre...

 

Dans les années 60, des boîtes pharmaceutiques américaines ont découvert les statines : pour vendre ces médicaments, elles ont inventé un syllogisme formidable : 1) on trouve du cholestérol dans les plaques d'athérome chez les victimes d'infarctus 2) donc le cholestérol est le seul responsable des maladies cardiovasculaires 3) or, nos statines diminuent le risque de faire un accident vasculaire 4) donc nos statines détruisent le cholestérol.

Le cholestérol a dès lors été transformé en ennemi pour justifier l'usage des statines. Des chercheurs ont été payés pour le dire et d'autres l'ont été pour affirmer que le sucre, au contraire, n'était pour rien dans les maladies cardiovasculaires..."

 

Alors, toujours prêts à manger des chips et des produits ultra transformés ?

 

 

 

Source :

 

https://tv.marianne.net/focus/l-idee-a-la-con-le-sucre

 

 

 

L'ennemi du monde moderne : le sucre...
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20 mai 2024 1 20 /05 /mai /2024 11:51
Trafics de  drogues et corruption...

 

Les trafics de drogue prospèrent un peu partout sur notre territoire, dans les villes, dans les campagnes... des trafics juteux qui favorisent la corruption. Corruption des policiers, des magistrats et même des élus. Un comble !

 

"La commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic a rendu son rapport, mardi 14 mai. Ce dernier pointe le rôle majeur de la corruption et notamment celle des policiers et des élus.


Des trafiquants de drogue contrôlent des cités entières grâce à des filières structurées. Les têtes de réseau étendent leur emprise jusque dans les rangs des élus, des policiers et des magistrats. Des fonctionnaires qu'ils  réussissent à corrompre  à coup de milliers d’euros. La corruption est-elle devenue le nouveau fléau dans la lutte contre le narco trafic ?

Marseille et ses quartiers Nord : ici les règlements de compte se multiplient et l'argent coule à flots.

Il y a quelques mois, la corruption aurait franchi les portes du palais de justice. Deux enquêtes ont été ouvertes contre des greffières, soupçonnées d’avoir renseigné des trafiquants de drogue.


Le phénomène prend de l’ampleur, de l’aveu même du procureur de Marseille (Bouches-du-Rhône), Nicolas Bessone. "Chaque personne a un prix et les moyens de ces [trafiquants] sont quasiment infinis, donc oui on essaie de réagir et de mettre en oeuvre des actions proactives, mais on voit effectivement une augmentation de la corruption.", explique-t-il.

 

Le 11 avril dernier, une première : la police des stupéfiants à Marseille a été perquisitionnée par la police des polices, pour des soupçons de corruption. Depuis le début de l’année, ces affaires se multiplient.

A Rennes, un vaste coup de filet dans le milieu de la drogue tourne au fiasco : la cité est déserte, les trafiquants avaient été prévenus

À Rouen (Seine-Maritime), un policier a été condamné pour services rendus aux dealers. Même chose chez les fonctionnaires du port du Havre, l'un des points d'entrée de la drogue.

C'est désormais fréquent : sur les points de deal, les trafiquants proposent des enveloppes aux policiers pour qu'ils évitent les contrôles dans leur cité, comme l'explique un avocat spécialisé :

"Vous avez un voyou qui lui dit : "Je te donne 30 000, par contre, tu viens plus." Certains policiers (une grande majorité d'entre eux refusent ) et j'observe que certains -mais très peu- acceptent."

Des journalistes ont pu échanger avec un policier sous le coup d'une enquête pour corruption. Il conteste les faits mais reconnaît que les trafiquants sont souvent très insistants...

"Ce sont des personnes qui travaillent dans le quartier et qui nous font des appels du pied pour travailler avec nous et pour avoir une possible tranquillité."

Et pour corrompre ces fonctionnaires, les trafiquants ont affiné leur stratégie.

"Ces personnes vont cibler des gens dont ils savent qu'ils sont fragiles : on va venir approcher une personne le jour des funérailles de son épouse, on va venir approcher quelqu'un dont la femme est tombée malade et qui aura peut-être besoin d'un petit coup de main financier. On a aussi des personnes qui ont développé de manière professionnelle des techniques de corruption qui sont excessivement efficaces." témoigne Audrey Bailleul, magistrate.

