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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 09:06
Désormais, le port du masque est recommandé dans l'espace public...

 

Le masque a fait longtemps débat : désormais il est recommandé de le porter dans l'espace public.

Seulement, voilà, on ne trouve pas de masques dans les pharmacies qui auraient dû être approvisionnées depuis longtemps...

On peut consulter des tutoriels sur internet qui permettent de confectionner des masques en tissus mais certains de ces tutoriels se révèlent parfois très compliqués à réaliser... c'est un problème.

 

Dans tous les cas, les masques en tissu promettent d'être les stars inattendues de la collection mode printemps/été 2020.

Colorés, à motifs, siglés, on en voit déjà de toutes les sortes.

La mode printanière va mettre le masque à l'honneur !

 

Pourtant, avant la crise du coronavirus, il était impensable de circuler dans les espaces publics avec un voile qui cache le visage...

Dorénavant, le masque sert de protection contre le virus, il est donc autorisé et même recommandé... 

Quel changement de paradigme ! Tous et toutes masqués !

 

Nous voilà contraints de cacher notre visage, de le confiner et de le protéger de l'air ambiant...

Oui, mais les yeux ? Ils ne sont pas protégés par un masque...

Nous faudra-t-il aussi porter des lunettes étanches pour échapper au virus ?

Nous faudra-t-il revêtir des combinaisons de cosmonautes pour nous déplacer sur notre planète ?

On voit tous les dangers de ce phénomène pour nos démocraties : les visages étant cachés, les individus ne sont plus reconnaissables dans l'espace public.

 

 En France, il existe une loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

 Entrée en vigueur le 11 avril 2011, elle a été adoptée lors du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy dans un contexte marqué par un vif débat sur la place du voile intégral, et notamment le niqab, vêtement religieux islamique, dans l'espace public, notamment la rue et les établissements recevant du public.

La loi s'applique sur l'ensemble du territoire de la République

"La République se vit à visage découvert. Parce qu'elle est fondée sur le rassemblement autour de valeurs communes et sur la construction d'un destin partagé, elle ne peut accepter les pratiques d'exclusion et de rejet, quels qu'en soient les prétextes ou les modalités."

 

Curieux renversement de situation qui nous oblige à porter des masques !

Ironie du sort qui rend une loi obsolète, qui nous invite à faire l'inverse de ce que dit la loi...

Il est vrai que si tout le monde est masqué, de fait, nous nous retrouvons autour de valeurs communes : la lutte contre le virus, la protection de soi-même et des autres.

On prend conscience combien cette crise bouleverse nos vies et toutes nos habitudes : le masque, le confinement, l'autorisation de sortie, les contrôles de police, le télé-travail, les enfants à la maison, la distanciation sociale...

La méfiance envers l'autre, c'est aussi le risque de cette crise inédite.

 

 

https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coignard-l-hallucinante-notice-officielle-pour-fabriquer-son-masque-23-04-2020-2372580_2134.php

 

 

 

Désormais, le port du masque est recommandé dans l'espace public...
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24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 08:56
La terre ne nous appartient pas...

 

C'est l'écrivain Kamel Daoud, interrogé lors de l'émission La grande Librairie, qui a fait cette belle déclaration emplie de sagesse :

"Le virus nous ramène à notre condition humaine... nous sommes une espèce menacée, cela nous oblige à penser notre condition humaine, et pas seulement notre condition nationale ou notre condition ethnique ou religieuse... La peste est là, à nouveau. Le confinement est une fulgurante rétractation de l'humanité : nous sommes interdits de l'espace.

 

Nous avons subi plusieurs secousses : nous avons été dégagés de l'idée que nous sommes le centre de l'univers, puis dégagés de l'idée que nous sommes le centre de la terre, et maintenant, nous sommes reclus dans nos espaces, la terre ne nous appartient pas... nous ne sommes pas propriétaires du monde, même l'idée d'appréhender, de saisir, de toucher se trouve remise en cause : nous ne pouvons plus toucher les choses de la même manière, après cette épidémie, la notion même de s'approprier en touchant est remise en cause.

