Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 février 2025 5 28 /02 /février /2025 13:04
Tangos y otras cosas... la suite


Un merveilleux voyage de l'Espagne à l'Amérique du Sud, du romantisme au tango autour des grands maîtres de la guitare classique (de Fernando Sor à Heïtor Villa-Lobos) et des grands compositeurs argentins (de Carlos Gardel à Astor Piazzolla)... c'est ce que nous a offert le guitariste Ludovic Michel, lors du Festival de la Biographie..

Et tout d'abord, au cours de cette deuxième partie du récital, Ludovic Michel évoque la carrière de Carlos Gardel :

" Carlos Gardel qui était une star mondiale incontournable dans les années 30, forma un duo  avec le poète Alfredo Le Pera. On ne reviendra pas sur ses origines, française, uruguayenne, cela fait partie de la légende du tango...

Quoi qu'il en soit, l'oeuvre et la voix de Carlos Gardel ont été classées Mémoire du monde de l'UNESCO depuis 2003 et on présente l'artiste comme un chanteur argentin, né en France.

Carlos Gardel comme le tango appartiennent désormais au monde entier. C'est peut-être son dernier chef d'oeuvre que je vais vous interpréter, un" tango cancion" comme on l'a surnommé, parce qu'il chantait vraiment, c'est l'un des premiers à avoir chanté le tango. Il l'a composé peu de temps avant son tragique accident d'avion, le 24 juin 1935 à Medellin, en Colombie, en compagnie d'Alfredo Le Pera et de tous ses musiciens : El dia que me quieras, Le jour où tu m'aimeras..."

On est sous le charme de cette douce mélodie aux sonorités envoûtantes, interprétée à la guitare.

 

Ludovic Michel nous présente l'extrait suivant :

"Une balade sur les sentiers du tango nous ramène parfois au point de départ, et notamment en Europe, avec la valse et cette charmante valse d'Hector Stamponi et d'Enrique Francini : Morceau de ciel. Enrique Francini, grand violoniste virtuose qui lui aussi a fait partie du Quinteto Real et Hector Stamponi, pianiste, compositeur, qui fut baptisé par Astor Piazzolla lui-même comme étant le Strauss de Buenos Aires."

On écoute alors avec ravissement ce joli morceau de ciel qui nous emporte dans un tourbillon de notes...

 

"Avec la valse, on va y rester, le temps de ce petit morceau et revenir au romantisme avec un grand compositeur pour guitare Francisco Tarrega qui nous a laissé cette pièce absolument sublime : Recuerdos de la Alhambra, ce magnifique ensemble palatial que l'on trouve à Grenade." nous dit Ludovic Michel.

On se laisse alors  entraîner par ces souvenirs de l'Alhambra, aux sonorités envoûtantes...

 

Ludovic Michel reprend la parole : 

"On ne peut pas parler de romantisme sans parler des nectars qui exaltent les sentiments et qui colorent nos nuits de désirs, de tristesse ou encore de solitude. Enrique Cadicamo a fait un poème fabuleusement mis en musique par le compositeur argentin Juan Carlos Cobian, et qui est peut-être à ce jour l'un des plus beaux tangos : Los Mareados, Les Grisés, Les Eméchés... cette ode à l'ivresse a fait les frais de la censure sous la dictature militaire pour en nettoyer toute référence à l'alcool."

Et on est ébloui par ce tango enivrant !

 

"Maintenant, je vais vous interpréter le plus beau tango du monde pour certains et le plus laid des tangos pour d'autres comme pour Astor Piazzolla et Jorge Luis Borges qui détestaient ce tango qui pourtant est devenu l'hymne du tango, et qui est un tango uruguayen : La Comparsita..." poursuit Ludovic Michel...

On écoute alors ce tango très rythmé, un des plus connus...

 

"Qui mieux qu'Astor Piazzolla pour achever ce voyage, lui qui se rêvait compositeur de musique classique, après avoir écouté Jean Sébastien Bach dans la cour de son immeuble, et avant de renaître au tango, grâce aux conseils avisés de son professeur de composition à Paris, Nadia Boulanger ? nous dit Ludovic Michel.

Alors, tout à l'heure, je vous ai parlé de ce tragique accident de Carlos Gardel, à Medellin, le 24 juin 1935 : il revenait d'une tournée en Europe avec ses musiciens. En 1935, Astor Piazzolla a 13 ans, et Astor Piazzolla devait faire partie de cette tournée. A 13 ans, son papa lui a dit : "Non, non, mon fils, tu restes ici, tu ne pars pas en Europe."