Pour endiguer le trafic, la commission parlementaire préconise de frapper avant tout au portefeuille des trafiquants. En France, le marché de la drogue représente 3 à 5 milliards d'euros par an !"

Un chiffre colossal et inquiétant : les méthodes utilisées par les trafiquants font froid dans le dos, menaces, chantages, assassinats...

Ainsi, Mohamed Amra qui a été libéré récemment dans une attaque particulièrement violente et sanglante est connu de la justice pour tentative d’homicide et serait à la tête d’un réseau de trafic de stupéfiants. Ses complices n'ont pas hésité à tuer deux agents pénitentiaires avec des armes lourdes, des méthodes qui font songer à celles employées dans le grand banditisme par les trafiquants de drogue...

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/societe/drogue/narcotrafic-un-rapport-met-en-cause-la-corruption-de-policiers-d-elus-et-de-magistrats_6542153.html

 

 

 

Trafics de  drogues et corruption...
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19 mai 2024 7 19 /05 /mai /2024 12:53
Tous les tons de rose...

 

 

Sur les marronniers, des vertiges et une profusion de fleurs, des éclats de rose, près des feuilles aux teintes de vert sombre...

 

 

 

Les fleurs déclinent tous les tons de rose : rose pâle, rose rouge, rose solaire, rose blanc...

 

 

 

Sur le ciel bleu, ces teintes éblouissantes captivent tous les regards... des envolées de fleurs en toilettes de bal qui tourbillonnent... un ballet féerique !

 

 

 

Quelle élégance ! Quelle harmonie !

 

 

 

 

Les fleurs rayonnent avec un luxe de couleurs printanières ! Les bouquets de roses s'emparent des arbres et les subliment...

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 11:39
Journées romaines...

Comme chaque année, au début du mois de mai, Nîmes est redevenue une ville romaine : avec son fort de légionnaires, des spectacles variés mettant en scène des Romains et des Barbares, des animations qui permettaient de découvrir la vie des Romains, leurs différentes activités...

 

Cette année, c'est le personnage de Germanicus qui était mis à l'honneur avec un grand spectacle dans les Arènes de la ville : Germanicus était un général très admiré et très populaire, qu'on a souvent comparé à Alexandre le Grand. Dans un décor exceptionnel, plus de 600 reconstituteurs venus de toute l’Europe ont fait  revivre l'histoire de la bataille de Teutobourg,  aussi appelée "massacre de Varus"  ou "massacre d'Arminius". Cette bataille a opposé en septembre 9 apr. J.-C., dans la forêt de Teutobourg, trois légions romaines commandées par Varus, gouverneur de Germanie, et une coalition de tribus germaniques ayant bénéficié de la trahison d'Arminius, commandant des troupes auxiliaires de Varus, prince chérusque éduqué à Rome, fait citoyen romain et formé dans l'armée romaine.

 

Cette bataille se solde par un désastre pour les Romains, la destruction des trois légions engagées dans l'opération. Malgré plusieurs campagnes au cours des années qui suivent, les Romains, alors dirigés par l'empereur Auguste, renoncent rapidement à leurs projets d'expansion dans les territoires situés à l'est du Rhin et instituent le système du limes.

 

À trente ans, (en 14) Germanicus se trouve à la tête de huit légions en Germanie pour venger la défaite infligée par Arminius à Varus, cinq ans auparavant. Il réussit à pacifier momentanément cette turbulente province jusqu'à l'Elbe. À la mort d'Auguste, les légions romaines proclament Germanicus empereur. Mais celui-ci, légaliste, refuse cette charge.

C'est donc Germanicus, homme politique romain,  auteur d'importantes victoires contre les Germains qui était la vedette des Journées romaines de Nîmes...

 

De nombreux spectacles étaient accessibles aux Nîmois :

Soudain, on voyait défiler dans la ville une légion romaine, en costumes d'époque, en armes, bouclier à la main...