 

Nous sommes dans une phase de dépossession qui doit nous pousser à la réflexion."

 

"A quelque chose, malheur est bon", dit le proverbe.

 

Nous devons sans doute repenser notre rapport à la terre, et à tous les êtres vivants qui la peuplent. Nous ne sommes pas les maîtres du monde, nous ne sommes pas des dieux.

 

Ne sommes-nous pas dans l'hybris quand nous épuisons notre planète et toutes ses ressources ?

Nous avons oublié que nous nous devons de respecter la nature : les anciens Grecs l'avaient bien compris, eux qui voyaient dans chaque plante, dans chaque arbre, dans chaque fleuve, dans chaque source la présence du divin.

 

L’homme d’aujourd’hui perd de plus en plus le contact avec la nature et ses trésors : il est entouré d’objets comme le portable, la tablette, l’e-book et il en oublierait presque les réalités qui l’entourent…

Il faudrait presque réapprendre à l’humain le monde et ses richesse infinies.

 

Pollutions, dévastations de forêts, pesticides, notre planète est exsangue : nous consommons trop, nous gaspillons, nous jetons sans arrêt, et nous épuisons la terre qui nous abrite.

Nous sommes sans cesse à la poursuite de la croissance, comme si nous pouvions croître indéfiniment sur une planète limitée.

Croissance, compétition, tels sont les maîtres mots de notre monde voué à l'économie.

 

D'ailleurs, les hommes politiques ont-ils encore un quelconque pouvoir ?

Ce sont les marchés qui font la loi...

Ainsi, c'est un homme d'affaires, un homme d'argent qui est arrivé au pouvoir aux Etats-Unis : Donald Trump. On en voit les résultats désastreux.

Saurons-nous vraiment tirer les leçons de cette crise inédite ? Saurons-nous ralentir et ne plus nous vouer à l'argent et à la croissance ?

 

 

 

 

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22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 12:14
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées...

 

 

Ce poème de Victor Hugo est extrait d'un recueil intitulé Feuilles d'automne... L'automne, on le sait, est la saison de prédilection des romantiques, une saison souvent associée à la mélancolie : l'automne représente la tristesse, il symbolise le déclin, le temps qui passe. C'est une saison en accord avec l'humeur des romantiques qui expriment leur mal de vivre, ce que l'on appelle "le mal du siècle", une sorte de mélancolie indéfinissable.

La composition est très classique : 4 strophes de 4 vers, 4 quatrains.

Dans les trois premiers quatrains, Hugo évoque une nature immuable face à la fuite du temps.

Dans le dernier quatrain, en opposition, le poète fait irruption dans le poème avec l'emploi de la première personne du singulier : "Mais moi... je... je..." C'est l'évocation de la condition humaine : l'homme est voué à mourir, il est soumis, lui, au temps qui passe.

Ainsi, par cette structure, le poète apparaît isolé, humble, minuscule face à la pérennité de la nature. 

 

I )Le thème de la fuite du temps est essentiel dans ce poème.

 

1)Le champ lexical du temps est abondant et récurrent dans tout le texte : "ce soir... Demain, le soir, la nuit, Puis l'aube... Puis les nuits, puis les jours, pas du temps..."

Tous ces jours, sans cesse... chaque jour... bientôt"

Certains de ces mots indiquent une permanence, d'autres une imminence.

 Le thème du soleil couchant suggère aussi le temps qui passe, dès le premier vers, le crépuscule représentant symboliquement le soir de la vie.

 

2) Les différents temps employés dans le poème soulignent aussi le thème de la fuite du temps.

Le futur domine : il marque une certitude et  la fuite inéluctable du temps : 

Au vers 2 : "Demain viendra l'orage", au vers 5 : "tous ces jours passeront".

Dans la troisième strophe : " les bois toujours verts s'iront rajeunissant." "le fleuve prendra."

Dans la dernière strophe : "je m'en irai".

On remarque aussi un passé composé dans le premier vers : "Le soleil s'est couché..." et quelques présents : "pas du temps qui s'enfuit", "roule", "nous aimons", "il donne" etc.