Voilà à quoi tient peut-être l'histoire musicale du tango. Astor Piazzolla a composé l'un de ses plus beaux tangos pour le film Henri IV de Marco Bellocchio : Oblivion..."

 

 Oblivion de Piazzolla nous enveloppe alors dans ses notes envoûtantes emplies d'émotion et de sensibilité... Cette oeuvre traite musicalement le douloureux sentiment de l’oubli –  "oblivion" étant le terme poétique en anglais désignant cette pénible réalité. 

 

Merci à Ludovic Michel pour ce merveilleux moment de culture et de passion musicales ! 

 

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/guitare-de-legende/guitares-de-legende-recuerdos-de-la-alhambra-de-francisco-tarrega-1852-1909-5815928

 

 

Partager cet article
Repost0
26 février 2025 3 26 /02 /février /2025 10:25
Quand Donald Trump reprend la rhétorique de Vladimir Poutine...

 

"Le président ukrainien a reçu l'envoyé spécial des États-Unis à Kiev (Ukraine), jeudi 20 février, au lendemain des mots très durs de Donald Trump, qui l'avait qualifié de "dictateur sans élection". Des mots qui ressemblent à ceux de Vladimir Poutine.

 

Vladimir Poutine murmurant à l'oreille de Donald Trump : c'était en 2017, le président américain semblait déjà à l'écoute mais aujourd'hui, il endosse carrément les propos, les mots, la rhétorique du maître du Kremlin...

Sur le thème, par exemple, de l'agressivité supposée de l'Ukraine, Donald Trump accuse le président ukrainien d'avoir déclenché les hostilités.

"Vous n'auriez jamais dû commencer cette guerre mais trouver un accord !", a lancé Donald Trump à Zelensky.

La contre-vérité est évidente : ce sont les troupes russes qui sont entrées en Ukraine le 24 février 2022. Mais Donald Trump répète ce que dit Vladimir Poutine.

"Nous n'avons pas commencé la soi-disant guerre en Ukraine. Au contraire, nous essayons d'y mettre fin.", avait déclaré Vladimir Poutine.

 

Copier-coller aussi à propos de la prétendue illégitimité du président ukrainien. Selon Donald Trump, c'est un autocrate : "C'est un dictateur sans élection, Zelensky a intérêt à agir vite, il doit bouger vite ", avait-il déclaré.

Exactement le même narratif utilisé par le maître du Kremlin. Selon Vladimir Poutine, Zelensky serait illégitime, car il n'y a pas eu d'élection en Ukraine en 2024. Mais l'argument ne tient pas puisque, en temps de guerre, la loi martiale interdit la tenue de scrutins.

 

Mêmes arguments également sur le thème de la corruption : Donald Trump accuse Kiev d'avoir perdu la trace de milliards de dollars d'aide versée par les Américains.

"Je crois que le président Zelensky a dit qu'il ne sait pas où est la moitié de l'argent qu'on lui a donné." a déclaré Trump.

Vladimir Poutine dénonce, lui aussi, un régime ukrainien corrompu.

"Le niveau de corruption en Ukraine est très haut. C'est un fait.", avait affirmé Poutine.

On assiste à un renversement total dans ce rapprochement avec Poutine...

 

Des paraphrases avec quels objectifs pour Donald Trump ? Brutaliser Zelensky pour l'obliger à faire des concessions ? Ou flatter Poutine pour l'amener à la table des négociations ?"

Ou encore se rapprocher de la Russie pour mieux s'opposer à la Chine qui reste le principal rival des Etats-Unis....

Certains vont jusqu'à dire que Donald Trump serait la victime d'un "kompromat" c'est-à-dire d'un chantage de la part de la Russie. "S'agit-il d'une sex-tape filmée à son insu, d'une preuve de malversation quelconque, d'un élément à charge non révélé ? On l'ignore, mais cela pourrait expliquer les prises de position d'alignement envers la Russie totalement farfelues et contraires à la tradition américaine séculaire." s'interroge un lecteur du journal Le Point.

Une chose est sûre : pour Donald Trump, les affaires, le commerce d'abord...  Vladimir Poutine a fait miroiter aux Américains l’accès au sous-sol russe, et à ses terres rares...

 

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/guerre-en-ukraine-donald-trump-adepte-de-la-rhetorique-de-vladimir-poutine_7086606.html

Quand Donald Trump reprend la rhétorique de Vladimir Poutine...
Partager cet article
Repost0
24 février 2025 1 24 /02 /février /2025 12:50
Nous vivons pour la guerre...

 

Terrible constat fait par l'écrivain Pierre Michon, lors de l'émission La Grande Librairie : "Nous vivons pour la guerre...", dit l'écrivain.