Un fort romain construit près des Jardins de la Fontaine était ouvert aux visiteurs : on y découvrait, par exemple, l'art de la fresque, des portraits, de magnifiques natures mortes, l'art de la poterie avec des vases étrusques, des lampes à huile, des céramiques décorées, des bijoux, l'art du tissage, le travail du cuir.

 

Un stand était réservé à la table romaine : légumineuses, lentilles, pois chiches, fèves, légumes, carottes, oignons, haricots, figues, huile d'olive...

"Les légumineuses, consommées par tous, étaient extrêmement populaires, puisqu'elles conjuguent tous les atouts : idéales pour la culture, quelle que soit la nature du sol, économiques, faciles à conserver, à transporter, roboratives à l'envi, elles sont aussi simples à cuisiner...", nous dit Martine Quinot Muracciole dans son ouvrage intitulé Rome, côté cuisine.

 

Les enfants pouvaient s'initier au tir à l'arc... ils pouvaient visiter des tentes de légionnaires, avec leurs armes, leur paquetage, leurs bagages...

On pouvait aussi s'intéresser à la religion, la magie... aux jeux des enfants romains : jeux à damier, osselets, toupies...

On pouvait découvrir les instruments de musique de la Rome antique : la flûte double, le tambourin, la lyre, le sistre.

 

Plus loin dans les Jardins, un atelier de couronnes végétales où les enfants pouvaient eux-mêmes composer ces couronnes.

Des enfants armés d'épées en bois et de bouclier simulaient des combats... 

Plus loin, un atelier de magie et de divination chez les Germains...

 

Un peu partout dans la ville, des spectacles consacrés à Germanicus, spectacles sérieux ou complètement loufoques permettaient dans tous les cas de s'intéresser à l'histoire romaine de Germanicus et de ceux qu'on appelait alors les Barbares...

 

 

 

 

 

 

 

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15 mai 2024 3 15 /05 /mai /2024 10:02
Xi Jinping, l'ami de Vladimir Poutine...

 

"Le dimanche 5 mai : arrivée du président chinois en France, accueilli par le Premier ministre, Gabriel Attal. Une visite d’État pendant laquelle les sujets de tension et de discussion potentiels ne manquent pas.

L’accueil est protocolaire mais sobre pour l’un des hommes les plus puissants au monde, qui dirige la Chine depuis 11 ans. Xi Jinping, 70 ans, est le maître incontesté de la deuxième puissance économique mondiale. Toujours applaudi dans ses déplacements, c'est une mise en scène millimétré en Chine...

"Le parti communiste veut le bonheur des gens.", dit Xi Jinping.

 

Au-delà du culte de la personnalité qui rappelle celui de Mao, jamais un dirigeant chinois n’a concentré autant de pouvoir et aussi longtemps. Il a changé la Constitution pour rester président à vie s'il le souhaite et contrôle le parti qui dirige le pays." 

Cela ne vous rappelle rien ? Vladimir Poutine a modifié aussi la constitution afin de servir ses intérêts et afin de rester au pouvoir... Qui se ressemble s'assemble : Xi Jinping n'a-t-il pas affirmé son amitié "sans limite" pour Vladimir Poutine ?

"La plupart des libéraux croyaient que Xi Jinping se lancerait dans des réformes politiques, mais, en réalité, ce qui s'est passé, ça a été une énorme déception, car, dès qu'il est arrivé, il a lancé une offensive contre les avocats et une offensive contre la société civile.", déclare Jean-Philippe Béja, sinologue.

 

"Un air débonnaire et une main de fer qui n'hésite pas à faire tomber des têtes. Des ministres, généraux et un ancien patron d'Interpol ont été arrêtés au nom de la lutte contre la corruption. Tout est musclé et lorsque l'ancien président est escorté hors de la salle du Palais du peuple, humilié publiquement  lors d’un congrès, Xi Jinping reste impassible.

 

Mais des humiliations, le président chinois en a connues, dès son enfance : son père, ex-compagnon de route de Mao, est tombé en disgrâce. Xi Jinping s'est retrouvé alors exilé à la campagne pendant la révolution culturelle.