 

3) Le temps est personnifié dans l'expression "pas du temps qui fuit" au vers 4 : il semble ainsi exercer sa toute puissance sur les êtres...

 

4) Des répétitions suggèrent aussi une sorte de monotonie dans l'écoulement du temps : le mot "soir" , le verbe "passeront", l'expression "sur la face"sont repris. On relève aussi l'anaphore de l'adverbe de temps "puis", de la préposition "sur" et de la conjonction de coordination "et".

On remarque des effets de rime intérieure : au vers 1 "couché, nuées", au vers 3 "clartés, obstruées", au vers 5 "passeront, passeront".

 

5) Des verbes de mouvement traduisent et restituent l'écoulement du temps : au vers 2 "viendra", au vers 4 "fuit", vers 5 "passeront", vers 11 "s'iront", vers 14 "je passe", vers 15 "je m'en irai".

 

6) Des parallélismes de construction suggèrent aussi le passage monotone du temps : vers 2, 4, 5, 6, 7. On remarque de nombreuses césures , notamment dans la deuxième strophe.

Au vers 4, une succession de monosyllabes peut restituer la lourdeur du temps qui passe.

 

II Face au temps qui s'enfuit,  la nature apparaît immuable : le temps n'a pas de prise sur elle.

 

1)Ainsi, la nature est magnifiée dès le premier vers avec l'évocation d'un somptueux coucher de soleil : un vers majestueux, ample où l'on perçoit des effets de sonorités : sifflante "s", et chuintante "ch", des consonnes emplies de douceur.

Dans la deuxième strophe, c'est la fricative "f" qui domine, encore une sonorité très douce.

 

2) La nature est personnifiée dans les expressions : "la face des mers, la face des monts", "le soleil joyeux". Elle est surtout associée à des verbes d'action, ou de mouvement : Demain, viendra l'orage, le fleuve des campagnes prendra... le flot qu'il donne".

3) On relève un champ lexical de la jeunesse : "Et la face des eaux et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S'iront rajeunissant..." La nature échappe au temps et se renouvelle sans cesse.

4) La nature apparaît grandiose, ce qui est bien suggéré par l'emploi de nombreux pluriels : "les nuées... ses clartés de vapeurs... la face des mers... la face des monts... sur les fleuves... sur les forêts... la face des eaux... le front des montagnes... les bois", etc.

Les nombreux enjambements dans les strophes 2 et 3 donnent aussi une impression d'immensité, de grandeur, d'une nature infinie.

 

III Face à la nature, Hugo évoque la condition humaine vouée à la mort.

 

1) Victor Hugo fait d'abord allusion à la mort des autres : au vers 8 : "Comme un hymne confus des morts que nous aimons". Il est question ici des chers disparus qui semblent présents dans la nature.

2) Puis, à la fin du texte, le poète évoque sa propre mort avec un euphémisme : "je m'en irai bientôt."

La dernière strophe est en opposition avec le reste du poème, comme le montre bien la conjonction de coordination "Mais" : le poète apparaît accablé par le poids du temps dans cette expression " courbant plus bas ma tête".

Face à l'indifférence du monde, il est isolé, à l'écart : on relève l'emploi de la première personne du singulier en début de vers : "Moi... je... je..."

Le poète est en opposition totale avec la nature : alors que le "soleil est joyeux", que le "monde est radieux", lui est accablé : on note le bonheur insolent de la nature face à l'accablement du poète.

L'adjectif "radieux" est souligné par une diérèse. L'exclamation finale traduit la tristesse du personnage.

 

Ce poème lyrique écrit à la première personne exprime toute la mélancolie et le tragique de la condition humaine, les chagrins de la mort, du déclin : cette inquiétude est présente dès la première strophe avec la symbolique du thème du coucher de soleil, avec les termes "nuées, l'orage, vapeurs obstruées." qui suggèrent un paysage embrumé. Ce paysage correspond à l'état d'âme du poète.

Et cette mélancolie s'approfondit dans la dernière strophe. 