Et il ajoute : "L'Iliade est le premier texte de la littérature écrite européenne et à ce titre, il représente toute la littérature européenne. D'ailleurs, c'est le scénario de toute la littérature, et même de toute l'humanité, c'est à dire les deux ingrédients que sont la guerre et l'amour...

Michel Serres disait que toute la littérature est née d'une jupe soulevée dans les murs de Troie, par un combat sous cette jupe... celle d'Hélène.

Nous, nous vivons encore, comme au temps d'Homère, malgré tous nos dénis, nous vivons pour la guerre. Regardez les choses comme elles sont : toutes les avancées technologiques sont faites dans le but d'être les plus puissants, d'être l'état le plus puissant pour la guerre..."

 

Et on ne peut qu'acquiescer à ce constat de Pierre Michon... on le voit de plus en plus : partout sur la planète, éclatent des conflits meurtriers, souvent entre pays voisins et même entre pays frères. Destructions, mort de civils, exodes massifs pour fuir la guerre et ses horreurs.


De nombreux pays se lancent aussi dans une course effrénée aux armements...

L'armée russe dispose elle-même d'armes à la pointe de la technologie : par exemple, des missiles hypersoniques indétectables qui peuvent faire des dégâts considérables.

Dès que la guerre a été initiée par Vladimir Poutine, la plupart des pays ont décidé d'augmenter leur budget militaire.

Lors d’une session extraordinaire au Bundestag, à Berlin, le chancelier Olaf Scholz a annoncé un effort exceptionnel de l’Allemagne en matière de Défense. La crise russe change toute la doctrine tenue jusqu’ici. Olaf Scholz, le Chancelier, avait annoncé 100 milliards d’euros pour moderniser son armée.

Des sommes colossales englouties pour fabriquer des armes !

 De nombreux pays de l'Union européenne ont décidé d'augmenter très sensiblement leurs dépenses militaires.

"La Russie et les Etats-Unis se sont lancés depuis un certain temps dans une course aux armements nucléaires, mettant au point de nouvelles machines d'apocalypse qui menacent de ruiner les gains chèrement acquis des dernières décennies et de nous ramener au bord de l'anéantissement nucléaire..." nous rappelle l'historien Harari.

La France est devenue le deuxième pays exportateur d'armes, derrière les États-Unis, selon le rapport annuel de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Au cours des cinq dernières années, soit entre 2019 et 2023, les États-Unis ont représenté 41,7 % du total de la valeur des exportations d'armes dans le monde, la France 10,9 % et la Russie 10,5 %. La Chine (5,8 %) et l'Allemagne (5,6 %) complètent le top 5.

Triste record !

 

Pourquoi la guerre ? La guerre a toujours été et reste donc la grande affaire des hommes : volonté de domination, guerres économiques, commerciales, psychologiques, informatiques, conflits de pouvoir, d'intérêts, conflits de civilisation...

La guerre toujours recommencée... 

 

 

Source : à 1 heure, 1 minute, 38 secondes

 

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/saison-17/6893329-emission-du-mercredi-12-fevrier-2025.html

 

 

 

Nous vivons pour la guerre...
Partager cet article
Repost0
22 février 2025 6 22 /02 /février /2025 13:21
L'arbre qui danse...

 

 

Sur le canal, le reflet d'un tilleul aux branches dépouillées de l'hiver... 

 

 

 

 

Sur l'eau bleue, l'arbre déploie ses branches, il se déhanche, tourbillonne, se contorsionne, se livre à des ondulations...

 

 

 

 

Au rythme de l'eau, l'arbre se meut avec élégance sur le miroir de l'onde...

 

 

 

Des motifs surgissent, des enroulements, des arabesques, des cercles de lumières...

 

 

 

 

L'arbre danse, s'anime, prend vie sous nos yeux, vision éblouissante d'un jour d'hiver...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
21 février 2025 5 21 /02 /février /2025 13:32
Tangos y otras cosas...

 

Un merveilleux voyage de l'Espagne à l'Amérique du Sud, du romantisme au tango autour des grands maîtres de la guitare classique (de Fernando Sor à Heïtor Villa-Lobos) et des grands compositeurs argentins (de Carlos Gardel à Astor Piazzolla)... c'est ce que nous a offert le guitariste Ludovic Michel, lors du Festival de la Biographie...

 

Le récital s'ouvre sur le magnifique Libertango du compositeur argentin Astor Piazzolla, une oeuvre dont le titre  mêle les mots "libertad et "tango".