Aujourd’hui héritier du grand timonier, Xi Jinping resserre l’étau, à l’image de la reprise en main de Hongkong, où des manifestations sont interdites, comme dans le reste du pays.

Au Xinjiang, des Ouïghours apparaissent menottés, les yeux bandés. Pour la communauté internationale, c'est de la persécution, pour le pouvoir chinois, de la rééducation. 

 

Tout le monde au garde à vous mais pas à l'étranger... le rival aujourd'hui : les Etats-Unis avec un Joe Biden qui ne mâche pas ses mots : "C'est un dictateur dans la mesure où il dirige un pays communiste, avec une forme de gouvernance très différente de la nôtre."

Les points de friction ne manquent pas : Taiwan, par exemple... pour Pékin, elle est chinoise, les Etats-Unis soutiennent la petite démocratie. Et bien sûr, aujourd'hui, l'Ukraine en guerre. La Chine n’a jamais condamné l’invasion des troupes russes en Ukraine, préférant mettre en avant son amitié "sans limite" avec Vladimir Poutine."

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/xi-jinping-en-france-un-chef-d-etat-inflexible_6526946.html

Xi Jinping, l'ami de Vladimir Poutine...
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13 mai 2024 1 13 /05 /mai /2024 12:19
Concours eurovision de la chanson : un spectacle affligeant...

 

J'avoue que je n'ai pas eu la patience de regarder longtemps le concours eurovision de la chanson : dès les premières images, un torrent de lumières criardes déferlaient sur la scène alors que des cris hystériques accueillaient les chanteurs et chanteuses...

Partout, le règne du mauvais goût, dans les décors, les costumes, les chorégraphies...

La plupart des participants semblaient se livrer à un concours d'originalité dans les tenues et les pas de danse...

Ainsi, par exemple, le gagnant du concours, Nemo, représentant de la Suisse, était revêtu d'un veste en plumes, et d'une jupette roses... sa prestation relevait, il faut le dire, d'une véritable performance : il chantait sur une plateforme ronde en mouvement qui le mettait souvent en déséquilibre ! Quasiment un exploit sportif !

Les yeux cernés de perles, les cheveux bouclés, le torse dénudé, les ongles démesurés, c'est original, c'est sûr !

Et assez vulgaire, tout de même...

 

Dans l'ensemble, beaucoup de mises en scène, à la façon des clips vidéos, et une certaine médiocrité dans les textes des chansons...

C'était tonitruant, coloré, bruyant mais décevant et carrément ennuyeux...

 

Ce concours devient ainsi une foire aux excentricités... un concours d'extravagances...

Un spectacle qui laisse trop de place aux apparences au détriment de la qualité des chansons interprétées par les concurrents... un signe des temps, sans doute.

 

Partout, le clinquant gagne du terrain : les voitures, les vêtements, les objets qu'on nous vend sont de plus en plus sophistiqués. Dans le domaine alimentaire, il s'agit aussi d'attirer l'oeil, de séduire les consommateurs grâce à toutes sortes d'artifices... Peu importe, au fond, la composition du produit, c'est l'apparence qui s'impose... L'industrie agro-alimentaire nous vend des produits artificiels qui perdent leur authenticité.

Pourquoi le concours eurovision de la chanson échapperait-il à cette règle ?

 

Le talent, le vrai se nourrit, il me semble, de simplicité, d'une certaine modestie.

Les artifices, la sophistication à outrance qui envahissent nos sociétés constituent des pièges trompeurs et néfastes.

Que dire des polémiques qui ont émaillé ce concours concernant la chanteuse israélienne, Eden Golan ? Menaces de mort, attaques sur les réseaux sociaux. C'est lamentable ! On mélange tout !

 

 

 

 

 

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12 mai 2024 7 12 /05 /mai /2024 11:49
Fleurs de valériane...

 

Fleurs aériennes balancées par le vent du printemps, bouquets de rose vif dans un océan de verdures...

 

 

Belles sauvages, belles rustiques, qui poussent dans les rocailles...

 

 

Dès qu'arrive le printemps, les valérianes embellissent les jardins de leurs éclats de couleurs...

 

 

Fleurs en épis, grappes de fleurs étoilées...