Ce poème est particulièrement représentatif de la poésie romantique : paysage-état d'âme, thème de la fuite du temps, exclamations, anaphores, lyrisme.

 

Le poème :


Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde, immense et radieux !

Victor Hugo, "Les Feuilles d'Automne", Livre XXXV
« Soleils couchants », VI, 1831.

 

 

 

 

 

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées...
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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 10:43
Les nouvelles écoles chinoises... terrifiant !

 

 

Dans les lycées et les universités de certains cantons, les autorités chinoises ont mis en place des parois pour obliger les étudiants à respecter les distances sociales dans des contextes de rassemblement...

 

Effrayant ! Les étudiants, les élèves sont séparés les uns des autres par des parois sombres et opaques...

Avec ce système, c'est sûr : finis les bavardages ! Mais on voit que c'en est fini aussi de la convivialité, du partage qu'implique l'enseignement...

Dans certaines universités, des cantines ont été aménagées en plein air ! Un étudiant par table...

 

Faut-il que ce virus soit contagieux à l'extrême pour que les Chinois aient imaginé de tels systèmes de protection ! C'est terrifiant !

Pour installer de telles barrières entre les élèves, il faut des locaux très vastes, et aérés.

Une telle logistique demande aussi des moyens colossaux.

 

Nos écoles, nos collèges, nos lycées doivent rouvrir le 11 mai : il ne sera pas possible de mettre en place de telles protections dans les locaux des établissements scolaires.

Des mesures d'hygiène seront, certes, prévues : nettoyage des salles, distribution de masques mais on ne pourra pas bâtir des barrières infranchissables entre les élèves.

 

Les Chinois qui ont vu naître ce virus sur leur territoire en connaissent la dangerosité. Ils utilisent les grands moyens pour se protéger.

 

Se laver les mains ? Tousser ou éternuer dans son coude ? Utiliser des mouchoirs à usage unique ? Voilà des moyens bien dérisoires pour essayer d'échapper au virus !

 

Dans des lieux de rassemblement, le virus se propage à l'infini. On a bien vu ce qui s'est passé sur le porte-avion Charles de Gaulle : plus de la moitié des marins ont été contaminés par le coronavirus.

Il faut prendre la mesure de la contagiosité de ce virus : elle est impressionnante.

Les Chinois l'ont compris... mais on mesure toutes les conséquences de ce danger : tant que le virus sera présent, il nous faudra vivre à distance, en nous protégeant de tout contact avec les autres.

 

Pour les écoles, il nous reste à inventer des moyens de protection efficaces : mais à quel prix ?

Quelles mesures seront prises pour protéger les élèves, les enseignants ? Pour l'instant, c'est le flou qui prédomine, et on comprend l'inquiétude des parents, du personnel éducatif.

 

 

 

Sources :

https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-en-chine-certaines-cantines-ressemblent-desormais-a-ca_fr_5e989396c5b6a92100e403e0?ncid=other_topvideos_cp1pj3fgmfs&utm_campaign=top_videos

 

 

https://www.lci.fr/international/coronavirus-pandemie-covid-19-chine-d-ou-vient-cette-photo-d-une-salle-de-classe-equipee-de-paravents-entre-les-eleves-2151163.html

 

Les nouvelles écoles chinoises... terrifiant !
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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 11:40
Cétoine dorée...

 

 

Jolie broche aux teintes dorées, une cétoine aux reflets cuivrés s'enivre du parfum des fleurs de viburnum...

 

 

Scarabée, hanneton des roses, khépri, l'insecte se chauffe aux rayons du soleil.

 

 

Eclats de vert intense sur les fleurs légères... l'insecte chemine lentement sur les corolles, il goûte les sucs du printemps...

 

 

 

Il bascule, chavire sur les fleurs, s'empare de toutes les senteurs...

 

 

 

Il s'immobilise pour mieux savourer ce bonheur des sens...

 

 

 

Les fleurs courtisées s'embellissent de ce bijou aux teintes cuivrées...

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo et vidéos : rosemar

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 08:44
Je lui dirai les mots bleus...