 

Et Ludovic Michel nous raconte alors son parcours :

"Je suis né au tango un soir de décembre. Alors, on raconte que naître un soir de décembre peut parfois être annonciateur de bonnes nouvelles et j'étais loin de m'imaginer que cet univers musical serait pour moi synonyme de résurrection. Rien ne me prédestinait, pourtant, à succomber aux sanglots langoureux des maîtres de cette discipline, et même à observer, des heures durant, ces corps enlacés, à la démarche cadencée et à l'élégance certaine.

Alors, c'est la Lorraine dans mes bagages, la guitare chevillée au coeur que j'ai atterri à l'âge de 18 ans au conservatoire national supérieur de musique de Paris, bien décidé à conquérir Mozart et les grands classiques."

 

On écoute alors les variations sur un thème de la Flûte enchantée de Mozart du compositeur espagnol et guitariste virtuose, Fernando Sor, un air empli de charme, de gaieté : un pur bonheur !

Ludovic Michel évoque ensuite ce musicien Fernando Sor : "un personnage atypique, tout d'abord au service de la duchesse d'Alba, il a soutenu ensuite les troupes napoléoniennes, ce qui l'a contraint à l'exil, une fois la défaite actée. Traversant l'Europe de Londres à Moscou, il posa définitivement ses bagages à Paris...

Une des portes par lesquelles on entre dans cet univers, c'est bien la porte de l'exil... l'autre porte qui nous mène au coeur du tango est aussi bien sûr celle des sentiments, de l'amour, de la passion, mais également celle de la jalousie, de la trahison, de la colère. Quel autre mouvement culturel aussi bien littéraire, pictural, que musical a su définir lui aussi bien l'expression de tous ces sentiments sinon le romantisme ?

Chez les romantiques, comme dans le tango, tout est psychodrame absolu, ampleur dramatique, nostalgie infinie.

Encore jeune étudiant au conservatoire, un livre sur ma table de chevet, le Werther de Goethe, un disque sur ma platine, celui du Sexteto Major, grand orchestre de tango des années 80, et créateur du célèbre spectacle "Tango Pasion", qui a fait le tour du monde et qui a apporté le tango en Europe, dans les années 80...

Werther qui lui également dut se résigner à l'exil, après sa rencontre lors d'un bal avec son impossible amour, Charlotte promise à un autre. Seule la mort l'en délivra. On peut dire qu'au 18ème siècle, Werther était déjà un peu un tango."

 

On est ensuite ébloui par ASTURIAS d'Isaac Albeniz, qui "est à la fois passionné, mélancolique et romantique", comme le présente Ludovic Michel...nous voilà saisis, littéralement subjugués par la vivacité puis la délicatesse de cet air célèbre d'Isaac Albeniz...

 

"Et maintenant TANGO, nous dit Ludovic Michel, avec Horacio Salgan, grand réformateur du célèbre  Quinteto Real. (Le Quinteto Real était un groupe de tango de premier plan fondé par Horacio Salgán en 1960. Ses premiers membres comprenaient Salgán lui-même au piano, Pedro Laurenz au bandonéon). Pourquoi commencer avec Horacio Salgan ? Parce qu'il aura traversé toute l'histoire du tango du 20ème siècle : né en 1916, et mort en 2016, il aura côtoyé et travaillé avec tous les plus grands artistes du 20ème siècle, chanteurs, danseurs, musiciens.  

Même le grand pianiste classique Arthur Rubinstein ne manquait jamais l'occasion de lui rendre visite lors de ses concerts à Buenos Aires pour que Salgan lui joue ses tangos préférés et notamment "A fuego lento, A petit feu", qui s'inspire du célèbre Air de la calomnie de l'opéra Le Barbier de Séville de Rossini : un thème lancinant qui se répète sans cesse, pour se finir dans une grande variation finale assez virtuose qui est un peu la tradition dans les tangos instrumentaux."

Et Ludovic Michel nous joue ce tango au rythme captivant... puis, évoque le rôle essentiel des femmes inspiratrices de tangos :

"Les femmes sont incontournables avec le tango et je dirai même qu'elles en sont les principales inspiratrices et Malena en est l'incarnation parfaite... tango mythique de Homero Manzi et Lucio Demare, dont la légende raconte que le compositeur aurait écrit la musique en un quart d'heure, sur le coin d'une table, après avoir lu les vers du poète.

Mais la grande question que se sont posée tous les historiens du tango est : qui est Malena ? Malena Toledo ? Azucena Maizani ? Tita Merello ? Mercédès Simone ? Toutes de grandes chanteuses... Malena n'est peut-être pas une seule femme mais toutes les femmes qu'Homero Manzi a aimées dans sa vie...

Malena est peut-être la synthèse poétique de toutes ces femmes réelles ou fantasmées..."