 

 

 

Sous le soleil, les fleurs rayonnent, et nous enchantent de leurs ballets ondoyants de lumières...

 

 

 

Sous le soleil, les fleurs nous éblouissent de leurs teintes chaleureuses...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 mai 2024 5 10 /05 /mai /2024 12:00
Quand passent les cigognes...

 

Invitée par l'association Cartes blanches, la comédienne Macha Méril a participé à une rencontre autour du film soviétique Quand passent les cigognes...

Elle présente ainsi le film :

"Je ne m'imaginais pas à quel point ce film serait d'actualité, et à quel point je suis contente de vous voir si nombreux pour le voir : non seulement, c'est un chef-d'oeuvre, mais c'est aussi un film très important, parce que c'est un film qui a été tourné en 1958, du temps de Khrouchtchev, au moment où la Russie s'est un peu desserrée, l'étau s'est un peu desserré et ça a donné quelques films extraordinaires dont celui-là... qui par la suite a gagné la Palme d'or à Cannes, parce qu'il a été repéré par Claude Lelouch qui était à Moscou, à ce moment-là, il faisait des reportages, il est allé sur le tournage de Kalatozov, il a trouvé ce tournage formidable, il est rentré à Paris, a parlé au directeur du Festival de Cannes, en lui disant : "Il faut absolument l'inviter."

Le cinéma est une matière vivante, ça bouge, on n'a pas tout le temps les mêmes réactions vis à vis d'un film. François Truffaut disait : "Il faut aller revoir les films." Il faut les voir et les revoir, parce que, nous, on change, le monde change, donc les films, on les voit différemment, et quelquefois, tout d'un coup, on découvre leur grandeur, on découvre même quelquefois leur actualité... c'est le cas de ce film.

Depuis quelque temps, on montre beaucoup moins les films russes : c'est très regrettable... avant, il y avait à Paris deux salles, l'Arlequin et le Cosmos où l'on pouvait voir tous les grands films russes... maintenant, étrangement, parce qu'il n'y a pas de vedettes connues, parce qu'il y a une inflation de films du monde entier, on voit beaucoup moins de films russes, alors qu'il y a des films remarquables.

Nous, avec notre association, nous montrons des films que même les Russes quelquefois ne voient pas parce que les cinéastes sont dans une telle situation en ce moment qu'il faut absolument qu'on montre leurs films et on me dit : "Quoi ! Le cinéma russe en ce moment !" ben oui, justement ! parce que les intellectuels et les artistes ont la double peine : la difficulté de faire leurs films en Russie, et en plus, la difficulté de ne pas pouvoir les montrer...

Notre festival s'appelle Pour une autre Russie, parce qu'il existe une autre Russie...

Ce film est tellement maîtrisé, tellement vrai et pourtant, d'une sophistication extrême : en 1958, il n'y avait pas les techniques d'aujourd'hui, et les plans qu'a réalisés ce cinéaste ! C'est un film très construit. Ils ont une école de cinéma extraordinaire en Russie ! Une école qui a formé les plus grands cinéastes.

Cela me fait aussi penser au cinéma japonais, à ce cinéma dont chaque image est un petit chef d'oeuvre, un tableau.

Ce film a été tourné au moment où la Russie s'ouvrait un tout petit peu, c'était après la mort de Staline et Khrouchtchev avait dévoilé les crimes de Staline, la société russe se desserrait un peu, ça a duré quand même quelques années, ça a procuré un cinéma formidable, des cinéastes ont éclairé cette période.

Il n'empêche que le film finit quand même dans une belle parabole soviétique : malgré son chagrin, l'héroïne se réjouit qu'ils aient gagné la grande guerre.

J'affectionne particulièrement le noir et blanc parce que je pense que le noir et blanc est une esthétique. C'est Orson Wells qui avait dit quand on lui a demandé de tourner en couleurs : "En couleurs, les gens ont l'air de jambons."

Quand j'ai tourné Belle de Jour avec Bunuel, c'était donc un film en noir et blanc, et huit jours avant le tournage, les producteurs lui ont dit : "On peut pas faire le film en noir et blanc parce que commercialement, on ne pourra pas."