 

 

Une chanson que nous avons tous fredonnée, une chanson d'amour où l'on perçoit toutes les difficultés d'exprimer ses sentiments amoureux : "ces mots bleus qu'on dit avec les yeux...", ces mots que seul le regard peut traduire...

Le chanteur Christophe, de sa voix douce, fragile et rauque à la fois, nous a tant émus et charmés avec ces mots bleus...

 

C'est sur un cadre familier et quotidien que s'ouvre cette chanson : 

"Il est six heures au clocher de l'église
Dans le square les fleurs poétisent"

Un cadre que tout le monde peut côtoyer : "une église, un square, une mairie" quoi de plus banal ? 

 

Et pourtant, dès le deuxième vers, les fleurs personnifiées "poétisent", comme si elles voulaient accompagner la rencontre amoureuse qui va suivre, belle expression qui confère au texte une sensibilité particulière.

 

C'est une rencontre régulière et attendue qui est évoquée, un rendez-vous, un rituel, comme le montre l'expression "chaque soir".

La jeune fille "sourit" à l'inconnu qui l'attend : n'est-ce pas une invitation à l'amour ? Et l'amoureux se sent d'autant plus encouragé pour l'aborder, lui parler.

Mais seul le regard permet de dire l'essentiel :

"Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre..."

Les hésitations de l'amoureux, son trouble, son émotion transparaissent physiquement dans ses gestes : "Je m'élance et puis je recule".

On entre même dans ses pensées : "Parler me semble ridicule", et il nous semble ainsi d'autant plus proche de nous. On perçoit aussi son inquiétude dans cette expression : "l'instant fragile".

Et l'amoureux réaffirme sa volonté de "dire les mots bleus", avec un futur de l'indicatif qui marque une certitude, comme  un élan associé à l'idée de bonheur, celui d'une rencontre amoureuse.

"Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je l'appellerai sans la nommer
Je suis peut-être démodé
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile
D'une rencontre
D'une rencontre"

Le personnage se sent alors en décalage : "peut-être démodé", à l'unisson tout de même de la nature, puisqu'un "vent d'hiver souffle en avril".

L'expression poétique "le silence immobile" restitue bien le moment sacralisé de la rencontre, un moment où le temps est comme suspendu, un moment de grâce, bien sûr.

Soudain, le cadre change : le personnage se retrouve sur le quai d'une gare, et voit à nouveau la jeune fille qui lui sourit... on a l'impression d'être dans un rêve différent de la réalité : "plus d'horloge, plus de clocher, Dans le square les arbres sont couchés..."

On a l'impression d'entrer dans l'univers onirique du personnage ou peut-être le temps a-t-il passé et l'amoureux évoque alors des "retrouvailles".

 

Et la volonté d'utiliser les mots bleus revient... il s'agit toujours de ne pas "gâcher l'instant fragile" des retrouvailles.

"Les excuses" sont comparées à des "baisers que l'on vole", les mots ordinaires sont à nouveau discrédités par cette belle comparaison.

 

"Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l'on donne
Sont comme les baisers que l'on vole
Il reste une rancœur subtile
Qui gâcherait l'instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles"

L'amoureux se méfie encore du "protocole", des "longs discours futiles"... il préfère les mots bleus, ceux de la sincérité et de la vérité.

 

Ainsi, les mots sont-ils toujours adaptés pour dire l'essentiel ? Un geste, un regard, un élan disent parfois beaucoup plus que les mots et les grands discours.

 

La mélodie traduit à la fois douceur et déchirure, bonheur de la rencontre et difficulté de rendre compte de ses sentiments...

 

Paroles de Jean-Michel JARRE
Musique de Daniel BEVILACQUA  (le vrai nom de Christophe)

 

Le texte :

https://www.paroles.net/christophe/paroles-les-mots-bleus

 

 

 

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 09:05
Liberté, liberté chérie... vraiment ?

 

Liberté, égalité, fraternité, telle est la devise de notre République, Liberté en tête...

Et nous la chérissons notre liberté... et pourtant, n'y avons nous pas renoncé par bien des aspects ?

Evidemment, la crise du coronavirus, le confinement restreignent fortement nos libertés de circuler, de vivre à l'air libre, de sortir...