On est subjugué par cette douce mélodie, emplie de tendresse et d'amour : Malena...

 

"Il n'y a pas que désolation et tristesse dans le tango, nous dit encore Ludovic Michel, on peut également se réchauffer aux couleurs de la joie, de la gaieté, comme dans cette milonga de Pedro Laurenz, la Milonga de Mis Amores, la Milonga de Mes Amours... on reste toujours dans le même thème, évidemment.

La milonga est une danse beaucoup plus gaie, beaucoup plus rapide que le tango, elle est née au milieu du 19ème siècle dans les faubourgs de Buenos Aires et de Montevideo d'un mélange de candombe afro-argentin et de habanera cubaine...

Etant antérieure au tango, c'est elle également qui a donné son nom au lieu où on pratique ces danses : on ne va pas danser au bal mais à la milonga, et l'on y danse trois styles de rythmes différents, le tango, la milonga et la valse..."

 

On se laisse alors emporter par le tempo rapide et envoûtant de la Milonga de Mis Amores...

 

Merci à Ludovic Michel pour ce somptueux récital mêlant récit et musique : un moment  enchanteur !

 

A suivre...

Partager cet article
Repost0
19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 10:20
La difficulté d'informer et l'importance de la lecture et de l'écrit...

 

Sur le plateau de la Grande Librairie, ce soir là, un dialogue passionnant entre Salomé Saqué et André Comte-Sponville...

Cela va être de plus en plus difficile d'informer, dit Salomé Saqué, et elle précise sa pensée :

"L'information a été attaquée ces dernières années. Cela remonte pas qu'aux réseaux sociaux. Déjà on a vu la transformation de l'information avec l'avènement des chaînes d'information en continu, où le paysage a changé et où on se retrouve avec des bulles de filtres, des bulles d'information, et surtout l'irruption dans le domaine public, sur les réseaux sociaux, mais aussi à la télévision, mais aussi sur certaines chaînes, dans certains grands médias, de la désinformation pure et dure... et cela crée des vérités parallèles, c'est une stratégie de l'extrême droite qui nous vient des Etats-Unis, qui a été théorisée notamment par le conseiller de Donald Trump, Steve Bannon qui explique très clairement, en ces termes, que l'ennemi de son camp idéologique, c'est les médias et que la manière de les neutraliser, c'est de les "abreuver de merde", avec de l'information, de la fausse information, des polémiques, des mots extrêmes, et à la fin, le débat public est complètement brouillé et plus personne ne sait quoi croire...

Et je crois que c'est ça le grand défi de l'information, et qui est en plus accentué par l'irruption de l'Intelligence Artificielle et la reprise en main des réseaux sociaux par des idéologues d'extrême droite comme par exemple Elon Musk, c'est qu'on n'arrive plus à savoir ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai, et on n'arrive plus à trouver des sources fiables d'information commune."

"Quelle place pour la vérité aujourd'hui ?" interroge Augustin Trapenard.

André Comte-Sponville répond ainsi :

"Mon idée, c'est que la place de la vérité, c'est l'écrit, parce que l'information précise, détaillée et nuancée passe par l'écrit. Or, les jeunes lisent de moins en moins, les chiffres qu'on a sont un peu inquiétants, surtout les jeunes garçons lisent moins que les jeunes filles. Tout le temps que l'on passe devant les écrans, on ne le passe pas devant les livres. On peut lire sur un écran mais on ne lit pas la même chose.

J'ai vu un sondage : 15 ou 20 % des Français qui considèrent comme possiblement vrai que la terre est plate ! C'est hallucinant, donc cela veut dire qu'il y a une montée de la connerie, c'est à dire de l'ignorance, de l'inculture.

Si vous regardez sur les réseaux sociaux tel ou tel débat sur internet, on peut demander : est-ce que la terre est plate ? Si vous rentrez dans un livre de cosmologie, vous savez bien que la terre est ronde, qu'il n'y a pas l'ombre d'une hésitation, bien sûr.

Cette montée de l'inculture jointe aux fake news, jointe aux réseaux sociaux, jointe à la politique de Trump ou de Musk aux Etats-Unis, jointe à l'influence de Bolloré dans les médias en France, tout cela fait que le rapport au vrai se fragilise de plus en plus.

Et moi je crois qu'il faut valoriser l'écrit, et se méfier de l'IA, parce qu'il faut bien dire que ChatGPT n'a aucune idée du vrai et du faux.."