Et Bunuel qui était un fin stratège et qui savait que pour l'exploitation, ça diminuait les possibilités, il a dit : "D'accord, mais il n'y aura pas de couleurs", et si vous regardez bien Belle de Jour, tout est en gris, beige, marron, etc. on a dû refaire toute la garde-robe de Catherine.

Le noir et blanc a une force particulière parce que cela nous rappelle des photos, de notre famille, de notre jeunesse, je suis sûre que chacun de vous a le souvenir d'une photo en noir et blanc qui reste dans le coeur et dans la mémoire.

Vous comprenez que ce thème de la grande guerre patriotique a occupé les écrans en Russie, très très longtemps. C'est un des thèmes que continue à brandir Poutine, comme si c'était vraiment le mérite gigantesque de la Russie, effectivement d'avoir vaincu les Allemands, sauf que ce qu'on oublie de dire, c'est que Staline a vraiment sacrifié son armée, il y a eu 20 millions de morts inutiles parce qu'on envoyait tous ces jeunes au front, exactement comme ça se passe maintenant en Ukraine avec Poutine... Et même quand par hasard, ils refusaient d'aller au front, il y avait le NKVD qui est l'ancêtre du KGB et du FSB d'aujourd'hui qui fusillait ceux qui refusaient d'aller au front, parce qu'ils n'étaient pas armés, ils savaient qu'ils allaient à la mort. Donc, il y a eu cette cruauté incroyable, inutile, ils auraient probablement gagné même sans cette cruauté.

C'est une guerre qui a vraiment marqué : toutes les familles russes ont eu un ou deux ou plusieurs morts de cette grande guerre patriotique.

Et le talent de Staline a été de retourner ça en fait de gloire et de grande fierté.

Pourquoi j'ai choisi ce film ? Je pense que vous ne l'auriez pas vu sans moi, peut-être, parce que non seulement c'est du grand cinéma et parce que je pense que le cinéma va au delà de nos propres désirs, c'est à dire qu'il y a une intimité avec un gros plan au cinéma qui est plus forte que l'intimité que vous avez avec les gens avec qui vous vivez... parce que cela vous va directement dans le coeur.

Et il y a dans ce film en particulier un soin, alors c'est une grande école d'acteurs, qui est d'être absolument vrai. Nous, l'école européenne, c'est le "mentir vrai", c'est à dire mentir à un point tel que ça a l'air vrai... pas là, là ils étaient dans une recherche d'authenticité. Dans le jeu de tous les personnages, il y a une authenticité qui est tout à fait unique.

Et puis, ça a l'air très simple, l'histoire d'une fille qui se fait embobiner par son cousin, mais en réalité le film est d'une très grande sophistication, et même dans le montage, la façon dont c'est raconté, qui était d'avant garde. On n'a pas le sentiment que c'est un film vieillot. A cause de cette formidable caméra, de ce mouvement perpétuel, on n'a pas le temps de s'ennuyer.

Je suis une fervente de la musique au cinéma, et je pense que la musique et le cinéma sont les deux arts qui sont le plus proches, parce que ce sont des durées.

Il y a en plus une sorte de description des sentiments humains qui, à mes yeux, est extrêmement originale, parce que les personnages ne sont jamais ni bons ni mauvais, ils ont tous des aspirations à la vie, à la beauté, et en même temps, ils sont un peu faibles et crapules, donc je trouve que c'est un portrait de l'humanité très réussi.

Ce que je trouve très réussi dans la photo de ce film, c'est qu'il y a beaucoup de clair-obscur, on voit bien qu'il n'y avait pas beaucoup d'éclairage, et on a exploité cette atmosphère.