 

Mais, de fait, nous sommes de plus en plus soumis et dociles face à une société de consommation qui nous intime l'ordre de produire, d'acheter, d'être performants, efficaces...

Comme l'écrit si bien Michel Erman, notre "idée de la liberté n'est qu'un vernis convenu"..

Nous nous soumettons à un ultra-libéralisme qui nous conduit au pire : destruction de la planète, surconsommation, gaspillages en tous genres, pollutions...

 

Nous suivons le mouvement perpétuel d'une société qui nous invite aux changements permanents : réformes de retraites, réformes de l'enseignement qui se succèdent au fil des gouvernements qui parviennent au pouvoir...

Reconversions dans le monde du travail, etc.

De plus, nous nous soumettons volontiers à toutes sortes de distractions diffusées par les médias, nous nous laissons séduire par un "despotisme doux", selon l'expression de Michel Erman.

 

Et de citer Tocqueville qui "dans son ouvrage intitulé "De la démocratie en Amérique", se demandait quelle forme douce prendrait le despotisme dans les temps modernes avec un pouvoir qui se contenterait de veiller sur le sort des gens, de les protéger, d'assurer leurs besoins, de faciliter leurs plaisirs afin de leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre."

C'est ainsi que l'individu consent à sa soumission.

 

Et avec la crise que nous vivons, la peur de la contagion, la terreur suscitée par cet ennemi invisible qu'est le coronavirus sont de nature à nous faire accepter une surveillance de masse dans un souci de protection.

 

La santé n'est-elle pas notre bien le plus précieux ?

Les mesures de confinement prises par les gouvernements sont évidemment indispensables, quand on voit les ravages produits par le virus.

 

Mais, on voit bien que cette chasse au virus nous conduit à perdre toutes nos libertés : on peut évidemment espérer que ces mesures de restriction des libertés seront provisoires.

Mais qu'adviendra-t-il ensuite ?

 

Le virus va-t-il persister ? D'autres virus peuvent-ils émerger ? Peut-on les stopper ?

On peut craindre des restrictions de liberté que nous accepterons pour préserver la santé de ceux que nous aimons, et notre propre santé.

Nous perdrons alors totalement cette chère liberté qui est bien "le sel de la vie".

 

 

 

 

 

 

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15 avril 2020 3 15 /04 /avril /2020 08:26
Retour en classe le 11 mai ? Est-ce bien raisonnable ?

 

 

 Emmanuel Macron a annoncé ce lundi 13 avril une réouverture "progressive" des écoles pour le 11 mai, on reste perplexe devant cette décision pour le moins surprenante.

Alors que la plupart des lieux publics sont fermés, que tous les spectacles, toutes les manifestations sportives, tous les rassemblements demeureront interdits, il serait question d'ouvrir les établissements scolaires ?

Accueillir des élèves dans des salles de classe représente un risque important de contamination...

 

Dédoubler les classes ? Difficile de mettre en place une telle mesure.

Il faut le rappeler aux ministres et au gouvernement : les classes de lycées sont surchargées, parfois plus de 35 élèves.

Comment assurer la sécurité sanitaire des enfants, des adolescents, des professeurs ?

Comment se protéger du virus ? Avec des masques ? De toutes façons, il sera difficile d'équiper tous les élèves et les personnels de l'éducation. De plus, est-ce là une protection suffisante ?

Rien n'est moins sûr.

 

On sait aussi qu'une deuxième vague de contamination doit se produire : peut-on exposer les enseignants, les élèves à ce risque majeur ?

Jean-Michel Blanquer a rappelé "la nécessité d’apprendre le civisme et les gestes obligatoires". Pour les plus petits, chez qui le respect des gestes barrières pourrait s’avérer plus difficile, le ministre a évoqué des classes "en tout petits groupes" !

Mais même en tout petits groupes, les enfants restent des enfants : difficile de leur faire comprendre la nécessité de se protéger.

 

 Une fois de plus, cette décision inquiète les parents, les professeurs, tout le personnel éducatif. Il s'agirait, selon le ministre, de remettre au travail des élèves privés d'équipement et de matériel informatique.