Salomé Saqué lui répond alors :

"ça a toujours été un problème : qui produisait l'information ? C'est une question qu'on aurait dû se poser avant la montée de l'extrême droite et cela reste un débat permanent. Moi, ma solution, c'est un partage d' informations vérifiées. On a besoin que les citoyens soient éduqués à l'esprit critique, à savoir discerner des médias qui vont diffuser de fausses informations.

Le problème, avec l'augmentation des platistes, ce n'est pas qu'ils croient que la terre est plate, c'est qu'ils croient qu'il y a un complot qui est massif pour leur faire croire que la terre est ronde. Et cela ne permet plus de faire société, cela ne permet pas d'arriver à dialoguer, et c'est sur ce type de rhétorique qu'a prospéré Donald Trump. C'est en donnant cette sensation qu'il y a une espèce de complot permanent, en éloignant une partie de la population de cette information vérifiée."

Et de citer Georges Orwell : 

"Si la pensée corrompt le langage, le langage peut aussi corrompre la pensée..."

Commentaire d'André Comte-Sponville : "Je pense que c'est vrai et que la richesse du langage se joue à l'écrit... il y a deux langues : une langue pour l'oral qui est composé en gros de 2000 mots et une langue pour l'écrit qui est composé en gros de 20 000 mots. On n'a pas la même pensée avec 2000 mots ou avec 20 000. Et donc cet appauvrissement de la langue, parce qu'il y a la rupture du lien avec l'écrit, pose des problèmes cognitifs et donc des problèmes politiques. Dans un pays où les gens lisent, personne ne pourrait penser que la terre est plate... dans un pays où les gens ne lisent plus mais se contentent de regarder la télévision, après tout, l'idée qu'il y a un complot pour nous faire croire que la terre est ronde, pourquoi pas ? Et donc il faut se battre pour la culture, cela va soi, mais se battre aussi pour l'écrit..."

 

Je souscris entièrement à ce que dit André Comte-Sponville, et je rajoute même : il faut réhabiliter l'écrit dans le cursus scolaire, redonner toute son importance à l'enseignement de la grammaire, de l'orthographe, de l'étymologie... et je dirai même à l'étude du latin et du grec qui sont les fondements de notre culture...

 

 

 

Source :

21 minutes 11 secondes

 

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/saison-17/6893329-emission-du-mercredi-12-fevrier-2025.html

La difficulté d'informer et l'importance de la lecture et de l'écrit...
Partager cet article
Repost0
17 février 2025 1 17 /02 /février /2025 12:41
Donald Trump sous le regard de Platon...

Dans son ouvrage Et si Platon revenait, Roger-Pol Droit imagine que Platon revient et qu'il observe nos sociétés, nos façons de vivre : Platon observe nos smartphones, découvre les attentats terroristes, scrute nos dirigeants politiques.

Et un chapitre est consacré à Donald Trump...

Platon le compare à Thrasymaque, le sophiste... un homme violent qui "transpire, rougit, manie l'injure... il explique comme Trump que la justice, la vraie, consiste dans la domination du plus fort, dans les intérêts de ceux qui imposent aux autres leur puissance."

"Quand ce président exalte les intérêts des Etats-Unis, des riches, des multinationales, des Blancs, des Américains de souche, quand il déclare qu'il est juste de les défendre, eux et eux seuls, il fait du Thrasymaque sans le savoir...

 

Pour Trump et pour ce personnage de Platon, le juste, l'homme à principes, qui vit selon les lois et la morale, est toujours un loser. Son respect des règles assure sa défaite, en toutes circonstances. Son honnêteté scrupuleuse le met en position d'infériorité partout." précise Roger-Pol Droit.

 

Et il rajoute : "Comme Thrasymaque, Trump refuse les vraies discussions, les démonstrations, les débats argumentés. Il ne dialogue pas, il assène. Et quand il ne peut monologuer, marteler ses convictions, il cesse de répondre...

 

Donald Trump paraît plus fruste et plus vulgaire que son alter ego athénien. La vérité n'est jamais son souci. Ou plutôt, il estime pouvoir l'enjoliver, l'agrémenter à sa guise... Il truque la vérité : c'est là une technique de vente. La réalité étant toujours moins bonne que les acheteurs ne le souhaitent, il est indispensable de la présenter améliorée. Ou au contraire plus noire, plus dégradée, quand il s'agit de fourguer un remède...

Rendre le réel plus attirant, plus menaçant, selon les cas, c'est ce que Trump nomme "hyperbole véridique"...

Pour Trump, il s'agit de provoquer, de faire montre de courage, de feindre l'assurance et la détermination, en espérant que cette illusion théâtrale ait quelques effets dans la réalité...

Donc, aucune éthique de la parole, avec Trump..."