Dans la société russe, un artiste, une grande chanteuse, une grande actrice sont considérés comme des dieux vivants, il y a une sorte de vénération de l'art et je vais vous expliquer l'origine de cela : c'est ma version, je descends d'une très grande famille qui remonte au IXème siècle... mon ancêtre, Vladimir le Rouge, un des premiers tsars de Russie... les premiers tsars étaient des princes suédois qui étaient descendus de la Volga, ils étaient beaucoup plus civilisés que toutes les peuplades qui peuplaient la plaine de Kiev, les Rus étaient païens, nomades, et les Suédois ont voulu les sédentariser, et alors cet ancêtre a voulu trouver une religion pour fédérer toutes ces peuplades, alors il a fait son marché... déjà l'Islam, ce n'était pas possible, ils ne boivent pas, les catholiques, déjà ils se haïssaient, pas question et il y avait une religion qui était pratiquée par les Khazars, qui en fait sont les ancêtres des ashkénazes, des gens qui avaient adopté la religion hébraïque sans être sémites, là dessus, il fait un grand voyage à Constantinople, et on lui met dans les pattes une belle Théodora, on l'emmène dans les églises : c'étaient les ors, l'encens, les chants, il a trouvé tout ça formidable... il a donc adopté l'orthodoxie.

Et qu'est-ce qu'il a ramené à Kiev ? C'est le théâtre, l'art, l'expression et je crois que c'est une clef pour comprendre le peuple russe, c'est que l'art est pour eux presque religieux, et la religion elle-même est un spectacle... je ne sais pas si vous avez entrevu les obsèques de Navalny : c'est quelque chose de bouleversant, c'est un peu archaïque avec le cercueil ouvert, c'est comme ça dans la tradition orthodoxe... ils ont une capacité de rejoindre l'absolu, l'éternel et donc, ils ont cultivé les arts.

 

Ce film, je l'ai vu un peu autrement, à cause de tout ce qui se passe en ce moment, évidemment et j'ai été tout à fait bouleversé par le courage des gens qui sont allés à cet enterrement parce que, jamais, même sous Brejnev, même sous Staline, la Russie n'a été aussi bouclée, aussi enfermée, aussi terrorisée... donc, l'espoir que j'ai, c'est que le mythe que va devenir Navalny, ce grand sacrifice qu'il a fait de sa personne, de sa vie, c'est "no return", je pense que c'est vraiment quelque chose qui va transformer la société russe... ça prendra peut-être du temps, mais vous savez, les dictateurs, cela ne dure jamais et on a des exemples de retournements colossaux, on a la fin du nazisme... tout le peuple allemand avait hurlé avec Hitler, et puis, tout d'un coup, en l'espace de quelques mois, ils ont rejeté le nazisme... la même chose pour Pinochet, en 3 semaines, il n'y avait plus de suiveurs... je ne sais pas ce qui va lui arriver à Poutine, mais cela peut tomber tout seul. Et je pense que cette page de Navalny, c'est un grand événement... je pense que c'est une page déterminante dans l'histoire de la Russie

 

Imaginez vous qu'un jour j'ai croisé Navalny : un jour, j'étais au festival de Moscou, c'était en 2019, je sors d'un musée et je vois un bel homme avec un jeune garçon. Je dis à ma guide : "Mais, c'est Navalny ?" Elle me dit :"Oui" et elle se carapate, elle s'en va. Moi, je voulais le voir, je lui dis : "Vous êtes Alexeï Navalny ?"

Il me dit : "Oui" et alors, il était très étonné que je le reconnaisse... "Alors, en France on me connaît ?" "Bien sûr qu'on vous connaît." On a eu le temps de bavarder un petit peu, il allait au musée avec son jeune garçon.

Je lui ai posé cette question : "Mais vous n'avez pas peur ?" Il m'a dit : "Je n'ai pas le droit d'avoir peur." Et je lui ai demandé s'il pouvait être entendu par les Russes. Il m'a répondu : "Oui, parce que je ne suis pas un extrémiste, je ne suis pas radical, je parle aux Russes, comme ils sont maintenant."

 

En Russie, la répression est très forte... Poutine dit qu'il va combattre le nazisme, mais le nazisme, c'est lui. Dès l'enfance, les enfants apprennent à devenir des soldats, à combattre. Donc, le chemin est long mais j'ai confiance. Je pense que le peuple russe est un peuple inventif, créatif et le fait qu'ils aiment les arts, c'est une arme."