Ces élèves qui ont décroché reviendront-ils vraiment en classe ?

 

En fait, la reprise de l'école a surtout pour objectif de permettre aux parents la reprise du travail : pourquoi ne pas le dire clairement ? Le plus important c'est de remettre la France au travail, peu importe si les contaminations se poursuivent.

 

Le plus important resterait donc l'économie : la santé passe après.

 On rouvre les écoles pour relancer l’activité économique, en sacrifiant un peu vite les enseignants. 

Alors, bien sûr, ce retour en classe doit être progressif, comme l'a précisé Emmanuel Macron... Le ministre de l'Education a expliqué que cette reprise progressive se fera par tranche d'âge : "On ne va pas avoir les mêmes âges qui rentrent au même moment." "Encore une fois c'est un retour progressif donc il va y avoir là aussi beaucoup d'aménagements c'est évident. L'objectif c'est qu'entre le 11 mai et le 4 juillet, nous ayons réussi cette resocialisation qui permette de se remettre dans l'apprentissage", a précisé Jean-Michel Blanquer.

D'abord les plus jeunes, afin que les parents puissent reprendre le travail rapidement.

C'est bien l'économie qu'il s'agit de préserver...

 

 

 

 

Retour en classe le 11 mai ? Est-ce bien raisonnable ?
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14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 08:54
Certains membres du gouvernement parlent déjà de "travailler plus" quand la crise sera passée...

 

 

La secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher a prévenu qu'il faudrait "probablement travailler plus que nous ne l'avons fait avant pour rattraper" la perte d'activité induite par le confinement en cours depuis le 17 mars, et dont Emmanuel Macron a annoncé ce lundi soir la prolongation jusqu'au 11 mai. "L'enjeu est de reprendre le travail plein pot", a-t-elle insisté samedi sur France Info.

 

"Reprendre le travail plein pot ?", comme si les salariés n'étaient pas depuis longtemps soumis à des impératifs de rentabilité... 

 

On l'a vu avec le personnel des hôpitaux qui même avant la pandémie du coronavirus subissaient des contraintes de travail exténuantes.

On connaît aussi les difficultés des enseignants dans leur métier, un métier qui n'attire plus les vocations, tant il devient complexe.

La plupart des salariés dans les entreprises sont, eux aussi, sous pression, rentabilité oblige...

 

Le monde du travail devient parfois inhumain et absurde : il pousse les salariés au pire, à l'inéluctable, à l'irréversible... La hiérarchie se fait de plus en plus pesante et lointaine surtout dans de grands groupes où les différents rouages font pression les uns sur les autres.

 

Le travail, en France, accule certains à la désespérance et les suicides d'ouvriers, de salariés se multiplient en raison de plans de restructuration visant à la performance, à la croissance des entreprises : au nom du profit, que de vies humaines sont sacrifiées !

Et le gouvernement évoque déjà des efforts supplémentaires à venir.

 

Quelle indécence ! Quel manque d'à propos ! Pourquoi évoquer ce sujet alors que le confinement est encore en vigueur ?

 

Déjà, la crise affecte les plus pauvres et les plus précaires : chômage, difficultés de rester confiné dans des logements exigus, parfois insalubres, promiscuité, problèmes pour se nourrir.

 

Attention aussi au rebond ! N'oublions pas la crise environnementale qui nous menace : une planète à bout de souffle, une planète exsangue, une extinction de nombreuses espèces, une pollution débridée, une surconsommation destructrice.

 

La tentation sera grande pour la plupart des pays de faire de la surenchère économique. Et quand les industries, les activités vont repartir à plein pot, il faut craindre un rebond de la crise écologique.

Il faut craindre, avec le redémarrage de l'économie, un retour de la pollution, une reprise massive des émissions de nos rejets de CO2.

 

"Reprendre le travail plein pot" ? L'expression semble vouloir dire qu'il faut rattraper le temps perdu !

Et certains évoquent même l'importance de la compétitivité ! Et ils ne tirent ainsi aucune leçon de cette crise inédite.