 

On le voit bien : Trump est avant tout un homme de spectacle, il fait le show : tous les projecteurs sont tournés vers lui et il adore !

Mais quand la politique devient un spectacle, un show permanent, il y a tout de même de quoi s'inquiéter. Depuis son investiture, il fonctionne à un rythme d’enfer, multipliant les décrets et les déclarations tonitruantes. Trump est souvent dans la boursouflure...

En début de semaine, Donald Trump avait déclaré que si le Hamas ne libérait pas les 76 otages qu’il détenait samedi à midi, Israël était libre de reprendre les combats et de déchaîner  "l’enfer" sur le groupe terroriste palestinien. Boursouflure...

Dans un discours brutal à Munich, le vice-président américain J D Vance a accusé les Européens de bafouer la liberté d’expression. Boursouflure encore !

Trump est surtout au service du monde de l'argent, des financiers, et de la technologie...

 

Source :

https://www.babelio.com/livres/Droit-Et-si-Platon-revenait/1035060

 

 

 

Donald Trump sous le regard de Platon...
Partager cet article
Repost0
16 février 2025 7 16 /02 /février /2025 13:31
La bergeronnette et la force de l'eau...

 

Sur les bords du canal, une bergeronnette fait une halte sous le soleil de l'hiver...

 

 

Près de l'oiseau fragile, l'eau ruisselle, bouillonne, s'exalte, s'emporte... des cascades se forment dans la chute d'eau...

 

 

Près du fracas de ces tourbillons, l'oiseau virevolte, va d'un rocher à un autre, joli ballet preste et vif...

 

 

 

On peut admirer alors son plumage soyeux, ses teintes lumineuses et contrastées...

 

 

 

 

L'oiseau hochet remue sans cesse sa frêle silhouette puis lisse soigneusement les plis de sa robe de plumes...

 

 

 

Quelle délicatesse ! Quelle finesse face à la violence de l'eau et à ses remous impétueux !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 13:14
Love is in the air...

 

Une chanson d'amour où l'amour se répand, et envahit l'espace : on aimerait bien que ce soit une réalité... Love is in the air nous entraîne ainsi dans un tourbillon de rêves et de notes...

Cette chanson se présente comme une sorte de confidence, grâce à l'emploi de la première personne du singulier :

"Partout où je regarde
Il y a de l'amour dans l'air"

Et cette phrase répétée dans le refrain "il y a de l'amour dans l'air" nous donne bien l'impression que l'amour est partout...

 

Il est "Dans chaque regard et dans chaque son", dit le poète, envahissant les perceptions du locuteur, perceptions visuelle et auditive...

 

Et l'amour est souvent tissé d'impressions diverses, contrastées, est-il fait d'idiotie ou de sagesse ? C'est l'incertitude qui domine.

Et pourtant, il faut "y croire", un terme très fort qui renvoie à une sorte d'acte de foi religieux.

 

Et le poète s'adresse alors à celle qu'il aime, en employant la deuxième personne du singulier : "quand je regarde dans tes yeux", les yeux de la femme aimée lui apportant cette certitude de l'amour, un regard qui ne trompe pas, en quelque sorte.

 

Et le poète d'énumérer tous les lieux où transparaît aussi l'amour : 

"Dans le chuchotement d'un arbre
Dans la tempête marine"

Ainsi, la nature dans son ensemble  semble elle-même s'imprégner de cet amour, une vision très romantique : les paysages deviennent le reflet des états d'âme du poète...

 

L'incertitude revient, tout de même, propre au sentiment amoureux :

"Et je ne sais si je suis juste en train de rêver
Je ne sais pas si je me sens en sécurité"

Mais la foi en l'amour revient aussi, "quand tu prononces mon nom", dit l'amoureux... insistant sur l'importance de l'échange, du dialogue.

 

Et, non seulement l'amour est partout, mais il est aussi présent tout le temps, du matin au soir :

"Il y a de l'amour dans l'air
Au lever du soleil
Il y a de l'amour dans l'air
Quand la journée prend fin"

Présent partout et toujours malgré des doutes qui subsistent : 

"Et je ne sais pas si tu es une illusion
Je ne sais pas si je vois la vérité"

Mais toujours revient cette foi en l'amour, désigné par le mot "chose", comme si c'était là tout un mystère indéfinissable :

"Mais c'est une chose en laquelle je dois croire
Et tu es là quand je te cherche"

La présence de la femme aimée est alors comme une assurance de cet amour...

 

La mélodie légère, rythmée évoque bien ce bonheur idyllique associé au sentiment amoureux...

 

 

Pour mémoire :

Love Is in the Air " est une chanson disco de 1977 du chanteur australien John Paul Young . Elle a été écrite par George Young (aucun lien de parenté) et Harry Vanda...