 

 

Pour mémoire :

 

"Quand passent les cigognes est une histoire d’amour sur fond de Deuxième Guerre mondiale, une diatribe sur la guerre, un mélodrame psychologique sur les choix d’une femme et les conséquences de sa décision. Le film a souvent été qualifié de mètre étalon, de référence par les historiens du cinéma. Des qualificatifs qui peuvent parfois rebuter un spectateur qui s’attend dès lors à un cinéma inaccessible. On est loin du compte. Plus qu’un exercice de style, c’est une splendide histoire d’amour que nous offre Kalatozov.

Le film a surpris la critique internationale par sa rupture avec le cinéma de propagande que la Russie avait coutume de proposer."

 

« Cartes blanches » est une association que l’on doit à deux passionnés, Jean-Noël Grando historien du cinéma et Rodolphe Faure de Radio France, qui a pour objectif d’organiser des soirées de cinéma avec des personnalités. Une association basée dans le département du Gard. Un concept simple, une personnalité, un film, une soirée de partage. L’invité de la soirée choisit un film qui a marqué sa vie, vient en parler et échanger à ce sujet avec le public. Un film culte, de référence ou un vrai coup de cœur mais qui ne fasse pas partie de sa propre filmographie. 

 

 

 

 

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8 mai 2024 3 08 /05 /mai /2024 09:43
Yana, enfant ukrainienne victime de la guerre...

 

La guerre et son cortège d'horreurs ; des enfants tués, d'autres blessés, mutilés, des victimes innocentes de la folie des hommes...

Yana est Ukrainienne, elle a treize ans, l'âge de tous les rêves, de tous les possibles, de toutes les promesses de la vie, l'âge du bonheur et de l'insouciance... Yana, enfant mutilée par la guerre...

"Elle s'accroche, la jeune Yana, elle qui a été amputée des deux jambes après une frappe russe contre sa ville natale. Réfugiée aux Etats-Unis en 2022, elle a été équipée de prothèses, elle vient de participer au marathon de Boston et parcourir 5 km en une heure !"

Une jeune fille courageuse, souriante, malgré le malheur qui l'accable... Elle donne à tous une leçon de courage...

Grâce aux fonds récoltés, elle offrira une prothèse à un soldat ukrainien amputé d’une jambe.

La jeune fille a passé deux mois à se préparer intensivement pour le marathon et à s'entraîner quatre fois par semaine.

L'automne dernier, Yana a déjà participé au semi-marathon de Lviv. À cette époque, elle apprenait tout juste à utiliser des prothèses de course et a parcouru une longueur de seulement 70 mètres.

 

Le 8 avril 2022 au matin, alors que plusieurs centaines de civils attendaient à la gare de Kramatorsk, un missile balistique russe équipé d’une ogive à sous-munitions a explosé et dispersé des dizaines de petites bombes, ou sous-munitions, tuant au moins 58 civils et en blessant plus de 100 autres.

La mère de Yana a, elle aussi, été grièvement blessée et amputée d'une jambe : une famille brisée, meurtrie par la guerre, une parmi tant d'autres dans cette guerre interminable.

Cette mère fait un rêve : "Je veux que mes enfants sortent librement, se promènent et n'aient peur de rien. Les enfants d'Ukraine ont besoin de paix maintenant."

 

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’ONU référence plus de 15 000 morts et 9 000 blessés civils ukrainiens parmi lesquels plus de 1 500 enfants.

Les chefs de guerre ont-ils conscience de toutes ces atrocités ? Ont-ils une once de considération pour ces victimes innocentes anéanties par les guerres qu'ils mènent ?

Mais il en est même qui prétendent mener des guerres saintes et justes, s'appuyant sur la religion pour justifier leurs crimes...

 

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/monde/e-monde-en-images-un-chat-a-dubai-un-nigerian-recordman-lors-d-une-partie-d-echecs-et-des-manchots-empereurs-l-actualite-de-la-semaine_6500285.html

 

https://www.ukrinform.fr/rubric-ato/3852360-une-jeune-ukrainienne-ayant-perdu-ses-deux-jambes-lors-dune-frappe-russe-sur-kramatorsk-court-avec-ses-protheses-au-marathon-de-boston.html

 

 

 

 

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