C'est encore l'économie qui prime au mépris de la santé des gens, au détriment de la nature qui est sacrifiée au nom de la rentabilité.

 

 

 

 

 

Certains membres du gouvernement parlent déjà de "travailler plus" quand la crise sera passée...
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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 09:26
On n'est pas sorti de l'auberge...

 

Nous voici donc prisonniers, enfermés dans nos maisons, nos appartements... On n'est pas sorti de l'auberge... comme on dit familièrement.

 

Dehors, le printemps nous nargue : dehors, la nature s'éveille, les arbres retrouvent de nouvelles frondaisons, les fleurs commencent à s'épanouir, le soleil de plus en plus présent nous offre des journées rayonnantes...

Un temps splendide ! C'est la saison des floraisons, des ciels lumineux, c'est la saison du renouveau.

La saison des retrouvailles avec la nature, la saison tant attendue du printemps, des tenues plus légères, la saison des bras nus, de la douceur revenue.

 

 

Mais nous sommes voués à l'enfermement, à la réclusion, au confinement, nos demeures deviennent des prisons. Nous sommes privés de cette nature généreuse et accueillante.

Nous voici confinés pour un certain temps encore...

Il faut imaginer le sort de ceux qui sont enfermés dans des cités, dans des appartements exigus sans balcon, sans jardin. Eux ne peuvent même pas admirer la nature qui s'éveille.

Que dire de ces femmes menacées, violentées par leurs conjoints ? Parfois, ce sont les enfants qui trinquent et qui sont victimes de sévices.

Les personnes âgées souffrent aussi d'isolement, et vivent des moments difficiles

 

Quand serons-nous libérés pour ne pas dire "déconfinés" ? Ce n'est pas à l'ordre du jour...

Il est vrai que nous vivons une situation complètement inédite. Comment en sortirons-nous ? Dans quel état physique et mental ?

 

Le virus à couronne va-t-il se montrer moins virulent, avec l'arrivée de la belle saison ? Rien n'est moins sûr...

Il semble peu probable qu'une grande partie de la population soit immunisée en raison même du confinement... le confinement étant donc une arme à double tranchant.

Un véritable cauchemar : comment vaincre un virus pour lequel nous ne disposons pas de médicaments fiables ?

Comment vaincre un ennemi invisible qui peut se trouver partout ?

On perçoit ici toute la fragilité humaine : un virus minuscule nous menace, il nous contraint à rester chez nous, il nous voue à la peur, à la suspicion...

Un virus nous emprisonne, nous maintient en détention, à distance des autres...

Permission de sortie : une fois par semaine pour faire ses courses, une autre fois pour faire un peu d'exercices...

Un virus nous paralyse, et nous empêche de vivre tout simplement : les morts sont nombreux, et les vivants en sont réduits à limiter leurs activités, à travailler à distance, à se terrer dans leur maison.

 

Une chose est sûre : le déconfinement sera compliqué... "on peut imaginer des déconfinements géographiques – avec interdiction de sortir ou d'entrer dans la zone - ou encore un déconfinement par tranche d'âge, en laissant les populations les plus à risque, les personnes âgées  confinées plus longtemps jusqu'à réduction de l'épidémie.

 

Reste l'option du tracking, c'est à dire du suivi des malades et de leur contacts via la surveillance numérique mais ce tracking pose d'évident problèmes d'éthique qui semblent impossible à résoudre à courte échéance.

 

Ce qui est certain, c'est que déconfinement ne signifie pas  "retour à la vie  normale". Des mesures de distanciation sociale vont être maintenues pendant longtemps, et il est également possible qu'en cas de retour de vague épidémique, les mesures de confinement soient réinstaurées quelques semaines. C'est une autre stratégie, celle du stop-and-go, celle que le gouvernement souhaiterait a priori éviter à tout prix."

 

Oui, vraiment, nous ne sommes pas sortis de l'auberge.

 

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/radiographies-du-coronavirus-la-chronique/le-deconfinement-ou-quand-comment

 

 

On n'est pas sorti de l'auberge...
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