 

Les paroles :

 

https://www.lacoccinelle.net/277214-john-paul-young-love-is-in-the-air.html

 

 

Partager cet article
Repost0
12 février 2025 3 12 /02 /février /2025 10:42
La liberté de tout dire selon Elon Musk...

 

Pour Elon Musk, la liberté d'expression est sacrée : on peut tout dire, absolument tout et même n'importe quoi !

Plus aucune censure sur les réseaux sociaux : on peut alors insulter, injurier, diffamer, tenir des propos ouvertement racistes, ou encore refaire l'histoire, par exemple nier l'existence de la Shoah ?

Les réseaux sociaux sont souvent des déversoirs de haine, mais selon Elon Musk, aucune limite n'est nécessaire... On connaît maintenant les dangers des réseaux sociaux : addictions, manipulations, harcèlement, suicides... et les victimes sont le plus souvent des jeunes, des adolescents...

Or, les limites sont indispensables dans de nombreux domaines : c'est la thèse que défendent Monique Atlan et Roger-Pol Droit dans leur ouvrage intitulé Le sens des limites...

 

Il est bon de rappeler à cette occasion cette maxime fondamentale de la sagesse grecque antique : "Méden agan, rien de trop"
Cette formule grecque ΜΗΔΕΝ ΑΓΑΝ (Méden Agan) était l’une des maximes inscrites sur le fronton du temple de Delphes.

Ce sens de la mesure condamnant l’excès que les Grecs appelaient hybris (démesure), est une attitude que nous avons souvent tendance à oublier complètement, comme le démontrent Monique Atlan et Roger-Pol Droit.

 

Dans nos sociétés de consommation débridée, nous n'avons plus de limites, nous sommes constamment dans la démesure.

Plus de limite à la consommation, à la vitesse, plus de limite à la production, plus de limite aux gaspillages, aux innovations, etc.

"Il faut faire l'éloge de l'interdit. Nous avons tant pris l'habitude de croire que "vivre sans temps mort et jouir sans entraves" était un but suprême, le pli s'est tellement pris de considérer les interdits comme arbitraires, conventionnels, voire absurdes... que nous avons fini par oublier complètement combien la limite -celle qui dit non, exclut et ne transige pas- possède une indispensable fonction de structuration." écrivent Monique Atlan et Roger-Pol Droit.

Et ils rajoutent : "En séparant permis et interdit, licite et illicite, faisable et infaisable, la limite interdictrice organise le monde. Elle élabore la vie, la pensée et les gestes. Elle aménage selon sa règle la sexualité, l'alimentation, l'hygiène, les travaux et les jours, les relations entre sexes, entre puissants et démunis, parents et enfants... La maxime "Tout n'est pas permis" est la condition première pour qu'un système fonctionne- qu'il s'agisse des relations de parenté, des fondements de la morale, des règles de la vie commune."

 

"Nous avons tenté de mettre en relief la nécessité vitale de la limite, sa fonction décisive pour le fonctionnement d'une société, d'une civilisation. Une nécessité à laquelle nous devons nous soumettre, pour faire société, pour entrer en relation avec les autres... La limite appartient au monde adulte, et devrait en être la marque. C'est à ce titre qu'elle devrait être reconnue." précisent encore les deux auteurs.

Et ils rajoutent encore : "Bien entendu, on peut et doit abolir des censures, laisser dire, laisser faire. Mais à la condition impérative, que des limites soient posées... Sans limites, pas d'autres, pas d'éthique, pas de tolérance."

 

Alors, le règne de l'insulte, le règne de la force, de la puissance de l'argent, la quête de performance, de profits, de domination : ce sont là des constantes qui caractérisent Donald Trump et Elon Musk... ils n'ont pas de limite et c'est dangereux.

 

Sources :

 

https://www.babelio.com/livres/Droit-Le-sens-des-limites/1304724

 

https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20220426-elon-musk-et-twitter-la-libert%C3%A9-d-expression-absolue-%C3%A0-g%C3%A9om%C3%A9trie-variable

 

https://www.tiktok.com/@chloe.ridel/video/7458272225825688854

 

 

La liberté de tout dire selon Elon Musk...
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de rosemar
  • : Pour le plaisir des mots : poésie, chanson, littérature, actualités, politique, éducation...
  • Contact

Profil

  • rosemar
  • Esprit libre et indépendant ,contestataire
  • Esprit libre et indépendant ,contestataire

Texte Libre

fleurs 4fleurs 3coqulicot

Recherche

Https://Fatizo.over-Blog.com/