Un bel hymne à la beauté de la nature et à l'espoir en ce monde : on le doit à Philippe Pauletto qui a écrit le texte de cette chanson composée et magnifiquement interprétée par Jean Ferrat... Tout ce que j'aime.
Dès la première strophe, le poète fait appel à des images poétiques pour évoquer les splendeurs et les merveilles de la nature : "La mer et les oiseaux envolés du sommeil" "Roses d'écumes et fruits vermeils", "L'or des poissons".
On peut alors imaginer et admirer de magnifiques envols d'oiseaux, des éclats dorés qui nimbent les fruits et les poissons...
Mais l'homme est aussi présent dans cette première strophe : il est même intimement lié à la nature.... d'abord dans cette expression : "les oiseaux envolés du sommeil", l'envol ayant toujours été un des rêves de l'humanité... puis dans ce vers : "La pierre du seuil usée par le pas des saisons"... où les saisons sont personnifiées, assimilées à des êtres humains et encore dans cette belle évocation : "Le vent rêvant sur ma maison" où les vents sont ainsi humanisés et associés à la maison du poète.
Enfin, "le soleil", "les moissons" humaines sont cités en fin de strophe, étant indissociables... une façon de souligner toute l'importance de la nature pour notre humanité.
Le mode énumératif utilisé dans la première strophe crée un effet d'abondance, de générosité, de plénitude que l'on trouve illustré dans le refrain :
"Tout ce que j'aime
Tout ce que j'aime au creux des mains"
Et l'on retrouve aussi dans ces vers l'idée que toutes ces merveilles sont offertes et accessibles à l'homme.
La deuxième strophe déroule une nouvelle thématique chère à Jean Ferrat : celle du combat pour une vie toujours meilleure... Le mot est ainsi utilisé au pluriel à deux reprises : "Combats d'hier combats toujours recommencés...", une lutte qui se perpétue..., un espoir pour l'avenir restitué par cette belle image : "graines de l'avenir".
Et le but reste le même : "Un pas de plus vers la beauté...", une beauté faite de "rêves qui vont fleurir", une beauté faite d'espoir, d'union, de bonté... On perçoit là tout un humanisme cher à Jean Ferrat.
Et le refrain vient scander cet espoir :
"Tout ce que j'aime
Tout ce que j'aime mène à demain"
La dernière strophe égrène encore sur le mode de l'énumération les bonheurs de la vie : "Le goût de vivre sans mesure... l'amour... Deux bras qui s'ouvrent comme un grand livre, une chanson", bien sûr, qui pourra évoquer de "Justes colères" mais aussi la beauté du monde et ses "mystères : la lumière, l'infini"...
Le refrain qui suit apparaît comme une offrande faite à chacun d'entre nous :
"Tout ce que j'aime
Tout ce que j'aime t'appartient"
Indéniablement, avec cette chanson on fait un pas de plus vers la beauté et l'harmonie du monde...
La mélodie emplie de douceur invite à la rêverie, et nous entraîne dans son sillage de notes alanguies...
Au sujet de Tout ce que j'aime, le biographe Robert Belleret écrit qu'il :
« [...] "est très joliment construit selon une métrique descendante ; à chacun des trois couplets on retrouve deux alexandrins, deux octosyllabes, puis deux vers de quatre pieds et enfin deux de trois."
Ainsi, le poème dessine trois triangles, le triangle est souvent considéré comme une figure divine évoquant l’harmonie, la sagesse...
Pour mémoire :
C'est pour Jean Ferrat que Philippe Pauletto écrit, en 1969, sa chanson Tout ce que j'aime. Cette chanson est enregistrée en décembre de la même année et aussitôt publiée en disque 33 tours, puis en 45 tours en janvier 1970.
Les paroles :
https://genius.com/Jean-ferrat-tout-ce-que-jaime-lyrics
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